On a lu : « Dossier Michel Vaillant – Circuit Paul Ricard »

Publié le par Nicolas Anderbegani

On a lu : « Dossier Michel Vaillant – Circuit Paul Ricard »

Lancée en 1995 avec un album consacré à James Dean, la série « dossiers Michel Vaillant » revient pour retracer l’histoire du circuit Paul Ricard, qui fête cette année son cinquantenaire.

Cet anniversaire motive le 15e épisode des dossiers Michel Vaillant, 8 ans (déjà) après le précédent numéro qui était dédié à Spa. Le principe reste le même : mélanger un récit historique illustré d’archives et de photographies avec des encarts de bande-dessinée qui se focalisent sur des moments marquants dans l’histoire du sujet.

Si l’équipe Graton est évidemment à l’ouvrage pour les planches, c’est la plume de Lionel Froissart – éminent spécialiste de la F1 que l’on ne présente plus – qui a supervisé les textes et les scenarii des mini bandes dessinées, à l’exception de « Flagrant Délit », qui est en fait une histoire courte dessinée par Jean Graton et publiée en 1972 dans le petit hebdomadaire Tintin sélection.

La boucle est bouclée, car entre Michel Vaillant et le circuit Ricard, c’est une longue histoire. Le circuit fit sa promotion au début des seventies avec ces histoires courtes créées par Graton, et le dernier épisode de la « nouvelle saison » Michel Vaillant, sorti en 2019, avait pour cadre le grand prix de France de Formule 1 au Castellet.

Dans le Dossier Michel Vaillant – Circuit Paul Ricard

Le récit revient logiquement sur la genèse de la piste, qui a été impulsée par Paul Ricard en 1969 peu après qu’il ait démissionné avec fracas de son entreprise. Propriétaire d’un vaste plateau rocailleux dans les environs du Castellet, jusque là occupé par des chèvres, Paul Ricard y fait aménager d’abord un aérodrome pour desservir ses sites touristiques de Bendor et des Embiez puis songe à y développer un vaste complexe de loisirs et d’activités, qui se heurte néanmoins à des tracas administratifs.

Séduit par l’idée de l’un de ses employés, Jean-Pierre Paoli, directeur de la verrerie d’art de Bendor et pilote amateur à ses heures, Paul Ricard se lance dans le pari fou de construire un circuit automobile. Plus que la compétition – Ricard n’est pas spécialement passionné par les sports mécaniques – c’est d’abord le challenge d’entrepreneur qui motive le sémillant patron marseillais, dont le tire de son autobiographie – « la passion de créer » – résume bien ses ambitions et son inépuisable éclectisme.

Un challenge qui est aussi motivé par sa volonté de prouver que l’on peut faire mieux que les services de l’état, les « cons et chaussées » comme il se plaisait à le dire, qu’il abhorre depuis toujours. Le circuit naît en seulement quelques mois, en ayant engagé des moyens financiers considérables dans l’aventure, tout en faisant appel aux meilleurs pilotes français du moment – Jean-Pierre Beltoise, Jean-Pierre Jabouille, Henri Pascarolo – afin de finaliser le tracé, pour lequel Ricard exigea sans compromis possible une très longue ligne droite destinée aux records de vitesse et qui prendra le nom de Mistral.

Dossier Michel Vaillant

La suite du récit revient sur l’inauguration du circuit en avril 1970 puis l’organisation du 1er grand prix de F1 en 1971, le développement des infrastructures, le succès grandissant des années 80 (qui s’élargit à la moto et aux camions) avant le lent déclin des années 90, accéléré par la perte du Grand prix de France et le manque de moyens pour moderniser les installations.

La dernière partie du texte revient évidemment sur la vente du circuit à Bernie Ecclestone en 1999, sa métamorphose en piste d’essais haut de gamme opérée par Philippe Gurdjian jusqu’au retour salvateur du GP de France en 2018. Le Castellet est aussi un lieu d’exploits, un révélateur de talents (Prost y gagne sa place chez McLaren en 1980, Alesi y fait ses débuts retentissants en 1989 chez Tyrrell) ou de drames, comme le décès d’Elio de Angelis en 1986.

Côté dessin, la petite histoire « Flagrant délit » ravivera la fibre nostalgique du coup de crayon caractéristique de Jean Graton, que l’on ne retrouve plus vraiment dans le style graphique actuel. Trois petites histoires de 4 pages chacune ont été créées : « le défi d’un homme » sur la genèse du circuit, « le jardin d’Alain » qui remémore les nombreux succès d’Alain Prost au Castellet, et « duels au soleil » qui évoque quelques batailles célèbres disputées sur le circuit.

Certes, les personnages ont une apparence plus réaliste, avec des visages moins carrés et idéalisés que dans les anciens Michel Vaillant (le menton de Steve Warson !) et l’univers est toujours respecté avec notamment les incontournables onomatopées (Vrooooooar !), mais le dessin des voitures est moins détaillé, tandis que l’encrage prend un teint un peu mat, avec moins de relief et de profondeur. La rupture de style est aussi un choix, qui oriente le dessin vers davantage de modernité. C’est une question de goût, chacun est donc juge selon ses préférences.

Voilà donc un nouveau dossier qui vient compléter une collection déjà riche d’albums sur Ayrton Senna, Alain Prost, Gilles Villeneuve ou encore Coluche. L’actualité Michel Vaillant est d’ailleurs chargée, puisqu’un 9e album de la saison 2 approche, de nouveaux Art Strips aussi ainsi qu’une… paire de chaussures !

Le Dossier Michel Vaillant – Circuit Paul Ricard est disponible pour 20,95 € et vous le commandez en cliquant ici.

9791034751006 couv M800x1600- Dossier Michel Vaillant - Circuit Paul Ricard

Nicolas Anderbegani

Nicolas est un passionné de belles autos et de leurs histoires. Déjà auteur et photographe sur d'autres supports, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en Mars 2020.

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