Epoqu’Auto 2019 : Best-of de Thierry – Entre passion et convivialité

Publié le par Thierry

Epoqu’Auto 2019 : Best-of de Thierry – Entre passion et convivialité

De belles promesses nous étaient annoncées avant ce salon Epoqu’Auto 2019, et autant le dire tout de suite, ce fut une réussite. L’agrandissement du salon était le bienvenu, mais les acteurs ont également joué le jeu, rare sont les clubs ou professionnels qui sont restés hermétiques à la foule. Ajouté à cela de superbes expositions de voitures, motos et poids lourds et vous obtenez un magnifique salon. Voici ce que j’en retiens.

Il est bien sur inutile de vous redire tout ce qu’il y avait à voir lors de ce salon. Vous avez pour cela notre article résumé (à retrouver ici). J’ai tout de même isolé deux stands, auto et moto, ainsi que la voiture et la deux roues qui m’a le plus interpellé lors de ces trois jours. Je vous partage également une grande galerie avec une partie de mes clichés.

Un stand pour les grands enfants

Mon premier coup de cœur se porte pour un stand auto à la décoration originale. J’ai toujours collectionné les miniatures depuis tout petit, et lorsque j’ai découvert une boite Solido à l’échelle 1:1, je me suis d’abord dit que ça ferai un très beau cadeau de noël. Surtout avec une 205 Rallye à l’intérieur ! Mais un peu encombrant sous le sapin. Trêve de plaisanterie, parlons un peu du stand.

C’est le 205 GTI Classic Club qui a invité le 205 Rallye Club de France à partager un stand. Les membres des deux clubs ont combiné leurs efforts, aidés également par Vienne Modélisme, pour avoir une vrai 205 Rallye dans une immense boite. La miniature est quant à elle sortie quelques jours avant le salon et était disponible à la vente lors des trois jours. C’est formidable de voir que des clubs partageant la passion d’un même modèle travaillent ensemble et pas chacun dans son coin. Quand on voit le résultat, d’autres clubs pourraient bien s’en inspirer.

Pour en revenir au stand, le 205 GTI Classic Club exposait une 205 GTI 1.9L bleu Miami restaurée de A à Z. Le 205 Rallye Club de France ont réalisé la réplique de la 205 Rallye de Fabien Doenlen copiloté par Evelyne Merciol. Un équipage qui a porté, haut dans les classements, les couleurs de Peugeot en Rallye. En atteste la victoire de classe et une très belle sixième place au scratch lors du Critérium des Cévennes 1990. Le pilote était d’ailleurs présent au salon pour dédicacer les miniatures que les passionnés ont acheté.

La 205 Rallye, dans sa couleur jaune, était engagée en classe 5 du Groupe A. Donc pour les moteurs avec une cylindrée inférieur à 1300 cm³. Le TU24 a donc une cylindrée de 1294 cm³, pour une puissance de 138 chevaux obtenus à 7 800 tours par minute et 13 mètres kilo de couple obtenu à 7000 tours par minutes. Avec son poids contenu, puisque le poids minimum d’homologation devait être aux alentours des 750 kilogrammes, cette 205 était une arme redoutable.

Gnome et Rhône 750X, la moto de tous les records

La marque de moto Gnome et Rhône était mise en avant lors de ce salon Epoqu’Auto 2019. Voici un résumé de l’histoire de cette marque, qui a symbolisé le savoir-faire français en deux roues. Tout à commencer en 1915 avec le rapprochement des frères Seguin, fondateur de la société Gnome et Louis Verdet de la société Rhône, pour donner naissance à Gnome et Rhône. Les deux entités vont d’abord collaborer et fabriquer des moteurs d’avions. Leurs performances mais surtout leurs fiabilité en fait une référence lors de la première guerre mondiale. Ce n’est pas moins de 80% des avions qui en sont équipés.

Après le conflit, la production de moteur s’effondre. Il faut donc trouver une solution, plusieurs pistes sont donc étudiées comme la fabrication de machine à coudre. Mais c’est vers les deux roues qu’on réoriente finalement la production. Le premier modèle est une motocyclette achetée aux anglais d’ABC. Après quelques améliorations et fiabilisations, ce n’est pas moins de 3000 exemplaires de vendus en trois ans, pour la première Gnome et Rhône Type A. Après ce succès, les modèles vont s’enchaîner et la cylindrée va augmenter.

La 750 X

Le modèle qui a retenu toute mon attention est sans doute le plus luxueux. Il s’agit de la Gnome et Rhône 750X. Lancée en 1935, elle existe en version civile, que l’on voit sur les photos et en version militaire, badgé 750XA. Avec ces caractéristiques solides, moteur flat twin de 33 chevaux, pour 180 kilogrammes elle atteint 140 kilomètres par heure en pointe. Elle est choisie par la marque pour battre les records. Une version spécialement conçue pour cette tâche est baptisée « Jacqueline II » en hommage à l’une des femmes d’un dirigeant. Une nouvelle fois c’est le succès ! En 1937, pas moins de 20 records d’endurances tombent, dont celui des 24 heures à 136.56 kilomètres par heure de moyenne. Mais ce n’est pas tout, en 1939 cette moto reprend du service. Cette fois-ci, c’est 24 nouveaux records pour Gnome et Rhône. Le plus marquant est celui des 50.000 kilomètres, en 19 jours, à 109.4 kilomètres par heure de moyenne.

La réputation de la marque n’est plus à démontrer à tel point qu’après ces records, une demande particulière arrive sur le bureau des dirigeants. L’Etat français leur demande de fabriquer une moto pour l’escorte présidentielle. C’est en 1942 que sort la Gnome et Rhône X40, issu de la 750X. Cette moto fut produite à une centaine d’exemplaire et restera en service pendant 10 ans. Cette moto escortera le Maréchal Pétain, le Président Vincent Auriol et le Présent Charles de Gaule.

Le Scooter Club Lyonnais, entre belles machines et convivialité

Le Scooter Club Lyonnais est une association regroupant de nombreux passionnés de scooter en tôle d’avant 1980. Ces amoureux des Vespa ou autres Lambretta sont très actifs et organisent de nombreux événements tout au long de l’année. Alors pourquoi avoir choisi ce stand dans mon best-of ?

Tout simplement par ce que les modèles exposés sont juste sublime, dans leurs styles, leurs histoires ou leurs restaurations. Mais plus encore, j’ai pu voir des vrais passionnés qui ont, pendant les trois jours du salon, partagé avec le public cette passion. Je n’ai pas eu besoin de déranger quelqu’un pour avoir réponses à mes questions !

Concernant les modèles sur le stand on retrouve le Vespa TAP, construit sous licence Piaggio en 1956 pour la guerre d’Algérie, avec son canon de 75 et six recharges. On retrouve après un Vespa 160 GS de 1963 dans son style rats, très original. Avec les stickers, la peinture écaillée et son double échappement, il ne passe pas inaperçu. Les deux suivants sont dans un état impeccable. Le Vespa GTR de 1971, l’orange et le Piaggio – Vespa Bacchetta de 1948 ont eu le droit à une restauration de premier ordre. Tout aussi bien restauré, mais plus discret dans sa livrée grise, le Vespa 150 GS de 1961 est soigné dans les moindre détail. Le dernier est un Lambretta LI Série 3 de 1963. Celui aussi dans son style très personnel et plein de détail. Avec ses multi phares et ses trompettes en guise de klaxon il est près pour les road trip. Mais le plus marquant cela reste quand même le Bulldog, du constructeur américain de poids lourd Mack, sur le garde-boue avant !

La belle surprise B.N.C.

Il y a des moments qui ne s’expliquent pas, mais qui vous marque. Le moment que j’ai passé sur le stand B.N.C. est de ceux-là. J’aurai pu passer devant la B.N.C. 527 sans trop la regarder, mais je me suis arrêté et un gentil membre de l’amicale m’a parlé de la marque du modèle et j’ai été captivé !

C’est en 1923 que la marque est céée, par Lucien Bollack et René Netter. Ils associent leurs noms en ajoutant le C de Compagnie. Les deux compères se lancent dans la fabrication de cyclecar. Des automobiles au poids de 350 kilogrammes et avec une cylindrée de 1100 cm³. Les évolutions techniques semblent limitées mais les avantages fiscaux font de cette catégorie d’automobile un marché porteur. Les cyclecars construites sont résolument sportives et tournées vers la compétition.

Le premier modèle est le DZ, sur une base J.M.K. avec un moteur de 900 cm³, quatre cylindres de moins de 350 kilogrammes. Des voitures sont alignées au Tour de France Automobile, disputé entre le 17 avril et le 6 mai 1923, et le succès est au rendez-vous puisque deux voitures de série sont en têtes de leurs catégories. Fort de ce succès les modèles se multiplient chez B.N.C. avec trois carrosseries différentes et trois moteurs, de 900 à 1 100 cm³.

Les évolutions mineures et les modèles se succèdent et en 1926, le châssis à turbo-compresseur comptais vingt victoires. Mais face aux concurrents de l’époque, comme Salmson ou Amilcar, il faut encore travailler pour rendre la voiture encore plus performante. C’est avec la B.N.C. 527 que les évolutions significatives interviennent. Le radiateur de refroidissement n’est plus à la verticale, mais incliné. Ce qui à pour effet d’améliorer le refroidissement et l’aérodynamique. Le châssis est également repris, et la garde au sol est revue. Le pilote est plus près du sol, la tenue de route en est grandement améliorée. Sur les courses de côte la voiture est handicapée par son poids, mais sur les épreuves d’endurance le succès est là, comme au 24 heures du Mans 1928, dans sa catégorie.

Un autre succès Notable pour B.N.C. est la victoire du Bol d’Or en 1927. Une course d’endurance remporté par Violette Morris. A une époque ou les femmes sont sous la tutelle des hommes, pères ou maris, cela constitue un véritable exploit. Mais c’est avant tout une grande sportive, qui sera plusieurs fois championne de France de lancer de Javelot, de poids et de disque. Elle remporte également la coupe de France en football, dans une équipe ou elle est capitaine. Mais sa victoire au volant de la B.N.C. reste son dernier exploit puisqu’elle est exclue de toute compétition. Le motif est qu’elle est « non tolérée par l’usage ».

Pour revenir en 2019 sur ce salon Epoqu’Auto, la B.N.C. exposée sur le stand est une 527, mais en version civile. Sa conception et sa philosophie est cependant issue de la compétition. On notera la portière uniquement à gauche, le volant à droite et toutes les informations au tableau de bords. On retrouve un compte tours, un manomètre de pression d’huile et une horloge côté passager. Pour la température de refroidissement, il faut aller regarder au bout du capot sur le bouchon de réservoir. Cette voiture a été produite à moins de mille exemplaires. La marque B.N.C. cesse la production de voiture en 1931, après différents rachats et un jumelage avec Rolland-Pilain. Mais la marque est reprise par André Sirejols, un coureur sous la bannière B.N.C. et concessionnaire. Grâce au stock de pièces et au rachat de différentes voitures le passionné va faire vivre la marque jusqu’au année 50.

Voilà pour mon Best-of de ce salon Epouqu’Auto 2019. Je vous partage encore quelques uns de mes clichés du week-end.

Thierry

Passionné de voitures anciennes, au volant de sa 106 Rallye, il sillonne les routes de Rhône Alpes. Son appareil photo n'est jamais loin pour immortaliser les belles mécaniques.

Commentaires

  1. PIERRE ROUX

    Ce salon progresse chaque année et il y a toujours de belles pièces rares et quelques fois fabriquées en petites unités .L’agrandissement est une bonne chose car il permet d’avoir plus d’espace pour la circulation des visiteurs au moment de grosse affluence , cependant les organisateurs doivent se pencher sur l’espace restauration ou il y a une pénurie de tables ,chaises ou banc pour que le public puisse se restaurer à l’aise au lieu de s’asseoir à terre le dos appuyé au mur parce qu’il manque des tables, ou attendre pendant 25 minutes pour avoir une boisson car il n’y a qu’une tireuse à bière.C’ est inadmissible!…, ce n’est peut-être pas l’organisateur qui gère la restauration , mais il devrait au moins avoir certainement plus d’exigence avec les prestataires de service pour le bien être du public !…et que pensent les visiteurs étrangers de nous quand ils voient cela ?…

    Répondre · · 14 novembre 2019 à 19 h 58 min

  2. Nathalie

    Et que dire de la queue le matin pour accéder au salon, un vrai entonnoir même si on a acheté ses places en ligne avant. Ce serait bien de canaliser et organiser l’attente pour rentrer (inspirez vous de chez Disney par exemple ) ce serait moins galère. Sinon c’est top !

    Répondre · · 15 novembre 2019 à 21 h 27 min

  3. Frédéric Abaléa-Branellec

    Beau reportage Thierry. Bravo l’artiste. Amitiés

    Répondre · · 17 novembre 2019 à 9 h 38 min

    1. Thierry

      Merci beaucoup Frédéric, au plaisir de te croiser bientôt

      Répondre · · 18 novembre 2019 à 18 h 27 min

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