Un Le Mans Classic 2018 aussi Chaud en Piste qu’en Dehors

Publié le par Benjamin

Un Le Mans Classic 2018 aussi Chaud en Piste qu’en Dehors

Il serait intéressant de savoir combien de litres d’essence, d’huile, combien de trains de pneus, de goutte de sueur ou de litre de bière ont été utiles. Tout ça pour graver des centaines de souvenirs dans nos mémoires. En tout cas au retour de Le Mans Classic 2018, c’est encore la même rengaine : deux ans c’est trop long à attendre. Retour sur un gros week-end, trop court !

En arrivant le Jeudi soir, j’ai mis toutes les chances de mon côté. Pas question de manquer quoi que ce soit… Raté, en même temps c’est mission impossible tant l’événement est tentaculaire et les points d’intérêt nombreux. Alors je vais essayer de regrouper un peu tout cela, jour par jour.

Vendredi au Mans Classic 2018

En ce premier jour on va monter en pression doucement. Avant d’aller voir en piste je vais profiter de tous les à côté. À commencer par les clubs sur lesquels on trouve à peine arrivé sur le circuit depuis le camping des Epinettes. Les autos sont présentes par centaines. Certains sont des régionaux et son multimarques. On y retrouve des autos de toutes origines.

Mais on trouve aussi des clubs monomarque. Là on retrouve de tout, et pas que du français. En face de Matra, on a TVR. Devant McLaren c’est un alignement de Cobra qu’on retrouve. Les Lotus ou Aston Martin sont plutôt nombreuses mais une fois de plus, impossible de battre les Porsche. Le Mans Classic 2018 a rassemblé une fois de plus des centaines d’autos de Weissach. Simplement superbe.

Une fois arrivé au bout des clubs on se retrouve devant l’espace de la vente Artcurial. Un vaste chapiteau qui regroupe un catalogue varié qu’on vous détaillait ici… et dont les résultats sont là. Belle expo, étouffante… mais surtout une petite surprise en ce vendredi matin. Sur les feux 300 SL que la maison avait annoncé, il en manque une ! Qui malgré fera parler d’elle ! L’expo recèle quand même de quelques autos remarquables : une D.B surbaissée et la Porsche 935 Wolf dont on avait déjà parlé ici.

Les résultats de la vente, et ses plus de photos, c’est par ici.

En repartant on passe devant les Alpines. Belles expos avec plein d’autos de route mais surtout l’armada d’A442 et A443 de 1978. Celle qui donna à Alpine et au losange sa seule victoire. Là aussi on a réuni les autos de la marque en nombre. Et comme chez Porsche elles sont rangées selon leur modèle ce qui nous donne des alignements plutôt intéressants et colorés.

Place maintenant au village exposant du Mans Classic 2018. En fait on retrouve plusieurs espaces exposants. Et… de tout. Peu de pièces, les amis de Classic Auto Elec sont en fait les seuls. Ensuite on retrouve des noms qu’on connaît bien, de Carjager à Vroom Vroom en passant par Touraine Radiateur et Motul. Ceux qui ne seront pas mécontent de leur week-end sont les vendeurs de chapeaux, bien nombreux, et pris d’assaut, autant que les visiteurs par le soleil. On cuit bien au Mans Classic 2018 ! Une fois le tour fait, on reste à côté du village, une glace à la main pour voir la France battre l’Uruguay. Il y avait du monde, et de l’ambiance, devant l’écran.

Retour aux autos pour la suite. A côté du village on retrouve les légendes du Mans : c’est le Le Mans Heritage Club. On traverse ensuite le village pour découvrir une belle exposition qui met à l’honneur des modèles de course Porsche. Elle fait face à une seconde qui met Alpine à l’honneur. La marque Dieppoise met vraiment le paquet !

Direction la voie des stands pour se rapprocher un peu plus des autos. Au passage on traverse les paddocks qui sont bien remplis. C’en est presque étonnant puisque les billets « de base », malgré leur prix, ne comprennent pas d’accès dans ces zones.
Nous voilà aux stands. Alors que les essais qualificatifs battent leur plein on peut s’imprégner de ses premiers instants de course. Certains bolides sont à peine sortis de l’atelier et ont besoin de quelques réglages. Le va et vient est incessant. On se fait tout petit, il ne faut pas gêner les mécanos.

On laisse les autos et la ruche du Mans Classic 2018 de côté et on prend la direction du camping dès le début de soirée. Demain on rentre dans le dur, et il faudra être en forme !

Le Samedi du Mans Classic 2018 : c’est parti pour les courses !

Les autos sont en piste de bonne heure le matin. Ce sont les clubs qui peuvent s’offrir quelques tours de circuit avant que les autos de compétition ne prennent la place. Ensuite c’est au tour du plateau regroupant des légendes du Le Mans Heritage Club de quitter leur pelouse pour une parade.

Ça y est, c’est la première course. Ce n’est pas un plateau de Le Mans Classic 2018 qui est sur la piste, mais une des courses support, celle des Jaguar. Les Type E sont comme souvent très affûtées et monopolisent les premières places. Pourtant on trouve une belle diversité avec Type C et D, Xk, MkII. Et même chez les Type E, entre les coupés, les roadster à hard top en mode lightweight ou pas, un roadster à capote et quelques Lowdrag, ça fait du monde !

Les résultats de ce plateau, et ceux des Porsche, sont ici.

Suit une autre course support, très attendue. Celle des Groupe C. C’est une Jaguar qui a fait le meilleur temps… mais qui va très vite se faire déborder par une Nissan. C’est finalement au jeu des interruptions de course qu’une Porsche 962 l’emporte. Les Spice sont bien présente. Les 962 sont très variées au niveau de leurs décorations. Les Peugeot 905 impressionnent avec le son de leur V10. Dommage que la course ait été si écourtée. Pour ce qui est des courses, on vous en reparlera durant toute la semaine !

Pause à midi, et on sent que ça monte ! Les bus font faire un tour de circuit à quelques spectateurs. Les clubs comme Lotus ou Ferrari attaquent leurs tours de piste. Ensuite les autos les plus récentes de ce Le Mans Classic 2018 font une démonstration. On retrouve dans le plateau des Global Endurance Legends des Audi R8, Toyota GT One, Porsche GT2, Ferrari, etc, régalent le public.

Les résultats des Groupe C et encore plus de photos des Global Endurance Legends sont ici.

Enfin dernier plateau support, celui de la Porsche Classic Race Le Mans, un regroupement de modèles de Suttgart qui bataille en piste. L’objectif est bien évidemment de fêter les 70 ans de la marque. Là aussi cela bataille. Heureusement, ce n’est pas un défilé de 911.

Les résultats de ce plateau, donc avec les Jaguar, c’est par là !

Les courses démarrent à 15h. Ce sont déjà les enfants de Little Big le Mans et leurs petites autos électriques ou thermique qui inaugurent le départ « Type le Mans » et s’élancent pour passer sous la passerelle Dunlop avant de rentrer sur le Bugatti.

Ensuite, c’est le premier départ de Le Mans Classic 2018. C’est évidemment le plateau 1 qui s’élance en premier. Les autos d’avant-guerre sont très variées. Des petites Alfa Romeo 6C 1750 et Bugatti aux impressionnantes Bentley et Talbot Lago il y a de tout en piste. Les pilotes s’élancent pour un départ, pas toujours facile à prendre, puis se regroupent et se remettre dans l’ordre de départ déterminé par les essais dans les Hunaudières. A leur retour elles sont libérées pour les premières 45 minutes de course. Evidemment dans le cas présent, on verra les autos passer peu de fois. Mais on peut une nouvelle fois les croiser aux stands où un arrêt est obligatoire dans le deuxième tiers de la course. Les pilotes changent s’il y en a plusieurs et c’est reparti ! Le plateau 1 représente un bel héritage historique, et les autos y sont quand même nombreuses. Par contre ces autos très anciennes ne parlent pas énormément au public.

Tous les résultats, et encore plus du plateau 1, en cliquant ici.

Deuxième plateau avec les premières autos d’après-guerre. Là on retrouve des autos qui parlent déjà un peu plus au grand public. Jaguar Type C et D, Porsche 356, Austin Healey, D.B, Aston Martin, là on reconnaît bien les autos. Les petites Lotus parlent aux connaisseurs. Trois autos de la même lignée sortent un peu de l’ordinaire, une Cadillac Type 62, sa version revue , la fameuse « Le Monstre » et la Cunningham C4R. Un plateau où les premiers tournent à des vitesses impressionnantes. On se retrouve avec une course bien animée par un trio de Type D et des batailles incessantes en piste. Du spectacle qui nous ferait presque oublier la chaleur toujours aussi écrasante.

Résultats et photos du plateau 2 du Mans Classic en cliquant ici.

Troisième plateau et dernier départ type Le Mans de ce Samedi. On y retrouve des Cooper, des Lister, Maserati Birdcage, Aston Martin DB4 GT et son dérivé DP 212 (on vous en parle ici) des Ferrari 250 et des autos plus petites dont la D.B HBR5 de nos partenaires de l’Equipe Los Amigos. La course est là aussi endiablée. Les autos forment vite des pelotons ce qui aide à suivre. Parce que quand les deux autos de la première ligne sont out (l’une n’est pas partie l’autre a cassé son train avant) à la fin du premier tour, cela n’aide pas. En tête on assiste à une bataille à trois entre l’Aston DB4 GT blanche, la 250 GT Breadvan et la DP212. Indécis jusqu’au dernier tour, avec un tête à queue puis un retour à l’autre bout du circuit pour cette dernière.

Les résultats et les photos de ce plateau passionnant sont ici.

Quatrième et dernier plateau qu’on suivra ce jour : le plateau 4. Son départ type Le Mans sera le seul du dimanche, pour la première course de ce samedi, ce sera un départ lancé. Les Ford GT40 affrontent des Cobra, Bizzarinni. Les Austin Healey, MG B, Alpine M63, M64 et M65 ou Alfa Romeo TZ sont aussi de la course dans ce plateau. Le départ est chaud, et toute la course va l’être ! Les GT40 sont au dessus du lot, pour les plus rapides en tout cas. L’une d’elle roulera aux avants postes plusieurs tours avec une portière qui cherche à prendre son indépendance. Finalement c’est le jeu des pénalités qui déterminera les résultats.

Encore plus de photos et les résultats dans notre article visible ici.

On s’arrête là pour ce samedi, la nuit est tombée et l’appareil photo ne suit pas forcément…

Un dimanche qui commence tôt

Lever 5h pour cette dernière journée du Mans Classic 2018. Au bout de 5 minutes de route, on s’est éloigné du centre névralgique du circuit. Nous voici à Arnage où le Plateau 5 est en piste. Pas de chance, c’est sous safety car, il faut nettoyer la piste après la perte d’huile d’un des concurrents dans les Hunaudières. On a le temps de se familiariser avec les autos magnifiques et légendaires de ce plateau. Porsche 917, Ferrari 512S, Lola T70 en nombre, plus petits protos Chevron et Lola, tandis que du côté des GT les Porsche 911 sont également là en force. Côté bruit, on est servi, on a même droit à un son très particulier avec le passage de la Howmet TX. Un beau plateau qui se marie parfaitement avec le lever du soleil, et une température bien plus clémente à ces heures.

Les résultats de toutes les courses du plateau 5 et encore plus de photos en cliquant ici.

Direction Indianapolis pour le dernier plateau. Le plateau 6 voyait les Mirage se battre avec une Porsche 936 en 2016. Cette année, c’est avec une étonnante TOJ. Autour on retrouve bien d’autres légendes. Porsche 935, Lola T290, T292 et T298, l’Inaltera qui m’a fait vivre tant de sensations à Montlhéry, Alpine A442, BMW 3.0 CSL, bref, des autos connues, entourées de prototypes très véloces. La bataille va faire rage dans un beau plateau où les flammes seront de sortie. Pas d’interruption pour cette course et des belles batailles où les différences de catégories ne se font pas forcément ressentir !

Tous les résultats du plateau 6 du Mans Classic et toutes les photos en cliquant ici.

Après cela, direction le village une nouvelle fois. Mais le reste sera plus calme. On va pouvoir se poser un peu… Après pas loin de 50 km à pied en trois jours, ce n’est pas du luxe.

Conclusion : Immanquable !

Dire qu’il va falloir attendre deux ans ! Le Mans Classic 2018 était encore une fois l’événement superbe qu’on attend. Est-ce qu’on doit se plaindre de la météo qui nous a tous mis a rude épreuve sur le week-end ? Probablement pas, le Mans Classic 2014 s’était en partie déroulé sous la pluie et entre les safety cars et les parapluie, ce n’est pas du tout la même expérience. En fait il faut tirer différents bilans de cette édition.

Au niveau de l’ambiance : encore une fois cela a été une belle fête. Les tribunes n’étaient pas complètement pleines, mais on a tellement de chose à voir qu’il est rare que tout le monde regarde la piste au même moment. Dans les campings et les villages, l’animation était réelle en tout cas. La météo a peut-être joué sur le dress code dont on parlait la semaine dernière. Les bermudas étaient de sortie et ce n’est pas encore cette année qu’on verra les visiteurs soit « sport chic » soit carrément vintage, bien que cela progresse ! Les autos exposées étaient belles et on en prenait plein les mirettes. En piste le spectacle était… manceau. Forcément avec 13km on aura du mal à voir tous les dépassements !

Au niveau des autos présentes : du lourd là aussi… Mais on regrettera toujours les absentes. La Porsche 936, on vous l’a dit, mais surtout pour les Ferraristes… et bien les représentantes de la marque. Les 250 étaient rares, et les autos plus anciennes carrément absentes de la piste. Idem pour les P3 et compagnie. Pour le reste, on trouvait quelques châssis authentiques sur la piste, et quelques très belles copies. Bah oui il faut bien râler quand même !

Dans tous les cas, Le Mans Classic 2018 a été un événement à la hauteur de ce qu’on attendait : une référence (au moins française) et une belle fête ! Rendez-vous en 2020 pour de nouvelles aventures.

Et si vous en voulez encore plus, voici le Mans Classic vu par les différents membres de l’équipe :

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Alain Lemire

    Y avait-il beaucoup d’artiste qui avait un kiosque cette année?

    · · 9 juillet 2018 à 14 h 17 min

    1. Benjamin

      Quelques uns. Bruère, forcément, mais aussi Freudenthal, Uli Ehret et peut-être deux trois autres.

      · · 9 juillet 2018 à 14 h 19 min

  2. Romain Dalby

    Les photos sont tellement magnifiques… J’espère pouvoir y venir un jour ! Superbe événement… (La Pitlane n’est pas accessible avec un Pass Paddock ?)

    · · 10 juillet 2018 à 9 h 53 min

    1. Benjamin

      Non la Pitlane est relativement dangereuse et réservée aux personnes des teams et aux journalistes accrédités.
      Merci pour les photos, n’hésitez pas à partager l’article avec les passionnés autour de vous !

      · · 10 juillet 2018 à 10 h 48 min

  3. lesautosdephil

    Super reportage et superbes photos, cela me fait revivre le week-end dernier ! Assurément un super évènement dans le cadre mythique du Mans, il y a tant de choses à voir qu’il faut faire un choix au départ, soit privilégier les courses, soit les clubs, soit le paddock. J’y étais en 2016 et 2018 en faisant des choix différents mais voir les anciennes gloires sur piste est vraiment une super expérience !

    · · 10 juillet 2018 à 18 h 40 min

    1. Benjamin

      J’avoue qu’il faut choisir. Et il y a tellement de choses à voir que les trois jours ne sont pas de trop !

      · · 10 juillet 2018 à 22 h 06 min

  4. Le6lindre

    Effectivement, un magnifique rassemblement !!! Je vous propose ma vidéo perso que j’ai pu tourner la-bas 😀 : https://youtu.be/DIuXjvhX6KY

    · · 23 juillet 2018 à 15 h 43 min