Alpine Classic Tour : Retour sur un road Trip d’une semaine dans les Alpes

Publié le par Benjamin

Alpine Classic Tour : Retour sur un road Trip d’une semaine dans les Alpes

C’est loin d’être une nouvelle fraîche mais c’est le genre de partage qui fait plaisir. Michel est un (très) fidèle lecteur. Et nous propose de partager un beau road-trip alpin, pourquoi se priver ?

2020 n’a pas été une année facile pour tous les amateurs de voitures anciennes. Entre les confinements et la fermeture des frontières provoquant l’annulation de beaucoup de manifestations, les occasions de faire rouler nos autos n’ont pas été très nombreuses et il fallait saisir la moindre des opportunités pour le faire. C’est comme ca que, début août, je me suis retrouvé embarqué dans un road trip d’une semaine à travers les Alpes.

Organisé par Vintage Road Trip (NDLR on vous en a déjà parlé, notamment dans les Pyrénées, c’est ici), le programme était alléchant avec un départ de Chamonix et une arrivée dans la région de Courmayeur. 6 étapes, de beaux cols, dont le Stelvio, 40.000 mètres de dénivelé, 5000 virages pour un total de 1300 kilomètres de belles routes bien sinueuses.

Rendez-vous pris à Chamonix où toute la troupe se retrouve pour le départ de la première étape. Un rapide passage en revue des participants laisse apparaître que, comme c’est souvent le cas, les anglaises sont majoritaires.

Jaguar XK 120 et Type E, Austin Healey Frogeye, Rover P5 et Morgan Plus 4 représentent la moitié des voitures présentes. Une vaillante 304 cabriolet sauve l’honneur pour la France. Une monstrueuse Mustang GT500KR, une 914/6, un coupé Mercedes 280CE et une Alfa Romeo Giulia 1600 complètent le plateau.

Première étape : Chamonix/Lac de Lugano

Un peu moins de 300km nous attendent pour cette première journée dont le parcours nous amène de Chamonix au bord du lac de Lugano (juste au nord de Milan… mais en Suisse !).

Départ sous un fin crachin direction la Suisse et Martigny par le col de la Forclaz. Premier arrêt, la frontière passée, pour faire le plein. Ce sera une activité à laquelle il faudra se faire, certaines voitures consommant autant qu’un camion à pleine charge, d’autres ayant un réservoir au contenu limité.

Passage de La Forclaz sans problème, sous une petite pluie n’incitant pas à un arrêt prolongé. On longe le Rhône jusqu’à Sierre après avoir contourné Sion. Les Alpes dominent la vallée et on file bon train pour attaquer le deuxième point fort de la journée : le Simplon.

La route est belle, large dans sa première partie. De longs tunnels tracés à même la montagne nous amènent vers les derniers lacets dans le brouillard. Il ne fait pas chaud et tous les cabriolets roulent capotés à l’exception de la XK120, ses occupants restant de marbre sous ce temps au final très british, le froid en plus.

La route qui nous amène à Domodossola est étroite et mal entretenue. On serre les fesses chaque fois que l’on croise un véhicule et tout le monde s’accroche à son volant. On finit par arriver sur les bords du lac Majeur que nous longeons en traversant Ascona et Locarno avant de filer en direction de Valsolda qui nous accueille pour une nuit bien méritée.

Deuxième étape : Valsolda/Grosio

Etape plus courte puisque 200 « petits » kilomètres nous attendent. Mais, deux gros morceaux à franchir, le Majolapass et le Berninapass. Deux cols qui culminent respectivement à 1815 mètres et 2328 mètres.

On démarre tranquillement en longeant le lac de Côme sous un beau soleil pour filer vers St Moritz par le col de la Majola. Un temps gris et venteux nous rattrape dès les premiers lacets de ce col qui restera pour moi un des plus beaux du road trip. Les lacets s’enchaînent sur une route étroite avec, par moment, une pente dépassant plus de 10%. La 304 souffre un peu, mais après un bon réglage de la carburation tout rentre dans l’ordre et tout le monde se retrouve à St Moritz pour le repas de midi.

Le temps est toujours aussi couvert et frais au moment d’attaquer le col de la Bernina. La route est plus large, et plus roulante que le matin et on arrive sans difficulté au sommet. Le vent souffle, la neige est encore présente sur les sommets avoisinant et c’est au plus vite qu’on attaque la descente. Celle-ci n’est pas de la même nature que la montée. Les épingles se suivent à bon rythme sur une route plus étroite. Heureusement, le soleil réapparaît au milieu de la descente et on se retrouve rapidement sur la route nous menant à l’hôtel du jour situé à Grosio.

Troisième étape : Grosio/Marlengo

C’est l’étape que j’attends avec impatience depuis notre départ. La raison : la montée du mythique Stelvio.

Le beau temps nous accompagne toute la journée et, cerise sur le gâteau, il a neigé la veille au sommet ce qui rend le spectacle encore plus grandiose. Nous arrivons rapidement au pied des premiers lacets. Le début de la montée est raide avec de forts pourcentages mais ne présente pas de grosses difficultés. La route est belle et pas trop envahie par les campings cars. Il fait un grand soleil quand nous arrivons au sommet à 2758 mètres et la neige est bien au rendez-vous.

Mais pas que, les cyclistes, motards et touristes ont envahi les parkings. Il est même difficile de se frayer un chemin tant il y a de monde. Dommage, mais on décide quand même de prendre notre temps et de bien profiter du moment.

La descente en diection de Pratto allo Stelvio est plus longue et difficile. La route est magnifique. Les lacets s’enchaînent sur près de 30 kilomètres. La Mustang souffre, son rayon de braquage et ses freins qui risquent de s’évanouir à tout instant lui impose une cadence modérée tout au long de la descente. L’étape du soir à Marlengo sera appréciée par tous, chacun comptant encore les virages avant de s’endormir.

Quatrième étape : Marlengo/Davos

Direction l’Autriche pour cette étape avec le passage du Passo Rombo à 2474 mètres d’altitude puis un arrêt au plus haut musée moto et automobile d’Europe via la Timmelsjoch une des plus hautes routes des Alpes.

Malgré quelques travaux pendant la montée occasionnant des ralentissements, le spectacle est de toute beauté. Les points de vue sont nombreux et il est facile de s’arrêter tout au long de la montée du Passo Rombo.

Enfin on arrive au musée qui méritait bien la visite avec plus de 300 motos et autos.

Je dis bien méritait car ce musée ouvert au public en 2016 a malheureusement totalement brûlé cet hiver.

Cinquième étape : Davos/Varese

Direction le col de San Bernardino pour cette journée. Toujours un beau soleil qui nous accompagne jusqu’en haut du col situé à plus de 2000 mètres. Beaucoup de monde sur le trajet, mais une très belle route avec de somptueux paysages.

L’arrivée au sommet est grandiose et occasionne un arrêt longue durée. La redescente en direction de Varese se fait plus tranquillement en alternant montées et descentes avant de retrouver la plaine et notre hôtel digne d’un roman d’Agatha Christie.

Sixième étape : Varese/Châtillon

Cette dernière étape sera plus calme. On traverse la Riserva Naturale delle Baragge avant d’atteindre le sanctuaire d’Oropa. Puis, direction Châtillon lieu de notre dernier stop avant le retour vers la France.

Au final, cette semaine alpine aura été à la hauteur de mes attentes. Des étapes bien découpées, des belles routes et beaux cols et des virages à ne plus savoir quoi en faire. Aucun vrai souci pendant le séjour pour toutes les voitures présentes. Quelques règlages de carburateurs pour s’adapter à l’altitude, de la prudence dans les descentes pour ne pas trop solliciter les freins, mais aucune panne. Preuve que l’on peut voyager loin et sans crainte avec une ancienne si elle est bien préparée. L’organisation de Vintage Road Trip fut parfaite tout au long du périple avec un mélange d’entre-aide et convivialité et un parcours superbe.

A refaire quand les conditions seront redevenues « normales » avec cette fois une montée du Stelvio en partant du Tyrol italien.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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