Carrosserie des anciennes : comment évaluer le travail à faire

Publié le par Benjamin

Carrosserie des anciennes : comment évaluer le travail à faire

C’est ce qu’on verra en premier, parce que c’est fait pour. La carrosserie d’une ancienne est le premier ressenti que l’on aura d’elle (à moins que vous privilégiiez une conduite « bruyante »). Et cette partie surexposée est à la fois source de désir… et de chagrins, si bien qu’à un moment il faut se rendre à l’évidence : il faut la réparer. Et comme tout le monde n’est pas carrossier, on vous donne quelques petites astuces pour évaluer rapidement le travail que vous allez avoir à faire.

Avoir à faire ou avoir à faire faire ? C’est une des premières questions. N’oublions pas que la carrosserie est un art. Oui, n’ayons pas peur des mots. Et autant avec quelques tutos vous pourrez vous-même changer quelques pièces sur votre belle, autant pour la carrosserie cela ne s’invente pas. Il faut même un certain talent quand on passe en peinture… ou avoir eu le temps de s’entraîner avant.

Avant d’aller toquer à la porte du carrossier le plus proche, de vous rapprocher des spécialistes renommés ou de chercher sur le net un expert en carrosserie, il y a une chose que vous pouvez faire vous même : le diagnostic.

Évaluer soi-même les dégâts

La peinture

C’est certainement l’aspect le plus simple à évaluer soi-même sur une carrosserie… puisqu’on parle vraiment d’aspect. Quand la peinture est touchée ça se voit.

On pourra trouver différents défauts sur la peinture et pour la plupart avec un bon éclairage vous arriverez à les déceler par vous-même. De quoi on parle ?

La teinte tout d’abord. C’est rare que vous vous en rendiez compte après plusieurs années mais il se peut que toutes les teintes des éléments de votre carrosserie ne soient pas identiques. La raison la plus fréquente est qu’une réparation ou un remplacement a été fait sur certains éléments dont la peinture est, de fait, plus fraîche et plus colorée. Mais si votre carrosserie est composée de plusieurs matériaux différents (c’est particulièrement vrai quand certains éléments sont en plastique, renforcés de fibre de verre ou pas) ils peuvent vieillir différemment et la peinture vieillira également. Pour détecter ces soucis variez les éclairages (plus ou moins chaud) et regardez au niveau des ajustements entre deux panneaux, bref il faut avoir l’oeil.

Ensuite l’état même de la peinture. Les rayures et autres griffures sautent aux yeux évidemment. Mais ce n’est pas tout. Les peintures vieillissent et vous pouvez retrouver des marbrures sur celle-ci. Cela signifie que la peinture a bien séché, que les éléments ont travaillé et que des petites craquelures sont apparues. Là on parle d’un problème de vieillissement de la peinture elle-même donc rien de grave. Certains adorent ces « défauts » qui constituent la patine de l’auto. Pour d’autres c’en est trop et il faut refaire. À vous de juger.

Mais une peinture ça peut aussi cloquer et se piquer. Là c’est rarement de sa faute. C’est le matériau en dessous qui ne sera pas au top de sa forme. La plupart du temps le problème viendra d’une corrosion de l’élément de carrosserie. Mais vous pouvez aussi avoir ça quand une bonne dose de mastic a été apposé sur la carrosserie et qu’il n’était pas bien sec au moment de la peinture. Quand vous trouvez ces problèmes là il faut bien investiguer car cela peut vous mettre en lumière des soucis plus graves.

En tout cas si vos problèmes principaux avec la carrosserie se limitent à la peinture, c’est déjà pas mal. Car vous n’êtes pas obligés de passer par une nouvelle peinture de tous les éléments. Et puis hormis des soucis de rouille qui seraient révélés au démontage puis décapage, la tôlerie ne sera pas forcément au programme et soulagera la facture finale.

Les formes

De temps en temps la forme de certains éléments vous laisse dubitatif. Il peut vous sembler que tel arrondi n’est pas aussi prononcé des deux côtés, qu’un phare est plus haut à gauche qu’à droite.

On ne vous apprendra rien en disant que ce n’est pas grave si votre auto est la fabrication d’un grand carrossier ou à l’inverse d’un petit artisan. Quand les pièces ne sont pas fabriquées en série, même les meilleurs formeur peuvent laisser quelques différences entre deux ailes d’une même auto.

Par contre si vous avez une populaire de grande série faites plus attention. Comme pour la différence de teinte cela peut s’expliquer par le remplacement d’une pièce par une autre qui ne serait pas de la même série… voir d’une refabrication un peu douteuse. Attention le problème peut être plus grave parce que cet écart peut être du à une tartine de mastic pas assez ou trop épaisse. Et ce n’est pas bon signe !

Si vous avez un doute sur le mastic, pensez à un aimant… si votre carrosserie est métallique bien sûr. Avec un aimant vous aurez un aperçu mais certains vous permettent même de savoir à quel profondeur se trouve le métal !

Pour les problèmes de formes il faudra, en plus de diagnostiquer, vous demander si vous pouvez « vivre avec ». Est-ce que ce souci doit absolument être réparé ou bien est-ce que vous pouvez oublier cette imperfection ?

Les ajustements

Au delà de la couleur et des formes, l’état de la structure de la carrosserie peut être révélée par les ajustements. Vous savez les espaces entre les différents panneaux de carrosserie.

Au delà de voir si une voiture est bien fabriquée (plus cet espace est réduit mieux c’est) ils vous renseigneront sur l’état de la structure. Car un ajustement qui ne serait pas identique, sous réserve que les panneaux le soient, entre deux côté d’une même auto peut révéler un souci. Les panneaux ont bougés, ne sont pas bien fixés, bref avec un réglet et un peu de patience on peut en apprendre beaucoup des ajustements.

Évidemment les plus gros signes de fatigue pourront amener à des frottements, notamment autour des ouvrants. Une porte qui ne ferme pas totalement sera un bon exemple d’ailleurs.

Attention cependant, ces soucis d’ajustement ne sont pas forcément imputables à la seule carrosserie. Une auto qui aurait tapé et qui aurait été mal réparée en révèlera. On notera également le cas des anciennes les plus… anciennes, celles qui ont un châssis séparé dédié à supporter la carrosserie. Ce dernier peut-être touché et nécessiter une réparation. Dans ce cas il faudra aller chez un spécialiste qui combine carrosserie et menuiserie !

Et en cas de gros doute ?

Vous avez un gros doute et vous n’avez pas de copain carrossier pour vous détromper ? Deux solutions :

  • soit vous allez voir un carrossier de métier, au risque qu’il vous « voit venir » et que l’addition soit un peu plus salée
  • soit vous passez par la sempiternelle expertise.

On notera d’ailleurs que cette expertise peut se révéler bien utile pour mettre à jour des traces d’accidents mal réparés et qu’on vous aurait caché !

Conclusion : nettoyez bien vos lunettes !

Vous voulez vous lancer ? Et bien la balle est dans votre camp. Observez, mesurez, n’hésitez pas à demander l’avis d’un copain.

Dans tous les cas vous avez des chances de trouver des petits défauts si votre auto est dans son jus… et si elle a été mal restaurée !

Photos additionnelles : Ma Petite Italienne

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

Répondre à Blog 22.12.2020Annuler la réponse.

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