Le marché des véhicules a particulièrement bien résisté aux effets de la crise sanitaire. Bien que les mesures de restriction aient réduit le volume d’activité, les cours sont restés stables pendant le confinement. Les acteurs du secteur se sont adaptés aux contraintes, avec un développement rapide des plateformes numériques. Et avec la levée des restrictions, on observe une reprise rapide de l’activité.
C’est particulièrement vrai aux Etats-Unis, où la campagne de vaccination anti-covid est la plus avancée. Avec à la clé un rebond spectaculaire des prix des anciennes au mois de mai, selon Hagerty. De bon présage pour le marché des anciennes en France.
Les voitures anciennes au première loge pour célébrer notre liberté retrouvée
Quoi de plus beau que de profiter du déconfinement au volant de nos bolides ? Nos anciennes nous rappellent le temps d’avant, avant le virus et les masques. A rouler au soleil (décapotés pour les heureux propriétaires de cabriolet) on retrouve enfin le plaisir de vivre. Nos anciennes nous redonnent le sourire et incarnent à merveille le monde d’après auquel nous aspirons.
Objet de plaisir et symbole de liberté, la voiture ancienne devrait donc profiter du bel été qui arrive. D’ailleurs, il suffit de consulter la liste d’événements à venir pour s’en convaincre.
La France va voir parader ses anciennes dans nombre de villes et de villages. Pour la seule fin mai, nous aurons des rallyes à Saint Céré, Molsheim, Givrand, Saint Sémur en Auxois, Nantes, Brives, Pordic, des bourses d’échanges à Moussoulens et à Rognes, des anciennes au bord de mer à Cabourg, une vente aux enchères de 120 autos à Grenoble et d’innombrables rassemblements à travers tout le pays.
Des indicateurs dans le vert
D’ores et déjà, on observe une certaine fièvre acheteuse, avec à la clé des prix à la hausse. Aux Etats Unis, l’indice Hagerty a connu sa plus forte hausse mensuelle depuis 2012 avec une hausse de plus de 10 % en mai. La valeur de l’indice est supérieure à sa valeur pré-coronavirus. Comme le soulignent les analystes d’Hagerty, « le rythme des changements dans notre secteur nous surprend».
De telles prévisions sont encourageantes pour le marché européen, le marché américain étant généralement précurseur des tendances en Europe.
Rendez-vous dans quelques jours, pour retrouver les mises à jour des indices français qu’on vous présentait ici.
Le bon moment pour acheter ?
Le printemps est traditionnellement une saison favorable au commerce automobile. C’est souvent le moment que l’envie d’acquérir un bolide est la plus forte. La perspective du déconfinement ajoute à l’engouement printanier. Il reste cependant à bien calibrer une telle acquisition en fonction de son budget et de ses besoins.
Rappelons ainsi quelques principes simples. En espérant qu’ils soient utiles, notamment pour celles et ceux qui s’apprêtent à acheter une ancienne pour la première fois. L’ivresse de la belle saison qui commence ne doit pas nous éloigner des réalités :
- Les anciennes ont une valeur définie par leur cote. Certes imparfaites, ces cotes constituent des repères importants. Si vous trouvez une ancienne à un prix excédant largement la cote, méfiez vous. Les cotes sont estimées pour des véhicules en bon état. A moins que l’objet de vos rêves ait des particularités vraiment exceptionnelles (kilométrage trés très faible, restauration de haute qualité, série spéciale…), rien ne justifie de surpayer votre ancienne.
- Une voiture ne peut être vendue sans un contrôle technique de moins de 6 mois. Cela ne parait pas, mais un contrôle technique récent vous donne quelques idées sur l’état du bolide. Et puis il est indispensable à l’immatriculation, donc exigez un compte rendu de contrôle technique avant même de voir une voiture (même très belle en photos).
- L’historique d’une voiture est le meilleur gage de son état futur. Demandez son carnet d’entretien et la liste des réparations de moins de trois ans. Assurez vous que le moteur et la boite sont matching number.
- Un contrôle du chassis vaut mieux qu’un long discours. C’est en dessous de la voiture que l’on découvre son histoire. Corrosion, pièces usées ou déformées, restauration éventuelle, peinture ratée…on apprend beaucoup en levant une ancienne sur un pont. C’est là que commence la négociation éventuelle avec le vendeur.
Le déconfinement s’annonce formidable pour les passionnés d’anciennes que nous sommes. Certains indices laissent penser que l’été sera chaud sur le marché des voitures d’époque. Profitons en enfin, nous l’avons mérité. C’est le moment de se faire plaisir et de s’offrir le bolide de nos rêves. Mais soyons vigilants aussi. L’achat d’une ancienne reste un exercice délicat qui requière de ne rien laisser au hasard.
Thibaut Perez est un économiste amoureux des belles automobiles. Lui-même collectionneur il restaure ses autos et il est à l’origine, avec deux amis, de Rétroenchères, une marketplace européenne dédiée aux véhicules de collection.
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