Modèles à la Une : Ford GT40

Publié le par Benjamin

Modèles à la Une : Ford GT40

Rarement une voiture n’aura autant été attachée à une course que la Ford GT40 et les 24h du Mans. Cette auto en est devenue une icône et à chaque manifestation on est sûr de trouver une Ford GT40 ou une de ses répliques. Retour sur son histoire.

La Ford GT40 : une naissance au goût de vengeance

La Ford GT40 est une légende mais c’est aussi l’histoire d’une vengeance. Henry Ford II nouveau président de Ford veut participer aux 24h du Mans. Mais en parallèle il apprend en 1963 que Ferrari ne va pas bien, et décide alors de se lancer dans divers audits et expertises pour vérifier que son idée est bonne. Enzo Ferrari n’est pas contre l’idée de vendre sa marque, mais il veut garder les coudées franches. Aussi, quand il apprend que Ford voudrait, en cas de rachat, décider à Détroit des programmes sportifs de Maranello, le commandatore rompt définitivement les négociations.

A cette époque, Ferrari est dans son jardin aux 24h du Mans. Pour sa vengeance, Ford décide alors de se lancer dans l’aventure.

Pour ne pas aller directement dans le mur, Ford contacte alors 3 constructeurs britanniques dont la valeur en compétition ne se dément pas : Lotus, Lola et Cooper.

Cooper ne connait rien aux prototypes et les performances en F1 sont petit à petit en baisse. Lotus est écarté car Chapman demande énormément d’argent pour être consulté et veut que la voiture se nomme Lotus-Ford.

C’est donc Lola qui est retenue mais dans les fait, c’est Eric Broadley, propriétaire de la marque qui va prendre le projet Ford pour un projet personnel. Dans le deal, en plus de son assistance technique, Broadley fait acheter à Ford deux châssis de la Lola MK6, prototype construit en 1963, et même s’il n’est pas très performant, il a le mérite d’utiliser un moteur Ford, un V8, en position centrale.

Pour compléter l’équipe, Ford envoie en Angleterre Roy Lunn, seul ingénieur moteur chez Ford à connaître un minimum les moteurs arrières. C’est à lui que l’on doit le prototype de Ford Mustang à moteur central arrière. Enfin pour chapeauter l’équipe de course, Ford débauche John Wyer, ex team manager chez Aston Martin. L’entité est une entreprise anglaise appelée Ford Advanced Vehicles.

Le châssis est un châssis tubulaire revêtu d’une carrosserie à fibre de verre. Le premier est assemblé en Mars 1964, la voiture définitive est dévoilée le 1er Avril de la même année. Elle est baptisée sobrement GT pour Grand Touring et 40 pour sa hauteur en pouces (1.02 m).

La Ford GT40 est donc une bête de course. Son poids est de 865 kg, le moteur V8 Fairlane est un 255ci (4177 cm³) issu des moteurs vus à Indianapolis. Il développe 355 cv à 7200 tr/min. Il est accouplé à une boîte Colotti, 4 rapports et non synchronisée mais la seule disponible pour résister à la puissance de l’auto.

Les pneus sont des Dunlop et les freins sont des disques en fonte sur toutes les roues.

1964 : début en course de la Ford GT40

La première apparition en piste de la voiture se fait aux journées test des 24h du Mans en Avril 1964. La voiture se montre particulièrement instable et les deux voitures ont de gros accidents dans les hunaudières.

En course, c’est aux 1000 km du Nürbügring, que la Ford GT40 est lancée dans le grand bain aux mains de Phil Hill et Bruce McLaren. La voiture pointe jusqu’à la seconde place avant d’abandonner sur bris de suspension.

Aux 24h du Mans, trois Ford GT40 sont engagées pour Hill / McLaren (n°10), Ginther / Gregory (n°11) et Atwood / Schlesser (n°12). Les performances ne sont pas mauvaises, la 11 partira 2e, la 10 partira 4e et la 12 à la 9e place. Ginther et Gregory pointent en tête en début de course mais abandonne cette place à son premier arrêt.

Au final, aucune voiture ne voit l’arrivée. La dernière à abandonner celle de Hill / McLaren boucle 192 tours, avec le meilleur tour en course pour Phil Hill et un bris de boîte de vitesse, la seconde avec Ginther / Gregory boucle 63 tours, là aussi avant un brise de boîte tandis que Attwood / Schlesser bouclent 58 tours avant un incendie.

La course vire à la catastrophe et c’est l’ennemi juré Ferrari qui l’emporte !

Aux 12h de Reims 1964, trois voitures sont engagées, pour les mêmes pilotes qu’au Mans et pour un résultat semblable : trois abandons.

Les résultats sont très décevants par rapport à l’investissement énorme de Ford dans le projet et à la fin de la saison Wyer est viré et les Ford GT40, encore sales de la course de Nassau, la Bahamas Speed Week, envoyées chez Shelby en Californie.

1965 : changement de direction et apparition de la Ford GT40 MkII

Avant le début de la saison, la voiture est transformée, en attendant une évolution plus profonde. On change le 4.2L pour un 4.7L. La puissance passe à 390 ch. Surtout on a changé la boîte, exit la Colotti, voici la voiture montée avec une ZF à 5 rapports.

La saison débute dès le 28 Février avec le Daytona 2000. Deux voitures sont engagées par Shelby American. En plus, il faut signaler que Shelby engagera en parallèle ses Cobra Daytona. Au final, les Ford GT40 débutent bien la saison, Miles et Ruby gagnent la course, Bondurant et Ginther sont 3e, et les Cobra sont 2e, 4e et 6e ! L’équipe est sur de bon rails.

Aux 12h de Sebring, Miles et McLaren, engagés par Al Dowd se classent 2e, Ginther et Hill, engagés par Ken Miles abandonnent sur un problème de suspension arrière.

Pour le retour en Europe, à Monza, McLaren et Miles prennent la 3e place derrière les Ferrari 275 P2 et 330 P2, le duel est lancé !

Si Ford fait l’impasse sur le Tourist Trophy, on retrouve l’équipe à la Targa Florio le 9 Mai avec une nouveauté, une Ford GT40 Roadster, nouveauté de l’année. Elle est inaugurée par la paire Bondurant / Whitmore, mais une sortie de route en fin de course met fin à l’aventure.

Aucune voiture ne vient à Spa mais on retrouve quatre voitures engagées aux 1000 km du Nürburgring. Seule la n°11 de Amon / McLaren / Hill engagée par Shelby voit l’arrivée, le roadster engagé pour Atwwod / Whitmore par Ford Advanced Vehicles casse un support moteur, celle de Trintignant et Ligier engagée par Ford France casse sa tringlerie de boîte et la voiture de Hill et McLaren engagée par Shelby casse sa direction.

C’est au Mans que la bataille Ferrari-Ford atteint son sommet. La Scuderia engage des Ferrari 250 LM, Ferrari 365 P2 pour lutter contre une armada de Ford GT40. Le sorcier Shelby a retouché les autos et donne naissance aux Ford GT40 Mk II qui apparaissent pour les 24h du Mans 1965. Le moteur est changé pour le V8 Ford 7.0 L utilisé en NASCAR. La puissance passe à 450 ch tandis qu’une boîte synchronisée ZF apparaît. Le poids de la nouvelle auto est de 1136 kg, elle n’a plus rien d’une ballerine.

Shelby American engage deux nouvelles MkII, la n°1 pour McLaren et Miles, la n°2 pour Amon et Hill. La Scuderia Filipinetti engage une MkI (avec un moteur 5.3L) pour Müller et Bucknum, n°6, Walker Racing Team et Shelby engagent la n°7 pour Bondurant et Maglioli, Ford Advanced Vehicles engagent la 14 pour Ireland et Whitmore et Ford France engage la MkI Roadster pour Trintignant et Ligier, n°15,

Phil Hill va se montrer performant, qualifiant sa MkII en pole, l’autre MkII est 4e, les autres sont bien plus loin.

En course, Phil Hill va signer le meilleur tour mais ce sera la seule performance des Ford GT40. Les voitures abandonnent toutes. La 15 boucle 11 tours avant un problème de boîte, la 6 et la 7 en bouclent 29 avant de faire un joint de culasse, la 1 fait 45 tours avant un problème de boîte, la 14 fait également un joint de culasse au bout de 72 tours et la 2 de Hill / Amon, dernière rescapée boucle 89 tours avant de renoncer, embrayage mort.

La Ford GT40 ne sera plus engagée officiellement en 1965, la voiture de Ligier puis de l’Essex Corp s’engagent à Ollon-Villars et Bridgehampton mais à chaque fois des problèmes aux essais les empêchent de participer à la course.

1966 : Ford persévère, Ferrari recule

La saison 1966 commence avec les 24h de Daytona. 10 voitures sont engagées ! Shelby American engage trois MkII (numéros 96, 97 et 98) Holman et Moody deux MkII (numéros 87 et 95), Essex Wire Corporation engage deux GT40 premier modèle, Ford Advanced Vehicles une voiture, Bill Wonder et Joe Treadwell une voiture chacun.

Ferrari est venu aux Etats-Unis mais les rouges ne peuvent inquiéter les Ford GT40. Miles et Ruby l’emportent devant Gurney et Grant (tous deux pour Shelby) et Hansgen / Donohue pour Holman & Moody. La dernière « Shelby » est 5e, les Mk I des anglais de FAV sont 14e, une MkI du Essex est 17e.

Aux 12h de Sebring, Shelby American dévoile une nouvelle voiture, la Ford X1 Roadster, dérivée du roadster vu la saison précédente, et passé en 1965 entre les mains de McLaren, sans succès. Elle portera le n°1

La voiture est engagée aux côtés de trois MkII, la n°2 pour Shelby, les 3 et 4 pour Holman & Moody, et neuf MkI, deux pour Essex Wire Corporation, deux pour Alan Mann Racing, deux pour Comstock Racing Team, une pour Bill Wonder, une pour Peter Sutcliffe et une pour la Scuderia Bear.

Le roadster confié à Miles et Ruby l’emporte devant la MkII de Hansgen / Donohue et la MkI de Scott / Revson. La MkII de Foyt / Bucknum est 14e devant la MkI de Jennings / Holquist. Les autres voitures abandonnent sur des soucis de joint de culasse, soupape, moteur. Deux sont disqualifiées, pour des soucis d’essence illégale et de voiture poussée pour finir.

La première voiture de Comstock se crashe, tuant son pilote, l’autre voiture se retire peu après.

Le 3 Avril, pour les tests du Mans, apparaît la Ford J, un nouveau modèle à l’aérodynamique étudiée très profondément. Si certains la qualifie de camionnette, elle est la plus rapide entre les mains de Amon et McLaren.

A Monza les Shelby ne sont pas là. Malgré tout les MkI confiées à Essex Wire, la Scuderia Filipinetti, Ford France et les privés. Malgré ce « non-engagement » officiel, les Gregory / Whitmore sont 2e et Müller / Mairesse sont 3e, derrière une Ferrari 330 P3.

Le 8 Mai, seul Ford France engage une Ford GT40 pour Ligier et Greder à la Targa Florio où ils finissent 12e, mais premier en sport de plus de 2L.

A Spa, pour les 1000 km, c’est la MkII de Whitmore / Gardner pour Alan Mann qui se classe le mieux, 2e, devant trois MkI pour Revson / Scott (Essex Wire Corp), Sutcliffe / Redman (Peter Sutcliffe) et Amon / Ireland (F. English Racing Ltd.).

Au Nürburgring aucune MkII, Schlesser / Ligier sont les mieux classés, 5e, sur la MkI de Ford France, Sutcliffe / Taylor suivent à la 6e place pour Red Rose Motors et Spence / Bond sont 12e pour Vixen Investments, deux autres voitures abandonnent.

Aux 24h du Mans 1966, les J ne sont finalement pas là, bien qu’engagées. 8 Ford GT40 MkII sont présentes, épaulées par 4 Ford GT40 MkI.

Les MkII sont confiées à Miles / Hulme, n°1, McLaren / Amon, n°2, Gurney / Grant, n°3 pour Shelby American. Hawkins / Donohue conduiront la n°4, Bucknum / Hutcherson la n°5, et Bianchi / Andretti la n°6 pour Holman & Moody. Hill / Muir sur la n°7 et Whitmore / Gardner sont engagés par Alan Mann Racing Ltd.

Les MkI seront pilotées par Ligier / Grossman pour Ford France, Rindt / Ireland pour Comstock Racing, Neerpasch / Ickx et Scott / Revson pour Essex Wire Corp.

La semaine débutent en fanfare par la pole de Dan Gurney. Les voitures dominent la course et sont largement en tête. La voiture de tête emmenée par le duo Miles-Hulme est talonnée par McLaren-Amon. Le board de Ford décide de faire quelque chose d’inédit, faire passer la ligne en même temps à leurs deux voitures. Mais l’ACO informe alors Ford que la voiture de McLaren-Amon, partie 18m derrière aurait donc couvert plus de distance et serait déclarée gagnante. Ford décide malgré tout de garder cette fin. Mais Miles, pilote vedette du programme Ford n’apprécie pas la consigne et freine donc à l’approche de l’arrivée, laissant McLaren couper la ligne en premier.

On a donc en vainqueur McLaren-Amon avec 360 tours courus devant Miles-Hulme avec la même distance. Le triplé est même assuré par Bucknum-Hutcherson.

Les autres voitures ont toutes abandonnées, mais le succès est là, Ford a gagné les 24h du Mans à sa troisième tentative, le contrat est rempli.

Dans les courses suivantes, on trouve une Ford GT40, de la Scuderia Brescia Corse, non classée, à Pergouse.

Mais il faut attendre les 500 km de Zeltweg en fin d’année pour revoir les Ford GT40 en masse, toutes des MkI. Quatre voitures sont à l’arrivée, Mike Salmon est 4e sur la voiture de John Downe, Mario Casoni est 7e sur celle de la Scuderia Brescia Corse, Rindt est 9e sur la voiture de Fred English et Innes Ireland sur la voiture de Bernard White.

La saison est remportée par Ford qui est sacrée Champion du Monde des Voitures de Sport, après trois années remportées par Ferrari (les trois premières de la catégorie prototype).

La saison se finit sur une note très amère pour l’équipe. Miles, mécontent d’avoir perdu pour cette histoire de distance au Mans, à qui on a promis une place de premier choix en 1967, se tue en essais privés en développant la Ford J.

1967 : arrivée de la MkIV, mais est-ce encore une Ford GT40 ?

Une première évolution arrive sur la Ford GT40 MkII, elle passe en configuration B. Cela se traduit par des retouches aérodynamiques et par un travail sur la carburation permettant de gagner 15ch.

Les nouvelles voitures ne sont pas prêtes pour les 24h de Daytona qui ouvrent la saison le 5 Février et les Ford MkII sont en nombre. Shelby American en engage trois, Holman & Moody trois autres, John Wyer Automotive, Brescia Racing Corse et William Wonder, Inc. engagent des MkI.

La course est un désastre, les voitures sont 6e, 7e et 8e pour respectivement Ickx / Thompson (JWA), McLaren / Bianchi (Shelby) et Wonder / Caldwell (William Wonder). Toutes les autres ont abandonné, notamment sur de gros soucis de boîte.

Pire encore pour Ford, les Ferrari font le triplé !

A Sebring, deux nouveautés : la MkII B est bien présente, mais à ses côtés on trouve la Ford GT40 MkIV ou simplement Mk IV. Elle descend en fait du modèle J vu en course en 1966. La voiture n’a rien à voir avec l’originelle Ford GT40. Le châssis est entièrement revu, la carrosserie aussi, seul le moteur est conservé. Le poids baisse à 950 kg, la puissance est désormais de 500ch et la vitesse de pointe est de 330 km/h !

Dès la première sortie des nouvelles voitures, elles font le doublé, en l’absence de Ferrari officielles. La MkIV de McLaren / Andretti engagée la Ford Motor Company remporte la course devant la MkII B de Foyt / Ruby engagée par la même équipe. Vaccarella / Maglioli sur la MkI de Brescia Corse Team se classent 5e, Grossman / McNamara sont 8e sur la voiture de Autosport International.

Les voitures de John Wyer et William Wonder abandonnent.

Aux essais préliminaires du Mans, on voit apparaître d’étranges Mirages M1. En fait ce sont les Ford GT40 de J. W. Automotive Engineering qui ont été modifiées. L’aérodynamisme est revu en inclinant plus les vitrages. Les voitures sont performantes que les Mk I.

On les revoit en course fin avril, à Monza. La meilleure Ford GT40 est celle de Schlesser / Ligier pour Ford France qui se classe 6e, la voiture de Nelson / Liddell engagée par Edward Nelson est 11e, les trois autres abandonnent.

A Spa, en l’absence des Ford « officielles », c’est la Mirage M1 de JWA et pilotée par Ickx / Thompson qui l’emporte. Sutcliffe / Redman et Salmon / Oliver sont 6e et 8e sur des MkI privées. Les autres voitures ne voient pas l’arrivée.

En fait, en l’absence des Ferrari et Ford officielles, ce sont les Porsche 910 qui se montrent redoutables.

La confirmation se fait à la Targa Florio où les allemandes signent un triplé, la Ford GT40 de Greder / Giorgi engagée par Ford France est 5e, celle de Schlesser / Ligier abandonne.

Au Nürburgring, même son de cloche : quadruplé Porsche mais Greder / Giorgi se classent 7e sur la voiture de Ford France, Crabbe / Pierpoint 8e sur la voiture de Crabbe, Schlesser / Ligier sont 10e sur la deuxième Ford France, la voiture de Nelson abandonne.

Les 24h du Mans 1967 arrivent et une nouvelle fois, Ford débarque en masse. L’écurie Shelby American a une nouvelle fois les meilleurs voitures et engage deux Ford MkIV, la n°1 pour Gurney et Foyt, la n°2 pour McLaren et Donohue. Holman & Moody a également des MkIV, la 3 est pilotée par Bianchi et Andretti, la 4 pour Hulme et Ruby.

Les MkII B sont également présentes, Holman & Moody engage la n°5 pour Gardner et McCluskey, Shelby American engage la n°3 pour Bucknum et Hawkins et la 6 revient à Ford France pour Schlesser et Ligier.

Les Ford GT40 MkI sont encore présentes, la 16 de Ford France pour Dumay et Greder, la 18 de la Scuderia Filipinetti pour Maglioli et Casoni, la 62 pour Salmon et Redman dans l’équipe J. W. Automotive Engineering qui engage aussi deux Mirage M1 pour Ickx / Muir et Piper / Thompson.

Les essais se passent bien puisque Gurney offre la pole devant la Chaparal et les autres MkIV.

La première voiture de J. W. Automotive Engineering abandonne au bout de seulement 20 tours, et les Mirage ne bouclent pas plus de 29 et 59 tours. La MkIV n°4 de Hulme et Ruby a un accident au bout de 86 tours. La Ford GT40 Maglioli / Casoni puis celle de Dumay / Greder abandonnent sur problème de joint de culasse. Chez Ferrari aussi les voitures abandonnent les unes après les autres. Seulement chez Ford, la MkIV n°1 est en tête.

Coup du sort, sur une sortie de piste, la MkII B de Gardner / McCluskey est éliminée, tout comme Schlesser / Ligier et Bianchi / Andretti qui veulent simplement l’éviter. Pas de blessé mais trois voitures en moins. Andretti gardera quand même le meilleur tour.

La MkII B de Bucknum / Hawkins abandonnera en fin de course mais cela n’y changera rien, Ford a une nouvelle fois vaincu la Scuderia Ferrari, Gurney / Foyt gagnent avec 4 tours d’avance sur les Ferrari 330 P4. La MkIV n°2 est 4e et seule autre rescapée.

Juste après Le Mans, le 25 Juin, Ligier / Schlesser remportent les 12h de Reims sur la Ford GT40 MkII B de Ford France, hors championnat du monde.

Au Mugello, ils ne finissent pas mais sont classés 4e, la voiture de Edward Nelson est 13e.
Aux 6h de Brands Hatch, les voitures privées engagées ne font pas mieux que 12e, 14e et 16e.
A Pergouse, Nino Vaccarella l’emporte sur la voiture de la Scuderia Brescia Corse.
Enfin à Zeltweg, Paul Hawkins l’emporte sur sa propre voiture, Vaccarella / Maglioli sont 3e et Edward Nelson est 5e.

Le championnat se termine par une nouvelle victoire de Ford.

1968 : retour en force de la Ford GT40 MkI

Pour 1968 les instances sortent un nouveau règlement interdisant les moteurs de plus de 3.0 L sur les prototypes. Ford se désengage, les alliés de toujours Shelby et Halman & Moody suivent.

Mais John Wyer ne baisse pas les bras, les voitures de la classe sport n’ont pas ces soucis, la cylindrée est limitée à 5L. Il faut simplement que le type de la voiture ait été produit à plus de 30 exemplaires. Les MkIV, Mk II et MkII B sont hors jeu (et même la Mirage M1) mais pas la bonne « vieille » Ford GT40 Mk I ! J. W. Automotive Engineering va donc aligner ces voitures !

Le moteur est passé à 4.9 L sur ses voitures et les privés sont toujours présents.

A Daytona, la saison commence mal puisque aucune des 4 voitures engagées ne voit le drapeau à damiers !

A Sebring, la voiture John Wyer pilotée par Hawkins / Hobbs n’est pas classée, celle de Ickx / Redman abandonne. Seule la voiture de Piper / Nelson, engagée par Nelson, se classe 16e.

Les voitures reprennent des couleurs aux 6h de Brands Hatch, Ickx / Redman l’emportent, Hawkins / Hobbs sur la voiture d’Hawkins sont 4e, Salmon / Piper sur la voiture de Strathaven Limited sont 11e, les deux autres ne voient pas l’arrivée.

A Monza, Hawkins / Hobbs l’emportent, encore pour J. W. Automotive Engineering, Mairesse / « Beurlys » sont 7e sur la voiture de Claude Dubois, les 5 autres voitures ont abandonné !

A la Targa Florio, Drury / Sanger sur la voiture de Drury sont 54e et derniers !

Aux 1000 Km du Nürburgring, 8 voitures sont engagées ! Deux abandonnent, mais les résultats sont corrects :

Ickx / Hawkins et Hobbs / Redman pour J. W. Automotive Engineering sont 3e et 6e, Salmon / Piper sur la voiture de Strathaven Ltd. sont 17e, Raeburn / Granville-Smith sur la voiture de ce dernier sont 21e, devant Sadler / Green sur la voiture du premier, et Drury / Sanger sont 35e sur la voiture de Drury.

A Spa, nouveau circuit de haute vitesse, Ickx gagne à domicile avec Redeman. Hawkins et Hobbs sont 4e, Prophet / Bond sont 8e devant Sadler / Green. 5 Autres voitures sont engagées mais abandonnent.

Aux 6h de Watkins Glen, les Ford GT40 de J. W. Automotive Engineering signent le doublé, Ickx / Bianchi devant Hawkins / Hobbs. Wonder / Cuomo / Caldwell sur la voiture de Wonder sont 15e malgré leur abandon.

A Zeltweg, Nelson abandonne, Paul Hawkins sur sa voiture monte sur la 3e marche du podium.

Les 24h du Mans 1968 se déroulent en fin d’année, suite aux événements de Juin. C’est donc la dernière manche du championnat et Ford s’y présente en bonne posture. Contrairement aux années précédentes, 5 voitures « seulement » défendront l’ovale bleu sur la piste mancelle.
J. W. Automotive Engineering engage trois Ford GT40, la 9 pour Rodriguez et Bianchi, la 10 pour Hawkins et Hobbs, et la 11 pour Muir et Oliver. Claude Dubois engage sa voiture avec le n°8 pour Mairesse et « Beurlys », Strahaven Limited engage la n°12 pour Salmon / Liddell.

Le succès est au rendez-vous, malgré le fait que quatre voitures abandonnent, la rescapée, la 9 de Bianchi et Rodriguez remporte les 24h du Mans avec 5 tours d’avance. Pour une fois, c’est la fiabilité qui offre la victoire à Ford !

Avec ce succès, les Ford GT40 sont de nouveau championnes du monde des voitures de sport, avec une voiture de 1964 !

1969 : la Ford GT40 MkI toujours présente.

Pour 1969, la concurrence a préparé ses armes et est plus menaçante que jamais. Les Porsche 908 montent en puissance et leur développement semble infini.
A Daytona, J. W. Automotive Engineering engage deux voitures. Hobbs / Hailwood auront problème de joint de culasse, Ickx et Oliver seront classés 26e malgré une explosion de pneu qui les fait sortir de la piste.

A Sebring, trois voitures sont engagées, deux par J. W. Automotive Engineering, une par Auto Enterprizes. Si la première JWE, pilotée par Hobbs et Hailwood, abandonne, Ickx et Oliver remportent la course et Grant / Oest se classent 41e.

A Brands Hatch, les Porsche 908 signent le triplé. Hobbs / Hailwood sont 5e, Sadler / Vestey sur la voiture de Sadler sont 11e, Jöst / Kelleners sur la voiture de IGFA German Racing Team sont 16e. Juncadella / Spice sur une voiture engagée par Escuderia Montjuich abandonnent.

A Monza, Jöst / Kelleners sur la IGFA German Racing Team se classent 4e, Hanrioud / Martin sur la voiture du Racing Team Zitro sont 15e et Sadler / Vestey abandonnent.
Aucune voiture n’est présente à la Targa Florio. Aux 1000 km de Spa, Sadler / Vestey sont 9e devant Jöst / Kelleners.
Ces derniers se classent 6e aux 1000 km du Nürburgring derrière cinq Porsche 908. J. W. Automotive Engineering est présent et engage pourtant des voitures, des Mirage M2 mais aucune ne voit l’arrivée.

Aux 24h du Mans 1969, on retrouve cinq Ford GT40. J. W. Automotive Engineering en engage deux, une pour Ickx / Oliver, avec le n°6 et une pour Hobbs / Hailwood, n°7. Deutche Auto Zeitung engage la n°68 pour Jöst / Kelleners, Sadler engage sa voiture pour lui et Vestey, et Alan Mann Racing fait son retour avec Gardner / Guthrie.
Mais Porsche arrive en force. Les nouvelles 917 sont là et dès les essais, les Ford sont loin.

La voiture se fait remarquer dès le départ quand Jacky Ickx, bataillant déjà pour la sécurité des pilotes préfére marcher au lieu de courir dans ce départ « Type Le Mans » qui sera le dernier de l’histoire. Néanmoins il est performant et sa voiture, qu’il copilote avec Jackie Oliver, prend la tête une fois les Porsche 917 éliminées. La performance est là mais la voiture est encore jeune et peu fiable.
Dans les dernières minutes, le belge se fait cependant rattraper par Hans Hermann et sa Porsche 908. La Porsche ne peut tenter de doubler la Ford que dans les Hunaudières. A l’avant dernier tour, la Porsche 908 tente de doubler la Ford mais une fois à sa hauteur, elle cale et ne peut pas la dépasser. Ickx ne peut lever le pied et passe la ligne 20s avant la fin des 24h, partant pour un tour de plus. Sur le tour, le même scénario se produit et Ickx passe donc la ligne en vainqueur de ses premières 24h, lançant sa période faste qui le verra gagner 4 fois… sur Porsche. Ickx et Oliver gagnent donc avec 372 tours couverts et Hobbs-Hailwood terminent 3e avec 368 tours.
Jöst / Kelleners sont 6e, les autres voitures ont abandonné.

Aux 6h de Watkins Glen, en Juillet, Jöst / Kelleners sont 5e sur la voiture de Racing Team Deutsche Auto Zeitung et Grant / Brown sur la voiture d’Auto Entreprizes abandonnent.
Pour la dernière course de la saison du Championnat du Monde, à Zeltweg, aucune voiture n’est au départ.

Ford termine 2e du championnat et sait que la suite va être dure avec les Porsche 917 qui se rodent petit à petit…

On notera aussi que deux voitures sont engagées au Tour de France, une par Ford France pour Martin / Samon et une par Willie Green pour Green / Davenport mais aucune ne voit l’arrivée.

Ford GT40 Watkins Glen 1969
Ford GT40 aux 6h de Watkins Glen 1969

1970 : derniers engagements et épilogue

En 1970, la Ford GT40 continuera d’être engagée. Pas par John Wyer qui engage désormais des Porsche 917, avec les couleurs Gulf !
On verra les voitures à Daytona (8e place pour Wonder / Cuomo), à Sebring (abd pour Heppenstall / Grant), à Zeltweg (11e pour Weir / De Cadenet) et au Nurburgring (Forester / De Cadenet 22e).
Au Tour de France la voiture de Ford France (Martin / Depret) ne termine pas la course.
Ce seront les derniers engagements des Ford GT40 dont la carrière avait commencé en 1964 !

Dans ce passé de course, on oubliera pas de parler de la MK III, conçue pour la route. Ses 4 phares et son arrière modifié pour greffer un coffre à bagage la rendent si différent de la voiture de course que seuls 7 exemplaires ont été construits. Il faut dire que Wyer propose également une version routière de la MK I.

Pour info, un article complet sur le J. W. Automotive Engineering est visible en cliquant ici.

La GT 40 donna lieu à de nombreuses répliques. Tellement que le nom GT 40 fut acheté par une société britannique et que quand Ford voulu surfer sur la vague néo retro en 2003, la bête dut s’appeler Ford GT.

Pour les voir désormais, rien de plus simple : allez sur un circuit lors d’une épreuve historique. En 2015, nous en avons vu au Tour Auto, aux Classic Days, au Grand Prix de l’Age d’Or, aux Grandes Heures de l’Automobile, à Goodwood Revival, à la Dijon Motors Cup et dans de nombreux salons comme Retromobile ou Padoue. Il n’est pas donc pas si difficile de les trouver !

Photos : News d’Anciennes, Ambroise Brosselin, les24heures.fr, Lemans.slot-racing

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. braunshausen

    Je conait une persone qui a une GT40 bleu avec une bande blanche elle et manifique cette voiture

    · · 16 octobre 2014 à 19 h 46 min

    1. benjouy

      Où qu’habite cette personne, le jour où elle veut faire un essai vidéo on se déplacera !

      · · 16 octobre 2014 à 19 h 47 min