Acheter une Voiture Ancienne : 3 bonnes raisons de la surpayer

Quand votre pote, celui avec qui vous allez à tous les rassos et sur tous les circuits dès qu’il y a une ancienne à voir, vous a dit le prix qu’il a payé sa nouvelle voiture ancienne, vous avez halluciné. Il l’a clairement surpayée. Sauf que… quand vous écoutez ses arguments, vous comprenez tout de suite que ce n’est pas une si mauvaise idée !

Surpayer, qu’est ce que c’est ?

On l’annonce de suite : il sera compliqué d’appliquer cette notion à toutes les voitures anciennes. La variété est telle que certains modèles sont rares au point de n’avoir pas vraiment de cote disponible. Et pour ça il faut s’en remettre au vendeur…

Du coup, surpayer, dans la majeure partie des cas, ce sera simplement payer une voiture ancienne bien au-dessus de la cote. Si certains site ne donnent qu’une cote que pour un bon état et assez commun, d’autres vous permettent de voir les différences qu’il peut y avoir quand on regarde l’état de la belle.

Pour autant, il existe des cas de figure dans lesquels on paye encore plus cher sa voiture ancienne que ce que la cote pourrait laisser croire. Néanmoins, il faudra toujours s’interroger sur la fiabilité de la cote et sa fréquence de mise à jour. Et puis on peut se faire sa propre cote en regardant les prix du marché. Par contre, il arrive encore de surpayer. Mais ce n’est pas pour autant une mauvaise chose.

On ne paye pas toujours que la voiture

Entre une auto affichée à 8000 sur « le parfait angle » par un particulier et celle que votre pote a acheté 13.000 à un pro, vous ne voyez pas la différence. Le modèle et l’année sont les mêmes, l’état cosmétique et le kilométrage sont presque identiques.

Seulement, avec ses 13.000 € il n’a pas payé que la voiture. Vous n’aviez peut-être pas remarqué, mais tout en bas de l’annonce du particulier, il y avait quelques petits consommables à changer. Celle qui vient d’arriver dans son garage a des pneus neufs, elle a été révisée et le pro a même changé, par avance, quelques organes qu’il sait sensibles sur le modèle.

On ajoute un rapport d’expertise (oui, certains pros le font d’eux-mêmes mais ils sont rares), les démarches administratives, la livraison et quelques petits « cadeaux » (vous les payez au final) qui vont du porte-clé à la housse en passant par le chargeur de batterie et vous obtenez une auto bien au dessus de la cote du marché.

Pour autant, vous avez une voiture nickelle, que vous n’avez pas besoin d’emmener directement chez votre mécano et avec laquelle vous pouvez prendre la route sereinement. Et, oui, la sérénité, ça se paye aussi !

L’historique, ça se (sur)paye

On a déjà parlé de l’influence du kilométrage avec nos partenaires de Classic Expert, c’est à relire ici. En résumé, le fait qu’une auto ait peu de kilomètres peut être une bonne nouvelle pour peu qu’elle ait quand même roulé fréquemment. C’est en effet une alchimie entre l’usure et l’usage qui doit être important.

Mais au delà du simple kilométrage, l’historique de l’auto peut vous inciter à la surpayer. Le fait que la voiture ancienne en question soit une première main peut être un bon départ. Il faut cependant que ce premier propriétaire ait pris soin de l’auto, qu’il soit sincère quand à ses pannes et éventuels accidents et qu’il ne vous la revende pas parce que c’est devenu, pour lui, un nid à emm****s.

L’historique qui se paye, c’est celui qui est vérifiable. Un classeur complet de factures, même si elles ont été adressées à 15 propriétaires, tant qu’elles sont détaillées, que le kilométrage est relevé et qu’il n’y a pas de trou de quelques années sera très intéressant. S’il en découle que l’auto a bien été entretenue et qu’il n’y a pas de gros travaux à entreprendre (ou qu’ils ont été entrepris) vous avez une bonne raison de surpayer l’auto. Exemple parfait : la distribution vient d’être faite sur une Ferrari à moteur central !

Ensuite, il y a des petites choses qui peuvent aussi vous amener à surpayer votre voiture ancienne quand vous découvrez son historique. Déjà ses propriétaires anciens. Ça peut être une star, un pilote… ou bien votre grand-père. Dans le premiers ca, c’est courant que ça se monnaye, dans le second, ça peut être une solution pour convaincre le propriétaire de vous la céder.

Ajoutez évidemment l’historique de la bête, que ce soit en course, en concours d’élégance ou même son apparition dans tel ou tel film, voici des choses qui en feront une auto spéciale.

Et n’oubliez pas une chose : si vous êtes soigneux, vous allez surpayer votre voiture ancienne… mais vous pourrez en dire autant de celui qui vous l’achètera quelques années plus tard !

C’est une version ultra-rare

Oui, on peut vous dire que vous avez surpayé votre voiture ancienne. Mais la personne à qui vous vous adressez est-elle vraiment au courant de ce dont vous parlez ?

À première vue, payer autant pour une Jaguar Type E, c’est trop cher. Sauf que c’est une « flat floor ». Même chose pour une 4L, sauf que c’est une Carte Jeune et qu’en plus elle a le porte-clé ! Des exemples du genre, il y en a des dizaines.

Entre millésimes particuliers et introuvables, configuration rare et produite à deux exemplaires (pour peu que ce soit élégant), ou motorisation vite enlevée du catalogue (si c’était un vrai plus et pas un moteur d’entrée de gamme), vous trouverez toujours des versions plus chères.

Alors oui, si on ramène ce prix à une auto du même modèle et dans le même état, on peut penser l’avoir surpayé. Mais c’est justifié… et encore une fois, ça se justifiera d’autant plus quand vous revendrez l’auto !

Conclusion :

Surpayer n’est pas forcément quelque chose de mauvais. C’est parfois l’assurance d’avoir la perle rare entre les mains, celle de pouvoir rouler tranquille et celle de ne pas rouler avec la même auto que les autres membres de votre club.

Par contre, il existe des raisons qui ne sont pas suffisamment bonnes pour justifier de surpayer une voiture ancienne. Et celles-ci, on vous les détaillera dès le mois prochain.

Photo additionnelle : Aguttes