Concepts et Études, ép. 16 : Holden Torana GTR-X, Bianca au pays des kangourous

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 16 : Holden Torana GTR-X, Bianca au pays des kangourous

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on va vous proposer d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous pour cela le 3e dimanche de chaque mois (les autres sont là). Aujourd’hui abordons la Holden Torana GTR-X.

La branche australienne de General Motors est une marque aue l’on a tendance a oublier, tant ses produits étaient typiques du pays-continent, sans réelle équivalence ailleurs. Pourtant, avec la Holden Torana GTR-X, il y avait de quoi séduire le monde entier.

Sortir du moule

A l’aune des années 60, Holden est une marque qui offre des produit pour le moins conventionnels, héritage de ses débuts en tant que fabricant de matériel hippomobile. Ajoutez à cela la fâcheuse tendance à rebadger des véhicules chère à General Motors, qui a pris les commandes de Holden en 1931, et la messe est dite.

A l’horizon 1967, nos chers cols blancs de Détroit décident de retirer la Vauxhall Viva du marché australien, pour la remplacer par la Holden Torana (mot aborigène signifiant « voler »)… basée sur la nouvelle génération de Viva. Paye ton originalité ! Au bout de deux ans, celle-ci sera enfin remplacée par une nouvelle génération de Torana (LC/LJ), intégralement conçue en Australie.

La firme australienne se sent alors pousser des ailes et décide de dériver un coupé sport de la Torana. Holden, qui faisait feu de tout bois en ingénierie (injection, arbre à cames en tête…), prend une direction assez typique des véhicules australiens, à la croisée des mondes entre une anglaise et une américaine.

La Torana GTR-X sera un coupé à carrosserie composite, équipé d’un 6 cylindres en ligne de 3 litres développant 160 chevaux (une version V8 4.2 a également été envisagée). Elle sera la première voiture de la marque équipée de freins à disques aux quatre coins.

Côté design, la voiture est clairement dans l’air du temps. Le dessin est simple, tout en étant capable d’évoquer un très grand dynamisme. La bande orange qui court au pied de la caisse vient remonter sur le pare-chocs arrière pour rejoindre les feux arrière en forme de boomerang, petit détail qui souligne la sportivité de la machine.

Les chiffres annoncés laissent songeur, à peine plus d’une tonne sur la balance et une vitesse de pointe annoncée à 210 km/h pour la version 3 litres.

Le projet atteint un stade avancé, avec un prototype roulant, ainsi que deux autres maquettes. La voiture fait le tour des salons australiens, accompagnée d’une brochure qui annonce la couleur :

Son long capot fin est accentué par une calandre inclinée. La ligne de caisse remote à l’arrière pour rejoindre des optiques surélevées. La simplicité est la clé. On l’atteint en masquant les optiques avant, en intégrant les clignotants, la trappe à carburant et les poignées de porte. Les pare-chocs avant et arrière soulignent les contours de la carrosserie. Pour identifier la voiture, le logo GTR-X est positionné dans une bande noire et orange qui court le long des longerons.

Brochure promotionnelle de la Holden Torana GTR-X

La campagne publicitaire ne s’arrête pas là, le petit coupé est aussi présent à la télévision, avec un spot publicitaire diffusé pendant plusieurs semaines.

Film promotionnel de la Torana GTR-X

Tout s’annonce pour le mieux… Mais comme bien souvent, le directoire de GM prend peur. L’arrivée de la 240Z sur le marché force à baisser le prix de vente, nécessitant plus de cinq ans pour effectuer un retour sur investissement, beaucoup trop long à leurs yeux.

La Torana GTR-X de nos jours

Des trois prototypes assemblés, on a pu suivre la trace de deux d’entre eux.

Le prototype roulant, blanc, a été repeint en gris pendant sa tournée australienne, avant d’être exposé pendant quelques années au National Motor Museum de Birdwood. Il a depuis été restauré dans sa configuration d’origine.

Le second est en réalité le troisième et dernier prototype. Bien qu’inachevé, il a été cédé à un employé de Holden, présent lors du développement. Il est également en possession, des moules ayant servi à la fabrication de la carrosserie. Cependant son nom et son lieu de résidence n’ont jamais été divulgués, pour des raisons assez évidentes. On ne sait pas si la voiture a été complétée.

Crédits photos : Holden, via Conceptcarz.com et le Canberra Torana Club

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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