L’univers de la mécanique ancienne ne se limite pas à l’automobile. Il y’a la moto bien entendu. Aussi l’agricole… mais on pense rarement au ferroviaire. Pourtant un homme peut faire le lien entre les mondes autos, agricoles et ferroviaire, j’ai nommé Paul Decauville. Découvrons ensemble une partie de son œuvre avec l’équipe de passionnées du Muséotrain de Semur-en-Vallon dans la Sarthe.
Ce dimanche du 11 mai je prends donc la route de bon matin vers Le Mans ou m’attend mon guide pour la journée, l’ami « Jipé ». Sa maison n’est pas loin du circuit, et les 24 heures le passionnent aussi comme en attestent les trois vitrines bien remplies dans son petit couloir. « Que des Porsche, victorieuse au générale ou en catégorie… plus quelques autres coup de cœur ».
La mécanique ça le connait, mon guide pour la journée a aussi bossé chez un sous-traitant des équipes Courage et WR. En route vers le Muséotrain, la discussion dévie un peu sur le ferroviaire, car dans la famille on a aussi travaillé dans ce secteur. C’est d’ailleurs une partie de ce qui l’a motivé à s’engager avec l’équipe du Muséotrain.
Nous arrivons donc sur place, ou une visite guidé était aussi programmée pour un groupe. En effet le club des « Rétroviseurs Saumurois » partage aussi la passion des mécaniques anciennes, et de toute sorte. ainsi le parking se remplie d’une Cox, d’une Estafette, d »une DS, etc. Décidément la journée s’annonce intéressante.
Le président du Muséotrain vient me saluer, il me comte brièvement l’histoire du musée, « crée en 1968 par une poignée de bénévoles du village, autour du plan d’eau« . D’une modeste parcelle, le Muséotrain s’étend aujourd’hui à plusieurs hectares, et trois kilomètres de chemin de fer posés. Mais trois kilomètres en largeur Decauville !
Decauville, le personnage
Mais qui est ce Decauville ? Paul Decauville est né en 1846 à Evry. C’est un inventeur et industriel français qui a touché à beaucoup de domaines. Son nom n’est pas inconnu des amateurs de véhicules d’avant-guerre puisqu’il a construit des voiturettes et même gagnés des courses avec ces dernières. Il a aussi réalisé des cycles, et un avion fût même étudié ! Décidemment ce bonhomme avait des idées plein la tête.
Mais intéressons nous au ferroviaire. L’idée trouve son origine dans le monde… agricole ! (Quand on vous dit qu’on allait rejoindre plein de domaines), puisque le concept de base était d’aider à la manutention et au transport des récoltes betteravières dans la plaine de la Beauce avec son terrain argileux et un peu collant, on peut facilement s’y enfoncer. L’idée est donc de repartir le poids, comme sur une plaque. Mais il faut aussi que ce système soit facilement transportable par des hommes.
Eureka ! Et si on faisait rouler de petits chariots sur des rails en fer ! Ainsi nait le concept Decauville : des rails d’écartement 60cm et un poids contenu de 10 kilos au mètre. Ainsi avec plusieurs jeux de rails, le chariot peut avancer aisément en roulant sur ces voies que l’on peut faire avancer au fur et à mesure, et sur de nombreux terrains. Ainsi le système connaitra un vif succès dans le domaine agricole, mais aussi miniers de par son petit gabarit.
Durant la première guerre mondiale, la rapidité d’installation du système, sa polyvalence et sa modularité séduiront aussi l’armée française. Les rails Decauville et ses trains seront des fers de la lance dans la logistique militaire tricolore afin de soutenir le front. Des trains car rappelez-vous l’homme avait aussi fait des automobiles, donc un châssis et un moteur ça le connait, alors adapter cela à ses rails ne lui pose aucun souci.
Comme un gosse dans un magasin de jouet
Le Muséotrain est donc centré sur l’épopée ferroviaire de Paul Decauville. Aussi bien en voie 60 qu’en voie 143cm, c’est à dire les voies SNCF classiques. Decauville a, logiquement, eu aussi son mot à dire sur le train « civil », après tout la technique est la même.
Un bel espace est consacré à ces locomotives et wagons. Personnellement j’ai été impressionné lorsque j’ai découvert l’espace dédié au « 143cm » superbement mis en valeur. Des moteurs (coupleux à souhait) sont exposés, vous pourrez vous baladez dans différents type de wagons, de différentes classes, le tout avec une ambiance d’époque garantie par différents objets, accessoires et encore mannequins qui redonne l’atmosphère d’antan.
Les plus férus de techniques trouveront aussi maintes explications sur les différents systèmes qui animent une gare (aiguillage, signalisation…). En fait ce musée peut ravir toute la famille en balade, et même des groupes comme en atteste le plaisir qu’ont pris nos amis des « rétroviseurs saumurois ».
Petit bonus « spécial pour News d’Anciennes », un passage par les réserves et l’atelier du Muséotrain. La réserve où un train minier « 60cm » attend son tour. Locomotive et wagons sont complets mais ont visiblement besoin d’un bon coup de restauration.
« Il y en a pour quelques mois de boulot » me glisse Jipé. Ça tombe bien, il y a tout ce qu’il faut à l’atelier pour bosser correctement. Tour, fraiseuse, rectifieuse, perceuse à colonne et divers outils et accessoires « typique ferroviaire », parce que le cric d’une Mini 1000 ferait un peu juste pour soulever les 40 tonnes d’une loco…
Le Muséotrain, c’est une machine à remonter le temps, à avoir des yeux de gamins émerveillés dans les différentes salles, devant ces impressionnantes machines. Vous l’avez compris, je ne peux que vous inviter à vous y rendre. La sympathique équipe de bénévoles vous y accueillera à bras ouverts.
Que vous soyez en famille, entre amis, ou tout un club, c’est un agréable moment ou tout le monde peut prendre plaisir. Pour préparer votre visite on vous met les liens ci-dessous. Et n’oubliez pas de composter votre billet !
Site du muséotrain de Semur
Page Facebook du muséotrain
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