Concepts et Études, ép. 46 : Panther 6, Thunderbirds Go !

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 46 : Panther 6, Thunderbirds Go !

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on vous propose d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous pour cela le troisième dimanche de chaque mois (les autres sont là). Ce mois-ci, penchons-nous sur la Panther Six.

Du néo-rétro…

En 1972, les britanniques voient arriver un nouveau petit constructeur, Panther Westwinds. Si la marque est nouvelle, son fondateur, Robert Jankel, ne l’est pas. Depuis 1955, l’homme qui travaille aussi dans l’entreprise de mode familiale, Goldenfields, personnalise des autos sur commande.

Il se lance alors dans un marché de niche, des voitures au style d’avant-guerre cachant des mécaniques contemporaines, assurant une plus grande fiablité, et permettant de profiter des techniques d’assemblage modernes.

La première voiture de la marque est la J72, assez directement inspirée par la Jaguar SS100. Elle est suivie par une voiture qui vous sera un peu plus familière, la Panther de Ville, inspirée par la voiture de Cruella Denfer dans les 101 Dalmatiens, ironie de l’histoire, la voiture sera utilisée pour la version live du film. Les deux modèles auront une carrière qui s’étalera jusqu’au milieu des années 80, mais les volumes de production resteront confidentiels, jusqu’à la première faillite de la marque en 1980.

… à l’avant-garde

Salon de Londres 1977, la Lamborghini Countach et la Ferrari BB512 ont déjà posé les jalons du style radical des années 70, et pourtant, la Panther 6 laisse le public bouche bée, d’une part par son architecture unique, d’autre part, par son tarif annoncé 40% supérieur aux deux italiennes citées plus tôt !

On l’a oublié aujourd’hui, mais à l’époque, Panther se payait le luxe de proposer des voitures plus chères que Rolls-Royce (et c’est sans nul doute ce qui l’amènera à la faillite). La Panther 6 ne déroge pas à la règle et, pardonnez mon langage quelque peu grossier, dégueule littéralement d’équipements à faire pâlir la concurrence de jalousie.

La liste semble sans fin : téléphone, télévision, tableau de bord électronique, climatisation (empruntée à un camion) suffisamment performante pour être utilisée décapoté, toit souple ou rigide, vitres et sièges électriques, direction assistée… et j’en oublie très certainement.

Il n’y a pas que du côté de l’équipement que la Panther 6 frappe fort, les performances sont loin d’être négligeables pous un tel paquebot roulant. Sous le capot arrière, on trouve un V8 Cadillac de 8,2 litres de cylindrée… gavé par deux turbos ! L’ensemble est annoncé pour 600 chevaux, de quoi propulser les 1300 kg (annoncés par le constructeur) de la Panther 6 à 100 km/h en 5,5 secondes et de quoi lui permettre d’atteindre les 320 km/h.

Ce tour de passe-passe médiatique pourrait faire pâlir de jalousie n’importe quelle entreprise de communication. Pensez donc, un projet monté en secret (en dehors de Jankel, seules deux personnes chez Panther étaient au courant du projet Panther 6) qui permet de faire les gros titres de la presse pendant plusieurs semaines, alors que la production annuelle de la marque n’atteint pas les 100 exemplaires !

La Panther 6 de nos jours

La Panther 6 n’entrera malheureusement (ou heureusement, selon vos goûts) pas en production, après deux prototypes produits, un en conduite à droite et un en conduite à gauche. Deux raisons à l’abandon du projet, malgré, selon Robert Jankel, 15 bons de commandes signés. D’un côté, la Midland Bank a décidé de limiter les facilités de paiement à l’entreprise qui, malgré 3 modèles au catalogue (la J72, la De Ville et la toute nouvelle Rio), n’arrive toujours pas à faire entrer le cach. De l’autre, notre fringant entrepreneur a annoncé que Pirelli aurait décidé de ne pas lancer la production des pneus 205/40 VR 13 pour le train avant…

On ne sait pas vraiment ce que la Panther 6 présentée à Earl’s Court (la noire, conduite à droite) est devenue. On la suppose au Moyen-Orient, équipée d’un nouveau moteur, plus économe, mais toutes ces informations sont à prendre avec des pincettes.

La Panther 6 blanche, conduite à gauche, a, quant à elle, eu une vie beaucoup plus tourmentée. Elle n’était pas complète lorsque Panther Westwinds a fait faillite en 1980. Elle apparait en vente à Londres en 1985 pour 150000 livres, avant de partir pour le Canada où elle subit une restoration complète avant de finir abandonnée pendant quelques années en Grèce. C’est un avocat britannique qui va la chasser, retrouvant le propriétaire bulgare… en prison, pour pouvoir l’acheter. Elle a par la suite été vendue en 2011 lors des Grandes Marques à Monaco.

Crédits photo : News d’Anciennes, Wheelsage, Bonhams

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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