Roadbook d’Anciennes Episode 18 : les routes de sable

Publié le par Alexandre Pierquet

Roadbook d’Anciennes Episode 18 : les routes de sable

Alexandre Pierquet est l’auteur de plusieurs guides qui permettent aux collectionneurs de voitures anciennes de vivre de beaux voyages en voiture ancienne. On en parle d’ailleurs dans ces articles. Dans Roadbook d’Anciennes il nous fait découvrir des routes remarquables. Par leur tracé, avec les paysages traversés, ces routes sont à faire absolument, que ce soit en faisant un crochet dans notre voyage, ou son but tout simplement. Et évidemment, c’est en anciennes qu’il faudra les apprécier !

Voilà des itinéraires pour le moins insolites : aux quatre coins du monde les routes de plages méritent un détour. Elles vous rapprocheront de la nature, vous ferons vivre pour certaines l’histoire avec un grand H, l’épopée des premières courses aussi ,comme dans le film Burt Munro ou Anthony Hopkins relève un défi en affrontant une bande de blousons noirs sur leur motos dans une course épique…

La Beach Highway en Australie

Reshwater-Teerwah Beach Road plus connue sous le nom de Beach Highway, est une étendue en bord de mer de 49,7 km de long, à Teewah Beach, dans le Queensland, en Australie.

Ici on vient avec de préférence un 4 x 4, on dégonfle les pneus à la station prévue à cette effet et on part à l’aventure. Il n’y a pas besoin de roadbook, l’autoroute de sable est rectiligne, mais plutôt d’un équipement de camping (presque) sauvage. Le long de la route certaines zones sont destinées à établir votre campement pour la nuit.

Le pays est très réglementé et les rangers patrouillent régulièrement, ils vérifieront si vous vous êtes bien acquitté de la taxe, ainsi que du bon respect des mesures de sécurité pour l’environnement. Tous les véhicules doivent être enregistrés et avoir un permis d’accès à Cooloola Recreation Area.

En route, n’oubliez pas que vous êtes sur une des voies les plus dangereuse au monde, comme la mer toute proche qui grouille de requin et de courants mortels. Méfiez vous donc de la beauté de l’environnement il est trompeur. Les sautes d’humeur de la mer sont piégeuses, ne jouez pas avec les vagues au volant de votre voiture, l’océan Pacifique n’est pas commode. Soyez conscient des marées, car l’eau monte jusqu’aux falaises à certains endroits. Gardez à l’esprit que la zone n’est pas une route typique, des règles routières s’appliquent, y compris une limite de vitesse de 60 Km/h.

L’accès pratique se situe à Rainbow Beach et à l’île Fraser pour de nombreux amateurs de 4×4. Un voyageur sur cette route doit être expérimenté et entièrement dévoué à la conduite sûre, lente et consciente des obstacles pour dissuader le danger. Les pistes de sable de Cooloola sont rugueuses et conviennent uniquement aux véhicules 4×4 suffisamment hauts perchés. En ancienne, un bon Range ou un FJ40 seront parfaits.

Niveau panorama, votre route sera bordée de falaises éblouissantes qui composent les sables colorés de Teewah. Ici, une peinture naturelle plane à 650 pieds de haut, colorée par de l’oxyde de fer et des colorants végétaux. Et si vous visitez entre juillet et septembre, vous aurez la chance de voir des baleines à bosse migrer dans les eaux le long de la côte est de l’Australie. Si vous devez sortir et vous dégourdir les jambes, le phare au bout de la plage de Teewah à Double Island Point est un arrêt au stand offrant un panorama de votre itinéraire à perte de vue.

Je vous emmène faire un tour :

Rainbow Beach Road, toujours en Australie

Pour notre prochaine excursion, je vous garde en Océanie, pour aller à 13 km de la première plage et nous rendre sur un spot de Surf. Comme précédemment, il faut rester sur le sable dur en se méfiant des vagues qui ne sont pas constantes.

Votre route est un miroir immaculé, le ciel se confond avec la mer, c’est donc un jeu de chat et de souris avec l’eau qui rythme le voyage. Vous n’êtes pas seuls, des véhicules peuvent venir a contre-sens, eux aussi évitent les vagues.

Cette route doit son nom aux falaises arc-en-ciel que vous trouverez dans les terres après deux kilomètres de marche.

En arrivant devant ces hautes falaises on comprend mieux ce qui les rend si attrayantes : elles se composent de plusieurs couches de sable aux nuances différentes, compactées. Issues de roches de natures variées, apportées par des végétaux… ces couleurs ont des origines diverses. Une explication scientifique qui vient s’ajouter aux légendes aborigènes qui entourent les lieux. Les habitants du coin estiment qu’il y a jusqu’à 70 tons de sable.

Nous sommes sur un point passage vers l’île Fraser, terre de prédilection des fans de 4×4. Peu d’entre eux s’arrêtent, trop pressés de vivre reclus sur un lopin de terre coupé du monde, où la vie sauvage se mêle à l’aventure mécanique.

La « Ninety Mile Beach » en Nouvelle Zélande

Sur l’île voisine, au pays des Kiwi, c’est une route un peu particulière qui vous attend tout au nord de la Nouvelle-Zélande. Le nom de Ninety Mile Beach (“la plage de 90 miles”) n’est pas tout à fait exact : elle ne mesure que 88 kilomètres.

Contrairement à toutes les autres « routes de plages », celle ci appartient au réseau routier néo-zélandais. Elle est donc une très officielle “Highway”. Vous avez donc le droit d’y conduire tout à fait normalement et la vitesse y est limitée à 100 km/h !

La Daytona Beach aux USA

Revenons dans un monde de civilisation où le sport mécanique a forgé l’histoire du pays… par 37 km de plage célèbre.

Fut un temps, le sable lisse et compacté de la vaste plage de Daytona attira les courses automobiles et de motos, et ce dès 1902, période durant laquelle les pionniers de cette industrie testaient leurs inventions. Elle accueillit aussi les tentatives de record de vitesse dès 1904 avec William K. Vanderbilt qui établit un record officieux de 148,554 km/h, 14 records du monde de vitesse suivront.

Nous sommes près du Daytona International Speedway le célèbre tri-ovale de Floride. Inauguré le 22 février 1959 par son sponsor, l’horloger Rolex. Il est l’hôte de la plus prestigieuse course de NASCAR, le Daytona 500 et les 24h Rolex de Daytona ! Il n’y a pas que la NASCAR, le circuit accueille également des courses de l’Automobile Racing Club of America, d’AMA Superbike, le Championnat WeatherTech, de Sport Club of America et de Moto-cross. Construit en 1959 par le fondateur de la NASCAR, William «Bill» France, afin d’y accueillir la course qui se déroulait sur l’ancien circuit Daytona Beach Road Course. Course très connue à l’époque.

Pour la petite histoire, une piste de course de chiens établie depuis longtemps sur le terrain refusa de bouger, empêchant la construction d’un circuit avec 4 virages tel qu’à Indianapolis.

On n’est loin de son évolution actuelle comprenant deux tracés : un de 5,648 km et une autre de 4,667 km, totalisant une surface de 73 hectares dont un lac de 12 hectares, qui accueille des courses de bateaux à moteur, sans compter les 101.500 sièges permanents, ainsi que 60 suites de luxe avec vue sur la piste.

Mais revenons sur la plage et partons pour 23 miles de front de mer sur l’Atlantique.

Contrairement à l’Australie, la circulation est dense sur la blage et la vitesse très réduite. La zone est urbaine et l’on vient ici pour fouler un sable de légende.

Un arrêt au Daytona Beach Pier, est un must pour se promener à pied ou se restaurer. Construit au début du 20e siècle à partir de vieilles grumes de palmier, le lieu offre une vue d’ensemble sur pilotis.

Si vous êtes curieux, voici à quoi ressemblait une course de NASCAR sur le sable :

https://youtu.be/ecRZq8wdyYk

Et en France ?

Le chemin des Sables

Cet itinéraire à prendre en 4 X4 ou en voiture ancienne rustique (2 cv, 4L, DS…), personnellement je l’ai faite en MGB GT… au départ de Vannes sur Cosson par la (D83), ce chemin forestier en Sologne est carrossable mais à petite allure, vous mène sur 9 km à la (D64) puis la route de Vannes qui va à la Ferté St Aubin.

La plage de Ouistreham

Il n’y a pas qu’aux USA et au Danemark qu’on fait de la course sur plage. Depuis l’an dernier la Normandy Beach Race s’y est mis à Ouistreham, sur une des plages qui vit le débarquement allié en 1944. Pour vous replonger dedans, c’est par ici.

Avec une auto ou une moto des années 40 / 50, vous pouvez vous lancer dans un run contre un adversaire rencontré sur place. La prochaine édition aura lieu en Septembre 2020.

Le Touquet Paris Plage

Pour finir le tour des plages, il reste à faire, en moto, l’Enduropale (anciennement Enduro du Touquet), une course où toutes les catégories s’affronte, même les vintages ! Par contre, ne tentez pas de venir en dehors de cette fenêtre qui s’ouvre fin Janvier, le reste du temps, la plage reste fermée.

N’oubliez pas

À votre retour un nettoyage s’impose, le grain de sable dans les rouages a mauvaise réputation.

Loin des pistes Africaines ou du Moyen Orient, les itinéraires que nous avons parcourus n’ont rien d’un raid mais s’apparentent au plaisir de rouler sur le sable dur du bord de mer une expérience unique à vivre une fois sur sa route !

Alexandre Pierquet

Alexandre est un passionné de véhicules anciens et des belles routes de notre chère France. Il est auteur de plusieurs livres qui vous aideront à les découvrir : le Guide de Voyages en Voiture de Collection et les Belles Routes de France.

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