Au volant de MR25 Falkor, la bavaroise revue par Machine Revival

Publié le par Benjamin

Au volant de MR25 Falkor, la bavaroise revue par Machine Revival

Vous avez beau chercher, vous ne connaissez pas d’ancienne qui s’appelle MR25 Falkor. De l’autre côté, vous avez reconnu une BMW E9. La nuance, c’est que cette auto est un restomod. L’auto n’a pas été restaurée, mais elle a été entièrement revue par les « sorciers » français de Machine Revival. C’est donc sur une double découverte qu’on vous emmène.

Le restomod, qu’est-ce que c’est ?

Ici, on est pas chez un restaurateur. On est pas non plus chez un reconstructeur. Non, Machine Revival est un restomodeur. C’est un sujet qu’on a déjà abordé il y a quelques années mais ça ne coûte rien de vous rappeler de quoi il s’agit.

Le restomod, ça se fait avec une base de voiture ancienne. Mais une fois qu’on a cette base, on peut en faire ce qu’on veut ! En fait le Restomod consiste à garder, en gros, l’aspect d’une voiture ancienne, mais la tuner autant que le désire son futur propriétaire. Si esthétiquement les projets sont nombreux à rester assez proche du modèle de base, mais ce n’est pas le cas tout le temps, niveau technique on ne se refuse rien.

Le moteur n’est pas assez performant ? On remplace avec un moteur plus récent, quitte à recréer une partie du châssis pour le faire rentrer sous le capot. L’intérieur n’est pas assez équipé ? On le recrée et on l’habille avec les meilleurs matériaux et les meilleurs équipements actuels. Le restomod c’est donc une ancienne modifiée, qui garde l’esprit ancien mais en « cachant » ce qui se fait de mieux.

Si les étrangers s’y sont intéressé depuis longtemps. Singer parlera à beaucoup, mais en France on a une officine qui se détache Machine Revival. On est allé à leur rencontre.

Machine Revival : les sorciers français

C’est au sud de Lyon qu’on retrouve l’atelier de Machine Revival. La proximité avec les créations de Singer vient forcément à l’esprit de ceux qui connaissent peu ce restomodeur à la française. Les Porsche ont en effet été nombreuses. Sur les 27 projets achevés, plus de la moitié se sont réalisés sur des modèles venus de Stuttgart (les différents projets sont ici). Mais en réalité, ici, on touche à toutes les mécaniques puisque le client décide de sa base… et qu’on ne s’interdit aucun défi.

C’est une équipe soudée qui nous accueille. Une équipe de techniciens, évidemment, mais de techniciens créatifs. Et c’est là toute la différence. Comme un restaurateur, on retrouve tous les corps de métiers. Carrossier, peintre, motoriste, sellier sont les corps de métiers classiques. Mais il en faut un peu plus et c’est là qu’intervient aussi le designer.

Lors de notre visite, MR26 Void vient de sortir. C’est une Porsche, oui, mais elle a été entièrement revue. Son design mêlant noir et doré interpelle. La fiche technique aussi puisqu’elle n’a plus grand chose à voir avec la 911G de 3 litres qui sert de base. Le moteur sort 297ch et le poids est contenu à 932 kg.

Machine Revival propose d’ailleurs des moteurs « modernes » même sur base d’ancienne. Les autos roulent à l’E85, une bonne chose quand on voit le prix au litre. Évidemment tout a été revu pour permettre ce fonctionnement. Pour le reste des points communs… il n’y en a pas vraiment. Ici tout est fait à la carte.

Une voiture dépouillée pour rouler sur circuit en mode « différent » ? C’est possible. Plus de confort ? C’est possible aussi.

Pour bien comprendre, visite en vidéo :

Un cas d’école : l’essai de MR25 Falkor

Vous avez donc compris qu’on a surtout tourné autour d’un véhicule : MR25 Falkor. Ne l’appelez pas BMW E9, les différences sont trop nombreuses ! La ligne de la BMW qui sert de base est déjà une bonne base. Il faut avouer que l’élégance de la bavaroise, avec son long capot plat et ses larges surfaces vitrées est déjà belle. Mais il y a toujours moyen de l’améliorer… mais en faisant subtil.

À l’avant, ce qui marque le plus, c’est certainement l’absence de pare-chocs… en fait du pare-chocs métallique d’origine. On retrouve bien une lèvre, peinte en Blanc Chamonix, comme le reste de l’auto. Cette « simple » peinture change déjà la face avant. Pour le côté sport, pas besoin d’ajouter des longue-portée. Le museau pointu suffit. Les quatre phares, passés en LED, sont bien là, les épais clignotants situés aux coins aussi. Le capot est toujours aussi long, bien découpé. C’est élégant et c’est discret. Et surtout, on reconnaît bien la base de l’auto.

Sur le profil, MR25 Falkor affiche son origine et son nom, tiré de l’Histoire sans fin. Il convient parfaitement à cette 25e création de Machine Revival. Le nez de l’auto fait penser à un dragon, la couleur blanche est bien là. Évidemment on fait l’impasse sur la fourrure !

Ce qui est le plus marquant, c’est que MR25 Falkor est basse. Elle a bien été rabaissée, c’est indéniable, mais c’est encore renforcé par les jantes BBS. Si elles reprennent le dessin d’origine, elles sont de plus grande taille et les pneus sont plus fins. Les détails sont encore présents, de l’extracteur d’air sur l’aile avant au logo BMW sur le montant de custode.

À l’arrière… tiens, un pare-chocs ! Nicolas s’explique « On a essayé sans le pare-chocs mais ça déséquilibrait la ligne. Du coup, on l’a laissé. » Explication simple et logique. Et il est vrai que ce pare-chocs ne gâche rien au design originel de la BMW E9. MR25 Falkor fait logiquement l’impasse sur le monogramme normalement placé sur la malle.

Sinon, on retrouve la beauté des lignes de la BM, avec ce coffre plat qui répond directement au capot. C’est sobre, élégant. Vous n’aurez pas d’indice de la transformation sous cet angle, à part la garde au sol et l’échappement qui évite la démesure gratuite. Oui, c’est du Restomod, fait par un pro, pas du tuning sorti du fond d’un garage de pavillon de banlieue.

Les grosses modifs de MR25 Falkor

Jusqu’à présent, vous avez reconnu la BMW E9. Maintenant on rentre dans le vif du sujet avec la technique et l’intérieur, là où s’est exprimée la créativité de Machine Revival.

On commence par l’intérieur. Vous trouvez la couleur menthe trop vulgaire ? Et bien MR25 Falkor prouve que ce coloris peut aussi être élégant ! Oui, j’ai bien dit élégant… mais ça n’en reste pas moins flashy !

MR25 Falkor par Mark pour News dAnciennes 37- MR25 Falkor

Pour autant, Machine Revival n’en a pas mis partout. On en retrouve sur les sièges avant et arrière. Le dessin n’a plus grand chose à voir avec celui d’origine. Même les semi-baquets d’époque n’étaient pas dessinés de la sorte. La réalisation en alcantara est simplement magnifique. On vous laisse juge.

Pour le reste de l’intérieur, c’est noir, très noir, et ça accentue le contraste avec la menthe des sièges. Ici, ce n’est pas une création dédiée à la piste mais voulue pour rouler, tous les jours si possible. Alors un peu de confort et de raffinement s’invite dans l’habitacle, notamment le tableau de bord, entièrement habillée de cuir, avec des surpiqures menthe. Le bois des portes et de la planche de bord laisse place à des panneaux blancs rappelant la couleur extérieure. L’instrumentation et les commandes sont restés en place, leur dessin reste authentique.

On notera simplement un volant plus sport, avec le logo Machine Revival en son centre et un pommeau de levier de vitesse rond et en bois.

Le tout est donc élégant, au risque de me répéter, et original. Et c’est bien ce qu’on recherche quand on se lance dans un restomod non ?

Vient ensuite LE point important de MR25 Falkor. Primordial ? Possible oui. On parle évidemment du moteur. Alors il tourne à l’E85, d’accord, mais ce n’est pas le point principal. Pourtant on reste dans les « EX » puisque le moteur de la BMW E9 de base est ici remplacé par un moteur plus récent, celui de la E34.

Concrètement : on reste dans le 6 en ligne BMW. Pas de V8 ici. Par contre, au lieu des 2.8 des premières autos, mais surtout du 3 litres des 3.0 CS, CSi et CSL, c’est ici un 3535 cm³ qui arrive sous le capot. Ce moteur est donc emprunté à une auto plus récente. Et si E34 ne vous parle pas, on vous explique : c’est la BMW M5 de deuxième génération. C’est un swap presque logique puisqu’il permet de faire passer le coupé de 200ch à 315ch ! La transmission reste identique avec 5 rapport et, évidemment, des roues arrières motrices.

Le petit plus, quand on ouvre le capot, c’est la présence du « BMW M Power » sur la culasse. Ça ne fait pas gagner de la perf, mais c’est quand même un plus.

MR25 Falkor par Mark pour News dAnciennes 21- MR25 Falkor

Pour le reste de la technique, Machine Revival a fait soft. On vous l’a dit, cette bavaroise d’origine n’est pas faite pour aller taquiner le chrono. Du coup le poids reste identique à 1420 kg. Par contre, il faut quand même préciser que les trains roulants ont été revus et sont montés avec les meilleures pièces disponibles, que l’échappement est fait sur mesure ou que tout le châssis a été revu.

Bref, MR25 Falkor c’est une voiture un peu préparée, mais surtout une voiture neuve et entièrement revue. Alléchant non ? Allez, on se met au volant !

Au volant de MR25 Falkor

C’est bien la première fois que je prends le volant d’une auto avant son propriétaire ! Une semaine plus tard, cette auto partira pour l’Allemagne pour que son propriétaire puisse prendre le volant de son nouveau jouet. MR25 Falkor a été terminée quelques semaines auparavant par Machine Revival. Ensuite, comme pour toute création locale, il y a eu une longue phase d’essai et de mise au point. La belle blanche est prête, je vais pouvoir y goûter.

Direction le Forez. Depuis les ateliers de Machine Revival, c’est à deux pas. Si on a l’image de Lyonnais, les restomodeurs français sont en fait installés dans la Loire, à quelques centaines de mètres du Rhône, le département, et encore moins du Rhône, le Fleuve, qui marque la séparation avec la Drôme. Du coup, c’est bien dans la Loire qu’on va aller essayer cette auto. Le massif du Forez est plein de forêts et on va escalader le Mont du même nom.

Nicolas fait les premiers tours de roue. Ça semble tellement facile… et tellement performant ! Plusieurs portions de la route permettent de bien tâter des capacités de MR25 Falkor. Et ça semble énorme. Au bout de quelques kilomètres, c’est donc à mon tour de prendre le volant.

MR25 Falkor par Mark pour News dAnciennes 32- MR25 Falkor

Cette auto m’impressionne. Elle est belle, elle est neuve, elle est performante, elle a tout pour plaire non ? Le moteur 3,6L démarre. Le son est agréable, suggestif et fort, mais en restant civilisé. Je ne vais pas me faire mal aux tympans, c’est bien quand on construit une auto pour qu’elle roule tous les jours. La boîte a été revue au moment de la fabrication de MR25 Falkor par Machine Revival. D’ailleurs, c’est une boîte inversée. Résultat : c’est neuf. Pas de jeu, le guidage est excellent et le verrouillage franc. La première est bien rentrée, je le sais, et c’est parti.

Les premiers tours de roue se font sur un rythme assez cool. Il faut quand même que je prenne la mesure de l’engin. Et bien vous savez quoi : on arrive vite à la jauger. La conduite d’une voiture ancienne, c’est d’abord l’appréhension de tous ses petits défauts, ceux d’origine comme ceux dus à son âge et son usure. Sauf que MR25 Falkor, c’est une voiture neuve. Pas de jeu dans la direction, un freinage qui assure (oui, sur une base BM), bref, je l’ai vite en main. Reste le moteur !

C’est bien le moteur qui est l’origine de l’accroissement des performances. Pour le moment, je l’ai utilisé « en bon père de famille ». Mais maintenant, je vais pouvoir appuyer un peu. Ça commence avec la boîte, je tombe un rapport et le moteur se réveille. Le 6 en ligne avait prouvé sa souplesse à bas régime, maintenant je le lance à l’assaut du compte-tours. Ce bavarois connaît les Alpes et il escalade avec souplesse, dynamisme et sans sembler se fatiguer. La poussée est réelle. Un rapport de plus et ça repart de plus belle.

La route montant au Mont Forez n’est pas droite, loin de là. Mais le moteur est couplé à des trains roulant irréprochables. Le fait de pouvoir accélérer jusque plus soif est génial. Quand arrive un virage, je ne me fait pas peur. Les freins font leur job, ni plus ni moins que ce que je leur demande, la direction place exactement MR25 Falkor où je veux et la belle blanche enroule. Et puis ça permet aussi de jouer avec la boîte, toujours au rendez-vous, plutôt rapide et au maniement si sportif, et surtout de pouvoir relancer en appuyant franchement sur le champignon.

Le potentiel de MR25 Falkor s’exprime. Le dragon avale les courbes sans sourciller. L’échappement émet un son qui ne vous invite qu’à continuer sur ce rythme. Clairement, je suis au volant d’une auto du meilleur des deux mondes. L’esthétique et l’atmosphère renvoient à une voiture ancienne. Mais avec le volant entre les mains, c’est une voiture moderne, neuve, sans reproches, parfaitement étudiée par Machine Revival et avec des performances que certaines bombinettes envieraient !

Une auto homogène donc ? Ça se confirme quand il s’agit de rentrer. Fini de jouer, voilà des routes plus chargées, et des villages. Aucun problème au volant de la belle blanche. Ce n’est pas une création radicale, elle sait se montrer vivable. Du coup, il faut avouer qu’il reste quand même un peu de plaisir. Celui de pouvoir rouler sereinement dans un environnement qui n’est celui où l’auto sera le plus à l’aise. Mais un environnement qui sera forcément sur sa route.

C’est le moment de rendre les clés !

Conclusion

Une voiture neuve, performante, qui reste homogène et qui est à l’aise partout. Mais avec quand même une saveur particulière, liée à son pedigree. C’est ça toute la magie de MR25 Falkor. Une auto à mettre entre presque toutes les mains pour procurer un plaisir mécanique rare. Bref, c’est un coup de cœur, impossible à comparer avec aucune des autos qu’on a déjà pris en main. Et ça fait aussi partie de sa magie.

Les plusLes moins
Son moteur vivantLe prix (parce qu’il en fallait un)
Sa ligne toujours exquise
Ses performances modernes
Sa facilité de conduite

Conduire une création de Machine Revival

Vous êtes sous le charme ? Dommage pour vous, MR25 Falkor est vendue. Ce n’est pas forcément le cas de toutes les autos qui sortent des ateliers de Machine Revival. Certains projets sont uniquement pensés en interne et sont ensuite proposés à la vente. D’autres sont des commandes des clients.

Du coup, il est impossible de donner un prix puisque l’auto qui sera créée pour vous est complètement pensée et voulue par vous. Les caractéristiques, l’esthétique, les options, vous décidez de tout.

Plus d’infos sur leur site.

Un énorme merci à Nicolas pour cette superbe matinée. Merci aussi à Sylvain de Vulcan pour nous avoir mis en contact.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Metenier

    Superbe est elle en règle
    Quelle carte grise
    Que dit le contrôleur technique
    Et l’assurance

    Répondre · · 9 août 2022 à 18 h 16 min

    1. Benjamin

      Elle sera homologuée par le TUV, vu qu’elle part en Allemagne 😉

      Répondre · · 10 août 2022 à 15 h 17 min

  2. Fred

    En France, impossible de rouler avec ce type de voiture sur route ouverte.
    Oubliez l’homologation à titre unique, c’est devenu impossible.
    Et si vous voulez l’assurer, impossible car TOUS les assureurs (ou presque, mais je n’en ai pas trouvé) vous demandent désormais de signer comme quoi votre voiture est conforme à la carte grise et à sa fiche d’homologation.
    En cas de non respect et d’accident grave, vous serez considéré comme un conducteur sans assurance avec les suites pénales et financières qui peuvent vous ruiner à vie ( en cas par exemple de mort d’un père de famille).
    C’est sympa de montrer ce type de véhicule, mais un peu inutile sauf de nous proposer de vivre ailleurs qu’en France, notamment en Grande Bretagne ou aux US où on peut rouler avec pratiquement n’importe quoi

    Répondre · · 13 août 2022 à 22 h 13 min

  3. Volant Voiture Ancienne

    C’est sympa d’avoir l’avis d’un journaliste habitué aux anciennes sur ce genre de restomods. Pour ma part, je n’ai jamais trop accroché à ces machines. Je me dis que quitte à avoir une voiture ancienne, autant qu’elle aie le caractère d’une ancienne, pas juste le look.

    Répondre · · 4 janvier 2023 à 14 h 19 min

    1. Benjamin

      Bah fallait y aller pour voir et se faire une idée sur pièces. Mais une chose est sûre : hors look c’est plus une ancienne.

      Répondre · · 4 janvier 2023 à 15 h 26 min

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