En piste, avec Le French Racing Drivers Club à Fay de Bretagne

Publié le par Marc

En piste, avec Le French Racing Drivers Club à Fay de Bretagne

Au vu du plateau présent, on oublie rapidement l’annulation de l’Open Pitlane de Mérignac. Stéphane Ruaud s’est démené comme un beau diable avec ses collaborateurs du French Racing Drivers Club (toutes les infos ici) pour lancer ce samedi 9 janvier 2021 « l’Open PitLane », une journée trackday de roulage, sur le Circuit de Fay de Bretagne.

Première pour le French Racing Drivers Club

Un premier roulage était donc prévu en fin d’année à Mérignac mais n’a pu s’organiser sereinement. C’est donc cet Open Pitlane qui lance les activités du French Racing Drivers Club.

Nous avions déjà parlé du Circuit de Fay de Bretagne à travers de nombreux roulages. Son emplacement idéalement situé à quelques encablures de la voie express Nantes-Vannes et Nantes-St Nazaire, facilite les longs déplacements, pour les passionnés de roulage.

Aujourd’hui, nous sommes « au grand air », et il a fallu s’équiper chaudement pour résister à la météo glaciale du moment. Les règles sanitaires sont évidemment respectées et puisque le public est interdit, le roulage devient la cible préférée des amateurs de sportives. -3°C, sans parler du ressenti en plein vent d’Est. Tout est Ok pour lancer « l’Open Pitlane »

Des hommes, des femmes, des pilotes et de magnifiques autos

Les bretons, patrie de naissance du French Racing Drivers Club, sont venus en nombre. On retrouve notamment les membres de l’ARSP 56, mais aussi des clubs plus locaux comme le Classic et Racing 901 Atlantique.

De belles autos et plus particulièrement quelques anciennes sont prêtes pour la danse, à l’image de cette superbe Datsun 240 Z orange venue de La Rochelle, de la rafraichissante Mazda MX-5 NA ou de la Porsche 911 Carrera 4 Type 964 rouge.

Dans les baquets il y a aussi de vrais pilotes, dont le pédigré est tout bonnement hallucinant ! Le premier, André Ségolen, compte huit participations aux 24h du Mans, avec une victoire de classe en 1976 sur Porsche 911 Carrera. Ce-dernier était présent au volant d’une sixties, une rescapée des constructeurs sans patente et montée en kit à l’époque, une BSH. Seules, 56 autos furent construites, entre 1968 et 1972

Second pilote Porsche présent, Alain Gadal avec sa 911 Carrera 2.8L verte de 1973. Le fondateur de l’ARSP56, vice-président de l’ASA Océane et président de l’antenne Morbihannaise de l’ACO, n’était pas là pour faire de la figuration. En effet, Alain Gadal a au compteur, trois participations aux 24 h du Mans, quatre Tour Auto, un Dakar et plusieurs épreuves du RAC.

Sa Porsche effectuait sa première sortie sur circuit depuis sa restauration. Avec pas moins de 300 ch pour 980 kg, sans aucune assistance moderne, la belle a fait tourner bien des têtes.

On notera également la présence du rallyman Joseph Le Bihan et sa mythique Berlinette Alpine A110 1600SC, que Vincent nous détaillera plus loin.

De retour de piste, on retrouve la Lotus Elan 26 R de 1965 avec laquelle Stéphane, le créateur du French Racing Drivers Club donc, participera au prochain Tour Auto Optic 2000. Encore en phase de fiabilisation, la belle anglaise a souffert d’un problème de bobine.

Focus : David contre Goliath

Alexis a 30 ans, c’est un local puisqu’originaire de Savenay et cet open pitlane du French Racing Drivers Club est la première sortie sur piste pour sa Mini.

Vincent : « Peux-tu nous présenter ta petite anglaise ? »

Alexis : « C’est une Rover Mini Cooper de 1992. C’est ma première ancienne. Je l’ai achetée en 2012 et je l’ai, intégralement refaite en 4 ans. Le bloc d’origine de 1275 cc a été réalésé à 1360 cc, et est passée en carbu. L’arbre à cames a été modifié, j’ai monté une culasse grosses soupapes, le différentiel a été renforcé, la caisse dépouillée et elle est montée en pneus semi-slicks homologués route. »

V : Est-ce que tu as d’autres anciennes ?

A : « J’ai également une Ginetta G15 de 1970 et une Austin Healey Sprite, la « Frogeye », toutes deux en restauration. Elles seront dépouillées, de sorte à être aussi élégantes sur la route, que redoutables sur la piste.»

V : Comment s’est passée cette première journée de roulage en Mini ?

A : « La Mini n’est clairement pas faite pour la ligne droite mais en virage ça devient très intéressant. Le circuit de Fay de Bretagne comporte un peu de dénivelé, des courbes rapides et des passages plus lents. Il est assez grand et très complet. Je ne m’attendais pas à être mêlé avec autant de modernes. Au milieu des Porsche, j’étais la chicane mobile mais l’ambiance était super. Je reviendrai ! »

Pas de galette saucisse, aujourd’hui

Midi, c’est la pause, et chacun a trouvé son compte autour du foodtruck, à cheminée intégrée. Originalité des plats, voilà de quoi être fin prêt pour la parade. Celle-ci, prit effet dans la grande ligne droite. 5° maxi et une lumière extraordinaire, c’est lancé pour trois heures de roulage.

Le panel est plutôt dense et varié en modernes

Du côté des petites jeunes, le French Racing Drivers Club a fait le plein et c’est la valse des pistardes : Porsche 911 3.8 GT3, Carrera 4S, Cayman, Lotus Élise, Renault Mégane RS, Opel Speedster, Westfield… puis des « BM » dont cette BMW M3 F80 2016 très affutée avec son intérieur dépouillé et pack aérodynamique en carbone.

Dans la course, il y avait aussi quelques américaines dont une Ford Mustang et une Chevrolet Corvette C7 ZR1.

Cocorico! Une des voitures les plus remarquées, était sans doute l’Alpine A110 S Color Edition, dans sa teinte « Orange Sanguine 939 ». Une couleur qui était au catalogue de la marque Dieppoise jusqu’en 1970 et dont la nuance est plus profonde que l’Orange Acropolis de la Berlinette A110 1300, essayée par Benjamin ici. Une peinture pimpante, qui fait ressortir à merveille les jantes GT Race en noir brillant, ainsi que son superbe toit en carbone visible.

Je vous laisse en compagnie de Vincent

Lui, était en très bonne compagnie, et notamment, avec les copains du 56. Ses bottes fourrées, d’emprunt, ne lui ont pas servi forcément toute la journée, pour des séances photos. Il est venu pour se faire plaisir et croyez-moi, il n’a pas perdu son temps.

Premiers tours sur piste

Cet Open PitLane du French Racing Drivers Club était aussi pour moi l’occasion de faire mes premiers tours de roues sur piste au volant de ma modeste Citroën C2 VTS. Après une première matinée à faire des photos, Stéphane me propose de passer à la pratique. J’ai fait ma vidange et tous les niveaux, le week-end précédent. Un casque, un extincteur, une assurance circuit, c’est tout ce qu’il faut pour rejoindre la piste.

Je fais chauffer le moteur et monte progressivement en température. Stéphane monte avec moi, histoire de  jouer les instructeurs. Lors du premier tour, il me montre les points de corde.

« Surtout tu dois rester dans ta trajectoire. Si les autres veulent te dépasser, c’est à eux de s’adapter. »

J’accélère un peu plus au second tour et dépose Stéphane aux paddocks. Progressivement je passe plus vite. La pression redescend progressivement car les autres participants restent très respectueux sur la piste.

Dès que je vois les Porsche ou la Westfield surgir dans le rétroviseur, je mets mon clignotant et serre à gauche en ligne, avant de replonger en courbe. La piste est très sécurisante et très complète. Même si elle est un peu plus courte que sur une version standard, ma boîte reste trop longue. En bout de ligne droite à 160 km/h, je saute sur le frein pour engager le droite en 3e à 110 km/h. Ensuite, j’enquille le S en fond de seconde. Je sens les pneus s’écraser, parfois glisser légèrement, mais malgré une trajectoire perfectible, je ne fais pas d’erreur, ni de sortie.

La voiture est saine et sauve! Pour rentrer par la route, c’est mieux. A mon arrivée, je redescends sur terre, je gare l’auto, enlève le casque tout souriant… Quel pied !

Le soir, avant de partir Stéphane me dit « Tu ne refais pas un tour ? ». On reprend la procédure de chauffe, Stéphane abaisse le drapeau et retour à la piste. Le soleil se couche. Il ne reste plus que trois ou quatre voitures en piste. Un plaisir sans nom, que je conseille à celles et ceux, qui hésitent à sauter le pas !

En Berlinette, avec un autre Maestro, Jo Le Bihan

Après la parade, mon ami Rudolf me lance : « Jo t’attend pour faire un tour ! ». J’enfile mon casque, monte – ou plutôt descend – dans la berlinette aux côtés de Joseph Le Bihan. Ce-dernier est un véritable rallyman. Ancien agent Renault, il fait ses débuts sur piste en course de côte au volant d’une R8 Gordini. Peu après, il change pour une Alpine 1300 Gr 4. En 1978, il passe au rallye avec une 1600 S. Puis il roulera en Renault 5 Alpine, en Golf GTI puis en R5 GT Turbo, avant de remporter le volant Peugeot, avec sa Talbot Samba Rallye Gr B. Il effectue la saison 1985 en Peugeot 205 Rallye.

En 2004 il prépare une nouvelle berlinette Alpine 1600 SC pour partir à l’attaque des rallyes régionaux. Il rafle dix victoires en quinze participations. Mais lors du rallye de La Rochelle, la voiture quitte la route et est entièrement détruite. Joseph a donc entamé une résurrection de son Alpine, pour la rendre tout simplement magnifique et très performante.

« Je parie que c’est ton premier tour en Alpine? »

A vrai dire, je me suis déjà assis dans une berlinette, mais c’était il y 10 ans pour un petit tour en ville. Là, c’est autre chose… Une fois lancé, je passe dans un autre monde. L’auto avale la piste à une vitesse ahurissante. Au fond du baquet, je tente de garder la tête sur les épaules.

La berlinette développe 150 ch mais sa légèreté en fait une voiture extrêmement vive et efficace. Les virages sont pris en glisse. Les tours s’enchaînent et je me cramponne tant bien que mal à mon siège. Dans les courbes, Joseph tient parfaitement les Porsche modernes. C’est presque dommage qu’il n’y ait pas la place de doubler. En ligne droite l’A110 pointe à plus de 200 km/h ! Une fois aux paddocks, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles, presque la larme à l’œil. Jamais, je n’avais ressenti une telle maîtrise à bord d’une automobile. Un immense merci à Joseph pour cette grande leçon de conduite !

Cette première sortie annuelle a apporté un réel bol d’air frais aux participants. Ces passionnés avaient bien besoin de rouler et de se retrouver. Les masques, la distanciation sociale et la fraîcheur n’auront pas entamé cette chaleureuse ambiance. Une rencontre vivifiante à tous les niveaux. A bientôt sur la piste.

Suivez bien le calendrier des futurs « Open Pitlane » et « Historic Days » du « French Racing Drivers Club ». L’organisation prévoit des roulages un peu partout en France, pour les anciennes et les modernes.

 

Crédits photos complémentaires : Gilou50

Marc

Passionné d'autos sportives et de photos. Ancien parmi les anciennes, ça ne dépareille pas trop, d'autant que sa deuxième matière grise, métallisée celle-ci, lui accorde de bonnes virées nostalgiques, une Renault R8 ragaillardie. Il est sous le régime News d'Anciennes depuis depuis début 2016.

Commentaires

  1. SEAN DEZART

    Une belle journée entre les gens sympas que je voudrais répéter plus tard avec ma propre 240Z. Merci encore aux organisateurs et mon ami Greg (proprio de l’orange)….et désolé encore pour les deux cones…:-) !

    Répondre · · 18 janvier 2021 à 23 h 50 min

    1. Vincent

      Personnellement, j’ai juste entendu la gomme crisser et vu deux masses oranges s’envoler mais rien de bien net ! Au plaisir de vous revoir sur les pistes !

      Répondre · · 19 janvier 2021 à 19 h 36 min

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