Restomod : massacres et réussites

Publié le par Benjamin

Restomod : massacres et réussites

Ces dernières semaines, l’actualité automobile semble se calmer et laisse de la place aux anciennes dans les colonnes des médias généraliste. Et on a vu notamment apparaître de nombreux projets de Restomod sur des anciennes avec des commentaires enthousiasmants parce que ce sont des anciennes plus performantes, mieux équipées… et nouvelles. Pour autant, les restomodeurs ne sont pas toujours inspirés. Sans vous faire une liste complète, on vous présente deux projets à la réussite diamétralement opposée.

Le Restomod, qu’est ce que c’est ?

Pour le coup on va vous rajouter de la lecture. On avait déjà posé cette question et c’est l’ami Thierry de De l’Essence Dans Mes Veines qui nous avait répondu.

Le Restomod en mode massacre : la XJC Carlex Design

Attention les yeux. Si pour vous le Restomod doit sublimer une auto, vous vous attendez au meilleur en voyant que la base est la superbe Jaguar XJC. Une auto belle et fine, un coupé de grande classe qui n’a jamais été très sportif, sur la route du moins.

Par contre, si vous connaissez le restomodeur, Carlex Design, là vous avez déjà une petite appréhension quant au résultat. Et vous avez raison. Les polonais de Czechowice-Dziedzice (je suis enrhumé, je ne risquerais pas sur la prononciation) sont spécialisés dans la modification de toute sorte de véhicules. Ils greffent des faces avant agressives à des Mercedes Sprinter (un utilitaire donc) autant qu’à des Hyundai Santa Fe et des Ferrari F12. Eclectisme ou massacre indifférencié, cela dépend de vos goûts.

Pour cette Jaguar XJC, on commence par sortir le gros calibre. Exit l’exquis moteur XK, pas toujours bien servi par la boîte auto, ou le V12 au félin. Place à un V8 de 400ch (dont la provenance n’est pas évoquée) pour ajouter du sport. Notez d’ailleurs qu’on échappe à l’électrique ! Forcément les freins et les suspensions sont « adaptées » sans qu’on en sache plus.

Pour la rigidité, rien de mieux qu’un bon vieil arceau aux places arrière. Tant qu’on est à l’intérieur… admirons. Le design des sièges est moderne/too much et rappellera la finesse des Mondo-Shawans du 5e élément. On balance du bois partout et on fait du luxueux en revoyant les compteurs et aérateurs. Vous aimez ? Tant mieux. Mais on a pas fini.

Maintenant on passe à l’extérieur et là vous pouvez saisir la cour pénale de La Haye. En réalité, on ne reconnaît que vaguement la XJC. Le style a été « retravaillé », un joli mot pour signifier « alourdir et rendre agressif ». La face avant agrandit les phares qui sont à LED. Les fines grilles sont remplacées par de grosses lamelles travaillées mais on garde quelques reliefs évoquant directement la XJC.

Le profil semble plus plongeant et montre les énormes roues qui ont besoin d’élargisseurs, bien intégrés à l’avant et caricaturaux à l’arrière. Le pavillon semble plus haut et, c’est dommage, la signature stylistique du toit vinyle est carrément oubliée. L’arrière est aussi moins fin tout en gardant des formes similaires. Le tout se pare d’un vert plus ou moins anglais mais comme Carlex Design l’utilise également sur ses Ferrari, vous pouvez oubliez la référence historique.

Le tout est forcément hors de prix, vu qu’il n’est pas communiqué. On se cachera derrière les nombreuses opportunités de personnalisation. En tout cas… bah on a vu largement mieux. Comme quoi ? Bah comme la Jaguar XJC en fait, l’originale, qui ne méritait pas ce massacre à la « Piła łańcuchowa ».

Le Restomod, ça peut être beau : la Lancia Aurelia Outlaw European CSL

Vous avez peut-être déjà vu ce restomod sur base de Lancia Aurelia. C’est normal, la Lancia Aurelia Outlaw de Thornley Kelham a été dévoilée l’an dernier.

Pour cette auto, il se basait sur la voiture (B20-1010) que Giovanni Bracco avait modifié. Déjà à l’époque, en 1951, le pilote italien avait fait un « top chop » du pavillon avec succès. Sa voiture, plus fine aérodynamiquement et bien pilotée se classait 2e des Mille Miglia 1951, 12e des 24h du Mans et participait à la Carrera Panamericana.

Ce fut le point de départ de ce restomod par Thornley Kelham qui reproduisit ce pavillon si particulier, réalisé en alu pour gagner 75 kg. La première Lancia Aurelia Outlaw était motorisée par un V6 de Flaminia passé à l’injection.

Mais l’atelier est allé encore plus loin avec la Lancia Aurelia Outlaw European CSL. L’extérieur est identique, avec ce pavillon bas qui sied à merveille aux sublimes lignes de l’italienne. L’intérieur est garni de cuir Connolly, le pavillon est en Alcantara, le volant est en bois et on a ajouté la clim’.

Ça fait just pour un restomod ? C’est sous le capot que se joue le reste de la partie. Le V6 Flaminia est troqué contre un mythique Busso de 3.2 litres. Plus moderne, plus chantant, il est surtout plus performant avec 304 ch, une injection sur mesure, des culasses améliorées et il est relié à une boîte-pont à 5 vitesses.

On ne s’est pas arrêté là côte technique avec des trains roulants modifiés, des freins modernes, une direction à crémaillère, assistée en option, et un différentiel à glissement limité. Ajoutez un arceau pour rigidifier la bête et vous gardez quand même une sportive de 1100 kg !

Pour le prix, là aussi c’est coton et il n’y aura, de toute façon, que trois exemplaires. Avec 5000 heures de travail et une base déjà onéreuse, vous avez une voiture de grand luxe.

Conclusion :

Le restomod déplaira aux fans de l’origine absolu. C’est un peu la base de la démarche… Néanmoins, on voit bien que certains s’en sortent bien mieux que d’autres et que le restomod ne veut pas forcément dire « délire sur base de voiture mythique »

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. BREZOUT-FERNANDEZ Robert-Louis

    Poubelle !
    Passons à autre chose !
    R-L B-F

    Répondre · · 26 novembre 2021 à 11 h 24 min

  2. Philippe

    Que certains massacrent des modèles largement diffusés m’indiffère, l’XJC n’est pas un modèle rare.
    L’amélioration du confort avec des sièges modernes, une clim pour celles qui en sont dénuées, une DA, un volant de bon goût, façon Vicarage pourquoi pas, mais pourquoi avoir passé le toit d’une Aurélia à la disqueuse ??

    Répondre · · 26 novembre 2021 à 18 h 30 min

  3. LANNOO

    quelle beauté cette Lancia

    Répondre · · 27 novembre 2021 à 14 h 20 min

  4. Nicolas

    Pour la Jaguar il me semble que c’est du virtuel

    Répondre · · 14 avril 2022 à 0 h 10 min

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