Oups, le coup de portière, le rivet de jean, le vélo du petit dernier ou la borne qu’on avait pas vue en arrivant sur le rassemblement mensuel. Difficile de conserver une peinture nickelle sur sa voiture ancienne. Si la restauration totale offre la possibilité de remettre tout à plat, la retouche de peinture sur carrosserie peut être la solution. Surtout qu’avec le bon matériel et prenant le temps de bien le faire, on peut arriver à un résultat professionnel chez soi. On vous explique comment y parvenir.
Les enjeux de la retouche de peinture
La vie d’une voiture ancienne n’est pas forcément de tout repos. Certes, ce sont des voitures spéciales et leur usage est plus restreint. Surtout, on en apporte beaucoup plus de son qu’une voiture « de tous les jours ». Cependant, rares sont les voitures anciennes qui restent indéfiniment au garage… et là encore, les risques d’abimer la peinture existent forcément.
Côté peinture, on trouve plusieurs problématiques. Celle de la restauration ne sera pas forcément abordée ici… même si on peut, au final, extrapoler les conseils donnés pour s’attaquer soi-même à la peinture de sa voiture ancienne. Ici on va se concentrer sur les retouches de peinture. Ces retouches, c’est au sens large puisque cela peut concerner les rayures comme les grosses retouches qui concernent, par exemple, une aile qu’on aurait rachetée pour réparer un choc trop important. Dans tous les cas, le but est le même : faire en sorte que la retouche ne se voit pas et que la couleur, la brillance et la surface soient homogènes sur toute la voiture.
Le matériel nécessaire pour une retouche de peinture
Pour les petites rayures : Le stylo de retouche
« Elle a pris un poc ». Que ce soit un coup de portière, un rivet de jean (évitez de vous asseoir sur votre voiture sans vérifier) ou un gravillon plus récalcitrant que les autres, les causes sont vastes mais le résultat est le même : un éclat de peinture ou une rayure de quelques centimètres.
Dans ces cas-là, pas forcément besoin de s’attaquer à la peinture complète de la zone touchée. Une retouche est possible et le stylo est fait pour ça. En fait c’est un applicateur avec un réservoir qui contiendra la peinture souhaitée. Généralement plusieurs embouts sont présentés avec une pointe pour les rayures fines et un pinceau pour les zones légèrement plus larges. Attention, il faut aussi penser au vernis… sinon ça va se voir !
Pour les rayures importantes : La bombe de peinture
Là on attaque une surface plus importante. Les causes sont souvent les mêmes mais la surface ne conviendra pas à celle traitée par un pinceau de retouche. La bombe peut être une solution. Là encore, on peut choisir exactement la couleur souhaitée.
Attention cependant, la peinture d’une partie de carrosserie à la bombe est plus compliquée. Il va falloir préparer la surface soigneusement et, encore une fois, ne pas oublier de vernir.
Les autres outils et équipements indispensables
Vous avez besoin d’aller plus loin et de traiter une surface plus grande ? Dans ce cas il va falloir plus de matériel.
Déjà, il va falloir préparer la surface, on vous l’explique après mais il faudra notamment du ruban de masquage, une ponceuse orbitale du mastic de carrosserie et de l’apprêt. Et ça, uniquement avant d’appliquer la peinture sur la carrosserie. Pour cette partie, vous aurez besoin d’un pistolet à peinture et du compresseur qui va avec (sa capacité dépendra de la surface à traiter), de la peinture elle-même et enfin du duo vernis-durcisseur qui termineront le travail.
Notez aussi qu’il va falloir vous protéger. Les aérosols ne font pas bon ménage avec les poumons… ni avec les yeux. Masque et lunette de protection seront donc obligatoires tandis que pour éviter d’être recouvert de peinture (pas par maladresse mais avec de fines gouttes qui seraient en suspension), une combinaison complète et des gants sont conseillés.
Les 8 étapes pour réaliser une retouche de peinture parfaite
Nettoyage de la surface à retoucher
C’est la première étape de la préparation. Finalement, sur une grosse zone, qui sera traitée à la bombe notamment, c’est aussi important que l’application elle-même de la peinture.
On commence par le nettoyage de la voiture. On ne parle pas d’un coup d’éponge mais d’un vrai nettoyage avec un produit adapté qui aura pour but de dégraisser la voiture. On ne parle pas que de graisse mais en fait de toute impureté qui aurait pu, à la longue, s’incruster dans la peinture de la zone concernée. Tant que vous y êtes, faites toute la voiture, ça évitera des soucis de teinte une fois la zone traitée.
Ponçage de la zone abîmée
Leçon n°1 : on ne peint pas par-dessus la couche originelle. Il faut l’enlever et le ponçage est l’étape clé. Il va falloir choisir ce que vous voulez faire exactement. Vous pouvez réaliser cette étape avec une ponceuse orbitale ou avec une cale à poncer, selon ce que vous avez sous la main… mais évitez justement de le faire à la main, la surface ne serait pas très homogène.
Si vous voulez passer par du mastic et que la zone est limitée, poncez au papier abrasif 220. Ensuite choisissez votre camp :
- Pour mettre de l’apprêt, passez au 320
- Pour peindre sans apprêt, passez au 500
Le but est à la fois d’enlever la peinture touchée, de permettre de traiter si c’est nécessaire et enfin de permettre à la nouvelle couche de peinture d’adhérer… sur une surface présentant une accroche faite de micro-rayures. Oui, on traite le mal par le mal.

Protection de la carrosserie
Nous n’avons parlé que d’une retouche. Toute la voiture n’est pas touchée. Dans le cas de grandes zones, l’idéal sera évidemment de démonter la partie concernée. Mais démonter une portière ou une aile ne se fait pas toujours facilement. Si vous êtes dans ce cas et que vous laissez la pièce concernée en place, il va falloir protéger tout autour.
L’idéal est d’utiliser une bâche, fine, pour recouvrir tout ce qui se trouve autour et de bien la coller avec force de d’adhésif de masquage. Ne lésinez pas sur cette protection pour éviter toute projection sur des zones que vous ne voulez pas traiter.

Préparation de votre « cabine »
Vous n’avez pas forcément de cabine de peinture à la maison et ça se comprend. Néanmoins, sachez que ça existe en version gonflable par exemple ! Sans aller jusque là, il faudra penser que l’apprêt, puis la peinture doivent se faire dans une zone plutôt propre pour éviter que de la poussière ne dégringole sur le travail que vous venez de faire.
D’autre part, même si le port du masque est encore plus obligatoire qu’il y a 5 ans, il faut travailler dans une zone avec une bonne circulation de l’air. Ça chassera la poussière naturellement et ça chassera les petites gouttelettes de peinture qui ne finiront ni dans vos poumons ni sur d’autres parties de la voiture.
Application de l’apprêt
L’apprêt n’est pas obligatoire mais dans certains cas il faudra en passer par là. Plusieurs cas sont identifiés :
- La tôle est nue après ponçage (ou l’achat d’une pièce de remplacement)
- On a appliqué du mastic sur un choc
- On veut peindre en irisé ou nacré (pourquoi pas)
- La couleur de la zone, une fois poncée, n’est pas homogène
Ensuite, on applique l’apprêt… comme de la peinture. Le but est d’apposer des couches aussi fines que possible, en plusieurs couches. Une fois appliqué, l’apprêt doit être poncé au 500.

Application de la peinture
Bombe ou peinture au pistolet (on n’en a pas parlé mais ça reste la base de la retouche) il faut maintenant appliquer la peinture pour carrosserie. Quelques règles de base :
- Ne pas en mettre trop, il vaut mieux privilégier des couches successives que d’appliquer une trop grosse couche qui pourra couler. Comptez 2 à 4 couches pour que ce soit parfait
- Prévoir un petit intervalle de temps entre les deux couches (mais avant séchage)
- Peindre idéalement à l’horizontal (mais sur une portière ce n’est pas facile)
- Ne pas croiser ses flux
Vernissage de la zone retouchée
Le vernis est très important et doit se faire dans les 30 minutes après l’application de la peinture et avant que celle-ci ne sèche. En fait, vous avez juste le temps de sortir un tampon adhésif pour enlever les impuretés, mais la peinture doit être sèche au toucher. Faites attention à votre mélange entre le vernis et le durcisseur, les proportions sont précises (et n’en préparez pas trop).
La méthode d’application est la même que pour la peinture, il faut éviter les coulures et avoir une couche homogène… en fait deux couches homogènes. Cette fois-ci, elles doivent être épaisses… mais pas assez pour couler !

5 conseils pour une peinture de carrosserie réussie
Choisir la bonne peinture
Color Box propose une large variété de peintures automobiles. Pour toutes les utilisations et tous les rendus, vous trouverez celle qu’il vous faut. On retiendra ces 5 grandes familles :
1 : La peinture Brillant Direct
C’est une peinture idéale pour travailler rapidement puisque sa finition brillante permet de se passer du vernis ! Facile et rapide à utiliser, elle demande cependant une application parfaite car une fois apposée, toute imperfection sera visible !
2 : La peinture mate
Peu utilisée sur les voitures anciennes, elle peut permettre une customisation ou la peinture de certaines zones spécifiques. Attention, elle est plus sensible aux saletés et à l’usure.
3 : La peinture nacrée
Là, c’est pour du gros custom de voiture ancienne… une voiture américaine par exemple. Aussi connue sous le nom de peinture perlée, son intérêt est une teinte qui varie en fonction de l’angle de la lumière, obtenue grâce à des pigments nacrés ou des particules de mica.
4 : La peinture métallisée
C’est de l’aluminium que cette peinture va tirer son éclat particulier. Elle n’est plus à présenter et sera obligatoire pour beaucoup de véhicules haut de gamme de l’après-guerre.
5 : Les peintures à base d’eau
Ces peintures en plein développement offrent une bonne couverture et une bonne résistance aux rayures et intempéries. Leur avantage est leur plus grand respect de l’environnement en limitant les émissions de composés organiques volatils. On les trouve métallisées, nacrées ou avec brillant direct.



Tester la peinture avant application définitive
On parle d’une retouche ! Comme on l’a dit, le but est que ce ne soit pas visible. Avant de vous attaquer à la peinture définitive, faites un test. Vous saurez ainsi si la teinte choisie est bien la bonne (attention aux surprises, une « vieille » peinture peut avoir changé de teinte, même légèrement). Pour ça, utilisez… un papier (ou un bout de tôle apprêté et vernis comme la carrosserie) et approchez le, une fois sec, d’une zone qui reste intouchée de la carrosserie.
Ce test vous permettra également de bien juger de la couvrance de la peinture et vous aurez une idée du nombre de couches à appliquer.
Travailler avec un éclairage adapté
Pour voir si vous en avez mis trop… ou pas assez, il vaut mieux bien voir. Un éclairage parfait est nécessaire là où vous travaillez. Cela permettra aussi de voir si vous avez bien préparé la zone et si aucune impureté ne s’est déposée pendant que vous travaillez.
Assurer un séchage optimal
L’aération, c’est important au moment du travail mais aussi du séchage. Ces parties seront importantes car un séchage homogène (et plutôt rapide) est nécessaire afin de permettre que votre retouche de peinture soit optimale. N’oubliez pas que la température et l’hygrométrie joueront également un rôle dans ce séchage alors mettez toutes les chances de votre côté.
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