Le Best Of du Mans Classic 2018 de Jacques, 1ere Partie : les années amateurs

Publié le par Jacques

Le Best Of du Mans Classic 2018 de Jacques, 1ere Partie : les années amateurs

Les moteurs se sont tus, les mythiques Hunaudières sont redevenues la route départementale 338 limitée à 80 km/h. Commençons donc à digérer le repas Pantagruélique que nous a offert Peter Auto pendant ces quatre jours de folie.

Tant que l’on a pas assisté à l’événement, on ne peut pas imaginer ce que c’est.

L’organisateur nous signale la présence de 135000 spectateurs et d’aucun se dit que c’est quand même beaucoup moins que pour les 24 heures. C’est exact sauf que ici, en plus de ces spectateurs, il y a 1000 pilotes participants sur plus de 600 voitures et que les campings du circuit sont remplis de centaines de voitures qui, chacune, vous ferait tourner la tête si vous la croisiez dans la rue. Ne parlons pas de ce qui circule sur les routes entourant le circuit, l’exception c’est une voiture « normale ».

Côté piste et du point de vue du photographe, le défit est difficile à relever. Le circuit est très grand et donc, les voitures font peu de tours, de plus, il y en a environ 70 par plateau ce qui ne simplifie pas le problème.

En effet, chaque plateau parcourt entre 5 et 9 tours ceci nous donne une moyenne de 14 à 8 voitures à attraper par tour si l’on ne veut pas trop en louper et il y a des voitures que l’on ne veut/peux pas manquer. Lorsqu’un paquet arrive, il faut donc très rapidement choisir sa victime et passer à l’action en sachant qu’au tour suivant, il faudra renouveler l’opération pour celle qui était devant ou derrière, tout ceci en mémorisant ce que l’on a fait pour éviter les doublons. C’est la grande particularité de cet évènement et ne se présente nulle part ailleurs.

Ce préambule étant fait, précisons que si les journées sont longues, les soirées le sont aussi. La joyeuse équipe de News d’Anciennes se retrouve à la veillée avec vidage des cartes mémoire, apéro (voir même l’anniversaire du Chef!) et repas avant un repos bien mérité mais court.

Repassons donc en revue chacun des plateaux en oubliant la compétition mais en détaillant un peu les extraordinaires voitures rassemblées cette année. Cette revue n’est pas exhaustive, il y a beaucoup trop de concurrents, et laisse bien sur la place aux coups de cœur. 

Le Mans Classique 2018 : 1923-1964, Les années amateurs

Ces années sont en effet marquées par le fait que les participants aux courses automobiles sont pour la plupart de riches amateurs qui, las de s’affronter sur un terrain de Golf ou un cour de tennis, attirés par les nouvelles technologies, trouvent dans l’automobile un nouveau sport passionnant. Même si les Bugatti, Delage et autres engagent quelques voitures officielles, la plupart des concurrents restent des amateurs, certains irons même jusqu’à construire et développer leurs propres bolides.

Plateau 1

Dans ce plateau, depuis des années, il y a toujours beaucoup de partants ; mais à la fin, c’est une Talbot qui gagne. Cette année n’a pas faillit à la tradition et malgré les soucis de moteur de Christian Traber dès les essais, c’est une autre Talbot qui l’emporte, celle de Gareth Burnett (N°17) qui porte bien son nom car il en faut pour rouler à 198.7 km/h avec une voiture de 1931 dont la tenue de route et le freinage ont tout à envier à la plus modeste des Clio…

La plus ancienne participante est une magnifique Loraine Dietrich de 1925. En fait, toutes les participantes sont belles. Que dire de la formidable modernité des petites BMW 328, de la somptueuse Alfa Romeo 6C de 1938 du charme discret de la Delage D6 de 1936… A cette époque, le beau était de règle et le soin apporté à chaque détail la norme. La sacro sainte rentabilité n’était pas encore passée par là.

Autre constat mais celui-ci, moins réjouissant; ce plateau est, de loin, celui qui compte le plus de voitures Françaises avec les Bugatti, Delahaye, Delage et autres Loraine oui, c’était en 1930 et l’automobile Française jouait dans la cour des grands, il ya 88 ans…

Alors oui, ce plateau n’est pas le plus spectaculaire parce que, à part quelques rares téméraires, la plupart des pilotes sont très respectueux de leurs mécaniques et cherchent avant tout à les préserver. Mais rien que de les faire rouler est déjà un exploit. Saluons le.

Plateau 2

Si l’avant guerre nous a donné des voitures esthétiquement réussie, l’après guerre est plus mitigé sur ce plan et le meilleur côtoie le pire. Les engagés de ce plateau illustrent très bien cette dichotomie puisque à côté des merveilleuses XK120 (60), XK140 (54), Type C (18), Type D (21, 3, 17) et, cerise sur le gâteau, les deux 300 SL (75 et 76). La Jowett (51), la Borgward (41) et Le Monstre Cadillac (39) brisent nettement le rêve.

La Type D n°21 est quand à elle une des autos pilotée à l’époque par l’immense Jim Clark. Autre auto remarquable même si moins glorieuse, le petite Lotus IX N°64 fidèle de l’événement n’a loupé aucune édition depuis la création.

Grande rareté pour la Cunningham C4R 1953 N°26, une des 2 construites pour Le Mans 1954 (1ère en classe et 3ème au général).

La petite Kief N°22 n’est pas non plus un prix de beauté mais sa rareté attire le regard. Les Panhard concourent également pour le prix du look discutable (23, 58, 9, 43, 44).

Heureusement, une brochette de belles et rares Osca et Maserati relève nettement le niveau esthétique du plateau (seulement deux exemplaires construits pour la Maserati 250S de 1957 N°16, onze produits pour la 450S N°5).

Plateau 3

La compétition fut clairement le combat de David contre Goliath et… David à gagné. Dans le rôle de David, Roger Wills et David Clark sur leur minuscule Lotus XV (68), ex Bruce McLaren. Dans celui de Goliath, Lukas Halusa sur la Ferrari 250 GT Breadvan (16) (camionette de boulanger, voiture unique). A part la Breadvan, autre exemplaire unique, la fameuse Aston Martin DP212 (21) du Mans 1962 nous fait l’honneur de sa présence.

Moins rares mais pas moins chères, trois magnifiques Ferrari 250 GT SWB (2, 4, 64) font également parti de la fête. Elles tiennent compagnie à une Aston DB4GT (24) très performante. Autre très belle auto, la Maserati T61 « Birdcage » (6). Belle brochette de Lister avec la Jaguar Costin (5), Jaguar Knobly (49, 50) et finalement la Maserati (61). La concurrente des Lister, la Tojeiro Jaguar, est également présente (18).

A remarquer, une Sunbeam Alpine (67) dont la jumelle remporta sa classe à l’époque. Enfin, au rayon petites Anglaises, à côté d’une belle brochette de Morgan et de quelques Austin Healey 3000, une MGA Twin Cam (72) rare et fragile ainsi qu’une curieuse Deep Sanderson (29), petit proto en polyester reprenant la mécanique de la mini en position centrale.

Côté Porsche, pas moins de trois beaux Speedsters 356, une 550A (72) et une 718 (3). La grosse Americaine de service sur ce plateau est une Corvette C1 (26).

Porsche Classic Race Le Mans

Pendant des années, Porsche à privilégié un engagement indirect important de privés en soutien de son effort officiel. Quand c’est une victoire, c’est une Porsche qui gagne, quand il n’y a pas de victoire, c’est M. XXX qui engageait la voiture… Plateau spécifique à cette édition 2018, il commémore les 70 ans de la maison. Pas moins de 76 voitures participent aux essais. La plus ancienne est une 356 pré A de 1953 et les plus modernes sont des RSR 3L de 1974. Beaucoup de ces voitures n’ont jamais été engagés que par des privés.

Bien évidemment, les 911 sont largement les plus nombreuses avec un échantillon de tous les modèles: 2L, 2.3L, 2.5L, 2.8L, 3L. Elles sont toutes là.

Une 914/6 représente le vilain petit canard de la famille Porsche.

Deux 904, deux 906, trois 910 et une 908 LH (longue queue) nous rappellent  la grande lignée des protos.

Deux 356 pré A, une A et une B participent à la fête accompagnées d’un Speedster pour nous rappeler la période 4 cylindres de la marque.

Cerise sur le gâteau, un proto unique sur base de 550 A, la Durlite MKIII de 1959.

Côté pilotes, tous les spécialistes de la marque en historique sont là mais notre grand plaisir est de retrouver le grand Gérard Larousse (78 ans) au volant de la 911 ST 2.5L avec laquelle il finit 3ème au tour auto en 1970, derrière les deux Matra 650.

Il obtient le 16ème temps des essais et voit son moteur exploser en pleine ligne droite dans l’avant dernier tour de la course alors qu’il occupe une très belle 7ème place.

Pour la suite de ce best-of, c’est dans cet article : Le Best Of du Mans Classic 2018 de Jacques, 2e Partie : les années professionnelles

Jacques

Photographe, plus qu'amateur, et passionné de courses historiques, Jacques sillonne l'Europe pour voir les plus belles courses.

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