La Pacific 231G558 en voyage dans l’Ouest

Publié le par Vincent

La Pacific 231G558 en voyage dans l’Ouest

En Angleterre, j’avais interviewé Maxime qui était bénévole à la NYMR, une association qui restaure et fait rouler des locomotives à vapeur et diesel. Pour les 50 ans de la radiation de La Princesse, une locomotive de type Pacific 231G558 et pour les 100 ans de l’usine des Batignolles à Nantes, Maxime est parti sur les lignes de l’Ouest, à la rencontre de cette locomotive emblématique.

La Pacific 231G558

La machine en question est la Pacific 231G558. Préservée par le PVC (Pacific Vapeur Club), cette locomotive fut construite en 1922 dans les usines nantaises des Batignolles. A l’origine, cette locomotive était utilisée par la compagnie de l’Ouest et aura sillonné ses lignes pendant 46 ans. Cette machine est également une icône du cinéma français. Vous l’aurez sans doute reconnu , il s’agit de la machine conduite par Jean Gabin dans « La Bête humaine ».

Paul nous faisait redécouvrir cette locomotive à la tête de voitures de l’Orient-express dans la campagne Normande (retrouvez son article en cliquant ici), suite à sa remise en service après de nombreuses années de restauration.

Retour aux sources

Ce dimanche 14 Octobre 2018, l’association organisait un voyage entre Nantes et Le Croisic à bord d’une rame des années 30, tracté par la vénérable Pacific 231G558. La machine partait le jeudi de Normandie, pour un périple de 700 km sur le réseau national, afin de ramener la locomotive dans sa région natale.

Dès 9h30, le calme de la gare Nantaise fut troublé par le bruit sourd de la vapeur s’échappant des soupapes de la locomotive. La Princesse, comme l’ont baptisé les membres du PVC, était reçue voie 1, fumante et «au timbre», c’est-à-dire en pression et prête à assurer son train pour le Croisic. A 10h15, le mécanicien fit siffler la Pacific en réponse au départ donné par le chef de gare. Dans un écran de fumée, la Princesse s’élança vers le Croisic, comme à la belle époque.

Voyage vers l’Atlantique

Pendant 2h30, la Pacific 231G558 filait en direction des marais salants bordant Le Croisic. La machine roulait tranquillement à 80 km/h, bien loin des 130 km/h qu’elle était capable d’atteindre. A cette vitesse, la locomotive n’avait donc aucun mal à tracter les 5 voitures et le fourgon à son crochet. Elle effectua 3 arrêts tout au long de son parcours, afin de laisser passer les TGV sur la ligne à voie unique qu’elle empruntait.

Vers 12h35, la Pacific traversa les marais salants autour de Batz-sur-mer. Le mécanicien fit siffler la locomotive pour avertir les nombreux badauds venus admirer la machine. Le train fera l’heure et sera reçu à quai au Croisic 5 minutes plus tard.

Pacific_Nantes_07

En voiture !

C’est le moment pour les membres du PVC de s’activer et de préparer la locomotive pour son retour sur St-Nazaire « haut le pied », c’est-à-dire machine seule, tender en avant, afin de la retourner pour lui permettre de faire le trajet retour vers Nantes en début de soirée. Pour ce faire la machine fut dételée de sa rame et avancée jusqu’au butoir pour la stationner. L’équipe dut alors remplir le tender, c’est-à-dire le wagon derrière la locomotive contenant l’eau et le charbon, pour permettre à la machine de faire le retour sur Nantes. En effet la Pacific de 2900 ch consomme 1,5 tonnes de charbon pelleté à la main et jusqu’à 15 m3 d’eau tous les 100 km. A 13h35, la Pacific 231G558 quittait la gare du Croisic pour St-Nazaire, le mécanicien ouvrit la purge des cylindres et le régulateur de la machine, et celle-ci s’ébranla fumante.

La vapeur, on en redemande !

Ce voyage était l’occasion pour le grand public de redécouvrir une part de l’histoire ferroviaire et industrielle française. Petits et grands ont ainsi pu rencontrer une grande dame du rail mais aussi apprécier le travail des bénévoles pour garder cette locomotive sur les rails. Pour ceux qui auraient raté le coche ou qui en redemanderait, La Princesse sera présente à la fête des harengs à Dieppe le 17 novembre prochaine.

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Texte et photos Maxime Blin

Vincent

https://vincentdecours.com

Ingénieur de formation, il se lance dans les anciennes en 2011 en écrivant "Auto d'Antan", une revue amateur sur les véhicules anciens. Trois ans plus tard il se lance sur la blogosphère puis rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2016 . Il partage la route avec sa Motobécane N40TS, son Vélosolex 3800 et sa Renault 5 GTL.

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