Les Autos de l’Équipe, la Fiat 500 de Jean-Phi et Nat

Publié le par Jean Phi & Nath

Les Autos de l’Équipe, la Fiat 500 de Jean-Phi et Nat

À notre tour de vous raconter l’histoire de notre auto. Comment cette Fiat 500 est entrée subitement dans notre vie. La Fiat 500 était une voiture que l’on trouvait sympa, dont on rêvait ‘’un jour peut-être’’. Mais à cette époque, on roulait, on voyageait, on profitait à fond de la Traction et on avait aucun autre projet. Un jour, pourtant, on est passé de ‘’j’aimerais en avoir une’’ à ‘’elle est dans le garage’’.

Notre Fiat 500 en quelques mots

C’est une Fiat Nuova 500, type 110D sortie en 1963. Mais que signifie 110D ? Le premier chiffre correspond au type de véhicule, 1 pour véhicule de tourisme (2 pour utilitaire…).  Les chiffres suivants, 10, correspondent au nombre de modèles fabriqués après la Fiat 600 (numéro 100), c’est donc le 10ème. D est la version dans le type 110. Benjamin a également testé une 500D sur la piste du Lingotto à Turin.

Son précédent propriétaire la possédait depuis juillet 1970. Elle dormait dans une grange depuis de nombreuses années et était dans un sale état.
Les routes salées d’une station de ski ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour conserver une Fiat des années 60. Les trains roulants étaient complètement rouillés, les planchers étaient inexistants et remplacés par du bois. La carrosserie était choquée partout et pour éviter la rouille, les chocs étaient masqués par de la peinture appliquée au rouleau. L’acide de batterie avait dissout l’intérieur du coffre ainsi que le bas de la face avant.

Pourquoi elle ?

On devrait dire plutôt pourquoi nous ? Début de semaine en août 2013, je reçois un appel « Salut Jean-Phi, je dois débarrasser la grange de mon grand-père. A l’intérieur il y a une Fiat 500, si tu la veux, viens la chercher avant samedi, après elle part à la casse. » Une Fiat 500 à la casse ! Jamais. Le samedi je partais avec une remorque de location pour récupérer cette 500 aux Orres, à une cinquantaine de km de Gap. Je ne savais rien de son état, juste que c’était un des 1ers modèles avec les portes suicides. Celui qui me l’offrait avait autant envie que moi de la sauver.

Tout juste rentré à la maison, je téléphonais à un collectionneur de Fiat 500 qui habitait plus haut dans ma rue. À la description du modèle, portes suicides et compteur rond, il me raccrochait au nez juste après m’avoir dit j’arrive. Aveuglé par sa passion pour la 500D, sans même juger du travail de restauration, il m’ordonnait de la restaurer. Pour m’aider il me donnait les coordonnées de plusieurs passionnés dans le sud.

Ce que j’ai fait dessus

Absolument tout ! Il ne reste d’ailleurs plus grand-chose d’origine, seulement les portières, les jantes, les platines de feux en alu, les vitres, l’accastillage et le fameux compteur rond. La rouille avait tout ravagé, carrosserie, moteur, éléments mécaniques, même la structure des sièges était complètement rongée.

En novembre 2013 je commençais par la désosser totalement, histoire de prendre conscience de l’ampleur des travaux. Ce n’était une restauration mais une reconstruction qui m’attendait.

Je m’attaquais au moteur en janvier 2014, il était plus simple d’en refaire un de génération plus récente. Je décidais d’oublier le 500 cm³ poussif avec boite non synchronisée et de le remplacer par un 650 cm³.

Ensuite d’avril à juillet je confiais la carrosserie à un spécialiste, je n’avais vraiment pas les compétences pour réaliser de tels travaux.

Pendant ce temps je m’attelais à la direction et aux trains roulants puis aux jantes. Je les ai dérouillées par électrolyse, passivées à l’acide phosphorique, débosselées au chalumeau et peintes.

En août 2014 je commençais le long remontage et je terminais la mise en place du moteur en mars 2015. À ce stade la restauration avait coûté environ 6000 €, bien sûr sans compter les centaines d’heures passées.

En mai, on testait la Fiat 500 en allant jusqu’à St Raphael pour participer au Festiv’Italia, on vous raconte l’édition 2019 ici. Au retour on cassait la poulie de la dynamo et du refroidissement moteur. Peu après on montait le Ventoux, sans encombre cette fois.

Quelques moments mémorables à son volant

Les retrouvailles

Des moments mémorables nous en avons beaucoup mais pas uniquement à son volant.

Le premier est que j’ai retrouvé un très bon ami de lycée. On s’est perdu de vue un peu après nos études et grâce à cette Fiat 500 on s’est retrouvé 25 ans après comme si on ne s’était jamais quitté. C’était un des passionnés de 500 avec lequel mon voisin m’avait mis en contact. Depuis tous les 3 on parcourt ensemble les routes de Provence avec une super équipe de Fiatous.

Tous les plaisirs de rouler en ancienne

Ensuite rouler avec cette Fiat 500 c’est l’aventure, tu sais quand tu pars mais tu ne sais pas quand tu arrives. Et oui il y a les pannes ! Les panouillettes, les pannes que l’on arrive avec un peu de temps à réparer sur place mais aussi celles qui font que tu ne pourras pas rentrer par tes propres moyens.

La mésaventure la plus importante nous est arrivée en août 2017 en rentrant de Montpellier. La voiture calait souvent par manque d’allumage, ensuite le voyant de pression d’huile s’est allumé alors que le niveau était ok. Juste à l’entrée de Marseille, la Fiat 500 nous lâchait, les 11kms qui restaient pour rentrer à la maison s’effectuaient en dépanneuse. De nouveaux de gros travaux sur le moteur. Les dents des pignons de distribution étaient bouffées, lié à un problème parallaxe entre le vilebrequin et l’arbre à came. J’en ai profité pour faire préparer le moteur. Le 1er janvier 2018, la voiture s’immobilisait à nouveau, cette fois à 1km de la maison alors qu’on partait en balade pour fêter la nouvelle année. Verdict : la bague intérieure du Bibax s’était cassée en 2.

Les vacances en Fiat 500

Nos plus beaux moments c’est lorsque nous partons en vacances avec la 500, notamment notre première grosse balade seuls jusqu’à la Costa Brava en juin 2017. On renouvelait l’expérience en 2019 jusqu’à Sitges au Sud de Barcelone. On effectuait 1200 km aller-retour pour participer à un rassemblement de microcars dont on vous en parlait ici.

Notre dernier voyage était le tour de la Sicile en octobre 2019, un fabuleux circuit à 7 équipages. Le pignon de première nous a abandonné juste avant la montée de l’Etna.

On abandonnait le groupe, le temps de trouver une solution. Grace à l’entraide entre fiatistes, c’est un mécano Sicilien qui se trouvait à 400m qui arrivait en sauveur 30 mn plus tard. En voyant les moteurs de 500 préparés dans le garage, je savais que ma voiture était entre de bonnes mains. Il a démonté la boite, changé l’arbre du pignon de première, et remonter la boite dans la journée pendant que l’on poursuivait notre circuit… en Clio. Le lendemain, frustrés, on abandonnait le groupe une deuxième fois pour rejoindre seuls le sommet du volcan. Il n’était pas question de quitter la Sicile sans avoir monté l’Etna avec la Fiat 500.

Si vous avez envie de faire le tour de la Sicile en 500 c’est par ici.

Et maintenant ?

J’attends de pouvoir rouler, rouler, rouler et rouler en Fiat 500 ! C’est la première fois que je reste aussi longtemps sans la conduire. Elle aussi est confinée dans le garage.

C’est dommage pour une fois je n’avais rien à faire dessus et qu’on pouvait en profiter. Je la sors juste de temps en temps devant le garage, quand j’ai besoin de place pour bricoler. Il n’est pas question de s’en séparer car nous adorons partir à l’aventure en Fiat 500.

Jean Phi & Nath

Jean-Philippe et Nathalie ont rejoint l'équipe en 2018, mais nous envoyaient déjà des photos depuis bien longtemps. Nos sudistes ont deux autos de prédilection : la Fiat 500 et la Traction.

Commentaires

  1. MC

    Super récit.

    Répondre · · 20 avril 2020 à 12 h 16 min

  2. Pascal

    Très belle histoire, ça donne envie de se trouver une ancienne, j’ai juste un peu peur, car la mécanique et moi, on n’est pas trop copain. salut.

    Répondre · · 20 avril 2020 à 16 h 26 min

  3. Moga Victor-Dan

    Un grand Bravo de mois. Super recit et aventure. Ma voiture, Fiat Barchetta 1.8 V de 1998. Mariana, ma femme, et moi nous somme heureux de etre proprietaire de cette Bella Italiana.
    Dans cette periode difficile pour tout le monde nous vous souhaitont Sante et notre soutien. Vive la France !
    Dr. Victor-Dan Moga
    Timisoara, Roumanie
    [email protected]

    Répondre · · 21 avril 2020 à 8 h 25 min

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