Mon Epoqu’Auto 2019 : L’essentiel est invisible pour les yeux…

Publié le par Fabien

Mon Epoqu’Auto 2019 : L’essentiel est invisible pour les yeux…

Nous étions 3 sur le salon. 3 âges différents, 3 sensibilités différentes et 3 regards différents. Ainsi, si le ressenti général est unanime sur cette édition 2019 d’Epoqu’Auto (à relire ici), je vais vous livrer ma vision de cet événement.

Les 3A célèbrent Saint-Exupéry

Les 3A, pour « Amateurs d’Automobile Ancienne », est le Club Lyonnais organisateur du salon Epoqu’Auto. Un club très dynamique que nous avions suivi lors de la Traboulée (c’est par ici). Quant au salon, après 40 ans d’existence, il fait figure d’institution dans le milieu de l’automobile ancienne. Les 39 affiches des précédentes éditions étaient d’ailleurs mises en avant lors de cette exposition.

Outre cet anniversaire, les 3A ont voulu en fêter un autre en rendant hommage à Antoine de Saint Exupéry, mort il y a 75 ans. L’auteur du Petit-Prince, aviateur chevronné, était aussi amateur d’automobiles et croisait régulièrement dans la région lyonnaise avant guerre au volant de son cabriolet DeSoto série S-3 de 1937. A Saint-Maurice-de-Rémens, dans l’Ain, à proximité du château famillial où l’auteur a passé une partie de son enfance, cette américaine a laissé des souvenirs.

Le son du 6 cylindres en ligne et la conduite de l’auteur ont marqué les esprits à tel point que son propriétaire actuel a tout fait pour récupérer l’auto et la faire rouler à nouveau sur les routes de l’Ain.

Une très belle mise en scène du stand mettait la DeSoto en avant, entourée par quelques éléments marquants de la vie de Saint-Exupéry, comme les Lignes Aériennes Latécoère ou des citations du Petit Prince.

Et l’une d’elle m’a fait réfléchir à cette passion pour les automobiles anciennes. « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ». Car certes elles sont belles, certes elles sont le reflet de leurs époques. Mais en fait, elles vont surtout réveiller des souvenirs en nous, à travers des images, des odeurs, des sons, des rires et des larmes.

Mes « coup de cœur » d’Epoqu’Auto

Et quoi de mieux qu’un salon, où des amateurs et des professionnels vont parler de leurs passions, retraçant toute l’épopée automobile.

Le Stand News d’Anciennes

Quel plaisir, en tant qu’exposant, de discuter avec les visiteurs de leurs vécus au volant de la 205, des remords à l’avoir vendue, du plaisir de la retrouver « dans son jus ». Ce fut un réel bon moment de partage avec vous, chers lecteurs.

Et quel bonheur de voir les yeux émerveillé des enfants, la passion des parents et des grands-parents à partager avec eux leurs souvenirs de jeunesse, de cette époque où nos anciennes étaient encore des voitures neuves.

Même si les modèles de luxe ou sportifs emblématiques séduiront probablement plus que les populaires (l’article dédié est par-là), en terme d’affect, tous sont irremplaçables. Notre stand, où les amis de Mecanicus présentaient une exceptionnelle Ferrari 365 GTB/4 (c’est d’ailleurs son immatriculation), en était un exemple parmi d’autres : une populaire représentée par la 205 GTI à côté du mythe qu’est la Daytona.

Les miniatures

Souvent, la passion automobile commence par les miniatures. Ce sont, au fond, les premières voitures que l’on conduit. On les choisit pour le modèle, pour les portes qui s’ouvrent, pour leur taille ou leur couleur… Mais on a tous un modèle que l’on a préféré. Et sur Epoqu’Auto 2019, il y avait du choix pour le retrouver!

J’ai tout particulièrement craqué sur des dioramas mettant en scène notamment des « three-wealers » Morgan ou Darmont, avec notamment celui relatif à une manifestation que l’on vous fait régulièrement suivre : le Grand Prix Retro du Puy-Notre-Dame (les articles par ici). Les détails permettent d’y reconnaître notamment celle que Bernard, son propriétaire, surnomme sa Joconde, aux nuances marrons patinées par le temps.

Les camions et utilitaires

Lyon, fief de Berliet. Le constructeur était à l’honneur. Pour le pompier que j’ai été durant mon Service National, inévitablement, croiser un Fourgon Pompe-Tonne Léger, le FPTL, reste toujours une émotion. Et quand il s’agit d’un modèle de 1918, cela permet de toucher du doigt les contraintes et les difficultés des soldats du feu à cette époque.

Mais Berliet, c’est avant tout au cinéma que les camions sont devenus stars, à jamais ancrés dans la mémoire collective. Le film « 100000 Dollars au soleil » de Henri Verneuil avec Belmondo, Ventura, Blier et les autres (un extrait par ici) met en scène le GBC présenté au salon. Celui-là même qui a été le premier à traverser le Ténéré lors de la mission du même nom organisée par Berliet et Frison-Roche.

Bien sûr, ils n’étaient pas seuls. Comme ce Scania L111, identique au modèle que j’ai pu manœuvrer sur un parking lors d’un « boulot d’été » pour le laver… Et ces véhicules de police et de pompiers restaurés, de l’Estafette Renault au Citroën type H en passant par le Peugeot D3. Dans la scénette reconstituée pour l’occasion, c’était également la possiblité de retrouver la fameuse Renault 14, en version GTL Police.

Celles conçues pour la piste

Bien sûr, il y avait les exposition à l’honneur, Maserati ou Citroën Sport, dont on vous a déjà parlé. Mais il y avait, plus discrets, des modèles dignes d’intérêt au passé glorieux.

Les Crosslé présentés par Autodiva en sont un exemple. L’histoire ne dit pas dans quel état était Nigel Mansell quand il a signé la voiture de ses débuts, mais flirter avec la formule Ford sur base Crosslé 32F du Champion du Monde de F1 1992 reste une expérience unique.

Cachée dans un coin, l’un des 7 exemplaires survivants de la BSH Marlan qui participât aux 24h du Mans, au Tour de Corse, ou au Tour de France dans les années 60-70. La version route est propulsée par le 1108 cm³ de la R8 Gordini.

Plus en vue, la Renault F1 RS10, première F1 moderne équipée d’un Turbo, sa première victoire remontant au GP de France 1979 aux mains de Jabouille. C’est au volant de cette auto et de ce même grand-prix que Arnoux a été l’acteur d’un duel d’anthologie contre Villeneuve avec sa Ferrari, celui-ci conservant cependant la seconde place.

Au niveau des « Tank », deux beaux spécimen : la Renault Riffard 4CV de 56 et la Panhard X86 de 51. Ces voitures profilées à la façon d’une aile d’avion dont il est parfois difficile, comme sur la Panhard, de discerner l’avant de l’arrière, étaient des voitures de records de vitesse. Le poids était la clé : structure légère, aérodynamique, moteur de faible cylindrée mais modifié afin d’en optimiser la puissance… La Riffard par exemple était équipée d’un 748 cm³ mais d’une culasse spécifique, de grosses soupapes et d’une boîte 5 vitesses.

Sportives à la française

Au niveau sportives routières, difficile de ne pas s’arrêter devant les R12 Gordini. Les 12, car si la version « de base » bleu-France et ses Jantes Gotti était donnée pour 112 chevaux après être passée entre les mains du « Sorcier », certains modèles ont reçu des préparations (beaucoup) plus affûtées. Idem pour ces 5 Turbo, et autres Alpines.

Pour Peugeot, je pense ne pas avoir été le seul à craquer pour le « jouet » : la 205 Rallye en boîte Solido échelle 1! Mais question sportivité à la Française, celles que j’aurai retenu seront une belle Venturi 260 APC de 1991, à la vente, et cette Hommell de 1995, châssis 18 sur 69 produites, ou encore une rare Chrysler Sunbeam Talbot Lotus phase 2 de 1981.

Les Tricycle cars

Depuis que j’ai rencontré ces engins, issus d’une faille réglementaire outre-Manche, j’en suis tombé sous le charme. Notamment Morgan, l’inventeur anglais et Darmont, le suiveur Français, ce dernier ayant remporté la course à la performance avec la Darmont Spéciale à compresseur qui pouvait atteindre le 160 km/h pour un taux de sécurité, tant active que passive, proche de 0% ! Des sensations que devaient ressentir les pilotes des cyclecars d’avant guerre!

Mention spéciale

Le Club Bleu16 présentait une voiture très spéciale. Une Renault 16 TX Automatique équipée « handicapé » comme on disait à l’époque. Je trouve personnellement cette initiative bienvenue et importante : si l’automobile a toujours été conçue pour le plus grand nombre, un handicap physique ne doit pas être un obstacle à la passion. Et à toutes les époques, des solutions ont été développées pour permettre l’accès à la route aux personnes à mobilité réduite. Et ce bien au delà de la compétition, qui comme souvent, a servi de banc d’essai aux solutions qui ont ensuite été adoptées sur route ouverte.

Des étoiles plein les yeux

Un article c’est bien court pour faire le tour d’un salon de 3 jours. J’ai voulu focaliser sur mes coups de cœur, mais au fur et à mesure de la rédaction, du visionnage des photos, il faut bien se résoudre à l’évidence : chaque stand, chaque voiture, chaque rencontre ont été un coup de cœur… Quelques photos pour finir, inclassables ou complémentaires, histoire de pouvoir attendre l’année prochaine, du 6-8 novembre 2020!

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

Commentaires

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.