Les Simca 1300 et 1500, quand l’Hirondelle s’attaque aux Berlines

Publié le par Morgan

Les Simca 1300 et 1500, quand l’Hirondelle s’attaque aux Berlines

On a retenu de Simca ses petites autos, la 1000 en tête, ses compactes, dont la 1100 est la dernière réussite et puis, évidemment, l’Aronde, celle qui amena Simca en tête des ventes pour la première fois. On oublierait presque celles qui remplacèrent cette hirondelle : les Simca 1300 et 1500.

Les Simca 1300 et Simca 1500 pour s’attaquer à un nouveau segment

Les deux voitures sont dévoilées par Simca au salon de Genève 1963. Elles permettent en fait à la marque Simca de s’attaquer à un nouveau segment, celui des Berlines. La Simca Aronde, en P60 est trop petite face à la concurrence. La Simca Ariane est par contre trop grosse, surtout que sa caisse de Simca Vedette est bien lourde pour un petit 4 cylindres…

Deux modèles de berlines sont donc présentées, la Simca 1300 et la Simca 1500, deux voitures sœurs. Si on ne regarde que l’extérieur ce sont des jumelles. Les deux autos ont une ligne similaire que seule la calandre et les pare-chocs peuvent différencier. À l’intérieur, la Simca 1500 emporte plus d’équipements et elle est mieux finie.

La taille est correcte, 4.25 m de long, 1.58 de large et un style très consensuel mais élégant.

C’est la partie technique qui diffère entre les deux autos. La Simca 1300 s’équipe d’un moteur découlant d’une mécanique éprouvée, le 312 T, descendant du célèbre Rush de 7CV fiscaux et assez proche de la version Rush Super. Avec une cylindrée de 1 290 cm³, il est plutôt vaillant et développe 54 ch. En plus, le moteur est proche de celui déjà vendu dans les Aronde et Ariane, donc il est bien rentabilisé ! Niveau transmission, on l’accole à une boîte 4 aux synchros Porsche (les mêmes qui font vivre de mauvais moments aux conducteurs de Simca 1100 et 1000). Par contre on reste conservateur, la voiture est une propulsion à essieu arrière rigide.

La voiture est juste en dessous de la tonne, elle atteint 138 km/h et existe en deux finitions : 1300 et 1300 GL. La GL se dotant notamment de butoirs de pare-chocs avec caoutchouc dont la 1300 de base est dépourvue.

La Simca 1500 quant à elle embarque un tout nouveau moteur de 1 475 cm³. La puissance est alors de 69 ch. L’autre différence est la présence de freins à disques Bendix à l’avant, quand la Simca 1300 reste en tout tambours.

Cette fois on dépasse tout juste la tonne, l’auto atteint 146 km/h en pointe et n’existe que dans une seule finition.

Le pare choc arrière est plus enveloppant sur la 1500, ce qui permet de la reconnaître avec sa calandre spécifique, sa baguette en alu en bas du coffre et ses sièges avants séparés de série (en option sur 1300 GL).

Les évolutions des Simca 1300 et 1500

La Simca 1300 va être disponible en concessions dès le mois de mai 1963. Pour la Simca 1500, il faudra attendre le salon de Paris en octobre de la même année pour prendre les commandes.

La gamme va d’ailleurs être complétée dès le salon de Paris 1964. Pour 1965, une berline 1500 GL, pour Grand Luxe, apparaît avec notamment une baguette de bas de caisse élargie, une montre au sommet du tableau de bord et un accoudoir central pour la banquette arrière. Mais la principale nouveauté, c’est l’apparition de Breaks dans la gamme.

L’arrière est élégant et on choisit une solution originale chez Simca. Le hayon ne se relève pas mais s’abaisse pour former une tablette. Pour éviter tout problème, la vitre se descend dans la partie métallique ! Faisant ainsi des breaks 1300/1500 les dignes descendants de la Simca Vedette Marly des 50’s.

Pour 1966 la gamme évolue quelques peu, quatre finitions communes sont disponibles, que ce soit pour la Simca 1300 ou la Simca 1500 : L, LS, GL et GLS. Les distinctions extérieures se font désormais par les finitions : les L et LS s’apparentent aux anciennes 1300 et les GL et GLS s’apparentent aux anciennes 1500, la cylindrée s’affichant désormais sur le coffre.

Au passage, les freins à disques sont adoptés par la Simca 1300. La Simca 1500 reçoit elle une nouvelle version GLA avec boîte automatique Borg Warner à 3 rapports, dotée d’un coloris spécifique appelé Brun Rosario (comprenez un rose vieillit métallisé). La boîte automatique est aussi disponible en option sur l’ensemble des 1500 et si toutefois on reste en boîte manuelle, on peut désormais opter pour un levier de vitesses au plancher optionnel !

1967 : place aux 1301 et 1501

Au salon de Paris 1966, donc pour le millésime 1967, les Simca 1300 et 1500 disparaissent au profit de leurs “remplaçantes” les 1301 et 1501. Les deux autos ont été produites à 500.811 exemplaires, dont 48.246 versions Breaks.

L’objectif n°1 est de contrer la redoutable concurrente du lion, la Peugeot 404. La carrosserie change, gardant grosso modo le même style sauf pour les faces avant et arrière, revues sur la base d’une étude de style de chez Bertone, le profil lui grandissant de 20,4 cm dont 13,5 cm sur le seul porte à faux arrière ! Les finitions sont conservées telles qu’en 1966, sauf suppression de la GLA, les versions L conservant quant à elles l’ancienne carrosserie des 1300. La finition GLS se distingue du reste de la gamme par ses étonnants enjoliveurs de roues à papillon central, sur les 1301 comme sur les 1501 et les Berlines comme les Breaks.

Côté technique, rien ne change.

En 1969, une nouvelle finition apparaît, la 1501 Spécial, qui gonfle son moteur à 81 ch et dont la vitesse passe à 160 km/h. Disponible en Berline et en Break, elle est le vaisseau amiral de la gamme. Elle se dote de phares à iode, d’un klaxon à compresseur et d’un volant bois spécifique avec klaxon déporté sur la gauche du tableau de bord, de pneus radiaux, de baguettes latérales remplacées par des filets contrastés avec la caisse, d’un logo Spécial sur le capot et d’un pare-brise feuilleté. Le levier de vitesse est obligatoirement au plancher, mais la boîte auto est également proposée. Cette 1501 S va également recevoir des phares longue portée ronds fixés sur le pare-chocs avant.

En février 1970, la Simca 1301 change de moteur. Exit le 312T de la Simca 1300, déjà hérité des Aronde. On utilise alors un moteur dérivé de celui de la 1501 dont la cylindrée est ramenée de 1.475 cm3 à 1.290 cm3 pour une puissance de 60 ch. Elle se différencie alors essentiellement par ses équipements. La 1301 se dote elle aussi d’une version Spécial avec moteur délivrant 70 ch grâce à la présence d’un carburateur double corps Weber. Elle se distingue de la 1501 Spécial par l’absence de phares longues portées alors que cette dernière les intègre désormais à sa calandre, lui donnant ainsi un air de famille avec la Simca 1200 S. Autre nouveauté de l’année-modèle 1970, un nouveau tableau de bord à cadrans ronds allant de pair avec l’adoption du « key coloring » permettant de coordonner les teintes intérieures et extérieures : comprenez la possibilité d’avoir un intérieur entièrement bleu par exemple, volant inclus !

En 1971, la 1301 S évolue peu, on la reconnaît à ses logos Simca et 1301 Spécial dans des cartouches sur fond noir et rouge sur la calandre ainsi que par l’absence de phares longues portées. La 1501 S berline disparaît du catalogue, mais pas le break.

1972, la Simca 1301 S récupère la calandre à phares longues portées de la 1501 S dont même la version break disparaît du catalogue.

La 1501 S refait surface en 1974 en versions berline et break. Ensuite les Simca 1301 et 1501 continueront leur carrière sans gros changement jusqu’à 1975. Pour le dernier millésime, la 1301 reçoit un toit en vinyle, très à la mode, et une lunette chauffante de série sur sa version Export, dérivée de la Spécial.

Pour l’anecdote, la clientèle allemande, très friande de ce modèle s’est ruée sur les derniers modèles de 1301/1501, à tel point qu’elle en achètera 18.171 exemplaires, alors qu’en parallèle il s’en vendait seulement 16.146 exemplaires en France ! Notez qu’à l’époque Simca n’avait pas peur des couleurs flashy et proposait un nuancier assez psychédélique sur l’ensemble de ses productions.

On arrête donc la production des deux modèles qui auront quand même été produits à 1.372.989 exemplaires !

Banniere PA Simca copie- Simca 1300

Photos : http://webmaster.simca.free.fr/

Morgan

http://webmaster.simca.free.fr/

Passionné par les anciennes, mais surtout par les Simca, Morgan est également bon photographe et sait prendre sa plume à l'occasion. Il a rejoint l'équipe au printemps 2019. Il gère également le site http://webmaster.simca.free.fr/

Commentaires

  1. parisot michel

    Bonjour ,la simca 1300 en version break a existé, contrairement à votre affirmation.signé Un Passionné des SIMCA 1300/1500.

    Répondre · · 4 mai 2018 à 8 h 08 min

    1. Dupont

      Bonjour ! Exacte mon père a eu un break 1300 ( immatriculé 642dq59 )

      Répondre · · 25 juin 2023 à 8 h 45 min

  2. Patrice Pimoulle

    Les Simca 1300 et 1500 sont certainement parmi les plus belles voitures francaises, avec la Simca Comete Monte-Carlo, le cabriolet 504 et la Dyna Panhard X12. On les doit a un tres grand ingenieur italien, Mario Revelli di Beaumont. Il est dommage que leur carriere ait ete abregee a cause d’une etude visiblement hative: habitabilite et confort insuffisants a l’arriere, faute sans doute de roues independantes. Elles n’avaient que peu de chances face a la 404, Et en janvier 1965, est publiee la photo de la 204…

    Répondre · · 29 février 2020 à 2 h 59 min

  3. Patrice Pimoulle

    Et encore:

    pour lescurieux et les puristes, n’ya t-il pas une ressemblance troublate entre la Simca 150 de 1964 et la Simca Esplanada de 1966?

    Répondre · · 29 février 2020 à 6 h 07 min

  4. Gardez

    Les Simca ont eu dans l’ensemble, des belles lignes et une originalité comme les simca 1000 rally, des 1100 et j’ai eu une 1307 S bicolore du plus bel effet, qui avait une bonne tenue de route et un bon moteur. Regrets que Peugeot ait « bousillé » cette marque.

    Répondre · · 26 mars 2020 à 8 h 03 min

    1. Morgan

      Les Simca avaient en effet des gènes italo-américains qui les rendaient différentes du reste de la production nationale et très attachantes !

      Répondre · · 26 mars 2020 à 11 h 40 min

  5. thierry gineste

    Merci pour la lecture tres intéressants mais quels sont les plus et les moins du 1300 et 1500 merci

    Répondre · · 9 mai 2020 à 0 h 12 min

    1. Morgan

      Bonjour,
      Le 1300 (type 312 T), disponible jusqu’en 1969, est plus rustique : il découle du moteur Rush Super de l’Aronde, moins performant mais aussi moins bruyant avec une sonorité plus rauque assez typique et sympathique. Le moteur 1500 est plus performant mais plutôt bruyant, presque autant que le moteur Poissy d’une Simca 1100 par exemple. Ces moteurs (types 342 et 342 S) ainsi que le 1300 qui en a découlé à partir de 1970 (type 345 et 345 S) sont plus performants mais génèrent beaucoup de bruit une fois lancés, notamment sur les voies rapides car les performances le permettent mais la boîte de vitesses aurait mérité avec un cinquième rapport pour cet exercice. En bref ces moteurs se valent, tout dépend ce que l’on cherche, et c’est ce qui fit à l’époque le succès de cette gamme allant de la paisible 1300 à vocation familiale à la plus performante 1501 Spécial …

      Répondre · · 9 mai 2020 à 16 h 12 min

  6. brossard

    super intéressant , bravo : ma première voiture était une simca 1300 bleu nuit intérieur skaï blanc j’en ai un bon souvenir plus tard je l’ai remplacée par une renault 5 et à 70 ans passés, après avoir eu une cinquantaine de voitures de 2 à 26 cv dont un tiers de collection je me pose la question concernant la dernière que j’achèterai si je revend ma mustang soit simca 1500 ou renault 5 ?

    Répondre · · 13 mars 2024 à 11 h 50 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.