Balade Tourangelle du Club Venturi, belle façon de fêter son trentenaire

Publié le par Fabien

Balade Tourangelle du Club Venturi, belle façon de fêter son trentenaire

L’idée de cette Balade Tourangelle du Club Venturi est simple : regrouper les propriétaires de Venturi au Château d’Artigny, en Touraine, pour refaire la « photo de famille ». Réalisée lors de la naissance du Club Venturi 30 ans plus tôt. Et apparemment, cette idée, lancée par Dominique Pégé et le Club Venturi il y a un an a fait son chemin et ce sont 32 voitures qui ont pu être réunies ces 22 et 23 septembre 2018, en présence Gérard Godfroy et Claude Poiraud, les créateurs de la marque !

Les origines

Venturi… Nombre d’entre vous doivent encore se souvenir de ce salon de Paris 1984 où Gérard Godfroy a présenté au Monde un prototype à carrosserie polyester (très en vogue à l’époque) et propulsé par le moteur de la Golf GTI placé en position centrale arrière. Un prototype français, avec une architecture de GT : la Ventury (notez bien le Y) est née, et l’événement constituera le point zéro de l’histoire cette voiture. La Société MVS, Manufacture de Voitures de Sport, voit officiellement le jour presque un an plus tard, le 24 septembre 1985.

Très vite, le moteur allemand est laissé de côté : à construire une GT française, autant le faire avec un moteur français ! Finalement, après un second prototype équipé d’un moteur de Peugeot 505 turbo préparé par Danielson, ce sera le moteur PRV turbocompressé qui équipera l’auto présentée en octobre 1986 au Salon de Paris. C’est lors de ce salon que la décision est prise de commercialiser la MVS Venturi (et là, notez la disparition du Y) qui sera construite à Cholet, dans le Maine-et-Loire.

Les équipes de Gérard Godfroy pour le design et de Claude Poiraud pour l’ingénierie appuyées par un réseau commercial balbutiant, se lancent dans l’aventure de la production en 1987 et 52 MVS Venturi seront vendues cette année-là. En 1988, Claude Poiraud prend la direction de l’entreprise et la production est plutôt dynamique avec un rythme de 4 voitures par semaine !

En 1990, MVS devient Venturi, après que Xavier de la Chapelle ait participé au renflouage financier. La même année, l’aventure choletaise se termine après 337 voitures, et a lieu le déménagement sur Couëron où l’unité de production de 5500 m² est associée au circuit de Fay de Bretagne.

En 1999, les dernières Venturi à moteur V6 PRV sortent des chaînes. Ce seront près de 650 voitures qui auront été produites.

Le Club Venturi

Mais revenons à 1988. C’est aussi cette année-là que mûrit et se concrétise la fondation du Club MVS, sous la houlette de Pierre Bachelet (pas le chanteur, hein !)…

Les bons en calcul verront immédiatement que de 1987 à 2018, ce sont 31 ans qui se sont écoulés et non 30… Mais pour le Club MVS, devenu Club Venturi en 1990, le point de départ se positionne en 1988 lors de la première sortie. 22 MVS Venturi avaient répondu présent à l’appel du Club et l’événement fut immortalisé par une photo prise sur le parvis du Château d’Artigny, qui domine la vallée de l’Indre à Montbazon, près de Tours.

La Balade Tourangelle du Club Venturi

C’est donc bien 30 ans après ce premier événementque se déroule cette Balade Tourangelle du Club Venturi, entre bords de Loire et châteaux de Touraine. Dominique Pégé, membre du site rassembleur de la Communauté Venturi, s’est chargé du tracé, mêlant liaisons au rythme de la ballade via des points singuliers de la région, aux visites culturelles de monuments locaux. Et pour News d’Anciennes, ce fut une belle journée où nous avons pu côtoyer et photographier à vau-l’eau une grande partie de la gamme MVS/Venturi. Une Trophy et une rarissime 400GT série 2 ont fait le déplacement pour venir nous envoûter par leurs design et leurs mélodies en V6 BiTurbo majeur !

Les Venturi

Le but n’est pas de vous assommer avec les caractéristiques de chaque modèle produit, mais simplement de s’attarder sur les modèles présents lors de l’événement. Question motorisation, toutes sont équipées du fameux V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo) très décrié à ses débuts, mais qui exprimera toutes ses qualités, turbocompressé, sous les capots des Venturi.

Les coupés

Sur les premières MVS Venturi, le V6 2458 cm³ turbo développe 200 chevaux.

Vient très vite son évolution, dès 1989 : la 2.80 SPC (Sans Pot Catalytique), et ses 260 chevaux obtenus par une augmentation de la cylindrée du moteur qui passe à 2849 cm³.

Ce modèle sous le gerfaut Venturi, sera badgé 260 et évoluera au fil des versions.

En 1991, sort la série spéciale 260 Atlantique, construite en 25 exemplaires à la robe bleue spécifique. C’est une 260 dont l’habitacle a troqué la ronce de noyer et les sièges contre un habillage carbone et des sièges baquets. Les modifications orientées sport et la centaine de kilogrammes perdus en font un engin capable d’abattre le 0 à 100 en moins de 6 secondes, performance notable à l’époque, voire encore peu courante aujourd’hui ! L’ambiance course est omniprésente.

En 1991 est également lancé le Gentlemen Driver Trophy. La 260 est sérieusement modifiée, tant esthétiquement, avec ses airs de F40 mêlés de Testarossa Koenig Special, qu’au niveau du châssis, des freins (de chez Carbone Industrie) et du moteur. C’est une pistarde de 408 chevaux capable de presque 300 km/h, dont le cœur a été porté à 3 litres et le nombre de soupapes a légèrement augmenté, tout comme les turbo désormais au nombre de 2 ! Une belle préparation EIA.

En 1993, et l’engagement de 7 exemplaires de 500LM aux 24h du Mans, Venturi sort l’année suivante une série commémorative : la 260 LM. L’un des exemplaires présents lors de la Balade Tourangelle du Club Venturi a une histoire particulière qui en fait un exemplaire unique. En effet, cette Venturi 260LM fut le véhicule fournit à l’importateur anglais, sa voiture de fonction en quelque sorte ! Elle a été ensuite rachetée par le fils du créateur du Club et est aujourd’hui la fierté d’un autre de ses membres. Cette 260LM est le seul exemplaire à conduite à droite dans ce modèle, et son tableau de bord est également spécifique puisqu’en finition carbone.

Le design évolue et le profil gagne en fluidité en 1995 avec l’Atlantique 300. Sous le capot, le V6 PRV de 281 ch sur l’Atlantique 300 devient PSA et avec 2975 cm³ délivre 310 chevaux pour la version BiTurbo.

Le Transcup

Ce coupé était une prouesse technique et a donné du fil à retordre à Gérard Godfroy : présenté en 1988, il ne sera commercialisé qu’à partir de 1990. Deux ans ont été nécessaires pour résoudre les problèmes de mise au point du système de toit dont le pavillon était amovible manuellement en deux parties (rangées dans le coffre) et la lunette arrière s’escamotait électriquement. Le résultat est là, le Transcup présentant une ligne particulière loin d’être désagréable, malgré son âge !

La 400GT

La 400GT est née de la Trophy. Les propriétaires gentlemen drivers pouvaient en fin de saison acquérir leur voiture qui était alors adaptée pour une homologation routière. Ceci jusqu’en 1996 où à l’occasion du Salon de Paris, la 400GT subit quelques modifications avec notamment l’abandon des feux arrières BMW série 3 au profit de feux spécifiques et la possibilité de monter des freins aciers en lieu et place des freins carbone. L’habitacle est toujours personnalisable.

Clap de fin

Grâce aux 30 ans du Club Venturi, il nous a été donné l’occasion de voir un spectacle exceptionnel et de revivre l’émotion qui avait été vécue 30 ans plus tôt. 30 Venturi sur la photo pour trente ans. Le tableau est plutôt flatteur pour ces voitures dont le dessin est à la fois marqué par les années et pourtant toujours aussi actuel. C’est peut-être cela l’intemporalité… Et pour Venturi, une forme d’immortalité.

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

Commentaires

  1. Jérôme

    Superbes photos et commentaire très pro… Chapeau Fabien

    Répondre · · 2 octobre 2018 à 23 h 02 min

  2. Alexandre

    Merci pour ce beau reportage de notre événement, avec un historique fidèle.
    Les créateurs Gérard GODFROY et Claude POIRAUD sont indissociables de l’aventure. Ils nous ont fait des autos au design durable et d’une efficacité redoutable sur route et circuit, très agréable à conduire et d’un grand confort. Nous avons ainsi pu fêter lors de ce week-end le plaisir de participer à notre façon à l’aventure humaine MVS VENTURI.
    Alexandre DUBOIS
    Club Venturi

    Répondre · · 3 octobre 2018 à 10 h 59 min

  3. Gwennael Grall

    Merveilleux reportage ! MERCI. Toutefois je signale : le Gentlemen Drivers Trophy a commencé en 1992, et l’ Atlantique 300 est sortie au salon de Paris 1994.

    Répondre · · 3 octobre 2018 à 17 h 28 min

  4. Gwennael Grall

    MERCI pour ce magnifique reportage. Toutefois je signale : c’est en 1992 qu’est lancé le Gentlemen Drivers Trophy, et en 1994 au salon de Paris qu’est sortie l’Atlantique 300.

    Répondre · · 3 octobre 2018 à 17 h 32 min

    1. Fabien

      Merci pour votre commentaire.
      Pour les dates, je me suis basé sur les données du Club Venturi.

      Répondre · · 3 octobre 2018 à 19 h 25 min

  5. JIPE

    Amis de l’Automobile, de la Nature et de la Ligue Protectrice des Oiseaux, ne pas confondre Aigle et Gerfaut.

    Répondre · · 4 octobre 2018 à 20 h 24 min

  6. Balade Loire & Vignobles - Aventures-Automobiles.fr

    […] du partage de Dominique, l’organisateur, étaient vraiment top. Après les 30 Ans de Venturi (un bel article à lire ici), j’espère être associé à son prochain projet autour de la marque au […]

    Répondre · · 3 août 2020 à 17 h 44 min

    1. Dom

      Merci Sylvain 🙂

      Répondre · · 17 octobre 2020 à 15 h 02 min

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