Mercedes CL600, concentré de Classe

Publié le par Ludovic

Mercedes CL600, concentré de Classe

Après le confinement, nous ressentions tous une envie particulière de prendre une bonne grande bouffée d’air pure pour décompresser alors quand l’occasion se présente d’essayer l’une des plus prestigieuses automobiles allemandes de ces dernières années, on n’hésite pas longtemps ! Ce fut mon premier V12, celui de la Mercedes CL600.

Historique de la Mercedes CL 600

C’est en se basant sur la prestigieuse Classe S que la gamme CL (Coupé Lang soit Coupé-Long en français) voit le jour en 1996 avec le premier modèle : la Type 140. Avant cela, les coupés proposés en Classe S portaient le nom « SEC ». C’est alors la CL 500 qui tire sa puissance d’un V8. Il faudra attendre 1999 pour accueillir le nouveau modèle (Type 215), c’est de celui-ci dont nous allons parler dans cet article. Il sera remplacé en 2002 par un autre CL600, toujours avec un V12 mais cette fois avec deux turbos pour l’aider !

La Type 216 quant à elle arrive en 2006. La série des CL s’arrêtera en 2013, Mercedes abandonnant le sigle « CL » pour « Classe S Coupé ».

Notre Mercedes CL600

A l’extérieur, lignes luxueuses et sportives

Admirons le tracé de ce coupé de prestige… Il y a pas à dire, nous sommes bien en face d’une Mercedes. Confort, classe et sportivité sont au rendez-vous, les lignes à la fois tranchantes et sobres de l’auto trahissent déjà son tempérament.

À l’avant, c’est un long capot aérodynamique que l’on retrouve surmonté d’une calandre à logo intégré et de quatre feux ovales qui dessinent parfaitement la première partie de cette Mercedes CL600. N’oublions pas que c’était la signature (et pas encore lumineuse) de la marque à l’étoile à cette époque.

L’arrière, tout aussi raffiné, adopte deux grands feux étirés ainsi que des éléments chromés sur le coffre où trône fièrement le monogramme CL600.
Le dessin est donc harmonieux et surtout il ferait presque oublier les mensurations de la voiture : 4,99 m de long, 1,86 m de large et 1,39 m de haut. C’est du costaud en costard.

Sur les côtés, c’est le « V12 » qui est présent. C’est un détail mais ça change tout !

À l’intérieur, sobriété et élégance

L’habitacle est tout le contraire de ce que l’on a l’habitude de voir dans une Mercedes, certes nous tombons sur des tons sombres dans cette configuration mais nous n’avons plus le côté austère des modèles prédécesseurs de la marque.

Les boiseries cassent d’ailleurs volontairement la monotonie du tableau de bord pour y présenter les principales commandes du véhicule. Du cuir recouvre harmonieusement la partie supérieure du tableau de bord. Évidemment les sièges sont également parés de la même façon.

Sous le capot, la pièce maîtresse

Au chausse-pied ! On a beau avoir devant les yeux une auto au gabarit de rugbymen plus que de ballerine, quand il s’agit de loger un V12 c’est rarement chose aisée. Surtout qu’ici on est dans des cylindrées plus américaines qu’italiennes. Le tout cube 5786 cm³ et sort 367ch à 5500 tours. Le couple ? Plus que suffisant avec 530 nm à 4250 tours et une bonne dose disponible beaucoup plus bas. En même temps ce V12 a plus de deux tonnes à propulser avec la CL 600 ! On note au passage que la mécanique fait appel à trois soupapes par cylindre.

Tant qu’on parle de technique, on signalera la seule boîte proposée était une 5 rapports automatique avec possibilité d’être utilisée en séquentielle.

Au volant d’une Mercedes CL 600

Me voici enfin installé au volant de ce coupé de renom, après quelques secondes de prise de marque de l’habitacle, il ne reste plus qu’à réveiller le V12. Stationnée à l’intérieur, la Mercedes CL 600 a su satisfaire mes oreilles grâce à la résonance.

Première difficulté : c’est de trouver comment régler les sièges, c’est évident : plus il y a de fonctionnalités plus les boutons sont nombreux mais au final une fois que l’on trouve c’est plutôt ludique. Après avoir sorti la voiture du garage, direction les différents spots pour les photos statiques.

Accompagné de benjamin en MG C et de Mark (dont vous découvrirez très prochainement l’essai), nous commençons en ville et je devine rapidement que ce n’est pas le terrain de jeu favori de la Mercedes CL600 et de son imposante carrosserie. Il faut bien l’avoir en tête dans les sens uniques où le stationnement approximatif des riverains peut occasionner quelques frayeurs.

Il faudra attendre de sortir sur des routes plus ouvertes pour commencer à apprécier les atouts que renferme ce coupé. D’abord on a le droit à un passage sur une 2×2. La tentation est grande d’enfoncer l’accélérateur mais avec une telle cavalerie, le compteur de vitesse filerait très vite (trop ?) à des vitesses absolument illégales. Alors j’en garde sous le pied. Et puis voilà enfin des routes plus petites. Au fil des kilomètres, on se rend compte que les 12 cylindres sont bien là, attention toutefois dans les virages car les 530Nm vous rappelleront qu’il ne faut pas être trop sensible du pied droit.

Au niveau du comportement routier, les deux tonnes se font ressentir sur le train avant à cause du moteur positionné à l’avant. Le V12 c’est bien, mais il faut tout de même le transporter ! Mais bon, je ne vais pas faire l’étonné, je savais bien que ce n’était pas dans une berlinette que je montais.

Quant à la boîte automatique, c’est à l’image de l’auto en général : douce et confortable. Les changements de rapports se font rapidement et intelligemment. Sous-entendu : le CL600 rétrograde au bon moment et pas en sortie de virage quand vous avez besoin du couple pour vous aider à extraire votre belle grise. Et puis si vous préférez rester maître de tous les aspects de la conduite, la voiture vous laisse même gérer les vitesses en passant en séquentiel.

Ce qui m’a le plus étonné lors de cet essai c’est le calme qui s’installe dans l’habitacle. La mélodie du V12 est toujours discrète à un rythme normal. Mais lorsque l’on y met du sien (et qu’on ouvre les fenêtres), la mécanique allemande se réveille. En montant dans les tours le grondement rauque passe d’un coup dans les aigus. Je recommence et c’est la même chose… en plus ça commence à devenir enivrant ! Ce simple point est un pousse au crime, et encore une fois c’est la capacité de cette mécanique à nous faire passer de l’autre côté des limitations qui bride l’envie de trop jouer.

Et que dire de la suspension pneumatique ? Et bien elle fait le job, et même mieux. Quel que soit l’état des routes, le filtrage est bon. Et même à un rythme soutenu, les deux tonnes du CL600 sont bien suspendues et ne vous embarquent pas dans des dérives piégeuses. On roule bien et dans un confort royal.

Et pour le coup, je confirme que ce n’est pas dans une berlinette que je suis monté !

Conclusion

Pour conclure cet essai, la Mercedes CL600 surprend par ses atouts dont on devine l’existence lors du premier coup d’oeil mais il faut toutefois faire attention par ce qu’on attend vraiment d’elle.

C’est une bourgeoise survitaminée mais il faut garder à l’esprit qu’elle a été conçue avant tout pour le confort et non pour la sportivité. Reine de la route, c’est durant les longs voyages que vous apprécierez le confort digne des plus grands hôtels Niçois tout en étant dans des conditions de sécurité optimales.

Points forts Points faibles
Le V12 !Le gabarit
Le confortUn coupé puissant mais pas sportif
Des performances actuelles
ImageNote 3- CL600
Entretien
Note 2- CL600
Plaisir de Conduite
Note 3- CL600
Ergonomie
Note 3- CL600
Facilité de conduite
Note 4- CL600
Note TotaleNote 14 20- CL600

Conduire un Mercedes CL600

Plus cossu que la CL 500, la version 600 était le haut de gamme. Et par conséquent si la version V8 a été produite à plus de 30.000 exemplaires, la CL 600 est beaucoup plus rare : 6348 exemplaires de cette version et 2255 avec le V12 Bi-turbo.

Pour autant… les prix sont plus que corrects ! Vous pouvez vous offrir une Mercedes tout confort avec un V12 pour moins de 10.000 € ! C’est pas beau ça !

Evidemment le prix d’une ancienne doit être vu dans sa globalité. Et si l’auto a plus de 10 ans et verra sa puissance fiscale abaissée, il reste quand même 14cv !

Côté entretien : faites appel à un spécialiste. 12 cylindres, 36 soupapes et une boîte 5 avec mode séquentiel, c’est quand même de la machinerie à ne pas laisser au bricoleur du coin.
Si la voiture n’a pas été chouchoutée, faites très attention. Et si les propriétaires précédents ont été précautionneux, ne vous souciez pas du kilométrage, qui peut être élevé sans qu’aucun souci ne soit à l’horizon.

Dernier point : n’oubliez pas le budget essence. Avec une cylindrée et un poids pareil, c’est logique qu’il soit potentiellement élevé.

Tastycars- CL600

Notre CL600 du jour nous a été prêtée par Tastycars. Lancée par Charles Champeroux au début de l’année 2020 ce nouveau venu dans le monde du négoce d’ancienne se spécialiste sur les autos avec du caractère, quelle que soit l’époque puisque son champs des possibles s’étend de 1950 à 2020 !
Comme la MG C, cette auto a été vendue depuis. Mais d’autres autos sont au catalogue et vous pouvez les découvrir sur sa page facebook en cliquant simplement ici.

Fiche Technique de la Mercedes CL600
Mécanique Performances
Architecture 12 cylindres en V Vmax 250 km/h (limitée)
Cylindrée 5786 cm³ 0 à 100 km/h 6,2 s
Soupapes 36 400m da 14,5 s
Puissance Max 367 ch à 5500 tr/min 1000m da 25,6 s
Couple Max 530 Nm à 4250 tr/min Poids / Puissance 5,5 kg/ch
Boîte de vitesse 5 rapports auto

Transmission Propulsion
Châssis Conso Mixte 13,9 L/100 km
Position Moteur Longitudinale avant Conso Sportive 23 L/100km
Freinage Disques AV et Ar
Dimensions Lxlxh 499 x 186 x 139 cm Cote 2020 10.000 €
Poids 2030 kg Prix d’origine827.200 frs (±165.000 €)

Ludovic

Ayant rejoint News d'Anciennes courant 2017, Ludovic et sa fidèle Coccinelle parcourent les rassemblements à la conquête de reportages photos.

Commentaires

  1. PAscal

    Sympa cet essai ! Un leger détail : la suspension n’est pas pneumatique mais hydraulique sur les coupés CL W215

    Répondre · · 13 octobre 2020 à 9 h 28 min

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