Belle rencontre avec une Talbot T15 Baby Coach

Publié le par Benjamin

Belle rencontre avec une Talbot T15 Baby Coach

[MAJ] Quelques jours avant la vente Osenat à Epoqu’Auto 2017, on avait pu approcher de près une superbe auto qui était proposée. Une magnifique Talbot T15 Baby, un coach qui rappelle ce qui se faisait de meilleur dans l’automobile française. On revient sur son histoire.

L’histoire de la Talbot T15 Baby

Les origines franco-anglaises : Sunbeam-Talbot-Darracq

C’est un groupe des années 1920 qui est à l’origine de cette partie de l’histoire de la marque Talbot. On trouve à ses origine la marque Clément-Talbot. Clément est un français, spécialiste des bicyclettes. Pour passer à l’automobile, il s’associe à Alexandre Darracq qui a fondé la marque Gladiator et qui est aussi à l’origine de bien des marques, on en parle ici.

Pour s’étendre en Angleterre, il s’associe avec Lord of Shrewsbury and Talbot ce qui donne naissance à Clément-Talbot. En 1919 cette entité en difficulté s’associe à A. Darracq & Co, une entreprise anglaise qui a déjà repris les premières activité de Darracq, notamment la partie anglaise et une usine située à Suresnes.

On produit alors dans cette entreprise des Talbot-Darracq… qui deviendront des Talbot seules en 1920. Cette année là, une nouvelle association voit le jour avec Sunbeam pour former STD : Sunbeam-Talbot-Darracq. Pour la petite histoire, Sunbeam et Talbot seront de nouveau associées dans les années 70… au sein du groupe Chrysler ! Pierre en parle dans cet article.

En 1933, Anthony Lago débarque pour prendre en main l’usine de Suresnes, bien mal en point. Après une modernisation de l’entreprise à vitesse grand V, il s’attaque aux nouveaux modèles. Autour d’un nouveau 6 cylindres de 3 litres il développe des autos qui deviendront des succès. Les T120 sont un bon exemple.

La T150 et son moteur 4 litres deviendra même une icone, tant en Grand Prix, avec une victoire au GP de l’ACF, que dans les soirées mondaines lorsqu’elles débarquent avec leurs superbes carrosseries dessinées par les plus grands.

Et la Talbot T15 Baby dans tout ça ?

En fait la Talbot T15 Baby fait partie d’une famille de trois autos. La gamme Baby est basée sur un châssis plus court. En 1936, Talbot dévoile deux autos. La Talbot T17 Baby, ses 17cv fiscaux et son 6 cylindres de « 3L » (2996 cm³ et 90ch) et la Talbot T23 Baby, de 23cv donc et son moteur « 4L » (3996 cm³ et 105ch).

La Talbot T15 Baby apparaît en 1937 avec donc 15cv fiscaux. Pour cela on réduit l’alésage du moteur pour amener la cylindrée à 2696 cm³.

Notre Talbot T15 Baby

Sous le capot, donc un 6 cylindres en ligne

2696 cm³ représente une belle cylindrée de nos jours. En 1937 il ne sort « que » 75 ch. Il est souvent accolé à une boîte Wilson. Cette boîte est fonctionne avec une préselection. Comment ça marche ? Et bien on retrouve les trains épicycloïdaux d’une boite classique, dont on vous parle ici, mais on peut choisir à l’avance quel rapport sera le prochain enclenché. On bouge alors le levier et le moment voulu, sans bouger les mains du volant, le simple fait d’appuyer sur l’embrayage fait passer le rapport demandé. Une plus classique boîte manuelle est également proposée.

Tout cela permet d’emmener l’auto à 130 km/h. Belle performance réservée aux reines de la route à l’époque.

Le châssis

Le châssis des grosses berlines de la gamme a un empattement de 3.2m. Ici on utilise un châssis raccourci de 2.95 m. Il est conçu pour une conduite à droite, comme toutes les autos haut de gamme de cette époque. Evidemment, il est également conçu pour que l’auto soit une propulsion.

Les roues avant sont indépendantes et suspendues via un ressort à lames transversal. A l’arrière, c’est un pont rigide qui est suspendu avec des ressorts à lames longitudinaux.

Trois choix de carrosserie

La carrosserie de base de la Talbot T15 Baby, c’est la version « sportive », le coach. On rappelle que le coach se démarque du coupé avec ses vitre de custode, on vous en parle ici. C’est la seule carrosserie fermée. Une élégante qui laisse beaucoup de place au moteur sous son long capot.

Ce capot très travaillé recèle un nombre de louvres assez impressionnant. Il est devancé par une énorme calandre inclinée vers l’arrière et deux imposantes ailes avant. Entre les deux, les deux phares obus sont placés haut. L’avant n’est pas surchargé, et reste élégant.

L’arrière est plus plongeant, le pavillon descendant brusquement vers le renflement constitué par la malle. Elle-même accueille la roue de secours qui laisse admirer ses rayons. Un arrière moins élégant, plus simple, mais qui donne une belle auto.

En complément de ce Coach, deux carrosseries découvrables. La première c’est le cabriolet qui peut emmener quatre personnes et le roadster qui se limite à deux places, dont un exemplaire est également proposé à la vente par Osenat,

Un intérieur luxueux

L’intérieur de notre Talbot T15 Baby du jour est splendide. Les épais sièges sont enveloppés de cuir d’autruche. Une sellerie superbe, légèrement piquée du coup. Un regard permet de juger du luxe de ces sièges.

Le tableau de bord est garni de bois. Autour de deux énormes cadrans abritant le tachymètre et le compte tour, on trouve tous les indicateurs classique, une montre, un ampèremètre et la jauge d’essence.

Les Talbot Baby de deuxième génération

En 1952, une nouvelle Talbot Baby fut produite. Elle n’avait plus grand chose à voir avec la série précédente. C’était une version d’entrée de gamme de la T26, équipée d’un gros 4 cylindres de 2.7 litres et 110 ch. Une auto qui ne sera produite que très peu de temps.

Les Talbot T15 Baby de nos jours

Difficile d’annoncer une réelle cote pour ces autos. Si on peut en trouver dès 50.000 €, en version coach, les plus beaux modèles peuvent monter bien plus haut. Celui qu’on vous présente ici est en parfait état, tant mécanique qu’esthétique.

L’auto était estimée entre 65 et 85.000 €, toutes les infos sont ici.

Concernant les autres carrosseries, les prix grimpent. Comme souvent les versions découvrables sont plus chères. Le roadster présenté par Osenat est ainsi estimé entre 200.000 et 250.000 € !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. BREZOUT-FERNANDEZ Robert-Louis

    Superbe automobile, s’il en est. Restauration de haut vol, une vraie merveille.
    Au siècle dernier, j’ai possédé une Talbot « Atantique 8 » (8 cylindres en ligne) carrossé par Janer en cabriolet landau 3 positions. Un « avion de la route » avec seulement 15 litres au cent. Une véritable bête de concours avec ses deux roues de secours derrière le coffre arrière. (A cause des chevaux qui perdaient les clous de leurs fers, on « éclatait souvent ses caoutchoucs » comme on disait alors).
    Comme quoi on peut « aimer » les américaines et « vénérer » les belles françaises !
    T’as l’beau-jour d’Alfred . . .
    R-L B-F

    Répondre · · 26 novembre 2021 à 18 h 38 min

  2. Davy Gouineau

    Pour information, à l’époque de la création de Clément-Talbot vers 1904, Adolphe Clement fait cavalier seule et a créé seul sa propre marque d’automobile « Bayard A. Clement » qui deviendra Clement-Bayard en 1909. Les Premières Clément-Talbot sont en fait des Bayard A. Clément fabriquées sous licence en Angleterre (En Italie, Clément-Diatto faisait de même) et ce jusqu’en 1907-08 date a laquelle Talbot prend son indépendance et créé ses propres modeles qui sont alors des Talbot tout court.

    Répondre · · 4 octobre 2023 à 15 h 07 min

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