Concepts et Études, épisode 1 : quand Dearborn voulait une Mustang berline

Publié le par Pierre

Concepts et Études, épisode 1 : quand Dearborn voulait une Mustang berline

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on va vous proposer d’en découvrir une chaque mois. Rendez-vous pour cela le 3e dimanche de chaque mois. Pour ouvrir le bal, on part aux States à la découverte de la Mustang Berline.

De la Mustang I…

Malgré deux essais (une Mustang Coupé et une Mustang Fastback), il s’avère que nous n’avons jamais abordé la genèse de la Mustang sur News d’Anciennes. Alors, rattrapons le retard.

Direction l’été 1962. C’est l’effervescence au sein du Fairlane Group, un comité de managers de Ford dirigé par Lee Iacocca. Le comité est en charge de développer les nouveaux produits de la marque à l’ovale. L’idée du moment consiste à développer une voiture de sport comblant « le vide existant entre un kart et une Corvette »

Les études mènent à la création d’un premier prototype, la Mustang I. Cette dernière offre une architecture radicale : un châssis tubulaire recouvert d’une carrosserie monocoque en composite accueillant le V4 1500 de la Taunus européenne. Histoire d’augmenter la rigidité de l’ensemble, les sièges, fixes, sont intégrés au châssis. Le conducteur doit ajuster la colonne de direction et le pédalier pour trouver sa position, à l’instar d’une Marcos.

La version définitive du prototype sera achevée en seulement 100 jours, et est présentée lors du Grand Prix des États-Unis à Watkins Glen en Octobre 1962.

À la Mustang II…

Les études marketing avançant, il devient clair qu’une voiture au look sportif, offerte à un prix abordable, pourrait avoir toute sa place au sein de la gamme. Cependant, pour limiter les couts, il faut piocher dans les éléments existants.

Décision est prise de se baser sur la plateforme des Ford Falcon/Fairlane et d’y adapter la carrosserie de la Mustang I. Vu le changement d’architecture (retour au moteur avant, et la voiture doit être une 2+2), le Fairlane Group retourne à la planche à dessin.

L’intérêt pour la Mustang I étant toujours présent, Iacocca décide de lancer un nouveau prototype portant le nom de Mustang, laissant entrevoir ce que pourrait être le prochain modèle de Dearborn.

C’est ainsi qu’apparait un an plus tard, une fois encore lors du Grand Prix des États-Unis, la Mustang II. Peu d’éléments stylistiques ont été conservés, hormis les (dorénavant fausses) écopes latérales. La Mustang II laisse entrevoir de nombreux gimmicks de la version de série, comme les feux arrières par bloc de trois bandes, ou le décroché des ailes arrière.

À la Mustang et à la Mustang berline

La suite, on la connait, enfin, la partie émergée. En 1964, la Ford Mustang de série sort, et le succès est immédiat, allant bien au-delà des espérances de Ford. Elle se paye même le luxe de créer un segment à elle toute seule, celui des pony cars.

En revanche ce que l’on connait beaucoup moins, c’est qu’une Mustang berline devait côtoyer les coupés et cabriolets. La berline reprend tous les éléments de la Mustang Coupé, y ajoutant juste deux portes supplémentaires. Du côté mécanique, pas de fioritures, les mêmes 6 cylindres en ligne ou V8 que le coupé.

Toutefois, au dernier moment, le projet est stoppé. La direction de Ford estime que la Mustang berline pourrait cannibaliser celles des Falcon et Fairlane. Et quand on voit les ventes de la Mustang, il est fort probable qu’ils aient vu juste. Avec 1 million d’unités produites en 18 mois pour les coupés et cabriolets, la Mustang berline aurait très certainement achevé ses concurrentes internes.

Nul doute que si elle avait rejoint nos routes, elle aurait changé notre vision de l’automobile, et le rejet des carrosseries « alternatives » serait peut-être moins épidermique qu’il ne l’est aujourd’hui

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Paul Guy

    Je ne connaissais pas ce proto de berline Mustang, merci pour l’info. Je lui trouve de faux airs de Ford Taunus, surtout de 3/4 arrière, peut être le dessin a t’il été réutilisé ?

    Répondre · · 22 août 2019 à 14 h 16 min

    1. Pierre

      Pas à ma connaissance, les centres de style anglais, allemand et américain étant bien distincts. Ceci dit, le dessin était dans l’ère du temps, donc ce n’est pas forcément surprenant.

      Répondre · · 22 août 2019 à 23 h 57 min

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