La Renault Rambler, le losange franco-américain trop souvent oublié

Publié le par Benjamin

La Renault Rambler, le losange franco-américain trop souvent oublié

Quand on demande une voiture au losange des années 60, on oublie la Renault Rambler. Et quand on demande des hauts de gamme de la marque, on cite les Frégate, R30, Safrane et on oublie encore la Renault Rambler. Pourtant c’est une auto qui ne manque pas d’intérêt !

Renault et le haut de gamme : je t’aime, moi… pas du tout

Vous connaissez forcément la Renault Frégate (et sinon on vous invite par ici pour se refaire son historique). Un haut de gamme de Renault, voulant attaquer la Traction. Sous motorisée elle n’y parviendra pas et sera même enterrée, commercialement parlant, par la DS. En 9 ans la régie en a vendu 180.000 exemplaires, c’est très peu… La DS s’est écoulé à 238.000 exemplaires en seulement 5 ans !

Pour la remplacer le projet 114 est sur les rails mais l’état-major de Renault l’abandonne. Les coûts de développement sont trop élevés et on sait que l’auto se vendra en trop petite quantité et avec une rentabilité ridicule. On ne délaisse pas pour autant le segment… et on va ruser pour l’occuper.

L’Amérique à la rescousse

Au début des années 60 Renault a un pied aux USA. La régie y vend tant bien que mal des Caravelle et des Dauphines. La régie noue alors un partenariat avec AMC, qui est alors un grand de la production auto US. L’objectif est de parvenir à vendre une auto américaine en Europe, sans avoir à la concevoir.

Le dévolu se jette sur la plus « européenisable » des autos du groupes : la Rambler. Une auto aux dimensions compactes aux USA et pas forcément si imposantes sur le vieux continent : 4,83 m de long et 1,84 de large.
Côté ligne : on est sur de l’américain, tri-corps et chromes sont au programme.

Mais côté moteur, Renault renoue avec le 6 cylindres ! 3250 cm³ et 129 ch, c’est une belle cavalerie qui propulse la voiture de 1300 kg à près de 150 km/h. La boîte est manuelle et à trois vitesses.

La Renault Rambler est dévoilée officiellement le 11 Avril 1961 pour une commercialisation en 1962.

Production internationale et prix américain

Côté production, on va utiliser le CKD pour éviter les frais de douane. Les autos sont envoyées des USA en kit, direction la Belgique. L’assemblage se fait dans l’usine de Haren et les autos sont vendues comme des Renault Rambler en France, en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Autriche. Le reste de l’Europe recevra des AMC Rambler.

Niveau prix, on se heure au souci de la puissance fiscale. 18cv c’est beaucoup et la nouvelle venue hérite de la super-vignette. La Rambler est affichée à 18.000 francs, bien plus qu’une DS, et même le 6 cylindres fait difficilement avaler la pilule. Du coup les ventes sont confidentielles.

Les évolutions perpétuelles de la Renault Rambler

Comme toute auto américaine, la Renault Rambler reçoit chaque année des évolutions. Le style évolue, la mécanique un peu moins.

En 1963 on passe du simple-corps au double corps. Avec 138 ch la voiture atteint les 160 km/h ! On peut aussi la commander avec une boîte automatique. La ligne est complètement revue et n’a déjà plus rien à voir.

En 1964 on retouche la face avant avec nouveaux phares, nouvelle calandre et nouveau capot.

Renault Rambler

En 1965 on revoit tout. Le coffre s’allonge de près de 10 cm, et tout le style est revu. Le moteur gagne du volume : 3258 cm³ et 140 cv. L’avant reçoit un système de freinage à disque. À l’intérieur les équipements se multiplient. Par contre on rentre dans la catégorie des 19cv et les prestations augmentent autant que le prix.

Pour la Renault Rambler de 1966 c’est une nouvelle calandre qui la démarquera ainsi que quelques menus changements d’accastillage.

Enfin la Renault Rambler de 1967 revoit une nouvelle fois toute la copie avec un nouveau style, une longueur qui augmente encore et une version coupé qui affiche 155 ch.

Ça ne sauvera pas le soldat Rambler. Les ventes sont toujours anecdotiques et la Renault 16 se veut le nouveau haut de gamme du losange. La Rambler disparaît alors des concessions. 4000 autos ont été vendues en France. Heureusement qu’elle ne coûtait pas cher à l’étude.

Par contre sa carrière américaine continuera jusqu’en 1969.

Les Renault Rambler de nos jours

Les Rambler sont bien rares sur nos routes… Par contre on les voit souvent sur les salons et les rassemblements. Le club dédié faisant un beau travail pour montrer aussi souvent que possible ses autos (leur site est là).

Pour acheter une Rambler, il faudra en trouver une. Ensuite le prix se situera entre 8 et 10.000 €. Pour les pièces… adressez vous au club qui vous donnera de bon conseils.

Et on en profite enfin pour passer un message : ce serait cool qu’on en essaye une (viser Troyes et 200 bornes autour, merci) !

Banniere PA Renault copie- Renault Rambler

Source : l’Automobile Ancienne

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Peuvergne André

    En 1963, mon papa en avait commandé une, mais problèmes de délais ou autres,j’avais 15 ans,
    du coup,il a préférer acheter la ford Zodiac 6 cylindres,pas un foudre de guerre, mais a cette époque!!!!

    Répondre · · 30 mars 2020 à 12 h 48 min

  2. MONNET Didier

    Sympa de reparler de cette auto. Et je lirai son essai avec grand plaisir !

    Répondre · · 2 avril 2020 à 21 h 53 min

  3. CD

    Bonjour, j’aimerai modifier ma Rambler pour la faire passer à l’électrique. Savez-vous vers qui je peux me tourner pour faire ce Rétrofit?
    Merci!
    Camille

    Répondre · · 26 juin 2021 à 13 h 30 min

  4. Jean louis Huet

    Bonjour,
    sympa cet article sur les Rambler que je viens de découvrire, ce n’est pas courant, le club est a votre disposition pour tout renseignement sur ces voitures.
    Renault Rambler Club de France.

    Répondre · · 22 octobre 2023 à 11 h 24 min

    1. Benjamin

      On passe vous voir à Epoqu’Auto. Il faut vraiment qu’on arrive à caler un essai d’une de ces autos !

      Répondre · · 23 octobre 2023 à 11 h 30 min

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