La Hotchkiss Monceau, magnifique mais avortée

Publié le par Benjamin

La Hotchkiss Monceau, magnifique mais avortée

En plus d’être magnifique, cette Hotchkiss que l’on va vous détailler a une particularité : c’est la dernière voiture de tourisme a avoir été présenté par Hotchkiss avant de recentrer sur la fabrication de camions.

En 1954, Hotchkiss est en pleine révolution. La marque est en fait devenue Hotchkiss-Delahaye. Delahaye et Delage ne produisent plus de voitures particulières et se concentrent sur la fabrication des fameuses Jeep VLR (dont ils ont eu le marché face à Hotchkiss !). L’Anjou 13cv n’est plus au catalogue seul subsiste, brièvement, la version 20 cv tandis que l’Hotchkiss Grégoire a été abandonnée, trop chère à produire, trop en avance.

On décide donc de produire une nouvelle voiture de 20cv pour servir d’étendard et de carte de visite à la nouvelle société.

Naissance de la Hotchkiss Monceau : du neuf avec du vieux

Même si le terme de vieux est un peu usurpé, on est pas loin de la vérité. La voiture va en effet reposer sur le châssis de la Hotchkiss Anjou 20cv, lourd mais robuste et de conception assez récente pour ne pas être complètement dépassée.
Il est conçu pour une propulsion. Les roues avant sont indépendantes et les suspensions sont confiées à des ressorts hélicoïdaux.

Le moteur fait objet de plus d’attention. On reprend le 6 cylindres de 3.5 litres que l’on retravaille. Une culasse en alliage léger est apposée dessus et des carburateurs Solex se chargent de l’alimentation. Le collecteur est revu lui aussi. Au total la mécanique gagne une dizaine de chevaux pour se fixer à 135 ch.

C’est au niveau de la carrosserie que la Hotchkiss Monceau présente une nouveauté. Jusque présent, la marque de Saint-Denis a toujours carrossée elle-même ses productions. Là on fait appel au maître de la carrosserie française d’alors, Henri Chapron. Le dessin est signé Carlo Delaisse qui livre une copie élégante, mêlant la forme massive qui sied à des voitures de cette gamme avec une certaine modernité. La calandre s’étire sur les côtés, les surface vitrées sont larges, la lunette fait même appel à trois glaces.

Une carrière qui se résume à deux exemplaires

La voiture est donc présentée au salon de Paris en 1954. Elle est présentée en berline, un coach, baptisé Agay, l’accompagne sur le podium. Des catalogues sont distribués aux potentiels acheteurs, présentant la version 20cv et une version à 4 cylindres en 13cv.
Le prix va effrayer les acheteurs, on parle ici de 3.000.000 d’anciens francs, l’équivalent actuel de 65.000 €. Le public ne porte que peu d’intérêt aux voitures qui ne sont pas présentes à Genève et qui ne ressortiront pas en salon. L’homologation ne sera même pas faite !

Hotchkiss-Delahaye va les vendre en 1956. On parle ici de trois modèles. Le Coach Agay dont la trace a totalement été perdue et deux berlines Monceau. L’une avec une boîte manuelle est dans les mains d’un collectionneur du sud de la France.
L’autre, qui illustre cet article, a reçu une boîte cotal et on peut la voir lors de quelques manifestations, dans un état concours.
On l’a notamment vue à la Traversée de Paris 2015 et au concours d’élégance des 48h Automobiles de Troyes 2015.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Patrice Pimoulle

    Il est dommage que Hotchkiss, qui fabriquait les jeep sous licence Willys, n’ait pas repris l’outillage de « l’Aero », c equi aurait donne une voiture de haut de gamme a 6 cylindres, moderne, elegante et techcniquement reussie.

    Répondre · · 26 mai 2020 à 4 h 28 min

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