[Acheter une Voiture Ancienne] Et si on osait l’avant-guerre ?

Publié le par Benjamin

[Acheter une Voiture Ancienne] Et si on osait l’avant-guerre ?

Alerte générale. Oui, quand on parle des avant-guerre, il y a presque péril en la demeure. Et là on va prendre large en prenant tout simplement en considération les 50 premières années de la production automobile. Des voitures anciennes, très anciennes, qui ont finalement forgé ce qui est devenu notre passion et qui sont de moins en moins visibles. Question générationnelle ou financière ? On va se poser la question, mais on va aussi vous expliquer pourquoi les avant-guerre méritent plus d’intérêt.

Pourquoi oser les avant-guerre ?

Ce n’est pas forcément ruineux… à l’achat

On va commencer par là. Évidemment, si pour vous les seules voitures anciennes d’avant-guerre figne d’intérêt sont des Bugatti, des Talbot-Lago, des Voisin ou Hispano, les prix sont inaccessibles à la plupart des bourses. Mais ces avant-guerre là sont, certes, celles qui sont le plus mises en avant… mais elles ne constituent pas la majorité des avant-guerre qui sont disponibles sur le marché.

Si on sort un peu de la lumière des grands salons, des ventes aux enchères, des expositions dans les musées, on peut trouver des avant-guerre abordables. Vous voulez quelques exemples ? On va juste taper dans le connu et le « pas trop archaïque » pour vous convaincre. Une Citroën C4 ? Il est possible d’en trouver une roulante pour moins de 10.000 €. Même chose pour une 202.

Il faut aussi se dire que ces modèles de grande diffusion sont finalement plutôt répandus et souvent la propriété de collectionneurs déjà âgés. Il est logique de se dire que la demande ne va faire que fléchir et que les prix devraient, à minima, se stabiliser.

Par contre, il ne faudra pas oublier que l’état de la voiture doit être bon. Certaines pièces sont introuvables ou coûtent extrêmement cher avec des prix qui ne sont pas en adéquation avec le prix de l’auto. Si l’achat n’est pas ruineux, l’entretien peut l’être, que vous le fassiez seul ou que vous le confiiez à un professionnel (pas forcément facile à trouver).

L’aspect historique bien sûr

Pourquoi oser une avant-guerre ? Oui, l’historique est important. Avec une avant-guerre dans le garage, vous pourrez vous prendre pour un conservateur de musée. Bon, l’idéal serait quand même qu’on parle d’un musée roulant et que votre auto ne prenne pas la poussière dans le garage, même si c’est plus facile à dire qu’à faire.

L’aspect historique est donc important. Il est plus facile de trouver une auto qui ait été à la base d’une marque automobile, qui ait introduit une certaine technologie, qui ait eu une importance dans un événement historique, avec une avant-guerre. Avouez qu’une Traction d’avant-guerre marquera plus par ses innovations technologiques qu’une auto qui aura introduit la 5e vitesse ou la condamnation centralisée dans la gamme de son constructeur !

Citroen Traction Sortie avant guerre ARNO 2022 6-
Citroën Traction – Sortie avant guerre ARNO 2022

Cet aspect historique sera doublé d’une originalité assurée. On vous l’a dit, les avant-guerre sont en voie de disparition sur la plupart des événement. En amener une, ce n’est pas l’assurance de voir tous les regards se tourner vers vous (difficile de lutter avec une De Lorean ou une Ferrari 365) mais ça apportera plus d’originalité qu’en présentant la 4e 2CV du rassemblement. Notez d’ailleurs que cette originalité grandira encore plus si vous présentez une auto d’avant 1910, des raretés qu’on voit peu et qui intriguent toujours !

Ce n’est plus un autre monde mais une autre galaxie

Maintenant, on va vous emmener sur la route. La conduite d’une avant-guerre, c’est quelque chose de totalement différent. Même entre une auto des années 50 et une des années 30 (exception faite d’une Traction par exemple, produite sur les deux périodes), la différence est palpable. On parle d’une temps où les progrès technologique pouvaient rendre une auto obsolète en seulement 5 ans !

De fait, au volant, c’est quelque chose de très différent. Les boîtes de vitesse ne sont, souvent, pas synchronisées, leur maniement est flou. Le moteur est souvent bruyant et rarement très performant (quand on parle des avant-guerre abordables évidement). Le freinage est tout un chapitre puisqu’il vous semblera anecdotique et vous obligera d’abord à anticiper et puis à vivre vos trajets à un rythme qui vous ferait hurler au volant de votre auto moderne.

Et encore, on vous parle là des autos des années 20 et 30. Quand les commandes étaient devenues plus simples, quand les trois pédales s’étaient généralisées et quand les constructeurs avaient plus ou moins uniformisé leur emplacement dans l’auto. Pour les ancêtres, les autos d’avant 1905, vous ne roulerez pas vite et devrez vraiment tout anticiper, tout vérifier constamment. Et même à 20 km/h, vous aurez l’impression d’aller très vite !

En bref, une avant-guerre c’est un dépaysement garanti !

Quelques freins tout de même

On ne peut pas être totalement dithyrambique et passer outre de nombreux problèmes qui vont venir à l’idée de ceux qui envisagent une avant-guerre. Oui, il existe des freins et en voici quelques uns à ne pas oublier (au risque de se dégouter définitivement).

Les affres de la mécanique

« Pour une heure de roulage, compte autant en mécanique. » Cette phrase qu’on m’a confié il y a plusieurs années est tellement vraie qu’elle doit être partagée. Les technologies de ces avant-guerre sont clairement différentes de toutes celles qu’on a pu voir apparaître par la suite et qui avaient souvent pour but de simplifier le fonctionnement. Sur une avant-guerre, il faudra penser à graisser les différents éléments, parfois à chaque démarrage, encore plus vérifier les fluides et leur qualité. Bref, c’est une véritable aventure qui commence avant-même de démarrer.

Et puis il faut garder à l’esprit que ces autos ont un certain âge. Quand on parle d’une mécanique centenaire, restaurée récemment ou pas, on est encore plus dépendant des pannes potentielles. Même si l’auto tourne bien pendant la matinée, rien n’assure qu’elle repartira après la pause déjeuner (mais c’est également le cas pour des voitures anciennes plus récentes).

Posséder un avant-guerre vous obligera souvent à avoir de solides notions de mécaniques afin de vous dépanner seul. D’avoir aussi un bon stock de pièces pour parer aux réparations les plus sommaires et rapides. Bref, la mécanique de ces autos ne s’improvise pas… mais ça fait partie du plaisir qu’on a à les faire rouler !

Les performances, logiquement d’un autre âge

Ça fait partie du charme de ces autos, mais il faut avouer que ça peut être un point bloquant. N’espérez pas tenir le rythme d’une 404 au volant de la plupart des avant-guerre abordables que vous trouverez. Il faudra sans cesse composer avec ce côté là de votre auto.

Déjà, pour vous rendre à certains rassemblements distants de quelques centaines de kilomètres, certains valent vraiment le coup, il faudra envisager le transport sur plateau. On ne dit pas que votre auto ne tiendra pas, beaucoup le font, mais il faudra être confiant sur la mécanique et donc, comme on vous le disait juste avant, sur votre capacité à réparer ces autos.

Il faudra aussi prendre en compte que ça vous prendra un certain temps de couvrir cette distance et que vous devrez étudier votre itinéraire pour éviter soigneusement toute voie rapide qui pourrait s’avérer dangereuse, tant pour la mécanique que par rapport au comportement des autres usagers de la route.

Sur place, toute balade sera différente. Si le parcours est prévu pour faire 170 km dans la journée, réfléchissez à deux fois. Il existe désormais de nombreux organisateurs qui le prennent en compte, quitte à proposer un parcours dédié aux plus anciennes des voitures engagées.

Cela fait partie du jeu, c’est sûr, mais une avant-guerre ne sera pas vraiment une auto de gros rouleur.

Conclusion : Osez, Osez…

Il faut avoir l’envie, les compétences, mais envisager une avant-guerre est forcément une bonne idée. Votre bourse pourra vous limiter dans votre choix, mais vous trouverez toujours des solutions si vous voulez vous y mettre. Sachez aussi que l’entraide existe aussi, via des clubs dédiés aux ancêtres et avant-guerre comme auprès des clubs de marques qui regroupent quelques unes de ces autos.

Les professionnels spécialistes existent aussi, qu’ils soient vendeurs d’autos ou marchands de pièces. Alors osez, lancez-vous, découvrez la voiture ancienne sous un autre angle et, si vous êtes bien renseigné et préparé, vous ne le regretterez pas !

Et si vous voulez un exemple d’une avant-guerre, bientôt centenaire et pas si compliquée à conduire :

Sinon, rien à voir mais oui, en remplaçant avant-guerre dans le titre par monokini on trouve la Une du numéro de Juillet d’un magazine féminin.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Leguay

    certes quelques connaissances de mécanique sont requises mais l’outillage est simple et les pannes vites détectées et vite réparées. A leur volant on ne s’ennui jamais, il y a toujours quelque chose à faire…

    Répondre · · 29 septembre 2022 à 14 h 28 min

  2. IMBERT LOUIS

    L’âge des propriétaires n’a aucune importance, une auto d’avant guerre est avant tout une pépite de collectionneur, j’en possède plusieurs et afin d’en racheter une que je convoite, je met à la vente une FORD T de 1922,entièrement restaurée, reste uniquement le réservoir à essence à changer (dispo chez docteur T) et un redémarrage après petit sommeil, n’hésitez pas à me contacter je réside entre Aix en Provence et Aubagne 06 18 67 49 23
    C’est une auto techniquement très simple et facile d’accès pour un amateur passionné;

    Répondre · · 12 mai 2023 à 19 h 27 min

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