C’est dans un mois que l’événement aura lieu. On ne parle pas de la rentrée des classes mais d’un rendez-vous annuel immanquable. Chaque année, une question revient « tu vas à Goodwood ». Par cette phrase, on ne questionne pas à propos du Festival of Speed mais du mythique Goodwood Revival. Un événement qui mêle beaucoup de choses avec, évidemment, des courses historiques mais aussi des expos, un décorum et une ambiance incroyable.
À l’origine c’est Amboise qui avait écrit cet article fort de ses visites répétées à Goodwood Revival. Depuis, l’événement, qui a pour particularité d’être comme figé dans le temps, n’a pas beaucoup évolué mais plusieurs membres de l’équipe sont allé se plonger dans l’ambiance inimitable du Revival.
Avec ce guide, vous trouverez quelques conseils, quelques astuces pour ceux qui voudraient tenter l’expérience sans vraiment savoir où ils mettent les pied. Attention cependant : pour l’édition 2024 c’est quasiment trop tard, pas au niveau des billets mais pour tout ce qui va autour (on y vient). Néanmoins, vous pouvez déjà commencer à planifier votre Goodwood Revival pour 2025 et sur certains points, une année complète n’est pas de trop !
Combien de temps rester sur place ?
Vous allez le voir, ou vous le savez peut-être déjà mais l’événement a tellement de facettes que toutes les apercevoir est finalement assez compliqué. Il faut d’ailleurs parfois se forcer à détourner le regard, à changer de zone même si elle est exquise, afin de ne rien rater. Dites-vous bien que même les membres de l’équipe les plus réguliers peinent à en faire le tour !
Du coup, la réponse à la question est simple : aussi longtemps que possible, c’est-à-dire les 3 jours que durent l’événement, idéalement en arrivant dans le région le jeudi soir, pour en repartir le dimanche soir ou mieux le lundi matin. C’est grand, c’est beau, c’est magique, faites durer l’expérience aussi longtemps que possible sous peine de rester sur votre faim.
Les précieux sésames !
Chaque année le Goodwood Revival se déroule à guichets fermés, car pour ne pas gâcher la fête avec une fréquentation trop importante, Lord March préfère limiter le nombre de spectateurs journaliers tout en augmentant, peu à peu, le nombre de places en tribunes. Aussi, si vous êtes certains d’y aller, ne manquez pas les premiers jours d’ouverture de la billetterie, généralement début Novembre ! Il est d’ailleurs possible de s’inscrire sur le site du GRRC pour recevoir une alerte par email à l’ouverture, et les billets mettant quelques semaines à arriver cela permet de faire un joli paquet sous le sapin de Noël.
Si vous avez déjà regardé la billetterie en ligne, le choix est vaste avec toutes sortes de package, combo et autres à des tarifs très divers. Pour commencer, il faut prendre le ticket « General Admission » qui vous permet… d’entrer sur le site. Et c’est ensuite un début et il va falloir composer son Goodwood Revival à la carte.
Un bon choix, c’est d’ajouter une place en tribune (Grandstand) sur une des trois journées. Le samedi peut sembler idéal puisqu’il y a beaucoup de chose à voir en piste ce jour-là. Ensuite, il faudra choisir ses tribunes. Celles situées dans le virage de Woodcote et celles juste avant la chicane qui précède la ligne droite des stands sont certainement les plus spectaculaires… mais aussi les plus prisées !



Où dormir ?
Un autre point sur lequel il ne faut pas traîner et essayer d’anticiper dès les dates connues (et votre décision d’y aller) : trouver un logement ! La région du Sussex est sublime, verdoyante et campagnarde. C’est agréable quand on s’y promène, un peu moins lorsque l’on chercher un lit pour le week-end d’un événement regroupant plus de 150.000 personnes…
Tout est bon pour trouver : Bed&Breakfast, Hotel, Pub ou Airbnb pour ceux qui veulent un vrai lit. En commençant à chercher vous verrez qu’à proximité de Goodwood tout est complet d’année en année pour les dates clés (Members Meeting, FoS et Revival), il ne faut pas hésiter à élargir la recherche soit après Chichester du coté de la côte sud, de Worthing à Portsmouth en passant par l’incontournable Bognor Regis, soit plus dans les terres en remontant vers le Nord.
N’ayez pas peur d’être à 45 min du circuit pour dormir, les trajets le soir et le matin font partie de l’ambiance avec des voitures anciennes absolument partout, des pubs décorés avec des gens en tenue d’époque, le Revival contamine toute la région pour le plus grand plaisir de tous. Les anglais sont passionnés de voitures anciennes et le partagent très bien.
Pour les plus roots il y a bien sûr la possibilité de camper, soit sur le campsite officiel du circuit, à l’extérieur des parkings visiteurs avec bien évidement des sanitaires en nombre. L’ambiance semble ultra festive, un peu comme au milieu des anglais aux 24h du Mans, les voitures d’avant-guerre côtoient les supercars et camping-cars ultra modernes, mais un point non négligeable reste la météo.
Petit rappel, nous sommes en Septembre, au sud de l’Angleterre : attendez-vous donc à rencontrer durant ces 3 jours au moins quelques minutes de chacune des 4 saisons. Il y aura probablement une ou plusieurs averses, il y a forcément pendant un moment du vent très frais avec le soleil voilé, enfin il y aura forcément un court moment avec un soleil vif et piquant, généralement celui pendant lequel sont faites les photos de pitgirls en minijupes et des aviateurs lunettes de soleil sur le nez.
Comment aller à Goodwood ?
Vous savez désormais combien de temps vous restez, où vous dormez et vous avez vos billets. Mais avez-vous déjà décidé comment y aller ?
Evidemment le temps disponible avant et après ainsi que votre localisation de départ peut influencer sur votre choix. Depuis quelques éditions des transports en commun, en vieux bus, sont organisés matin et soir depuis les principales gares de Londres, une option super sympa si vous venez en Eurostar mais un peu contraignante une fois sur place puisque vous êtes à pied.
Une autre option, pas forcément plus coûteuse en réservant tôt à l’avance, est un petit coup d’avion (British Airways n’est pas plus cher qu’Easyjet plusieurs semaines à l’avance) puis une voiture de loc. La région de Goodwood est à moins de 2 heures de conduite du mauvais côté de la route des principaux aéroports londoniens, le plus proche étant Gatwick déjà bien au sud et évitant une traversée périlleuse des alentours de la capitale.
Enfin, dernière option qui promet des vacances complètes est de venir en voiture, ancienne ou moderne. La route depuis Douvres si vous êtes plutôt bateau ou Folkestone si vous êtes plutôt Shuttle par la côte Sud de l’Angleterre est magnifique. On alterne vues sur la Manche et traversées de petits villages typiques le tout entrecoupé de collines verdoyantes (oui pas de sécheresse en UK).
En bonus, plus on se rapproche de la région de Goodwood plus le nombre de voitures anciennes augmente, tant sur les parkings de pub, devant les stations-services qu’en circulation, un vrai régal. Effectivement le petit bémol reste la conduite de l’autre côté de la route, cela nécessite un peu plus d’attention et génère un peu plus de fatigue, mais cette balade d’environ 200 km vaut vraiment le coup !
Si jamais l’idée de conduire du mauvais côté de la route vous effraie sur une telle distance, petite astuce de normand : prenez le ferry à Dieppe, le port d’arrivée, Newhaven, est à une trentaine de minutes de votre destination, si le trafic est fuide, et la traversée est une des moins chères entre les deux pays.



Et on s’habille comment ?
Vous avez pu le constater sur les photos de l’événement, les spectateurs participent grandement à l’ambiance en jouant le jeu de la tenue d’époque. On retrouve de toute les époques jusqu’à la fin des années 60 même si quelques hippies, probablement en avance sur leur temps, arrivent à se glisser dans la foule. Les femmes rivalisent d’élégance tandis que les hommes se répartissent entre militaires, mécanos et nœud-pap’ / cravate. Et oui, nous ne sommes pas en France et les spectateurs de Goodwood Revival n’ont pas besoin d’incitation pour jouer le jeu.
N’allez pas non plus investir dans un costard à carreaux Gucci pour l’occasion, n’oubliez pas que tout se passe en extérieur, dans l’herbe voire la boue lorsque la pluie persiste. Du coup Emmaüs ou une friperie équivalente pourra vous donner une bonne opportunité de « déguisement » à moindre coût. Pour les plus last minute d’entre vous, chaque petit village anglais offre au moins un charity shop qui pourra vous dépanner.
Si aller chiner une vieille tenue ne vous tente pas plus que cela, vous avez différentes possibilités. Tapez Goodwood sur ebay ou Amazon, et vous pourrez y trouver assez facilement une tenue. Dans l’équipe News d’Anciennes, la combinaison de mécano beige (sans fermeture éclair apparente) a ses fans. Et si vraiment, vous ne voulez pas vous prendre la tête le site de Goodwood vous propose des tenues adaptés (mais attention, les tarifs ne sont pas donnés)
Coté chaussures pensez confort avant look, en évitant quand même les Nike orange, car vous allez faire des kilomètres dans le week-end ! Mais s’il vous plait faites l’effort de jouer le jeu, vous verrez que l’expérience est encore plus intense lorsque l’on fait partie du décor, et les gens « modernes » sont tellement peu nombreux que ce sont finalement eux qui se font remarquer !



Une fois sur place, où aller, que voir ?
Concernant l’emploi du temps sur les 3 jours de la manifestation, les choses à voir sont tellement nombreuses qu’il vaut mieux essayer de se construire un plan de bataille. Le programme détaillé des courses et autres démonstrations est en ligne sur le site officiel bien avant l’événement, sous réserve de modifications mineures bien-sûr. Il permet de voir les grandes lignes du week-end et les incontournables. Ainsi, selon vos préférences vous pouvez caler les horaires des courses que vous ne voulez pas manquer.




Les courses et la piste en général
Sur certains événement historiques, on peut se dire qu’on peut rater la première journée. À Goodwood Revival ce serait une erreur monumentale ! Une seule course a lieu le Vendredi, c’est l’ultime moment à vivre ce jour-là à Goodwood, au moment où le soleil baigne le circuit de sa lumière dorée (quand elle est là) : le Kinkara Trophy. On y retrouve des Aston Martin DB4 GT, des Ferrari 250 GTO et GT SWB, des Jaguar Type E des premières années… et tout ce beau monde se bat à coup de dérives et de portière !



Ensuite, ne ratez pas le St Mary’s Trophy. Une course qui originale où des Mini se battent contre des Ford Galaxie ! Ajoutez des Coupé Bertone et des pilotes de F1 ou d’Endurance et vous vous retrouvez avec des batailles mémorables en piste. Et il y a deux courses !
On ajoute enfin le RAC TT Trophy, une course phare du dimanche qui oppose les Cobra aux Type E et aux Bizzarrini et là encore on retrouve d’énormes batailles en piste.
En fait, vous l’aurez compris, toutes les courses proposent de sacrées batailles ! Il faut dire qu’une victoire à Goodwood Revival revêt un certain prestige pour une voiture de course historique, l’équivalent d’un « best of show » en concours pour les élégantes. Il est donc courant que les propriétaires de ces pur-sang les confient à des jockeys pilotes de renom qui n’hésitent pas à y aller à fond, quitte à passer en glisse sur les vibreurs ou carrément dans l’herbe.





En plus des courses, Goodwood Revival propose chaque année plusieurs parades et démonstrations (plus ou moins rapides) avec des thématiques superbes. De quoi voir des voitures que les propriétaires ne voudraient pas voir broyées lors des courses.
Pour voir ce spectacle en piste, on vous a dit qu’une place en tribune est un bon choix. Mais n’oubliez pas que le circuit de Goodwood est un écrin figé dans le temps. Pas de hautes barrières ou de grillages. Debout, il faudra peut-être jouer des coudes mais en vous plaçant le long de la barrière vous verrez très bien le spectacle. Un régal pour les photographes d’ailleurs.
Pour la liste complète des courses (et leur contenu), vous trouverez ici les détails du Goodwood Revival 2024.





Les parkings
En premier lieu la zone « Over the road », de l’autre côté de la route donc, entre les parkings et l’enceinte du circuit. On y retrouve le parking pour les voitures d’avant 1966, regorgeant souvent de trésors, une fête foraine d’époque bien évidement, plusieurs food-courts regroupant de quoi rassasier petits et grands quelles que soient les préférences de chacun et assister à quelques concerts par la même occasion. Une petite pause loin des mécaniques où l’ambiance se prolonge bien après l’arrêt des moteurs.
Il y a également l’espace dédié à la vente aux enchères Bonhams et surtout des dizaines et dizaines de stands, de vendeurs de pièces et d’accessoires, de voitures, d’outillage, des coiffeurs et barbiers pour parfaire votre look et même quelques stands officiels des marques dont Caterham, Jaguar Land-Rover Classic et bien d’autres.








Dans l’enceinte
Une fois de l’autre coté la route, on peut rentrer dans l’enceinte du circuit et là aussi les sources de distractions sont multiples. A commencer par les nombreuses allées du Revival Market où l’on retrouve de très nombreux stands automobilia proposant livres, accessoires, peintures, vêtements ou encore des stands officiels comme Michelin, Porsche, Motul,… bref de quoi passer plusieurs heures à se faufiler d’un stand à l’autre.
Si on progresse un peu plus loin sans se laisser attirer par un nouvel espace de restauration, nourriture hein pas voiture ancienne, deux options s’offrent à nous : passer sous la ligne droite par un des 2 tunnels piétons (ou dessus, par une des deux passerelles) et découvrir l’infield, soit continuer autour du circuit. Le tour du circuit vous permettra de rejoindre l’une des nombreuses zones spectateurs, bien souvent agrémentées d’un écran géant pour suivre la course et ne rien manquer de l’action, mais aussi quelques animations agricoles tout au fond du circuit et encore quelques zones de food court.
Un service de navette, d’élégantes remorques accrochés à des tracteurs d’avant 1966, comme tout ce qui se trouve dans le circuit, vous soulagera pour les longues transhumances d’un bout à l’autre du circuit.



Au centre du circuit
A l’intérieur du circuit on retrouve l’ensemble des paddocks, en grande partie accessibles à tous. Seule la partie juste derrière les stands est réservé aux membres du GRRC, mais il y a largement de quoi se satisfaire avec le reste ! Quelques boutiques dont les officielles GRRC, un autre barbier et coiffeur, des food court, des vendeurs de glaces, de thé ou de champagne, non franchement il y a tout ce qu’il faut.
Un peu plus loin, juste avant la partie aviation, on pourra découvrir des bâtiments « en dur », ceux des garages Rolls et Mini et le bâtiment central Earl’s Court qui propose un salon de l’auto. Le salon mêle une expo thématique centrale et des stands constructeur tout autour partageant modèle 2017 et modèle ancien. Un bon endroit pour se réchauffer ou rester au sec le temps d’une averse, d’autant que bien souvent les modèles exposés valent le détour !





Ensuite, en continuant d’avancer on traverse à nouveau quelques paddocks pour déboucher sur le Freddie March Spirit of Aviation, qui comme son nom l’indique regroupe un panel d’avions assez impressionant ! Et n’allez pas croire que l’expo est statique puisque les démonstrations en vol se succèdent plusieurs fois par jour entre les courses. Pour un amateur d’aviation c’est un endroit incroyable dans lequel il risque de passer plusieurs heures. Mention spéciale à la démonstration de combats du vendredi soir durant laquelle 2 Sptifire se livrent à des acrobaties réellement spectaculaires à bord de ces légendes.



Une dernière suggestion ?
Avant de conclure ce (looong) recueil d’infos, une dernière suggestion sur le planning du week-end. Si le samedi doit être centré sur l’action en piste, profitez du vendredi pour faire tous les à-côtés, il y a un peu moins de monde et ça vous plonge dans l’ambiance en attendant la première course du soir. Si vous n’avez pas tout vu, vous pourrez compléter le dimanche entre 2 courses vous passionnant un peu moins.
Enfin sachez que si le circuit ferme ses portes environ 30 min après la dernière course, toute la zone Over the road reste en activité jusque 22h00-22h30. Le soir la musique et la bière permettront de prolonger un peu la fête, si par contre vous voulez aller manger dans un pub des villages aux alentours, ne traînez pas trop car les cuisines ferment tôt et les réservations sont nombreuses.


En espérant que ces quelques lignes vous aident à profiter au mieux du Revival, et au plaisir de se croiser là-bas, au milieu des 150.000 personnes présentes sur le week-end. Je serai facile à reconnaitre, une veste en tweed, une cravate et un béret…
Enjoy the magical step back in the past !
Pour revivre toutes les éditions précédentes et vous convaincre de vous lancer, c’est par ici.

Poirier
Un autre truc de normand, pour la traversée, est de prendre le ferry à Ouistreham : débarquement à Portsmouth, le port le plus proche de Chichester.
· · 8 août 2024 à 13 h 28 min