Carnet Noir : décès de Dan Gurney – 1931 – 2018

Publié le par Benjamin

Carnet Noir : décès de Dan Gurney – 1931 – 2018

On vient de l’apprendre, Dan Gurney nous a quitté à l’age de 86 ans. Un pilote de grand calibre avec un palmarès fourni vient de nous quitter. Alors on revient brièvement sur sa très riche carrière.

Des débuts Américains

C’est au retour de la guerre de Corée que Dan Gurney se met aux sports mécaniques. Nous sommes en 1955 et c’est une Triumph Tr2 qu’il pilote, plutôt bien, et sur des circuits routiers. Suffisamment bien en tout cas pour être remarqué par la Scuderia Ferrari. Il court les 24h du Mans 1958 sur une Ferrari 250 Testarossa du NART mais abandonne.
En 1959, sur une Ferrari 250 Testarossa il est l’un des 4 pilotes, avec Phil Hill, Chuck Daigh et Olivier Gendebien à remporter les 12h de Sebring. Après une belle perf sur le Nürburgring et un nouvel abandon au Mans, il est propulsé en Formule 1 et débute au Grand Prix de France sur une Ferrari D246.

Une carrière internationale bien remplie

Dès la saison 1959, Dan Gurney marque les esprits en F1. En quatre Grand Prix il signe deux podiums, marque 13 points et se classe 7e du championnat. En parallèle il remporte l’USAC aux USA avec les Ferrari 290 MM et 375 Plus.

Pourtant il tourne le dos à Ferrari à la fin de la saison et s’engage avec BRM. Sa saison 1960 est une catastrophe, il ne marque aucun point et ne voit l’arrivée qu’une seule fois. Au Mans sa tentative en Jaguar Type E voit un nouvel abandon.

En 1961 il rejoint Porsche en F1. Avec une saison bien mieux maîtrisée, il se classe deux fois deuxième et marque 21 points. Cela l’amène sur le podium du championnat du monde, à égalité avec Moss sur sa Lotus, mais derrière les deux Ferrari. Sur les 24h du Mans, Dan Gurney est également engagé avec Porsche sur la 718 avec Bonnier. Mais une nouvelle fois c’est un abandon.3

Dan Gurney marque l’histoire de Porsche

En 1962, le classement final est moins bon, le pilote finit 5e du championnat mais remporte la seule et unique victoire de Porsche en F1 à ce jour, au Grand Prix de France. C’est également sa première. Au Mans, il se retrouve sur une Ferrari avec Jo Bonnier encore une fois, et abandonne encore !


En 1963 il est engagé par Brabham sur BT7. Avec une troisième et deux seconde places il se classe à nouveau 5e au championnat. Au Mans… c’est un nouvel abandon, sur une Ferrari 330 LMB du NART.

En 1964, Dan Gurney se distingue en signant deux pôles. Surtout, en remportant le GP de France il apporte à Brabham sa première victoire. Il en ajoutera même une seconde au Mexique en fin d’année et signera deux records du tour. Malgré tout il marque 19 points et ne termine « que » 6e du championnat. Il signe également sa première arrivée au Mans, avec Bondurant sur une Cobra. Et la 4e place leur permet de remporter la classe GT, à la barbe des Ferrari !

En 1965, toujours chez Brabham, il tarde à rentrer dans les points, 4e Grand prix, mais termine la saison avec 5 podiums consécutifs qui l’amènent à la 4e place du championnat du monde. En endurance, il dispute de nouveau Le Mans sur une Cobra mais cette fois il abandonne.

L’aventure Eagle

En 1966, et alors que Brabham monte en puissance, Dan Gurney quitte l’écurie et va créer sa propre structure. Appellée All Amercian Racers ou Anglo American Racers cette structure créée son propre châssis et le motorise par un 4 cylindres Climax. Même si les résultats en F1 ne sont pas excellent, 4 points marqués seulement, la marque s’engage aussi en sport prototypes. Comme McLaren en fait, mais ici c’est engageant une voiture conçue à l’extérieur, en l’occurrence une Lola T70. Il gagnera d’ailleurs à son volant la course de Bridgehampton.
Au Mans, c’est toujours dans la team de Carroll Shelby que Gurney est engagé, avec une Ford GT40 qui abandonnera.

En 1967 l’Eagle T1F peut recevoir un V12 Weslake. A la clé, une victoire à la race of champions hors championnat puis au Grand Prix de Belgique. La première d’Eagle, dès sa deuxième saison. La saison se terminera avec deux record du tours, deux podiums dont la victoire belge et une 8e place au championnat.
Mais surtout en 1967 Dan Gurney et A.J. Foyt amènent la Ford MkIV à la victoire aux 24h du Mans ! Pour sa deuxième arrivée seulement et sa dernière participation à la classique mancelle.


1968 marque le déclin de AAR, en grande partie dû à des problèmes budgétaires, mais aussi au fait que la voiture est vieillissante. En F1 Dan Gurney courra ainsi avec une Brabham avant d’acheter une McLaren qui lui permettra de marquer ses seuls points de l’année.
Mais l’année est bien remplie pour les Eagle, de l’autre côté de l’Atlantique. Gurney terminera 2e aux 500 Miles d’Indianapolis et gagne trois victoires en USAC. Bobby Unser en remporte 4, dont les 500 miles et gagne le championnat !

En 1969 puis en 1970 Dan Gurney se rapproche de McLaren en courant notamment pour lui en Can-Am. Avec de nombreux succès, l’aventure est prometteuse. Mais la mort de McLaren offre surtout à Dan Gurney l’opportunité d’un retour en F1 pour 4 courses en 1970. Un seul point est marqué. Mais on ne l’y reverra plus.

Dan Gurney, Manager de AAR

Sans être derrière un volant, Gurney continue à être aux affaires. Les Eagle de AAR ajouteront les 500 Miles 1973 et 1974 à leur palmarès avec Unser et Johncock. En tout, en USAC, le team va signer 51 victoires avant que la série ne devienne le CART.

Dans cette nouvelle série les résultats sont décevants et AAR se retire en 1986 pour se tourner vers les courses de prototypes IMSA, avec Toyota. Toujours avec le constructeur japonais, AAR reviendra en CART dans les années 90 mais sans succès. Ce sera la dernière aventure de AAR et Gurney.

Dan Gurney s’était retiré des circuits et faisaient de temps à autre des apparitions en courses historiques. Il est décédé ce 14 Janvier. Nos pensées vont à sa famille.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. HERCENT

    Ah oui je me souviens de l’avoir vu au Mans en 1967, où il était difficile de passer inaperçu !

    Répondre · · 16 janvier 2018 à 13 h 28 min

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