Goodwood Revival 2019, un pèlerinage obligatoire

Publié le par Benjamin

Goodwood Revival 2019, un pèlerinage obligatoire

Parler de pèlerinage lorsqu’on parle de Goodwood Revival 2019 revient à dire que l’événement organisé sur le circuit anglais est un lieu saint. Et en fin de compte si l’automobile ancienne est une religion pour beaucoup de passionnés, alors on est dans le vrai. On vous emmène découvrir cette dernière édition qui s’est clôturée hier soir.

Goodwood Revival 2019, ce n’est pas que des courses automobiles

La base de cette réunion organisée depuis une vingtaine d’années par Lord March, c’est la course automobile. Personne ne vous dira le contraire. Mais… des événements de course automobile rassemblant des autos mythiques, il y en a beaucoup. Alors on va commencer la visite par… tout le reste. Ce qui fait en fait la particularité de Goodwood Revival.

Les parkings d’anciennes

Première immersion, avant de pénétrer dans l’événement, les immenses parkings. Gratuits, ils gardent les meilleures places pour les anciennes. Et on est servis, dès notre arrivée. On y retrouve énormément d’anglaises évidemment, on ne voit jamais autant de Triumph Stag sur un parking français, mais pas que. Et puis la variété est là puisqu’aux Mini et Austin Alegro s’ajoutent des Aston Martin DB6 (oui, DES), des Rolls Royce des années 30, des Lotus Elan +2… bref un premier spectacle fort sympathique.

Le dress-code, partie intégrante de la fête

On a beau être prévenu et préparer son « costume » à l’avance, quand on se retrouve dans un des villages de Goodwood Revival 2019, là, on comprend. Non ce n’est pas un bal costumé. Ni une reconstitution historique. Le fameux dress code de Goodwood Revival c’est un impératif. Comme courir un marathon en baskets. Personne ne penserait à le faire autrement.

Et bien là c’est pareil. Enfin presque. Il y a bien quelques visiteurs venus en baskets, là aussi, complétées par jeans et t-shirt à la virgule. Et ce sont eux qui sont immédiatement remarqués, ce sont eux qui font tâche. Petit étonnement : ce ne sont pas des français, pourtant si réfractaires au dress-code au Mans Classic, mais majoritairement des américains.

Et le simple fait que le dress-code soit respecté amène une ambiance géniale. On détaille les beaux uniformes, les combinaisons des uns et vestes en tweed et bretelles des hommes, les robes des femmes. Même les mécanos et les pilotes (une fois sortis de leurs combinaisons réglementaires) jouent le jeu. Bref, c’est une ambiance visuelle qui se suffit presque à elle-même.

Les villages

Cette ambiance géniale on la retrouve dès les villages de Goodwood Revival. Car oui, il y a plusieurs villages. Le premier se trouve côté parkings, et regroupe déjà des centaines d’exposants. Restaurateurs d’anciennes, vendeurs de vêtements, de pièces, de services relatifs à l’ancienne, rien ne détonne. Ici on ne retrouve pas de vendeurs de camelotes en plastique et autres tapis collants pour tableau de bord.

En plus une vraie fête foraine à l’ancienne a été recréée pour le plaisir des plus jeunes, ceux qui sont trop grands pour se faire promener dans un landau d’époque et trop jeunes pour apprécier pleinement le spectacle visible en piste. Et puis il y a aussi cette immense place avec tables en bois et ballots de paille où se retrouve le public pour boire des bières (qui coûtent ici 5£ la pinte, c’est important), et ce, même après la fermeture de la piste, jusque 22h !
On y retrouve aussi la vente aux enchères de Bonhams (dont on reparlera).

Une fois l’immense passerelle traversée on se retrouve dans l’autre village. On est bien dans l’enceinte du circuit cette fois. Les stands sont aussi nombreux. On y retrouve de magnifiques boutiques décorées avec soin. Quelques grands noms sont de la partie comme Motul, Meguiar’s ou même, et c’est plus étonnant… SU, le fabricant de carbus !

Et plein d’autres choses à ne pas rater

Ailleurs on retrouve moins d’exposants marchands… mais les stands sont nombreux. Entre les glaces (et pas des sorbets de supermarchés), les différents bars, les vendeurs de snacks, crêpes, etc, le reste des lieux permet aussi de nombreuses pauses. Ils sont complétés par des barbiers, des coiffeurs, etc. Et les animations ne manquent pas. Entre les différentes chorales, les mimes, magiciens, troupes de danseuses, les expositions de quelques motos et autos anciennes et les stands musicaux, on peut s’arrêter toutes les 5 minutes, le plus dur étant de repartir.

En plus de cela on trouve de plus grosses expositions thématiques. La plus inédite, c’est celle des avions anciens. Il ne faut pas oublier que la piste fait le tour d’un terrain d’aviation enherbé hérité de la seconde guerre mondiale. C’est en fait un véritable concours d’élégance qui se tient pendant Goodwood Revival 2019. Messerschmidt, Douglas DC3, Pilatus, hélicoptère Gazelle, s’offrent à la vue de tous. Plus loin les Spitfire et P51 Mustang ne sont pas accessibles, mais décollent deux fois par jour pour des démonstrations.
Autour des avions, c’est un magnifique village de matériel militaire qui s’est mis en place. Les camions et Jeep sont nombreux, même si ils ne sont finalement pas très accessibles.

Un bâtiment abrite une des rares expositions couvertes du Revival. Cette année on y célèbre « The Italian Job » (Braquage à l’Italienne) en reconstituant de nombreux décors du film comme si on le (re)tournait devant nous.
Le second espace est dédié aux constructeurs qui y exposent des autos neuves mais aussi leurs ancêtres plus anciens dans une mise en scène de Earls Court (le salon de l’auto britannique).

Dehors on retrouve également un large espace dédié aux Minis. BMW fête les 60 ans du modèle et il est vrai que de beaux modèles ont fait le déplacement.

Les autos de Goodwood Revival 2019

Si vous êtes plus fans d’automobiles que de vintage, c’est maintenant que ça va vous intéresser. Evidemment, les animations externes tournent souvent autour des mécaniques, mais là c’est l’heure du festin.

En entrée : un tour dans les paddocks

Avant de les voir en piste, direction les paddocks. Il y en a deux types différents à Goodwood Revival 2019 : ceux en libre accès et les plus prestigieux dont l’accès est restreint.

Pour les premiers, on retrouve tout de même de magnifiques autos. Dans la partie « nord » c’est ainsi qu’une enfilade de stands en tôle ondulée, à l’aspect assez « roots » accueille les motos. Peu de place et une certaine promiscuité, d’autant que les équipes s’affairent autour des machines à tout moment. Les autos ne sont pas en reste avec une belle enfilade d’autos des années 50. Quelques formule Junior côtoient des Jaguar Type C et D, Tojeiro, et autres gloires de l’endurance.

Plus loin, une immense enfilade de Bentley des années 20 et 30 est assez impressionnante. Le constructeur anglais fête ses 100 ans et c’est un podium complet qui lui est dédié.
Il tranche avec le paddock où sont garées les autos du St Mary’s Trophy et ses berlines et populaires « musclées » mais peu parlantes pour les continentaux.

Maintenant on passe dans le gros paddock situé derrière les stands. C’est là que sont garées les autos des « gros » plateaux. Ferrari 250 GT, Ford GT40, Jaguar Type E, barquettes de CanAm, monoplaces de la fin des années 30 et du début des années 50, F1 de l’époque 1.5 litres… c’est simple, la concentration de légendes des circuits est telle qu’il est difficile de tout vous lister ici.

Le plat : les courses de Goodwood Revival 2019

On vous le dit tout de suite, on revient plus en détail sur les courses et leur résultat dans cet article.

Les courses de Goodwood Revival 2019, c’est quelque chose. Déjà au niveau du plateau. Les autos sont magnifiques… mais pas là pour la parade. Les pilotes sont au volant de bolides hors de prix et n’hésitent pas à jouer de la portière. Les autos sont variées allant des étranges racers de Formule Junior aux protos et GT des années 60, en passant par les voitures de tourisme du fameux St Mary’s Trophy. Et quand on admire l’adresse des propriétaires, on ne peut qu’adorer quand ce sont les pilotes pros tels Romain Dumas, Tom Kristensen ou Karl Weindlinger qui sont au volant.

La configuration du circuit avec plusieurs virages en dévers le rend particulièrement technique alors que les virages sont relativement peu nombreux au final. Et les glissades sont courantes.

On a parlé des autos, mais il y a aussi les motos en piste. Et quand tout le monde s’élance, ça fait un sacré peloton ! Qu’on soit connaisseur ou pas, on voit bien que l’évocation du Tourist Trophy est spectaculaire et que les pilotes, souvent habitués des routes de l’Ile de Man, sont très très performants.

Du coup on assiste, tous à un beau spectacle. Pourquoi préciser ce « tous » ? Parce qu’aucune course moderne n’est organisée ici, et aucune commission ne s’intéresse au circuit. Du coup, le spectateur, qu’il soit en tribune ou accoudé à la balustrade, peut admirer les bolides d’assez près et les photographier sans grillage pour le gêner.

Par contre, chose étrange, le Kinrara Trophy, la course la plus réputée du week-end voit ses essais programmés le Vendredi matin et la course le soir. Et le reste du temps les autos restent au paddocks… voir retournent à leurs garages. Dommage.

Le dessert : les parades et démonstrations

Toutes les autos en piste ne sont pas là pour la course. Les Ford GT40 MkIII par exemple emmène quelques VIPs faire un tour de circuit. Le RAC TT de 1959 est également célébré par une parade « rapide » où les bolides sont des Aston Martin DBR1 et DB3S, Jaguar Type D, Cooper, Lotus et autres Porsche 718 RSK. On va même jusqu’à reproduire dans les stands l’épaisse fumée noire qui s’était dégagée il y a 60 ans lorsque l’Aston de Moss et Salvadori s’était embrasée.

On ajoutera les parades de véhicules militaires avec Jeep, GMC et même Half-Track parcourant le circuit en entier, une parade dédiée aux Minis, une autre aux monoplaces et barquettes Cooper.

Le digestif : la course des enfants

Animation sympathique du samedi midi : la course de voiture à pédale. Au Mans Classic, elles sont motorisées, là, les enfants ont 340 yards, entre la chicane et l’aligne d’arrivée à parcourir à la seule force des mollets. Après un départ type Le Mans donné du centre de la piste, c’est parti. Et certains se sont entraînés et filent vite ! Un moment très suivi, que ce soit dans les tribunes… ou autour de la piste avec les parents comme supporters et coachs !

Une organisation au top du top

En France on râle souvent, c’est vrai. Mais sur de gros événements ce n’est pas sans raisons. Quand des embouteillages monstres font perdre des dizaines de minutes pour accéder à un événement, c’est frustrant.
Et bien à Goodwood, c’est le paradis. Malgré 150.000 personnes qui affluent sur des routes de la taille de nos petites départementales, presque pas de bouchons. Les parkings se remplissent sans qu’on perde trop de temps… Et ensuite à l’entrée, pas de queue interminable. Tout est fluide. L’absence de vigipirate aide certainement, mais il faut louer ce point de l’événement qui participe au sentiment général.

Conclusion : à faire absolument

Comme après un vrai pèlerinage, on revivent de Goodwood Revival 2019 avec des étoiles dans les yeux, la satisfaction d’avoir passé un excellent moment… et l’envie d’y retourner. Chaque année les autos sont folles, chaque année des plateaux spécifiques s’invitent… et l’ambiance reste la même. Surtout ce qui est génial, c’est qu’on ne retrouve ça nulle part ailleurs.

Alors si vous êtes fans de vintage : allez à Goodwood Revival, et pensez à jeter un coup d’œil aux courses.
Si vous êtes fans de courses : allez à Goodwood Revival, mais ne passez tout votre temps à regarder les autos, vous manqueriez quelque chose !

En tout cas… il y a des chances pour qu’on y retourne l’an prochain !

Pour ne rien rater de la prochaine édition, rendez-vous régulièrement sur le site en cliquant ici.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Alain Lemire

    Les photos présenté dans ce reportage ont été prises sur combien de jours d’activité? Et je vois 3 des collaborateurs. J’imagine qu’on ne peut tout voir ce qui est présenté dans cet article en une seule journée?

    Répondre · · 16 septembre 2019 à 14 h 13 min

    1. Pierre

      Elles ont été prises sur deux jours. Benjamin et Antoine sont arrivés vendredi et sont repartis samedi. Pour ma part, bien que « local », je ne pouvais malheureusement être présent que le samedi.

      Et effectivement, c’est assez dense, il est absolument impossible de tout voir en une seule journée.

      Répondre · · 16 septembre 2019 à 14 h 22 min

    2. Benjamin

      Après, pour compléter Pierre, tout dépend de ce qu’on veut voir. Pour voir des belles courses, une journée peut suffire, mais on raterait certains plateaux… et surtout l’ambiance qui est le vrai plus de l’événement.

      Répondre · · 16 septembre 2019 à 14 h 27 min

  2. Dekoninck

    belles article de belle anglaise belle mécanique bravo messieurs

    Répondre · · 17 septembre 2019 à 11 h 40 min

  3. Bovar

    J’y étais pour la 1ere fois et j’ai effectivement trouvé cela exceptionnel même si je suis plutôt fan de moto que de voiture : Tout y est exceptionnel (même le prix des sandwichs…) mais tout le reste est sans faute de gout, même la météo!

    Répondre · · 17 septembre 2019 à 22 h 55 min

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