Avant le Tour Auto, il y avait le Tour de France Automobile

Publié le par Benjamin

Avant le Tour Auto, il y avait le Tour de France Automobile

Le Tour Auto est une course de véhicules historiques, normalement jusque là on ne vous apprend rien. Mais avant le Tour Auto il y a eu le Tour de France Automobile. Et c’est son histoire qu’on va vous raconter ici, du moins les grandes lignes.

1899 – 1937 : le Tour de France Automobile première mouture

Si pour beaucoup le Tour de France Automobile c’est une course de l’après-guerre, il ne faut pas oublier que la course est bien plus ancienne.

Adolphe Clément au Tour de France automobile 1899- Tour de France Automobile

Le premier disputé en Juillet 1899 en tant que 4e Grand Prix de l’Automobile Club de France. 19 Autos sont au départ dont 8 Panhard et Levassor ! En comptant les liaisons ce sont déjà 2500 km qui sont parcourus en 7 étapes. René de Knyff sur sa Panhard est le premier vainqueur d’un Tour de France Automobile.

Par la suite c’est l’Auto-Cycle de France et le journal « Les Sports » qui reprend le flambeau en 1906. En 1907, 1908, 1912 et 1913 ce n’est pas réellement une course et c’est le journal L’Auto (ancêtre de l’Equipe) qui est la baguette. Quelques motos sont également au départ.

Le Tour de France Automobile réapparaît bien après la guerre en 1922. C’est toujours l’Auto qui organise la course et elle est réservée aux cyclecars d’une cylindrée comprise entre 750 et 1100 cm³ avec des motos à side-cars également acceptées. Par la suite on ouvrira la course à des autos plus grosses. Sans pour autant attirer suffisamment de participants. Après l’édition 1937, le Tour de France Automobile est de nouveau mis entre parenthèses.

1951 – 1964 : les grandes heures du Tour de France Automobile

En 1951 c’est l’Automobile Club de Nice Cote d’Azur qui relance le Tour de France Automobile. 97 autos prennent le départ le 30 Août et c’est une formule qui met réellement à l’honneur des épreuves de vitesse entre de longs parcours de liaison. Pour cette première édition seuls 16,38 km de chronos émaillent les 5239 km de la course ! À la fin on assiste à un triplé des Ferrari 212 Export !

Pour l’année 1952 on compte 7 épreuves de classement sur les trois étapes de la course : Nice – La Baule, La Baule – Reims et Reims – Nice. 5533 km sont couverts. Pour la première fois on voit apparaître un classement à l’indice et les spécialistes français tels D.B vont se montrer à leur avantage en gagnant la course au nez et à la barbe des Ferrari et autres OSCA.

En 1953 les voitures de série ont leur classement. La course de 5900 km relie Brest et Nancy au départ et l’arrivée de Nice. 9 épreuves de classement sacrent l’OSCA MT4 de Péron – Bertramnier et la 4CV de Condriller – Daniel.

En 1954 un seul classement, uniquement base sur le meilleur temps donnera pour vainqueur l’équipage Pollet – Gauthier sur Gordini T15S avec les mêmes étapes que l’année précédente.

On trouve enfin la bonne formule !

Le Tour de France Automobile fait son retour en 1956 après l’annulation de 1955 suite aux événements du Mans. L’arrivée est donnée à Paris et le grand changement est plutôt à retrouver du côté des épreuve circuit disputées sur plusieurs tours (160 km au Mans). On voit une magnifique bataille entre les Mercedes 300 SL et Ferrari 250 GT « Tour de France » bien que ce soit grâce à cette course qu’elle gagnent leur surnom. C’est en effet De Portago – Nelson qui l’emportent.

En 1957 l’arrivée est jugée à Reims et c’est une nouvelle victoire de la 250 GT avec Gendebien et Bianchi tandis que l’Alfa Giulietta de Hebert et Lauga remporte la catégorie tourisme.

En 1958 Gendebien et Bianchi sont les vainqueurs à Pau après 4 étapes et devant quatre autres Ferrari 250 GT ! Jean Hébert gagne de nouveau sur Giulietta et c’est le journaliste Bernard Consten qui en est le copilote.

C’est encore l’équipage Gendebien – Bianchi, toujours sur Ferrari 250 GT, qui remporte l’édition 1959. Six épreuves circuit permettent de dépasser pour la première fois les 1000 km d’épreuves de classement. da Silva Ramos et Estager l’emportent sur Jaguar MkI en catégorie tourisme.

14 épreuves de classement sont au programme en 1960. Si c’est une nouvelle fois un équipage belge qui l’emporte sur 250 GT, on parle cette fois de Mairesse et Berger tandis que Bernard Consten et Jacques Renel imposent leur Jaguar MkII en Tourisme.
En 1961, ce sont exactement les mêmes vainqueurs dans les deux catégories, après un passage remarqué par la Corse !

En 1962, la victoire semble acquise pour la 250 GTO de Bianchi mais un camion de lait offre la victoire à Simon – Dupeyron sur une 250 GT, devant les GTO. Consten et Renel gagnent une nouvelle fois sur Jaguar MkII devant un autre (futur) journaliste, José Rosinski.

Les 250 GTO prennent leur revanche en 1963 en s’offrant le doublé, Guichet-Behra devant Bianchi-Abate et quatre Porsche 904 Carrera GTS. En Tourisme c’est la quatrième victoire de rang pour Consten et Renel, toujours sur une MkII !

Enfin en 1964 les Cobra Dayona ne peuvent lutter contre les 250 GTO. Bianchi et Berger l’emportent tandis qu’en tourisme c’est un doublé de Ford Mustang qui bouscule les Jaguar.

En 1965 l’Automobile Club de Nice Cote d’Azur ne peut organiser le Tour de France Automobile. La course connaît une nouvelle pause.

1969 – 1980 : l’ère Consten

En 1968 Bernard Consten est élu président de la FFSA. Il va relancer le Tour de France Automobile organisée par l’ASA du même nom avec le concours notable de l’ASA Nice Cote d’Azur.

L’année 1969 sera celle des Porsche et des Chevrolet. Larrousse – Gelin gagnent le général et le classement sport proto sur une 911 R, Greder et Vigneron sont deuxièmes et vainqueurs en Grand Tourisme sur une Corvette, Chasseuil et Baron troisième et vainqueurs Tourisme et Spéciales sur une 911 quand Marie-Claude Beaumont et Michèle Dubosc, un équipage 100% féminin gagnent le classement tourisme sur une Camaro.

En 1970 Matra fait fort et sort sa MS650 des circuits pour l’engager sur le Tour de France Automobile. La course est un énorme succès populaire et ce sont logiquement les deux protos bleus qui l’emportent, Beltoise – Depailler – Todt devant Pescarolo – Jabouille et Rives.

L’année suivante, l’écurie française est imitée par Ferrari qui engage des 512 M tandis que les Daytona se montrent également. Finalement c’est bien la Matra de Larrousse et Rives qui gagne devant la 512 de Juncadella – Jabouille et Guénard.

Les protos sont bannis pour le Tour de France Automobile 1972 et les Daytona sont presque intouchables sur circuit. Andruet et Biche l’emportent devant une autre 365 GTB4, celle de Rouveyran – Migault.

Les Groupe 5 sont admises en 1973 ce qui permet une bataille entre les Lancia Stratos et les Ligier JS2. C’est une italienne emmenée par Munari et Manucci qui gagnera finalement.

Les JS2, à moteur Maserati, il faut le préciser, prennent leur revanche en 1974 avec le doublé. Larrousse-Nicolas-Rives devant Darniche-Jaubert et la Stratos d’Andruet et Biche.

La Stratos dominatrice

Darniche dominera de bout en bout en 1975, un orage sur la première étape ayant décimé le groupe des favoris. Il gagne sur sa Stratos copilotée par Alain Mahé.

En 1976, les Alpine et les Stratos ne peuvent lutter longtemps et ce sont les Porsche qui vont se montrer à leur aide. Henry et Grobot gagnent sur une 911 Carrera.

Pour le Tour de France Automobile 1978, Darniche est prêt de l’emporter mais son joint de culasse défaillant laisse la victoire à Michèle Mouton et Françoise Conconi sur leur Fiat 131 Abarth.

En 1977, Darniche et Mahé gagnent de nouveau sur Stratos devant un équipage féminin : Michèle Mouton et Françoise Conconi.

En 1979 Darniche et Mahé vont se battre longtemps contre une Porsche avant de signer leur troisième victoire sur Stratos.

Enfin en 1980 la Renault 5 Turbo fait son apparition mais Ragnotti ne tiendra pas toute la course et laisse une nouvelle fois la victoire à la Stratos de Darniche.

1981 – 1986 : clap de fin

Le Tour de France Automobile n’a plus la même aura. Les grands noms s’en détournent. Durant cette période c’est l’ASAC de Nice et l’Equipe qui sont les organisateurs.

En 1981, Ferrari fait son retour au palmarès, Andruet et Bouchetal sur 308 GTB devançant la Stratos de Darniche et Mahé.

En 1982, le Tour de France Automobile est inscrit au calendrier du championnat de France des Rallyes ! 6 Spéciales se courent donc sur la terre. Andruet et Biche gagnent la course avec leur 308 GTB, devant la 5 Turbo de Thérier.

Pour 1983, si une BMW M1 constitue l’attraction, les Opel Manta, Lancia 037 et autre 5 Turbo sont clairement à la hauteur. Fréquelin et Fauchille imposent leur Manta 400 devant la 5 Turbo de Chatriot et la 037 de Darniche et Mahé.

En 1984 c’est Jean Ragnotti qui inscrit son nom au palmarès sur R5 Turbo, devant Andruet et Fréquelin. Il rétière la performance en 1985 mais déjà le Tour de France Automobile a du plomb dans l’aile et n’attire plus le même public.

Le Tour de France Automobile 1986 sera le dernier. C’est François Chatriot sur R5 Turbo qui l’emportera.

Tour Auto 2018 38 sur 93- Tour de France Automobile

Le Tour de France Automobile deviendra le Tour de France Auto en 1992, un rallye historique, première étape de ce qui deviendra le Tour Auto.

Source principale : Wikipedia
Photos : Artcurial Bruno Daytona et Commons

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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