Pour ou Contre : une ancienne pour tous les jours avec un jeune permis

Publié le par Benjamin

Pour ou Contre : une ancienne pour tous les jours avec un jeune permis

J’avoue ne plus être un jeune permis depuis quelques années (10 ce n’est pas si lointain non plus) et je n’ai pas commencé par conduire une ancienne. D’accord c’est venu vite mais ce n’était pas ma première voiture. Pour autant, est-ce une bonne idée de le faire ? Attention on ne vous parle pas là d’une 205 de 96 dont le compteur affiche un score qu’on aimerait avoir sur le compte en banque. Non, on parle ici d’une auto plus vieille que ça, une vraie ancienne au sens « 30 ans » du terme !

Conduire une ancienne avec un jeune permis : c’est possible !

Qu’est ce qui empêche de choisir une ancienne pour rouler au jour le jour ? Légalement : rien du tout. En fait ce qui peut empêcher de mettre un A derrière une MG B est la même chose qui peut empêcher d’en mettre un sur une Lamborghini Gallardo : l’assurance. En effet, faire assurer une voiture ayant une certaine valeur (et/ou un paquet de chevaux fiscaux) n’est pas forcément aisé en dessous d’un certain seuil d’expérience. D’ailleurs cette expérience ne se juge étonnamment pas en kilomètres mais en années de permis ! Donc avant même d’envisager de conduire une ancienne tous les jours avec votre jeune permis : faites le tour des assurances !

Les arguments contre :

« Tu vas faire peur à ta mère »

Là, c’est un argument massue. Il suffit de regarder les crash-tests de voitures anciennes et ceux d’aujourd’hui pour se dire que la tôle bien épaisse qui ne bouge pas n’est pas forcément la meilleure des protections. Une R5 se comportera moins bien autour d’un platane qu’une 208 et ses airbags.

Une ancienne est moins sûre et quand on sait que 17% des accidents de la circulation impliquent un conducteur âgé de 18 à 24 ans… et bien maman peut avoir peur…

Le budget

À tous ceux qui voudraient acheter une ancienne pour faire des économies : c’est rarement le cas, surtout pour un jeune conducteur au petit budget. Certes à l’achat vous devriez payer moins cher votre puissance… mais pour le reste, une ancienne n’est pas forcément économique.

Déjà pour un jeune conducteur qui roulerait pas mal entre le lieu d’étude et le domicile des parents, il ne faut pas oublier que les diesels en collection ne sont pas forcément les plus courants (ni les premières idées de ces jeunes conducteurs). Et pour les moteur essence, les conso sont comme l’auto : d’un autre âge !

Et puis niveau fiabilité, là aussi une ancienne peut se révéler source de quelques déconvenues financières. Quand une occasion récente ou une voiture neuve sera souvent sous garantie, une ancienne a plus de chances de casser quelque chose de préoccupant… Et la pièce coûtera parfois cher et quand on habite en résidence étudiante (ou en appartement en général) on a pas toujours d’atelier à disposition !

Conduire une ancienne tous les jours avec un jeune permis : les arguments pour !

Rien de tel pour se former

On l’a déjà dit, conduire une ancienne tous les jours ça ne s’improvise pas. Mais une fois que le jeune permis en question aura tout vécu dans son ancienne, on peut dire qu’il sera mieux formé qu’un autre !

Parce que oui, sans aide électronique, quand on a su maîtriser son auto sur des plaques de verglas, la rattraper après un aquaplaning ou gérer quelques pannes sur le bord de la route, dans une moderne suréquipée, ce sera d’autant plus facile. Bon rien n’oblige à repasser sur une moderne non plus !

C’est la classe à Dallas !

Vous aurez du mal à reconnaître Thomas ou Chloé qui arrivent au loin dans leur coréenne noire. Par contre Alex, tout le monde sait qu’il est là quand sa Peugeot 204 est garée sur le parking de la fac ! Quand certains ne jurent que par l’image renvoyée par leur auto, une auto moderne n’aura un avantage que pour faire admirer le branchement du dernier smartphone sur le système hifi. Et encore, on peut très bien le faire dans une ancienne !

La transmission de la passion

Pourquoi pousser un jeune à rouler en ancienne au quotidien ? Pour en faire un passionné pardi ! Bon généralement l’idée viendra du jeune conducteur plutôt que de son entourage. Mais si vous voulez transmettre votre passion pour les anciennes, poussez à ce qu’il choisisse votre vieille auto… et laissez lui le volant !

Ni pour ni contre, mais n’oubliez pas l’adaptation

Pour un jeune conducteur, passer de la voiture de l’auto école à une ancienne sans un petit temps de formation en plus ne sera pas forcément une bonne idée. Parce que la conduite d’une de nos anciennes est quand même différente de celle d’une C3 Diesel.

Puissance souvent moindre, distance de freinage allongée, commandes parfois moins intuitives sont des points de blocage potentiel. Evidemment on peut y remédier en apprenant auprès de quelqu’un de plus expérimenté. Et n’oubliez pas que la conduite accompagnée peut se faire en ancienne !

Conclusion : comme d’habitude c’est vous qui voyez

Évidemment on ne lance ici que des pistes de réflexion et chacun se fera son avis. Volontairement on a pas évoqué la partie financière puisque les cas de figurent dépendent beaucoup trop du conducteur dont on parle.

Et vous, quel est votre avis ? Dites le nous en commentaire !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. David

    J ai 22 ans et ça fait depuis mes 18 ans que je roule avec ma ibiza sxi, que j ai la chance d avoir pour une bouchée de pain en bon état et peu de km. C est un vrai plaisir, il faut avoir de la chance de tomber sur la bonne occasion c est tout, après c est difficile de partir en vacances en ancienne. Avantage pas cher en assurance ni en travaux. Je dirai plutôt pour quand la passion est la mais il faut être rationnelle avec le budget et son train de vie.

    Répondre · · 2 juin 2020 à 11 h 12 min

  2. Jean-Christophe

    J’ai conduit des anciennes tous les jours dès l’obtention de mon permis.
    Cela permet de responsabiliser et d’être super attentif aux autres et à soi.

    On va respecter sa voiture, le code de la route, les distances de sécurité, etc, etc …

    Bien sûr, l’environnement dans lequel on évolue (ville, campagne, banlieue parisienne ou autre) détermine aussi le fait de pouvoir l’utiliser tous les jours.

    Pour avoir conduit dans toutes les situations, je peux vous dire que ça apprend très vite l’humilité.

    En tout cas, lorsqu’on revient à une voiture de tous les jours, on garde tous les réflexes appris avec une ancienne et c’est tant mieux.

    En fait, pour obtenir le permis, il devrait y avoir des heures de conduite dans une ancienne en agglomération et sur des routes fréquentées. Ça calme tout de suite.

    C’est juste mon opinion.

    Répondre · · 2 juin 2020 à 12 h 08 min

  3. Frederic

    Vous oubliez qie pour bénéficier d une assurance ai tarif collection vous devez avoir une 2ème voiture et que vous n avez pas le droit d utiliser votre ancienne pour aller au travail.
    Vous oubliez de dire que dans certaines villes comme Paris les anciennes sont interdites en dehors du week-end
    Et enfin que le freinage est beaucoup moins performant et donc si le conducteur qui précéde écrase la pédale de frein avev ABS vous êtes certain de l emboutir . Et que dire du danger si vous roulez avec une moto ancienne

    Répondre · · 2 juin 2020 à 15 h 19 min

    1. Benjamin

      Alors rien n’oblige à assurer une voiture ancienne en assurance collection ! Et pour le freinage, c’est pour ça qu’il faut s’habituer.

      Répondre · · 2 juin 2020 à 15 h 21 min

  4. Max Vogel

    J’ai commencé sur 205 de 88 (en 2012) et j’étais nettement plus à l’aise qu’avec la 207 boursouflée de l’auto-école à la visibilité nulle (surtout en manœuvres). Les petites anciennes et même les grosses (j’ai maintenant une Mercedes w123 une GSA Break et un Chevy Blazer de 95 en « anciennes ») se conduisent comme des jouets. Les modernes sont brutales tant à l’accélération qu’au niveau du freinage là où la progressivité régnait avant. La Merco par exemple a d’excellents freins (4 disques) mais il faut franchement appuyer pour se mettre la tête dans le volant, alors que les modernes, un petit ripage du coin du pied et blam, un coquard.

    Mais oui, il faut avoir conscience de son véhicule, càd respecter très généreusement les distances de sécu et anticiper les virages et l’état du revêtement de la route. Mais ça on l’apprend presque tout de suite en ancienne, 1-2 frayeurs innocentes (car frayeur ne signifie pas forcément danger mortel) et c’est acquis. Les modernes mettent trop en confiance. En ancienne à 70 on a l’impression de faire du 100 (j’exagère un peu) alors qu’à 110 en moderne on a l’impression de se traîner.

    Autre point: Lorsque j’ai débuté, j’ai beaucoup plus souvent calé en moderne qu’en ancienne à carbu. La souplesse d’un moteur à carburateur est impressionnante quand on n’a connu que l’injection et le Turbo D, tous deux très creux au démarrage. Mais c’est vrai que je mets toujours la voiture en branle quasi au régime du ralenti et je passe la seconde dès les premiers tours de roue (même pendant la formation je faisais comme ça, j’aime pas faire brailler le moteur au démarrage « comme un vieux ». Cela dit je comprends pourquoi certains le font, car sinon on n’entend rien et après on cale.)

    Les voitures idéales pour débuter sont à mon avis celles des années 80-90, à mi-chemin entre ancien et moderne. Très fiables, pas chères et encore assez « communicatives » pendant la conduite.

    PS: Trop de gens confondent encore Véhicule de Collection, Carte Grise de Collection et Assurance de Collection. On peut très bien laisser une 203 (irréfutablement une voiture de collection) en carte grise normale, et l’assurer en collection et inversement, assurer un véhicule en CGC avec une assurance normale. Par contre, dans toutes les offres d’assurance collection que j’ai épluchées, il faut assurer un autre véhicule avec une police normale, et il faut qu’il soit en état de rouler. Et parfois le trajet domicile-travail n’est pas autorisé pour le véhicule assuré en collection.

    Répondre · · 3 juin 2020 à 15 h 34 min

  5. elbaresi

    Votre article est intergénérationnel ! A 18 ans, je rêvais déjà de Saab 900 mais j’ai commencé à conduire avec une Fiat 126 de 73. Déjà à l’époque, une belle 500 coûtait un peu trop d’argent pour moi. Eclairage avec la dynamo nul, freinage avec 4 tambours et moteur hyper puissant de 21cv… Elle m’avait coûté 3000 fr – 450 €, et environ le même montant pour sa restauration – mastique + peinture complète… par le père garagiste d’une copine. Je dis intergénérationnel, car mon père a débuté en 55 avec une Rosengart LR4n2 : volant à droite / cabriolet et moteur d’Austin 7… avant guerre. La classe à Dallas aussi pour son époque. Sauf que comme la 126, la LR4 était dangereuse pour un jeune permis. Mon père est passé sur une auto plus sérieuse : une Corre La Licorne Rivoli et moi 40 ans plus tard, sur une Golf 1 ptits feux de 77 payé 7 500 frcs. Vous avez raison : rouler en ancienne tous les jours a un coût : carburant – pannes – assurance, mais c’est très formateur ! Je pense que l’on devient un bien meilleur conducteur : respect des distances de sécurité, respect de la mécanique. Le danger : c’est les autres.

    Répondre · · 6 juin 2020 à 18 h 05 min

    1. Max Vogel

      L’avantage des (petites) pannes « analogiques » sur les (très) anciennes de 40 ans et plus, c’est qu’elles sont souvent progressives: ça marche moins bien ça hoquette ça tousse mais ça marche quand même (allumage qui déconne, carbu mal réglé, pompe à gasoil avec prise d’air, manque de compression, batterie usée… des trucs typiques de vieille occaz à bas prix comme on est susceptible d’acheter en débutant) et souvent on peut se dépanner avec le matériel de bord (tournevis, clef à bougie, clef de 10, 13, pince multiprise…), surtout qu’il y a plus de place sous le capot en général. Remplacer une courroie plate « serpentin poly-v » avec le fameux bas en nylon, je ne crois pas que c’est faisable, ça ne tiendrait pas en place sans compter l’accès restreint au bidule. Rouler sans direction assistée avec les pneus larges, voitures plus lourdes et les crémaillères beaucoup plus directes de maintenant avec des volants plus petits (car prévues dès le départ pour ne fonctionner que sous assistance) relève du défi Strong Man, rien à voir avec une 205 non-assistée chaussée en 155r13…

      Un TDI avec la batterie totalement à plat ne démarre plus en le poussant dans une côte, car l’électronique consomme tellement de jus que le peu qui reste dans une batterie totalement déchargée ne suffit plus (aussi parce que l’ordinateur nécessite une tension beaucoup plus stable). Une vieille essence, si et un diesel purement mécanique n’a même pas besoin de batterie ni d’alternateur pour fonctionner (sauf s’il y a une électrovanne). Un lève-vitre électrique quand il est pété il est pété c’est tout ou rien. L’électronique oblige à prévoir de la redondance et des modes dégradés lors de la conception, ce qui rajoute à la complexité déjà élevée du système et le rend donc encore plus difficile à dépanner. Après, il y a de l’électronique ultra-fiable (allumage transistorisé par exemple) qui fonctionne d’après mon expérience bien mieux que l’ancien système à condensateur-rupteur. Mais ça reste un système très simple et non-numérique.

      Quant aux assurances, oui à puissance moteur égale les cv fiscaux sont plus élevés sur une ancienne mais je n’ai pas l’impression que ça influe encore beaucoup sur la cotisation de nos jours (alors qu’avant, si, surtout qu’il y avait aussi la vignette jusqu’en 2000) quand ça reste des voitures « normales ». Ma voiture la plus chère en assurance est la plus récente que j’ai (j’assure au tiers) et c’est une 6cv. Le danger c’est les autres, oui, mais on est également moins facilement ignoré dans une voiture qui sort visuellement du lot, surtout si c’est une Kadett C jaune flash ou une voiture des années 60 chargée de chromes ou encore une « caisse carrée » de 1970-début années 80 qui se démarque des chaussures Adidas et autres « dragées » sur roues de maintenant.

      Avec une vitesse de croisière « supportable » plus proche des 70 que des 90 sur nationale et 100 sur autoroute, même ceux qui doublent en moderne de manière souvent limite, sont tellement vite repartis qu’au final, eux, ils ont couru un risque, mais le type en ancienne, lui, pas vraiment. Encore faut-il, surtout en jeune permis, être assez bien calé dans ses bottes pour admettre au quotidien qu’on n’est pas à 5mn près quand on roule. Et ça, c’est difficile.

      Répondre · · 7 juin 2020 à 12 h 32 min

  6. Norbert Mosson

    Mon fils vient d’acheter sa première voiture, une mini 1000, qui utilise quotidiennement. Conduite accompagné sur forcément une moderne, mais aussi sur 2CV, DAF33 et Fiat à boite non synchronisée…
    Le nécessaire: Connaitre SA voiture,, la mécanique de celle ci, ses défauts, son comportement et… avoir la documentation !!!
    L’indispensable sécurité, c’est le conducteur, son comportement, et une tête sur roulement à bille. Les 18CV poussif de ma 2CV, ses freins hésitants même bien réglés et les 0,4mm d’épaisseur de la tôle force la modestie et prudence du conducteur. Et cela est de l’expérience en or. Tout conducteur devrait faire un stage sur ancienne.

    Répondre · · 8 décembre 2020 à 17 h 06 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.