Lancia Automobiles, l’aventure méconnue du constructeur italien en France !

Publié le par Benjamin

Lancia Automobiles, l’aventure méconnue du constructeur italien en France !

Si on vous dit Fiat France, vous répondez Simca. Du coup vous voyez où on veut en venir ? On vous replonge aujourd’hui dans les années 30 avec l’histoire méconnue de Lancia Automobiles. Car c’est bien d’un constructeur avec une usine en France qu’on va vous parler !

Produire local pour contourner les taxes

Comme pour Simca, on parle là d’une habile manière de contourner les taxes énormes que subissent les automobiles importées dans les années 30. C’est une conséquence directe de la crise, avant cela les automobiles italiennes étaient majoritairement exportées. Et quand on dit des taxes énormes, c’est qu’elles sont de 150% ! Ce taux s’applique en fait à toute dont moins de 15% des pièces vient de France. Cela exclut également la possibilité de réaliser un assemblage de kit. Du coup, pour ne pas perdre un gros marché, on réagit.

De fait on crée Lancia Automobiles le 1er Octobre 1931. La nouvelle société devra produire des autos en France et achète pour cela un terrain de 5 hectares à Bonneuil-Sur-Marne. Tandis que l’usine est en construction, le personnel est envoyé en formation en Italie. Tout se met progressivement en place.

Les autos de Lancia Automobiles

La Belna

Au salon de Paris 1932 le constructeur italien dévoile l’Augusta. Une auto typiquement Lancia, c’est à dire bien étudiée et moderne. C’est ainsi la toute première auto de grande série à carrosserie monocoque, sur un châssis en X. Cela bénéficie au poids, contenu autour de la tonne pour une auto qui possède un gabarit intéressant avec 4,5 m de long. Autre particularité de l’auto : ses portières inversées permettant un bel accès à bord avec une absence de montant central. L’auto est propulsée par un 4 cylindres en V de 1,2 litres de 35ch.

C’est elle qui sera la première auto construite sur les chaines de Lancia Automobiles. Ces chaines sont la copie conforme de ce qu’on trouve en Italie. Si l’auto est un clone de sa version italienne, on note tout de même quelques différences. Déjà son nom, celle qui sortira de l’usine de Bonneuil à partir de 1934 n’est pas une Augusta mais une Belna. D’ailleurs il convient de séparer les F231 des F234.

Les Lancia Automobiles Belna F231 sont des Berlines classiques. Elles se différencient des Augusta par des parechocs et des jantes spécifiques, une calandre provenant de chez Chausson, des phares Cibié, des instruments Jaeger et des teintes locales, c’est à dire utilisées par d’autres fabricants français.

Par contre les F234 sont des châssis nus. Ces autos seront plus rares mais il en sera tout de même produit 300 exemplaires (à comparer aux 2500 berlines). Le carrossier Pourtout en habillera de nombreuses avec des cabriolets « normaux » mais aussi des Eclipse. Et oui, le système développé par Paulin n’est pas réservé aux Peugeot !

La Lancia Automobiles Ardennes

En 1937 Vincenzo Lancia décède avant de voir sa nouvelle auto arriver. C’est l’Aprilia, une auto qui pousse encore plus loin le concept vu sur l’Augusta. Les portes sont de nouveau inversées. Le moteur est de nouveau un V4, mais plus gros (1352 cm³) avec chambre hémisphérique. Cette fois la puissance est de 47ch.

Par contre sa forme évolue, et c’est notamment visible à l’arrière. Travaillée en soufflerie avec le concours de l’École Polytechnique de Turin, l’auto affiche un Cx de 0,47 ! C’est une prouesse pour l’époque.

Mise en production au début de l’année 1937 l’Aprilia a droit à sa version Lancia Automobiles : c’est l’Ardennes. Les différences sont de nouveau mineures. On les reconnaît surtout à leur phares avant plus grand, la taille compensant l’obligation des ampoules jaunes sur le sol français.

Comme la Belna, la Lancia Automobiles Ardennes est disponible en châssis nu. Et une fois de plus c’est Pourtout qui en habillera une bonne partie, en coupé et en cabriolet.

Clap de fin… précoce !

Lancia Automobiles ne va cependant pas perdurer. L’Ardennes se vend très mal, la concurrence de la Traction 7 est très présente… mais le régime fasciste italien est encore pire pour son image. Environ 1500 Berlines + 120 châssis seront produits quand l’usine interrompt ses activités au début de la guerre. Et elle ne les reprendra jamais…

Photos complémentaires : Palais de la Voiture

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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