Balade d’Hiver : sur les Chemins de la Vallée Blanche

Publié le par Mark

Balade d’Hiver : sur les Chemins de la Vallée Blanche

Aujourd’hui je vous propose un article un peu particulier. Cette fois-ci mon ancienne servira plus de faire valoir pour vous parler d’un vrai coup de cœur Alpestre. Bon il est évident qu’avec un 6 en ligne, de la neige, et quelques tunnels, je vais me marrer. D’ailleurs je ne manquerais pas de vous le raconter. Mais on va aussi sortir de la voiture pour tâter de la haute montagne. La vraie, la bien burnée, celle qui nous colle une grosse gifle pour nous rappeler notre insignifiance. Alors en voiture !

Janvier la grande messe hivernale

Mercredi soir, vous ne savez pas quoi faire. Vos collègues vous débectent trop pour aller boire une mousse, et les soirées entre trentenaires sont tellement tristes que vous préférez tourner en rond chez vous sur un fond de Léo Ferré une boite de Valdoxan à la main. Vous êtes encore animés par cette âme de gamin qui vous susurre à l’oreille de vous évanouir avec la nuit, loin de chez vous. Écoutez-la, et faites le plein !

Voilà qui semble simple, mais tellement compliqué devant le fait accompli. Partir c’est bien, mais où ? Et combien va me coûter cette errance nocturne ? Est-ce raisonnable alors qu’il gèle dehors ? A la vingtaine, ces questions ne m’auraient jamais traversées, je me serais contenté de prendre un caleçon et foncer vers l’inconnue. Mais 10 ans plus tard me voilà pris dans cet espèce de carcan moral. À peser le pour, le contre, et tenter de me raisonner.

Bref, il est 21h, je touille mon café, le choix est fait ! Ce soir j’ai perdu 10 ans, et je suis fermement décidé à mettre de côté mon traintrain morose de salarié indolent. Ce soir, c’est le début de la grande messe hivernale ! Celle qui va donner la force de tenir éveillé toute la nuit, me conduire sur les routes que j’aime tant, sur le temple des Alpes. Oui je sais j’ai les habitudes tenaces, et à cet instant vous êtes en train de vous dire, encore une sempiternelle virée Alpine avec ce 320. Vous verrez bien, puis qu’est-ce que cela peut bien faire. En attendant les tasses de café s’enchainent au rythme des tics-tacs de l’horloge. Le folklore qui précède chaque départ s’installe, la tension est palpable, l’adrénaline monte, et je ne manque pas de ruminer, ou enchaîner les punchlines à la moindre sollicitation. Tout simplement infect !

En route pour le pèlerinage

22h30, ça aura mis le temps, mais le moment est venu de partir sur les chemins de la vallée blanche. Tandis que j’empoigne mon sac de photographe et les clés de ma guimbarde, la transe des départs m’anime me gavant d’énergie. Quart de tour, le petit 6 en ligne se réveille avec l’enthousiasme d’un enfant le jour des grandes vacances. A bord, je suis plus concentré. J’ai 500km à parcourir de nuit, en contre la montre face au soleil, et il est fort probable que je perde beaucoup de temps avec la neige annoncée. D’ailleurs aujourd’hui je ne laisse pas filer le sablier à flâner en ville, et je m’engouffre dans la nuit noire le plus vite possible. Enfin la pression des premiers kilomètres s’évapore. C’est le cœur léger comme de la cendre que nous filons sur Dijon avec mon fidèle 320, laissant les lueurs Troyennes loin derrière nous.

Malheureusement, le calme nocturne sera de courte durée. A peine 40 bornes se sont écoulés que je me retrouve face à la première épreuve de cette virée. Il y a comme un mauvais feeling dans la direction, l’auto flotte, et donne l’impression de chasser. Pourtant elle sort de révision et les pneus sont neufs ! Vous l’aurez compris, le verglas est là. 40km c’est bien trop tôt par rapport à mon pronostic, et virtuellement je commence à perdre la course. Cela dit il me reste encore la carte de l’autoroute à abattre, même si je n’y tiens pas. Puis de toute manière, je suis bien trop enfoncé dans la campagne Bourguignonne pour la récupérer. Il ne me reste plus qu’à affronter les 120km qui me séparent de mon salut. D’un côté je vois filer les précieuses minutes, de l’autre je dois rester humble face à ce chemin du pénitent. Le verglas est fourbe et il me colle bien plus la frousse que la neige.

D’ailleurs en parlant du loup… La voilà qui fait son apparition tandis que nous sommes profondément enfoncés dans la nuit. Les mains sont en moites, le regard tire, mais j’arrive enfin à Dijon avec 30min de retard. Cette fois c’est certain, si je ne veux pas manquer l’office je dois m’engouffrer au plus vite sur l’autoroute. Dole, Lons le Saunier, Bourg en Bresse, les conditions de roulage sont suffisantes pour maintenir un petit 120km/h, et c’est à grands coups de quarts d’heures que je remonte sur mon adversaire ! Mais en hiver il ne faut pas crier victoire trop vite. Tandis que nous grimpons les contreforts du Jura, la neige tombe de nouveau. La route est certes salée, mais le déneigement est parfois borderline. Je vais devoir me montrer de nouveau patient face à cette seconde épreuve.

Le chronomètre tourne inlassablement, se rapprochant de plus en plus de l’heure ou mon adversaire franchira l’horizon. De mon côté, je suis bloqué entre 70km/h et 90km/h sur les courbe de l’autoroute des Titans. Je sens que le finish va être serré. Genève, Annemasse, le 320 franchi la grande porte des Alpes, et ma peine touche à sa fin. La neige cesse, et les sommets laissent apparaître leurs silhouettes acérées le long de l’autoroute blanche. Tandis que la petite aiguille vient mordre le six du cadran, le rythme accélère. Les massifs défilent pendant la nuit s’éclaircit. Les panneaux Chamonix comptent à rebours, et je retrouve la pêche du départ. 60, 50, 40km, les étoilent commencent à disparaître laissant blanchir l’horizon. C’est très serré, mais la course est gagnée. Il ne me reste plus que 2km avant d’arriver sur le parvis de la cathédrale des Alpes.

7heures, nous y sommes ! L’aire d’autoroute de Passy mont blanc ! A ce moment-là, vous vous dites que je me suis tapé une nuit blanche, que j’ai traversé la France sous la neige et le verglas en me collant la pression pour arriver avant le lever du soleil. Le tout dans une vieille guimbarde à la réputation scabreuse en pareilles conditions. Tout ça pour glander sur une fichue aire d’autoroute dont les chiottes ne sont même pas chauffées par -12 !? Affirmatif ! J’entends déjà les « qu’est ce qui ne tourne pas rond ? ».

Et bien il suffit de regarder autour de soi pour comprendre. Cette aire offre une vue juste magnifique ! D’un côté les Aravis, et la tête d’âne, baignées par la lumière bleue de l’aube. De l’autre, le Mont Blanc immaculé, coiffé pour l’eucharistie, avec en toile de fond les reflets violets du soleil naissant. L’aire de Passy est en quelque sorte le parvis de ces cathédrales de neige. Sur ces belles paroles il est temps d’aller poursuivre la grande messe.

Pèlerinage dans les cieux

C’est galvanisé par ce spectacle fabuleux que je pars à l’attaque des 20 derniers kilomètres. J’admets que dans les alpes, à cette période, le 320 n’est pas forcement l’outil le plus adéquat. J’ai un peu l’impression de me rendre à l’opéra en bleu de travail. Mais cette petite BMW ne s’en sort pas si mal. Puis c’est quand même vachement drôle de faire décrocher le cul, compte tours planté dans le rouge au premier virage venu. Cette nuit j’ai définitivement perdu 10 ans, et me voilà entrain de déambuler comme un jeune con dans les rues désertes de Chamonix. Faisant brailler ma pétrolette. Cependant la fête sera de courte durée, il ne faut pas que j’oublie mon pèlerinage. D’ailleurs tout juste le temps de garer ma monture que je fonce prendre mon ticket pour ce voyage merveilleux. En route pour le saint des saints ! Allons flirter avec les 4000m.

Vingt minutes, c’est le temps qu’il faut au téléphérique pour nous catapulter au cœur de la haute montagne, à 3842m d’altitude. 63 euros, c’est la dime pour ce voyage fabuleux. Vous l’aurez deviné, ma quête nocturne m’a conduit sur les arrêtes de l’aiguille du midi. Sous mes pieds la vallée de l’Arve se dérobe, me rappelant que j’ai le vertige. La cabine grimpe vite, et on se retrouve rapidement suspendue à plusieurs dizaines de mètres du sol. Ce n’est pas forcement rassurant, surtout lorsque la « benne » se balance à cause du vent, ou du franchissement des pilonnes. 2317m, la vue est déjà cool tandis que je choppe la correspondance vers le sommet. Un dernier effort, les ultimes mètres à 47 degrés sont raides, les oreilles se bouchent, le froid se fait ressentir, mais l’excitation est à son comble. Dernier tremblement, la cabine s’arrime au quai à 3777m. Il ne reste plus qu’à courir vers la terrasse sommitale ! Pas si vite !

L’aiguille du midi c’et deux grosses mandales dès la sortie de la gare. La première vient avec le choc thermique. Moins 25 degrés avec une brise mordante, voilà qui ramène à la raison ! La seconde va tout simplement vous faire perdre la tête si vous n’êtes pas habitués. Là-haut le souffle commence à être court, et l’ivresse des montagnes se fait sentir. Une sensation aussi douce que pernicieuse. Comme un shoot d’euphorisant vous faisant oublier votre corps, avant de vous faire tourner la tête, puis l’écraser en vous collant la nausée. Et au final, vous mettre à genoux gelant sur place. Et puis il y a cette vue ! A elle seule c’est l’hypnose et le KO assuré. Quand mon regard se posa autour de moi, je ne pus lâcher autre chose qu’un « Bordel c’est violent ! ». La grande messe, c’est elle ! Un sanctuaire sur 360 degrés à perte de vue, de glaciers, pics et sommets acérés, dépassant pour bon nombres les 4000m. Et qui nous rappelle à quel point on est insignifiant. Ce paysage glacé par l’hiver est sidérant, et m’a littéralement laissé sur le carreau. Au point qu’il m’a été difficile de quitter le lieu pour me rendre au sommet.

L’attente dans l’ascenseur fut longue, pendant ces quelques minutes, ce spectacle ne m’a pas quitté l’esprit. 3842m, cette fois c’est le sommet, et je me reprends la même baffe visuelle qu’à l’arrivée. Je retrouve face à moi ce paysage déchiqueté, terrifiant et enchanteur, dans lequel le vent vient chanter ses louanges. Derrière moi, le roi Mont Blanc apparaît, bienveillant, tellement proche, que je me prends au jeu de croire qu’il m’est accessible. Et pourtant non, il culmine 1000m au-dessus de nos têtes. Tout simplement fabuleux ! Comme le « pas dans le vide » cette cage en verre suspendue qui représentera le plus gros défi de la visite, si comme moi, vous avez le vertige maladif. En fait non, c’est de la gnognotte comparé à l’escalier à flanc de falaise permettant l’accès aux différentes terrasses toutes plus impressionnantes les unes que les autres ! Ainsi je vagabonde de balcons en balcons avec le sourire du gamin comblé, mais essoufflé par le manque d’oxygène. C’est finalement le froid et les rafales à 40km/h qui finissent par me chasser de l’office. M’obligeant à aller découvrir les différentes activités offertes par le site.

Tout d’abord, la meilleure, un bon café à 3850m, ça n’a pas de prix. Enfin si, dans les 3 balles, mais vu l’état de mes mains, cet expresso est carrément bienvenu. Et puis le fait d’être dans le bar le plus haut d’Europe est tellement exotique que j’en reprend un second. Cela dit, l’heure tourne et je dois poursuivre ma visite. J’enchaîne sur le « tube », mouais… On ne voit rien. Puis vient le tour du pôle muséal. Pour moi il n’apporte aucune plus-value au site, il ne m’apprend pas grand choses tant j’ai potassé. D’ailleurs je finis par m’en moquer éperdument.

Et puis le festival des terrasses me manque. Alors je retourne dehors, me prendre une dose de ces sommets dont j’ai appris à connaitre chaque nom. Le cœur du site c’est ça ! Cette vue inouïe, cette atmosphère unique de la haute altitude, physique, brutale, implacable, et dangereuse. J’en suis fan, et chaque année j’y retourne comme un oiseau migrateur. Mais je dois laisser ce sanctuaire derrière moi. Bref, l’aiguille du midi c’est la grande messe hivernale !

La quête se termine sur la procession du mont blanc

Le pèlerinage ne s’est pas terminé avec l’aiguille du midi. Il me reste un autre site que je voulais admirer depuis quelques temps. Encore émerveillé par ce que je viens de voir, je reprends le volant. Cette fois direction le sommet du Brévent. Malheureusement une fois à 2525m d’altitude, les conditions ne sont pas bonnes. Il fait certes moins froid, et l’air semble plus respirable qu’au sommet de l’aiguille du midi, mais le Mont Blanc et sa procession restent cachés par une épaisse masse nuageuse. Cependant les Aravis flottantes au-dessus d’un océan de nuage demeurent bien visibles. Là encore une vision féerique mais de courte durée. A cette altitudes les conditions changent très vites. En 15 minutes la messe était terminée et il ne me reste plus qu’à redescendre sur terre, la tête dans les nuages. Cela dit alors que je rentre à l’hôtel, songeur, fixant le plafond nuageux, je garde l’espoir d’avoir une fenêtre le lendemain matin.

6h30, requinqué par une bonne nuit de sommeil, j’entrouvre la fenêtre. Les sommets semblent dégagés, et la météo annonce du bon pour la matinée.

Le temps de me préparer, en voiture direction la gare du Brévent. Il a fait très froid cette nuit, mais le 320 démarre au quart et se révèle toujours aussi fun sous la neige. D’autant que fermement décidé à ne pas louper la procession, j’y vais de bon train. L’exercice réveille, les mains tricotent, les pieds dosent, le 6 en ligne braille. Pas d’ABS, pas d’aides, c’est du bio ! A bord, je suis le seul capitaine. Je connais les réactions de l’auto, et impossible de me faire surprendre par les décisions d’un calculateur. Mine de rien je trouve cette maîtrise absolue rassurante. Même si elle peut très vite se retourner contre moi en cas d’erreur. Quelques travers plus tard me voici en possession de mon précieux ticket. Ce sésame qui va me permettre de clôturer ce pèlerinage.

Bon dieu que ça aurait été bête de manquer les laudes ! Même si l’accueil est glacial avec moins 19 degrés et du vent. Je n’ai aucuns regrets, tant la vue est majestueuse. Sous mes yeux, je n’ai rien de moins qu’un panorama de luxe sur le massif du Mont Blanc. Avec pour toile de fond la lumière furtive d’un chouette lever de soleil. Cela dit avec ce vent sans le réchauffement solaire, le ressenti est presque aussi brutal que sur l’aiguille du midi. Et au moment de retirer mes gants pour immortaliser la scène, je sais qu’il va falloir faire vite, et sans erreurs, car je n’aurais pas davantage que 5min avant de ne plus pouvoir manipuler l’appareil photo. Au moins sur le Brévent, il y a encore assez d’air pour respirer normalement, et puis cette vue sur le roi Mont Blanc suivit de sa procession d’aiguilles donne du baume au cœur. Alors c’est parti pour faire cette photo panoramique, avant de courir se réchauffer dans le restaurant sommital !

Le temps de prendre une boisson chaude, le soleil est déjà haut dans le ciel, quant au vent, il s’est enfin calmé. Il ne me reste plus qu’à retourner dehors pour admirer une dernière fois la cathédrale de neige qui se dresse devant moi. Quel panorama ! Au sommet du Brévent, l’ambiance est loin d’être aussi saisissante et physique qu’a l’aiguille du midi. L’ivresse brute n’est pas là, mais la vue offerte par ce site vaut vraiment son pesant d’or, et il y a fort à parier que j’y retournerais lors de ma prochaine migration hivernale. Malheureusement l’infatigable trotteuse enchaîne les tours de cadran, me rappelant qu’en échange de ces moments de bonheur j’ai peu de temps devant moi. Une dernière révérence sur l’aire de Passy, et le 320 s’engouffre dans le corridor de l’autoroute blanche. Laissant derrière nous ces montagnes majestueuses. Cela dit ce pèlerinage n’est pas tout à fait fini. Même si j’ai pu poser les mains sur mon mur des lamentations, il me reste encore 500 bornes pour rentrer !

Retour au foyer

Bonneville, Annemasse, Genève, les péages s’enchaînent me rappelant qu’on vit dans une époque débile, ou traverser un océan coûte moins cher que de faire 500 bornes. Bon ils offrent quand même le côté positif de se sentir comme sur la grille de départ de Monza. A chaque levé de barrière c’est le même rituel, 1ere, 2eme, 3eme pied dans la tôle, aiguille dans le rouge. Me voilà revenu à mes 19ans, quand je découvrais les joies du 6 en ligne avec le « A » d’abruti collé sur la lunette arrière. 10 piges plus tard je me n’en suis pas lassé. Et à chaque tunnel, c’est la même rengaine ! Je baisse les carreaux, double débrayage, 2eme, 4000trs, et c’est parti envoyons la musique. 5000trs, 6000trs, la banane grandit au fur et à mesure que j’oublie qu’à mon âge je devrais plus être en train de biberonner ma descendance, que de faire le con au premier tunnel venu. Cela dit, la raison me rappelle à l’ordre. Dans l’euphorie, je n’ai pas fait gaffe à l’indécence affichée par le tachymètre. Bon d’accord on va ralentir.

De toute façon me voici à Oyonnax pour sortir de l’autoroute. Il ne reste plus qu’à se traîner aux 80 réglementaires jusqu’à la maison. Enfin non ! J’ai une dernière chose à faire avant de m’enfiler les 300km restants. Je n’ai pas pu en profiter à l’aller, mais pour le retour je m’arrête poser un dernier cierge sur un de mes premiers coups de cœurs. Je parle du lac du Vouglans, cette petite merveille nichée aux portes du Jura. Je me souviens de la baffe que je m’étais prise, lorsque je l’ai vu surgir la première fois au travers de mon pare-brise. C’était encore par une de ces matinées dont le seul but, était d’avaler des kilomètres sans connaitre vraiment la destination. Et, même si depuis, j’ai vue des choses plus folles, il reste un checkpoint incontournable de chaque errance alpine. Un peu comme Vézelay est indissociable des chemins de St Jacques. Le Vouglans est intimement lié à mon chemin des alpes.

Peu à peu le soleil et la neige qui illuminaient le paysage s’estompent, laissant place à la grisaille hivernale des plaines. Quelques tours de cadran plus tard, me voici désormais à Dijon. La neige tombe de nouveau, alors je me dépêche d’effacer la capitale Bourguignonne. Plus que 150km, le compte à rebours est enclenché. Et avec lui toute l’ambiguïté des grands retours. D’un côté, plus mon foyer se rapproche, plus je me sens happé en sa direction. De l’autre, les images de ces 24 dernières heures m’incitent à rebrousser chemin. Finalement c’est le foyer qui prend le dessus, il faut finir ce pèlerinage. Troyes en ligne de mire, plus que quelques degrés sur la grande aiguille avant la fin de ce caprice nocturne. Le temps de retirer le sel accumulé sur les 1000 derniers kilomètres, et me voici devant les grilles du sous-sol. Cette fois, c’est bel et bien terminé. Et vous savez quoi ? En y repensant, j’aurais été bête d’aller la boire cette bière.

Quelques conseils pratiques si vous souhaitez pratiquer les grandes remontées de Chamonix

Chamonix et sa vallée offrent de nombreux sites mythiques permettant de s’immerger en haute montagne sans aptitudes particulières. L’Aiguille du Midi, le Brévent, les Grands Montets, ou encore la mer de glace pour ne citer que les plus connus, offrent tous des expériences mémorables. Cela dit ces remontées sont onéreuses et sur-fréquentées. Comptez 63€ pour un aller-retour sur l’aiguille du midi ou environs 35€ pour les autres sites. Voici quelques conseils.

  • Allez-y en hiver. Tout simplement car la montagne vêtue de son manteaux blanc est magnifique, mais aussi parce qu’il y a moins de monde. D’un point de vue financier la compagnie du Mont Blanc propose à cette saison un pass valable 24h qui permet de faire toutes les remontées pour 65€.
  • Fuyez les weekends et vacances scolaires. Si vous voulez être tranquille. L’idéal est de vous y rendre en semaine, hors vacances scolaires, et aux heures creuses. Car lorsqu’il y a du monde il y a de quoi être dégoûté par l’expérience.
  • Attention au mal des montagnes. Celui-ci n’est pas réservé qu’à l’Himalaya, et il peut apparaître dès 2000m d’altitude. Il faudra être plus vigilent sur l’Aiguille du Midi ainsi que les Grands Montets qui dépassent allègrement les 3000m. Il faut savoir que les téléphériques montent trop vite pour permettre au corps de s’acclimater, ce qui a tendance à augmenter les probabilités d’en souffrir. En cas de maux de tête, vertiges, nausées, pertes de sensations, difficultés à respirer persistantes pensez à redescendre rapidement. Pas de panique, les effets disparaîtront au fur et à mesure que l’altitude baissera.
  • Habillez-vous en conséquence. Moins 25 voir moins 30 (cela m’est déjà arrivé), on ne parle pas d’une balade de santé. Désolé mesdames, mais on voit trop de pintades perche à selfie en main fringuée comme pour aller à la fête du village là-haut. Un bon conseil, couvrez vos extrémités, portez des vêtements efficaces et coupes vents. Pas besoin de 10 pulls en laine quand deux couches de vêtements thermiques suffisent.
  • Suivez la météo avec attention heure par heure. Au prix de la course il serait dommage d’arriver là-haut pour ne rien voir, ou tout simplement de se retrouver face à des portes closes. La compagnie du Mont Blanc ne prend pas de risques, et les sites n’ouvrent pas en cas de conditions trop extrêmes.
  • Evitez de vous balader hors des sites. Dans l’absolu vous pouvez le faire, si vous avez les connaissances, ou que vous êtes équipés, pourquoi s’en priver. Si ce n’est pas le cas, ne le faites pas. La haute montagne reste un milieu hostile qui nécessite un niveau minimum. En hiver les risques sont accentués, glissades, avalanches, crevasses cachées, etc… Pensez que les secouristes ont d’autres choses à faire que risquer leurs vies pour sauver un excès de zèle. Chaque intervention en haute montagne est hautement périlleuse et très coûteuse.
  • Gardez votre sang froid. Les nombreux skieurs qui empruntent ces remontées ne sont pas étouffés par la politesse. Si comme moi, vous êtes photographe, ou simple touriste, laissez-les passer devant. Cela vous évitera de vous prendre un ski dans la tête. En plus d’être plus pressés que les autres, ils ne font pas gaffe, et n’en ont rien à faire de vous, ou de votre matériel. Tout ce qui compte c’est de vous doubler.

Je pourrais fournir toute une tripotée de conseils, mais rien que ceux-ci contribueront surement à améliorer la qualité de votre évasion. De mon côté il ne me reste plus qu’à planifier d’autres errances.

Mark

Passionné de photo et de sa BMW E30, Mark a rejoint News d'Anciennes courant 2016. Essais, road-trip, reportages, tout l'intéresse du moment qu'il peut sortir son appareil photo.

Commentaires

  1. Antoine Lannoo

    Ah tu m as encore fait rêver ! Auto et montagne, le couple parfait ! Tout se passe bien dans ta tête, je te rassure, tu es simplement épicurien ☺

    Répondre · · 18 février 2019 à 21 h 59 min

    1. Mark

      Ahah c’est bien ce qu’il me semblait :p. Je suis en train de réfléchir si l’on ne peut pas éventuellement s’organiser quelque chose ;).

      Répondre · · 20 février 2019 à 7 h 59 min

  2. Antoine Lannoo

    Je te soutiens bien évidemment dans ta réflexion

    Répondre · · 20 février 2019 à 22 h 41 min

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