La Rosengart Ariette, ratée et rareté

Publié le par Benjamin

La Rosengart Ariette, ratée et rareté

On ne vous blâmera pas si vous n’avez jamais vu ou jamais entendu parler de la Rosengart Ariette. Mais on a pu en croiser une il y a quelques temps et ça nous a donné envie de vous présenter cette étonnante petite auto.

Vous ne vous souvenez pas de Rosengart ?

Derrière la marque il y a Lucien Rosengart. Ingénieur de génie, il invente le baby-foot ! Il sera aussi à l’origine de nombreux brevets utilisés dans l’automobile au début du vingtième siècle.

En 1927 il lance sa marque automobile. Il fabrique des Austin Seven de 1923 sous licence et ça marche bien puisque les ventes permettent à Rosengart de se hisser à la 5e place des ventes en France ! En 1932 il lance une auto 11CV qui sera la « première voiture française à Traction Avant », même si d’autres sont déjà passées avant, comme la Tracta par exemple. Sa Rosengart Supertraction est pourtant… une allemande, une Adler Trumpf construite sous licence ! La gamme s’étend vers le haut mais les ventes déclinent. Les dérivés de la Seven restent au catalogue, la LR4N2 et sa calandre en pointe, aussi appelée Supercinq, relance un peu la machine. En 1938 la nouvelle Supertraction est basée sur la Citroën Traction…

Après la guerre, Lucien se retire, mais Rosengart continue. La Supertraction ne peut plus recevoir de moteur Citroën, elle devient Supertrahuit avec un V8 Mercury ! Viennent ensuite des autos plus petites, la première c’est la Vivor en 1950, dépassée dès son lancement.

L’apparition de la Rosengart Ariette

Au Salon de Paris 1951, on présente la toute nouvelle Rosengart Ariette. Dessinées par Philippe Charbonneaux, ses lignes sont réussies.

Côté technique on recycle… notamment le moteur des Supercinq des années 30. Toujours basé sur la mécanique de l’Austin Seven, ce 4 cylindres de 743 cm³ tourne sur deux paliers. Il n’a pas de pompe à huile et le refroidissement se fait par thermosiphon. Au total il sort 18ch et est accouplé à une boîte à peine plus jeune, celle de la Simca 6. La voiture adopte un châssis séparé, des suspensions arrière à lames et des freins à cables ! Et puis la Supertraction est loin, la Rosengart Ariette est une propulsion. Dans les années 50, cela fait tâche !

Enfin le prix est tout simplement hors sujet ! À 615.000 frs elle est plus chère qu’une Traction 11 BL !

La Rosengart Ariette évoluera de façon obligatoire. Au salon de Paris 1952 apparaît une première évolution. Le moteur ne cesse de couler des bielles qui sont revues. Doté d’un carburateur inversé, d’une admission et d’un échappement revus sa puissance passe 21 ch. Elle recevra ensuite des freins hydrauliques avec de plus gros tambours. On note aussi l’arrivée d’un break et d’un cabriolet.

Mais les ventes ne décollent pas. En 1953 ce sont seulement 240 autos qui sont produites. On présente alors l’Artisane, une version dépouillée du coach mais cela ne change rien.

L’arrivée d’autres petites autos, la Scarlette, une Rosengart Ariette avec une mécanique et une calandre de Panhard Dyna X et de la Sagaie au flat-twin SEMO ne sauvera pas la marque.

Au total ce sont 1577 autos, toutes carrosseries comprises qui auront été produites quand Rosengart ferme ses portes en 1954.

La Rosengart Ariette de nos jours

On a déjà eu de la chance d’en croiser une… Forcément avec une production si réduite, c’est une auto extrêmement rare. Alors profitez en pour en faire le tour.

Et si d’aventure son histoire ne vous a pas refroidi, vous pourrez en acheter une pour environ 5000 € et 8000 € pour un cabriolet. Histoire de rouler (très très) décalé !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Patrice Verges

    C’était toujours la base et le moteur Austin datant des années 30 !

    Répondre · · 31 mars 2020 à 18 h 32 min

    1. Benjamin

      Et oui ! Des fois certaines autos cherchent la critique !

      Répondre · · 31 mars 2020 à 18 h 41 min

  2. Bruno

    J’en ai achetée une dans les années mais revendue quelques mois plus tard avant d’en faire la restauration …

    Répondre · · 3 avril 2020 à 18 h 33 min

  3. Hommet André

    Mon père avait acheté l’un des derniers modèles d’Ariette. Cette petite voiture (4CV) se situait à un tout autre niveau que la 4CV Renault par exemple, plus proche de l’Aronde de Simca. Bonne habitabilité malgré deux portes seulement. Son point noir était sa mécanique qui avait trente ans de retard, soupapes latérales, refroidissement par thermosiphon, vilebrequin sur deux paliers graissage par barbotage. Rosengart conscient de cette faiblesse avait bien tenté d’en améliorer les performances, aboutissant à une fragilisation qui cependant ne portait pas les performances de la voiture à un niveau commercial acceptable. Sur la voitures de mon père, le vilebrequin finit par se rompre, entraînant une salade mécanique rédhibitoire. Mon père, fin mécanicien, se procura alors un ensemble moteur/ boite de vitesse de Dauphinoise. La Dauphinoise était en fait une Juvaquatre, utilitaire datant d’avant guerre et produite par Renault. Ce petit utilitaire a continué sa carrière commerciale sous le nom de Dauphinoise. Il fut remotorisé après la guerre avec un moteur de Dauphine Renault et une boite à trois vitesses entraînant un arbre de transmission vers le pont arrière. Moderne, avec sa cylindrée de 850 cm3, développant une trentaine de CV, (contre une vingtaine au moteur Rosengart) ce moteur avait métamorphosé l’Ariette, lui permettant d’atteindre plus de 110 Km/h alors que le moteur d’origine ne permettait guère de dépasse 90, et à condition d’avoir pu se lancer.
    Cette attachante petite Ariette de mon père finit tristement sa carrière à la ferraille suite à un accident.
    Je serais heureux de communiquer avec une personne ayant eu aussi relation avec cette petite voiture dont très peu d’exemplaires doivent encore exister, après…70 ans

    Répondre · · 11 août 2020 à 0 h 37 min

    1. Lumann Pascal

      Bonjour, avec plaisir je découvre à l’instant votre message concernant une Ariette Rosengart que vous avez possédée, vous et votre père, dans votre jeunesse.
      J’ai moi même une Ariette depuis de longues années, que j’ai pu acquérir auprès d’un vieux monsieur vivant dans ma région.
      Je n’ai jamais rien fait d’autre que de l’abriter dans un hangar avec d’autres voitures et il m’est difficile actuellement de l’approcher.
      Quand je l’ai découverte elle était dehors depuis longtemps, donc en mauvais état et cependant complète.
      J’ai retrouvé 2 photos de cette petite voiture…
      Si vous le souhaitez nous pourrions échanger d’autres souvenirs…

      Répondre · · 12 mars 2024 à 10 h 52 min

      1. Hommet André.

        Bonjour Monsieur Je viens à l’instant de lire votre message. J’avoue ne pas venir très souvent sur le site Rosengart.
        Je possède une recopie dactylographiée, (car le document d’origine a subi des ans l’inexorable outrage), du « Ban d’essai » que l’Auto Journal avait consacré à l’Ariette, ainsi que les caractéristiques techniques, comme les éditaient à l’époque cette revue. J’ai aussi quelques photos personnelles avec cette voiture, mais présentant un faible intérêt documentaire.
        Si vous êtes intéressé, je vous laisse mon adresse courriel. Cordialement.

        Répondre · · 26 mars 2024 à 16 h 52 min

      2. Hommet André.

        Monsieur Lumann J’ai laissé, hier une réponse, mais qui a disparu sans que je sache si elle avait été effacée ou expédiée. J’ai des documents que je pourrais vous adresser, notamment la copie du « ban d’essai » de L’auto journal de l’époque ou cette petite auto était commercialisée, ainsi que la copie intégrale des détails techniques qui la concernaient.
        Au plaisir de vous lire; Cordialement.

        Répondre · · 27 mars 2024 à 19 h 54 min

  4. Philippe Jules Philippe

    En 1952 mes parents achetèrent une Ariette : c’est la voiture de mon enfance. J’en garde un souvenir ému ! Après la Rosengart LR4 l’Ariette était merveilleuse , mais…… des problèmes de boîte de vitesses, un garagiste peu consciencieux, tout cela donna bien des soucis à mon père . Je la regrette cette Ariette , elle avait son charme ! Nous étions allés la chercher, neuve, à PARIS chez ROSENGART, Boulevard Dixmude Je m’en souviens comme si c’était hier Philippe BRAZIER ANGERS FRANCE ( facebook Philippe Jules Philippe )

    Répondre · · 13 octobre 2022 à 18 h 16 min

    1. Schulik

      C est magnifique ce que vous écrivez au sujet de cette petite auto. Sûrement teinté d une forme de magie d enfance lorsque votre en prit possession chez le concessionnaire à Paris…!!!!! ☀️ Elle avait certes pas mal de défauts dont le majeur fût son prix élevé, mais C était une auto agréable à regarder…. Cet aprem je viens d en voir une dans la collection Schlumpf du Musée de l automobile à Mulhouse !!!!!! ☀️

      Répondre · · 9 septembre 2023 à 22 h 07 min

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