On ne peut pas dire que c’est un rêve de gamin puisque je ne la connaissais pas alors, mais c’est un moment que j’attendais depuis quelques temps. J’ai pu prendre le volant d’une mythique berlinette Alpine A110, le rêve de bien des collectionneurs.
Petite histoire de la berlinette Alpine A110
On ne va pas vous refaire toute l’histoire, juste un petit rappel, on est plus complet sur cet article. Alpine c’est le bébé de Jean Rédélé. Il créé d’abord l’A106 puis l’A108 avant que n’arrive l’A110 qui reste pour beaucoup l’emblème de la marque. La berlinette Alpine A110 gagnera une réputation de pistarde avec ses châssis poutre et carrosseries fibre, combinés avec des moteurs d’origine Renault.
On trouvera des Cléon fonte allant de 956 cm³ à des moteurs Cléon alu (les 1600 de la R16, à la base) jusqu’à un monstrueux 1800 16 soupapes.





Les succès en rallye seront là et la voiture se distinguera sur de nombreux terrains. Elle créera même la surprise en 1973 en devenant la toute première auto sacrée championne du monde des rallyes.
Notre Alpine A110 du jour
Extérieur : semblable à aucune autre
Notre Alpine A110 1300 de 1973 du jour est totalement dans son jus. La couleur Orange Acropolis est peu courante, mais ici elle est d’origine. Le propriétaire actuel de la voiture en ayant eu une plus jeune, c’est cette couleur qu’il voulait. Appréciez, vous n’en verrez pas tous les jours !
Que dire sur le style… si ce n’est que c’est réussi ! L’arrière est plus effilé que sur l’A108 mais l’avant en conserve les formes. En tout cas c’est une petite auto, très basse et dont on devine aisément la sportivité.
Pour autant, elle ne fait pas l’impasse sur certains agréments. Les pare-chocs, des baguettes et charnières chromées en font une auto élégante. Le sport est roi… mais pas empereur.









À l’intérieur… heureusement que je ne suis pas grand
Petite à l’extérieur, je me doutais bien que l’Alpine n’allait pas être un monospace à l’intérieur.
Pour autant, là aussi on retrouve une présentation à laquelle on ne s’attendrait pas dans une sportive comme l’A110. On ne parle pas de fioritures mais au moins on est pas réduit aux fils apparents… Et puis l’instrumentation est complète. La planche de bord est pleine. On a vu pire comme horizon de conduite.
Niveau commandes, tout est là, il faut simplement penser que le starter est situé derrière le siège conducteur, là où un tout petit passager aurait pu plier ses jambes. A l’arrière on trouve des sangles prévues pour retenir une valise, le coffre avant étant occupé intégralement par la roue de secours.






Au volant d’une berlinette Alpine A110
Quand Fabien me passe le volant, j’avoue que je ne fais pas le fier. Première pour moi, et on m’en a tellement dit que j’appréhende un peu.
Déjà pour l’installation. Le constat est clair, il faut que je retourne aux entraînements de rugby, au moins pour la souplesse. Glisser une jambe à l’intérieur, se laisser tomber sur le siège, ramener la seconde jambe en glissant la première sur le volant. Et voilà on y est. Le maintien ne devrait pas être un problème, je n’aurais pas vraiment la place pour me balader dans la voiture. On est donc très bas… et pas droit du tout ! Pour loger tout le monde, le pédalier est décalé à droite. Pour le volant, on le tient bras tendus. Dernière séance d’étirements en se penchant en avant pour ramener le frein à main et on est partis.
Les commandes sont plutôt dures. La pédale d’accélérateur au plancher demande une bonne pression pour bouger. La commande de boîte est relativement bien faite une fois qu’on a fait chanter une ou deux fois les pignons en se ratant au rétrogradage 3-2 en voulant passer la marche arrière ou qu’on a poussé cette même troisième dans le vide.
Pour décélérer, la pédale se dose bien, mais n’entraîne qu’une décélération, appeler ça freinage serait un peu fort !


Faite pour virevolter
Heureusement, on a pas beaucoup besoin de freiner. Les virages s’enchaînent et la voiture rassure. Le petit 1300 emmène la voiture à bonne allure et la légèreté de l’ensemble crée un comportement très rassurant. La voiture n’est pas trop piégeuse, même sur route un peu grasse comme on l’a ce matin. La confiance s’installe et on comprend tout le potentiel de l’auto, notamment en rallye. Il faut des graviers sur la route, où que l’on croise une 307 mazoutée qui a peur de se crotter en serrant pour qu’on sente que l’arrière veut aller autre part. Par contre quand ça veut, ça ne prévient pas…
En ville, la berlinette Alpine A110 se conduit comme n’importe quelle autre auto, il faut simplement bien accélérer pour démarrer. Sur nationale, la voiture n’est pas bruyante pour autant. On est vite à 90 km/h et on peut toujours discuter à l’intérieur. Le confort, que je redoutais très relatif avec des suspensions cassantes, est tout à fait correct. Pas de mal de dos, si vous ne mesurez pas 1m90. Enfin, pour quelques kilomètres de spécial. Le voyage en berlinette ne sera pas forcément une super idée !
Derniers tours de roues, et nous voici revenus à Courtenay. Superbe expérience que cette berlinette Alpine A110, et on comprend sans mal à quel point elle peut être attachante, et pourquoi certains utilisent la préparation pour gommer les petites défauts de l’auto.


Conclusion : un jouet
Conduire une berlinette Alpine A110 est un moment qu’envient tous les collectionneurs. Un moment de pur plaisir automobile, où le sport nous rattrape dès que la route s’ouvre un peu.
Après, il faut garder à l’esprit que votre Alpine A110 est une auto faite pour le sport. Et si sa conduite est simple, au moins avec cette version V85, ce n’est pas une auto de tourisme. Pour partir en vacances, vous n’allez pas vous choper un lumbago ou atteler une remorque ? Alors choisissez là pour ce qu’elle est !
Les plus | Les moins |
Mythe Automobile | Petite et pas faite pour le voyage |
Sportive et Légère | Un prix qui s’envole |
Mécanique Renault facile à entretenir | Moteur qui manque de noblesse |
Image | ![]() |
Entretien | ![]() |
Plaisir de Conduite | ![]() |
Ergonomie | ![]() |
Facilité de conduite | ![]() |
Note Totale | ![]() |






Conduire une Berlinette Alpine A110
En 2015 :
La berlinette Alpine A110 coûte maintenant très cher ! Les prix varient selon les versions et les motorisations, mais on débute directement à 33.000 € pour les moins chères et on monte vite autour des 50.000. Les plus chères sont les versions 1600 S, et encore on parle là d’autos sans palmarès ni préparation !
En bref, c’est un rêve pour beaucoup, et les années passant, le rêve s’éloigne petit à petit.
En 2021 : comptez 65.000 €… pour cette Alpine A110 « de base »
Fiche Technique de l’Alpine A110 V85 | | | |
Mécanique | | Performances | |
Architecture | 4 Cylindres en ligne | Vmax | 168 km/h |
Cylindrée | 1289 cm³ | 0 à 100 km/h | 12,3 s |
Soupapes | 8 | 400m da | 18 s |
Puissance Max | 80 ch à 6000 trs/min | 1000m da | 33,7 s |
Couple Max | 103 Nm à 3500 trs/min | Poids / Puissance | 8,8 kg/ch |
Boîte de vitesse | 4 rapports manuelle | | |
Transmission | Propulsion | | |
Châssis | | Conso Mixte | 8 L/100 km |
Position Moteur | Longitudinale arrière | Conso Sportive | 12 L/100 km |
Freinage | Disques pleins AV et AR | Cote 1973 | 25.600 frs |
Dimensions Lxlxh | 385 x 150 x 113 cm | Cote 2021 | 65.000 € |
Poids | 700 kg | | |








Ambroise Brosselin
Magnifique en orange !
J’ai gouté au siège passager dernièrement, ton essai me donne encore plus envie d’essayer depuis le volant 🙂
· · 11 mai 2016 à 22 h 06 min
Benjamin
Il faut, c’est un peu un achievment du passionné de voiture ancienne !
· · 11 mai 2016 à 22 h 18 min
Guigon alain
Une Berlinette, mon rêve !
Dommage que les prix s’envolent…
· · 11 mai 2016 à 22 h 38 min
Benjamin
Effectivement, c’est de plus en plus inaccessible !
· · 11 mai 2016 à 22 h 44 min
Puyraimond
Petite voiture pas faite pour le voyage, que nenni, dans ma jeunesse, je faisais les déplacements
professionnels avec la même auto, même couleur, ceci sans problème moteur.
Bien sûr aujourd’hui il faut les aides à la conduite, la climatisation et toute l’électronique.
La route devient moins sympathique !!!
Jacques
L
· · 7 septembre 2016 à 20 h 10 min
pcc911
Bien sûr que l’on peut voyager en A110 …. toujours amusé par des essais « actuels » faits par des gens qui n’ont pas connu ces autos à l’époque de leurs sorties …. dans les années 70 , on traversait la France avec des mini Cooper , A110 , matra jet etc etc sans en faire un plat …
· · 19 juin 2019 à 10 h 18 min
Francois
Je confirme pour la couleur à la revente plutôt un handicap . Tout le monde adore les couleurs fun mais personne ne les achètent : sauf si elle est le porte étendard du modèle : bleu Subaru ou alpine
· · 10 août 2017 à 22 h 11 min
Bertrand LESORT-PAJOT
Non la couleur Orange acropolis n’est pas un handicap pour la revente. Personnellement je préfère acheter une vrai Orange acropolis qu’une fausse bleu Alpine surtout quand le propriétaire (ou le peintre) se plante et la fait repeindre dans le bleu Alpine 485 ou Bleu Alpine 488 qui ne correspond pas au modèle. Et puis sur les expositions, ça ne vous gave pas vous de les voir toutes bleues ? Avec une Orange qu’elle soit 12 ou 19 (Acropolis) les gens vont regarder laquelle la orange car toutes les alpine n’étaient pas bleues.
· · 15 juillet 2020 à 17 h 10 min