Concepts et Études, ép. 56 : BMW Nazca M12, Nazca C2 et Nazca C2 Spider, hommages de famille

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 56 : BMW Nazca M12, Nazca C2 et Nazca C2 Spider, hommages de famille

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on vous propose d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous tous les mois (les épisodes précédents sont là). Cette fois-ci, nous allons nous pencher sur l’un de mes premiers émois automobiles, la BMW Nazca C2, et les Nazca M12 et C2 Spider qui l’accompagnent.

Ital Design, une histoire de famille

Après avoir parlé il y a peu de Gandini avec la Carabo, nous allons parler d’un autre grand nom du design italien, Giugiaro. Après avoir quitté Bertone, Giogetto va créer les Studi Italiani Realizzazione Prototipi S.p.A., une entité destinée à la réalisation de prototypes pour les constructeurs.

Le succès sera immédiat, ou presque, et les modèles vont s’enchaîner, de même que les contrats avec les constructeurs automobiles. Cependant, la personne qui va nous intéresser aujourd’hui n’est pas Giorgetto, mais son fils, Fabrizio.

Ce dernier, devenu designer lui aussi, souhaite à l’aune des années 1990 rendre hommage au travail de son père, et aussi tendre une perche à un client avec qui Ital Design n’a pas travaillé depuis plus d’une décennie, BMW.

Nazca M12, la M1 version 2.0

On a vu pire inspiratrice. Pour se faire un prénom, Fabrizio s’attaque ni plus ni moins à la BMW 1, dont il va esquisser une descendante plutôt séduisante, et follement dans l’air du temps. Une carrosserie lisse, dépourvue d’arètes, ou presque, un gros moteur en position centrales (ici le V12 de la 850i, qui fournit également d’autres éléments mécaniques), une vraie supercar des années 90.

Puisqu’on parle de la carrosserie, Ital Design montre tout son savoir-faire avec une face avant ou un capot arrière d’un seul tenant, afin de se soustraire à tout joint potentiellement disgracieux. D’autre part, la cinématique des portières est pour le moins unique, la partie basse à une ouverture conventionnelle, mais la partie vitrée s’ouvre telle une porte papillon.

Pour le nom, Fabrizio pioche dans l’imaginaire de son père. Après les Inca, Aztek, etc, c’est maintenant au tour des Nazca, un peuple d’Amérique du Sud que l’on connait surtout pour ses géoglyphes, dessins géants tracés à même le sol, qui alimentent notamment les fumeuses théories des anciens astronautes. Et pour faire un petit clin d’oeil à BMW, il va adjoindre très littéralement M1-2.

La voiture est présentée au Salon de Genève 1991 et va immédiatement séduire le public, à défaut de créer le déclic chez les germains.

Nazca C2, place à la course

Dès l’année suivante, à Tokyo, Fabrizio va améliorer sa copie, en visant une potentielle utilisation compétition. La Nazca M12 devient Nazca C2 et même si les évolutions sont légères, le nouveau modèle se démarque. Finis les feux avant sous verre, place à deux bandeaux qui viennent rappeler la face avant de la Série 8.

Du point de vue moteur, le V12 est confié à Alpina, qui fait passer la puissance de 300 à 350 chevaux. La caisse est rigidifiée et allégée, en faisant appel massivement à la fibre de carbone et à l’aluminium, atteignant tout juste la tonne, soit le poids pour courir en catégorie C2. Les perofrmances sont en nette progression, surtout avec un Cx annoncé à 0.26 lors de son passage danzs la soufflerie BMW.

Encore un an plus tard, cette fois-ci au Grand Prix de Monaco, c’est une version décapsulée qui est présentée au public. Les fenêtres et la lunette arrière sont supprimées laissant place à des panenaux amovibles et un imposant arceau afin de conserver la rigidité de l’ensemble.

La Nazca C2 Spider s’offre en prime une nouvelle cure de stéroïdes, le V12 est retaillé à 5.7 litres, et délivre désormais 380 chevaux, accouplé à une boite 6 vitesses, luxe auquel ses ainées n’avaent pas eu droit.

Les Nazca de nos jours

Même si les discussions avec Alpina ont atteint l’étude de faisabilité, le cout estimé de la voiture à plus de 600000 marks de l’époque les a poussé à refuser. On peut dire que sur ce coup, le préparateur a eu le nez creux, puisque la bulle des supercars va éclater l’année suivante.

Aucune production donc, à un détail près, la Nazca C2 a trouvé deux acquéreurs en plus du prototype présenté à Tokyo. L’un d’entre eux, de couleur bleue, est apparu à la vente en 2013. Mais on perd sa trace tout aussi rapidement.

On voit apparaitre de temps un temps une Nazca C2 grise, mais son propriétaire se fait pour le moins discret.

Crédits photo : BMW, Ital Design

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. nounours8529

    très beau reportage je ne connais pas cette marque de voiture mais la ligne est magnifique merci Pierre

    Répondre · · 22 avril 2024 à 19 h 45 min

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