Silverstone Classic 2018, la gourmandise est-elle un vilain défaut ?

Publié le par Vincent

Silverstone Classic 2018, la gourmandise est-elle un vilain défaut ?

Cela fait maintenant deux ans que Pierre nous fait suivre les courses à Silverstone Classic (retrouvez la dernière édition ici). Cette année Vincent vient lui prêter main forte mais Silverstone Classic 2018 est si dense qu’on ne sait plus si on est au milieu d’un événement bien trop grand pour deux personnes, ou si on nous offre un menu si riche que notre appétit ne tiendra pas la route.

Vincent à la découverte de Silverstone Classic 2018

Après les palpitantes courses du Formula Vintage Festival à Donington (à relire ici), je continuais ma découverte des circuits anglais avec l’édition 2018 de Silverstone Classic. L’affiche annonçait dès lors la couleur, l’événement n’est autre que le  « le plus gros festival de voitures de sport au monde ». Pour preuve, 1 000 engagés sur 21 courses et 100 000 spectateurs pouvaient en témoigner !

Quelques perles anglaises

Samedi 21 juillet, à peine arrivé sur site, on retrouvait les clubs s’étendant à perte de vue tout autour du circuit. Les anglaises étaient reines mais on retrouvait aussi quelques françaises, bon nombre de japonaises et une quantité impressionnante de Porsche. Au sein des clubs, parmi la multitude d’autos, il était possible de dénicher quelques pépites comme des Lancia Stratos. Avec les trois autres vues à Grosmontoù je découvrais le monde des locomotives à vapeur, cela en faisait déjà cinq que je voyais en deux semaines. Autre surprise, la Type D pilotée par Mike Hawthorn et Ivor Bueb, victorieuse des funèbres 24h du Mans de 1955 était présente sur le club Jaguar. Oui, rien que ça…

Le chant des sirènes

Impossible de s’éterniser dans l’espace club, tant le rugissement des moteurs nous attirait vers la piste. L’affrontement avait déjà commencé entre les Lotus, Lister et autres Cooper sur le Stirling Moss Trophy, un plateau regroupant les modèles de compétition antérieurs à 1961. Comme « mise en bouche », il n’y avait pas mieux !

Les 70 ans de Lotus

La marque d’Hethel, fondée par Colin Chapman en 1948 comptait bien célébrer son anniversaire à ce Silverstone Classic 2018. On retrouvait l’ensemble des modèles de la marque sur les différents plateaux tout au long du weekend avec les Formules Junior Historiques du Jim Clark Trophy, les Lotus Elite face aux Type E, Daytona et autres GT ou encore les Ford Lotus Cortina, qui ne feront qu’une bouchée des Mini Cooper.

Les paddocks, l’usine à rêves de Silverstone Classic 2018

Entre deux plateaux, nous partions à la découverte des paddocks. Certaines machines attendaient patiemment leur tour pour entrer en piste, tandis que d’autres étaient entièrement démembrées, parfois pour des réglages de dernière minutes. On retrouvait là encore quelques autos au palmarès impressionnant comme une Connaught ex-Stirling Moss.

Hommage au premier Grand Prix de Silverstone

Une exposition revenait sur les 70 ans du premier Grand Prix de Silverstone. A l’époque c’est le monégasque Louis Chiron qui remporta l’épreuve au volant de sa Talbot Lago Type 26 C. Juste à côté trônait d’autres monoplaces, dont la Maserati pilotée à la même époque par un certain Juan Manuel Fangio. 

Quand les voitures de sport rentrent en piste

Grand amateur de voiture françaises, je me suis vite laissé charmer par les anglaises. Mon cœur s’est arrêté de battre devant l’Aston Martin DP214 de 1963 (retrouvez l’histoire de ce modèle raconté par Benjamin en cliquant ici) et son arrière “Kamm Tail” (tout est expliqué ). Je pensais que ce genre d’autos n’était là que pour être exhibée mais je faisais là une grossière erreur, la belle venait pour en découdre sur piste contre les Cobra Daytona et les Type E.

Turn off the lights

A la tombée du jour, ce sont les voitures du Masters Historic Sport Cars qui entraient en piste. Une nuée de Lola, Chevron et McLaren surgissaient une à une à la sortie des paddocks pour un premier tour avant un départ lancé. Malheureusement la plus grande partie du public avait déjà quitté les tribunes. C’était pourtant l’un des plus beaux plateaux de ce Silverstone Classic 2018.

Masters Endurance Legends

Enfin, la journée se terminait avec les prototypes d’endurance, un peu comme si les 24h du Mans s’invitaient pendant une session à Silverstone. Le spectacle était magique, on aurait aimé les entendre rugir et les voir déchirer la nuit jusqu’au petit matin mais les dernière voitures quittèrent la piste peu après 21h.

Départ d’un Grand Prix

Après une journée complète à courir autour du circuit de 5,8 km, le corps réclamait un peu plus de clémence. Le dimanche, nous profitions des bus Routemaster à impériale pour nous déplacer à l’intérieur du circuit nous rendre au plus vite au départ des Formules 1. Pour cette dernière étape, nous avons pu fouler la piste de Silverstone et nous placer sur la grille de départ comme pour un Grand Prix ! Voir démarrer une Ligier ex-Jacques Laffite et deux Hesketh ex-James Hunt, je ne vous explique pas le frisson !

Pierre, en « vieux routard » de l’épreuve

C’est toujours un plaisir de revenir à Silverstone pour cet évènement. Surtout deux semaines après Le Mans Classic, on a l’impression de ne pas réussir à sortir d’un rêve éveillé. Il faut bien avouer qu’avoir quelqu’un pour me seconder était plus que bienvenu, même si, clairement, il nous faudrait un bataillon de taille équivalente à celui du Mans Classic pour tout couvrir. C’était l’occasion de partager une expérience riche, très riche, et surtout, de pouvoir poser l’appareil quelques instants pour pleinement profiter du spectacle !

Hasard des inscriptions, quelques voitures présentes au Mans Classic ou à l’anniversaire de Thruxton étaient présentes durant le week-end, ne soyez donc pas surpris si certaines vous semblent familières.

60 ans de BTCC à Silverstone Classic 2018

Silverstone Classic 2018 célébrait comme il se doit les 60 ans du championnat de voiture de tourisme qui rayonne probablement le plus en dehors des ses frontières… à égalité avec le DTM, d’accord. C’est une trentaine de voitures qui assurait un spectacle effréné, à peine moins physique qu’à l’époque, pendant deux séances de vingt minutes. Non seulement, les voitures étaient là, mais certaines d’entre elles retrouvaient leur pilote, comme John Cleland (champion 1989 et 1995, qui retrouvait sa Vauxhall Vectra de 1997) ou Rickard Rydell (qui retrouvait la S40 qui lui avait permis de décrocher le titre il y a tout juste vingt ans). Les deux champions n’ont d’ailleurs rien perdu de leur superbe finissant, respectivement à la troisième et à la seconde place, derrière un James Dodd qui accroche pour une deuxième fois Silverstone Classic à son tableau de chasse.

Ces derniers ont d’ailleurs été rejoint par Jason Plato (champion 2001 et 2010), au volant de sa Subaru Levorg 2018 pour une parade regroupant les modèles les plus emblématiques de l’histoire du championnat.

Un solide plateau HTCC

Silverstone Classic, c’est aussi une étape incontournable du calendrier des épreuves HTCC (véhicules de tourisme historiques). Là encore, un plateau plus que rempli avec une cinquantaine de voitures allant des frêles Austin Cooper ou Ford Fiesta aux monstrueuses AMC Javelin ou Jaguar Broadspeed.

Les F1 modernes

Les courses à Silverstone Classic sont entrecoupées de quelques intermèdes à haute vitesse, cette année, nous avons eu droit à quelques F1 plus récentes que le plateau du Masters Historic F1. La dizaine de machines en démonstration permet de voir les écarts de performance au fil des générations,  ainsi que les grandes différences de sonorité des mécaniques. Elles étaient un peu moins impressionnantes que la Williams de Nigel Mansell qui nous avait été offerte l’année dernière, mais la vitesse de ces machines reste tout de même impressionnante.

L’agrément n’est pas qu’en piste

Silverstone Classic 2018, c’est une mécanique extrêmement bien rodée. En même temps, avec presque trente ans d’existence, on n’en attend pas moins !

Mais où que vous soyez le long du circuit, vous trouverez un endroit pour vous restaurer (fish and chips et autres spécialités locales, mais pas que) ou vous désaltérer (notamment avec la bière brassée spécifiquement pour Silverstone, à consommer avec modération bien évidement). De même l’accès est facile, quelque soit l’heure à laquelle vous arrivez, même si le trafic peut s’avérer dense, sans pour autant tourner au bouchon.

Le village est un endroit tout à fait sympathique regroupant bien évidemment boutiques et points de restauration, mais également manèges et autres activités pour les plus jeunes enfants. Dernier point et non des moindres, la scène, avec UB40 pour clôturer la journée de samedi, excusez du peu!

Silverstone Classic 2018, la référence en matière de courses en anciennes ?

La question peut se poser. Pour Pierre, c’est un incontournable de son calendrier, pour Vincent, c’était une découverte absolument magique. Pour être honnête, pour profiter de l’ensemble du contenu de Silverstone Classic 2018, il faut être boulimique ! Et surtout ne pas se cantonner à l’étiquette « ancienne », telle qu’on peut la voir en France. Les anglais voient des classic même neuves. Preuve en est le petit village de supercars, regroupant de la BMW M1 à la toute dernière Ford GT, ou encore la nouvelle TVR Griffith, car même neuves, ces voitures font rêver les visiteurs.

Silverstone Classic est aussi un événement plus accessible que ceux de Goodwood, tant en terme de tarifs que de dress code (sujet qui a tendance à fâcher, notamment pour Le Mans Classic, comme l’évoquait Benjamin). D’autre part, toutes les tribunes ouvertes (elles ne le sont pas toutes, on est quand même loin de l’affluence du Grand-Prix d’Angleterre) et les paddocks sont accessibles, ce que n’offre malheureusement pas Le Mans Classic.

En résumé, Silverstone Classic, c’est un peu le meilleur des mondes : pas trop strict, facile d’accès, extrêmement bien rodé, accueillant pour les petits et les grands… Une machine à rêve sans tache. Peut-être pas LA référence, mais assurément un incontournable. On se donne rendez-vous du 26 au 28 juillet 2019, pour la prochaine édition !

Vincent

https://vincentdecours.com

Ingénieur de formation, il se lance dans les anciennes en 2011 en écrivant "Auto d'Antan", une revue amateur sur les véhicules anciens. Trois ans plus tard il se lance sur la blogosphère puis rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2016 . Il partage la route avec sa Motobécane N40TS, son Vélosolex 3800 et sa Renault 5 GTL.

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