Au volant d’une Alfa Romeo 1750 Groupe 2 : pour le plaisir

Publié le par Benjamin

Au volant d’une Alfa Romeo 1750 Groupe 2 : pour le plaisir

Ça faisait longtemps qu’on avait pas pris une dose de sport version voiture ancienne. Une auto sportive, qui ne demande rien d’autre. Alors on s’équipe et on vous emmène au volant d’une auto faite pour rouler, vite, et sur des petites routes, une Alfa Romeo 1750 Groupe 2.

Notre Alfa Romeo 1750 Groupe 2 du jour

« Notre », c’est surtout celle de José, passionné d’Alfa et pro du secteur de l’ancienne. Vous le verrez sur la voiture, elle porte deux stickers que vous connaissez si vous êtes lecteurs réguliers de News d’Anciennes : Classic Auto Elec et Ma Petite Italienne.

La ligne : Bertone option survêtement

La ligne du Bertone, tout le monde la connaît. Et cette Alfa Romeo 1750 Groupe 2, même coursifiée, ne l’a pas massacrée. Elle garde la ligne fluide de ce coupé mythique qui est déjà musclée de base. Un dessin intemporel sur lequel on ne va pas s’attarder plus que ça.

Notre auto est une auto de sport, et ça se voit. Déjà à cause des autocollants, c’est un premier point. Mais quelques détails feront que ce sont pas ces quelques touches de couleur qui la différencieront d’un autre Bertone.

Déjà à l’avant, exit les pare-choc et place à une barre qui reçoit les longue portée. Du coup, en plus des 4 phares intégrées à la calandre, il ne reste plus beaucoup de place… hormis pour ce fameux triangle Alfa à 7 barrettes. On voit aussi clairement ressortir la protection de carter, peinte en jaune, et l’obligatoire flèche indiquant l’emplacement du crochet de remorquage.
Sur le côté, les jantes tôles adoptent une peinture dorée qui rend plutôt bien et se marie parfaitement avec la robe rouge de l’auto. L’anti-gravillon des bas de caisse montre bien que notre belle peut aussi sortir des nationales !
À l’arrière on remarque le bouchon de réservoir, déporté sur le haut de l’aile, l’absence de pare-chocs et des attaques rapides pour tenir le coffre.

Intérieur : pas si dépouillé

On a connu des prépas plus fortes sur un intérieur. Là on garde toute la planche de bord, vu qu’elle est déjà bien dotée en compteurs, seul un coupe circuit et un mano de température d’huile sont ajoutés.

Pour le reste il y a du changement. Déjà on ne peut pas rater l’arceau jaune, ni le volant Momo. Au sol, plus d’isolation ni de caoutchouc, faut gagner du poids vous comprenez ! Ensuite, rajouté sur la planche de bord, le terra trip est bien visible du copilote.
Et puis forcément, histoire d’être bien calé, des barquets Sparco et leur harnais attendent les occupants.

Technique : la prépa, mais en Groupe 2

Une auto de course c’est vrai. Mais comme notre Alfa Romeo 1750 Groupe 2 a son PTH, il faut forcément que la prépa soit dans les clous.

Côté bialbero, on fait donc relativement light avec des arbres à cames spéciaux et sur-mesure, des coussinets trimetal, un collecteur 4 en 1 type GTA et un allumeur 123 Inition programmable. C’est un bon début, et puis le 1750 est déjà une bonne bête ! Résultat : 145 chevaux.

Côté trains roulant, quelques modifications, mais toujours en gardant en tête que le PTH n’autorise pas toutes les fantaisies. L’auto reçoit un pont autobloquant, des trains sur mesure et des ressorts et amortisseurs adaptés. Le système de freinage est renforcé mais reste celui d’origine.

Bref, la belle est prête, on va pouvoir rouler !

Au volant de l’Alfa Romeo 1750 Groupe 2

Prendre le volant. Ou plutôt l’atteindre. Comme dans l’Escort RS2000, voir l’essai ici, c’est plus facile à dire qu’à faire. Les formes du baquet plus l’arceau ne rendent pas la chose facile. C’est plus dur que dans l’anglo-américaine puisque la hauteur est réduite sur notre italienne. Mais bon, j’y arrive tant bien que mal.

Une fois dans le baquet, je ne risque pas de glisser. Va ptet falloir mettre un peu moins d’huile d’olive sur les prochaines tomates-mozza. Je suis sanglé, le siège est réglé pour les pieds. Il n’est pas inclinable ce qui fait que je suis plutôt proche du volant Momo.
Coupe-circuit tourné dans le bon sens, contact, moteur ! Pas d’explosion, pas de bruit assourdissant, juste un son clair et limpide qui est suffisant pour ne pas rater le changement de vitesse.

Première, et c’est parti. La pédale d’embrayage a une course juste comme il le faut et elle est imitée par celle d’accélérateur. Du coup, le démarrage se passe très bien, sans avoir peur de caler ni faire cirer les disques. C’est parti. Et ça part fort. Pas besoin de mettre pied dedans pour se rendre compte que le moteur est prêt à attaquer. Il a été chauffé par José mais moi je ne suis pas encore à bonne température. Le pont court fait que la seconde est très vite d’actualité et rentre parfaitement. La troisième ? Je la rate au premier essai. Je ne croyais pas qu’elle serait si décalée. Heureusement José m’assure qu’on peut tout faire en 3e et 4e ! À la bonne heure.

Sur un filet de gaz la voiture roule parfaitement bien. Cette Alfa Romeo 1750 Groupe 2 montre que, si elle est prête à attaquer fort dans les spéciales, elle ne sera pas pour autant déplaisante sur les liaisons. Un bon point.

Petites routes et grosse marade !

Les maisons s’éloignent. Les routes se rétrécissent et nous voilà dans les vignes. Je tombe un rapport et voilà que le pied droit peut s’alourdir. La 1750 Groupe 2 décampe. Ce n’est pas un monstre de puissance qui me colle au siège mais la poussée est franche et continue. Avant que l’allumage électronique ne me coupe la chique à 5500 je passe la 4. On va toujours aussi vite. Les trains sont bien réglés et si les routes sont passables, notre jouet du jour ne demande pas de se battre pour rester sur sa trajectoire.

Gros virage, je tape dans les freins. Pour un système d’origine renforcé, il est plus que correct. Ça freine droit, ça freine fort et ça permet d’accrocher la corde sans aucun souci. La direction est franche et elle ne demande même pas de l’aide au pied droit. Cela dit au fil des virages celui-ci a tendance à s’enfoncer de plus en plus tôt, la confiance aidant… et ça change tout. Sans qu’elle soit scabreuse, l’auto devient alors joueuse tout en gardant des perfs de premier ordre ! Je dois juste faire attention aux pédales. Je n’ai pas de gros godillots mais j’ai quand même réussi à accrocher le frein en voulant taper dans la pédale de droite.

Les vignes défilent, les courbes et virages plus serrés aussi. Le son est bon, envoûtant, mais sans être caricatural ni assourdissant. Les ouvriers en train de s’affairer sous 35 degrès dans les vignes doivent croire à des hallucinations.

La route s’agrandit et je découvre la 5e. José avait raison, tout se fait en 3 et 4. Le dernier rapport, on le garde pour les liaisons. Quand on a fini de jouer et qu’il est temps de rattraper la grosse départementale pour rejoindre le prochain terrain de jeu / la prochaine spéciale. Et pour le coup… la voiture sans permis qui s’engage au loin ne me dérange pas. 4-3 et ça repart pour un tour !

Conclusion :

On peut s’amuser au volant d’un Bertone. Et on peut s’éclater quand on a entre les mains un jouet comme le 1750 Groupe 2. Une auto qu’on pourra conduire en rallye ou simplement sur des routes « sûres », sans qu’on ait à perdre de vue la route pour le compteur. Par contre, sur circuit, pas sûr que la ligne droite des stands soit une amie.

En tout cas c’est l’éclate et contrairement aux avis des autorités sanitaires, même à dose homéopathique, ça devrait être remboursé par la sécu !

Les notes : et bien non. Vous l’aurez compris, c’est une auto un peu hors-série.

Rouler en Alfa Romeo 1750 Groupe 2

Pour un guide d’achat, on va faire succinct puisque ce n’est clairement pas une auto « pour tout le monde ».

Notre auto du jour se destine préférentiellement à un usage rallye. On vous l’a dit, le pont court y est redoutable, mais on doit trouver le temps long sur la ligne droite d’un gros circuit. Mais une prépa orientée circuit est tout à fait possible.

En fait pour rouler en Alfa Romeo 1750 Groupe 2, soit vous trouvez la bête qui a la préparation qu’il vous faut, soit vous faites la votre. L’avantage c’est que vous pourrez pour cela trouver une auto dans un état passable et la refaire entièrement en la préparant. Un 1750 « de base » et dans un bon état va chercher aux alentours des 50.000 €. Là vous pourrez envisager une auto moins chère, à l’achat, mais il faudra mettre un bon billet pour la préparer.

Pour un exemplaire déjà préparé, il faudra vraiment guetter.

Fiche technique Alfa Romeo 1750 Groupe 2  
Mécanique   Performances  
Architecture 4 Cylindres en ligne Vmax 175 km/h
Cylindrée 1779 cm³0-100 km/h ±10 s
Soupapes 8 400m DA ±17 s
Puissance max 145 ch à 5500 trs/min 1000m DA ± 31s
Couple max 170 Nm à 3000 trs/min Poids/Puissance 6.9 kg/ch
Boîte de vitesse Manuelle 5 rapports    
Transmission Propulsion    
Châssis   Conso mixte 12L /100
Position moteur Longitudinal avant Conso sportive 16L /100
Freinage Disque pleins AV et AR
Dimensions Lxlxh 4080 x 1580 x 1315
Poids ±1000 kg    

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. bruno roumilhac

    tres belle auto mais les 145 cv me font douter sachant qu’alfa donné la puissance originel à 132 cv SAE soit 105 cv din , je doute qu’un jeu d’arbres à cames et un collecteur donne 30 cv supplémentaires ..

    Répondre · · 15 octobre 2019 à 7 h 25 min

  2. Philippe Dumez

    Beau papier,
    Mais pour rester cool, faudrait voir à ne pas cacher la plaque minéralogique avant
    Bons rallyes !

    Répondre · · 15 octobre 2019 à 19 h 10 min

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