Essai Mercedes Pagode 280 SL : Trop Confortable pour une Sport Leicht ?

Publié le par Mark

Essai Mercedes Pagode 280 SL : Trop Confortable pour une Sport Leicht ?

On essaie assez peu de Mercedes, je ne sais pas pourquoi, mais c’est un fait. Cela dit, l’été arrive, alors quoi de mieux que sortir un cab’ pour fêter l’événement. Et ça tombe bien car du côté d’Osenat on m’a proposé de prendre en main une superbe Mercedes Pagode prévue pour passer sous le marteau le 15 Juin prochain (catalogue détaillé par ici). Qui plus est dans sa version 280 et boite manuelle ! Le programme est alléchant mais espérons que comme la météo il ne vire pas à l’orage ! C’est parti.

Histoire de la Mercedes Pagode

Commençons par notre rapide historique habituel. L’histoire nous ramène au début des années 60, au moment où Mercedes du remplacer ses mythiques 300SL et 190SL. Encore une fois, la tâche n’était pas évidente pour celle qui devait succéder à la génération W198. Pour les ingénieurs le cahier des charges était complexe. Créer une auto aussi désirable que son aïeule, fiable, et plus confortable afin séduire le marché nord-américain. Bien évidemment, les allemands restent pragmatiques, alors pour une auto dont la diffusion serait relativement faible, hors de question d’exploser les coûts de développement. Pour ce faire, la base devait impérativement être celle de la berline luxueuse type W108. Que ce soit pour les mécaniques, les trains roulants et de nombreux éléments ! On ne va pas se le cacher, l’histoire démarrait mal pour un cabriolet dit sportif et léger.

Mais c’était sans compter sur le coup de crayon génial d’un certain Paul Bracq, ainsi que le travail d’une équipe d’ingénieurs talentueux. Tous travaillèrent de concert pour produire un cabriolet à la coupe magistrale, confortable et d’avant-garde. Ainsi la nouvelle génération de SL fut présentée à Genève en 1963, et c’est grâce à son hard-top concave (fruit de l’ingénieur Béla Barény) qu’elle obtiendra le surnom de « Pagode ».

Quelques mois plus tard la nouvelle venue sera enfin disponible sur les routes dans sa version 230 équipée d’un 6 cylindres de 2,3L pour 150ch. Quelques années plus tard, en 1966 apparaîtra la furtive 250SL. Cette fois la cylindrée passait à 2,5L, mais la puissance restait inchangée. Seul le couple fut revu à la hausse. Cette version apportera avec elle un train arrière optimisé, un réservoir à la capacité augmentée, ainsi qu’un freinage par quatre disques.

Malheureusement sa carrière fut de courte durée. La mécanique n’était pas réputée pour sa fiabilité, et n’apportait pas grand-chose de plus que la 230SL. C’est ainsi qu’après deux ans et 5196 unités vendues la 250SL quitta la scène. Entre temps chez Mercedes on avait pas chômé, et la 280 SL plus mature, fiable, et performante, était entrée en production. La puissance et l’agrément progressaient réellement grâce à son six cylindres de 2,8L développant 170ch. Ce sera cette version qui tirera la pagode vers le succès commercial, malgré son tarif proche d’une 246 Dino, et une sportivité oubliée. Avec 23885 exemplaires écoulés jusqu’à la fin de série en 1971 ce fut la version la plus vendue. Bilan des courses la série W113 fut largement à la hauteur de son aînée. Certes le pedigree n’est pas le même, mais sur le plan commercial, avec ses 48912 unités écoulées la Pagode fut un véritable succès.

La Mercedes Pagode en détails

Extérieur : Preuve d’inspiration

Le physique de la Mercedes Pagode, c’est un incontournable de la marque étoilée. Notre 280SL fait partie de ces autos sur lesquelles le temps n’a pas d’emprise, elle était superbe à sa sortie, et 50 ans plus tard elle demeure toujours aussi désirable. Cocorico, cette robe magnifiquement dessinée on la doit à un Français du nom de Paul Bracq. Alors s’il ne vous est pas inconnu c’est normal, car c’est aussi à lui que l’on doit quelques-unes des plus belles réalisations de chez BMW (entre autres). En premier lieu, la W113 me surprend par ses dimensions et sa finesse. On s’attend souvent à ce qu’une Mercedes soit grosse et statutaire, à l’image d’un ministère. Mais pas ici, avec 4,29m de long pour 1,76m de large et 1,3m de haut la belle est compacte, fine et élancée.

Capot interminable, pare-brise dressé, poupe fuyante, reliés par une simple ligne de caisse soulignée de quelques chromes. Voici les ingrédients d’un des profils les plus classe que j’ai pu voir. Faut dire qu’en matière automobile, moins on en fait mieux c’est. Histoire de rendre l’ensemble encore plus élancé on notera, le porte à faux avant plus court que l’arrière, ainsi que les passages de roues étirés dans le sens de la marche. La face avant est plus classique, mais aussi plus statutaire. Cela dit, grâce à l’absence du bas volet, elle ne vient pas briser la finesse du trait. Celle-ci reprend le style maison de l’époque avec deux grands phares verticaux, des ailes proéminentes, ainsi que la large calandre chromée. Le tout ourlé par un petit pare choc chromé, simple et redoutable !

Mais c’est vraiment la partie arrière qui assoie la réussite esthétique du SL. Les petits feux reliés par un bandeau chromé sont du plus bel effet, et les deux bourrelets d’ailes (que l’on doit à la base de  W108 trop étroite) apportent caractère et dynamisme à cette longue malle. Ils participent aussi à élancer l’arrière de notre cabriolet sans perturber le classicisme global. Le hard-top qui donne le nom de pagode à la W113 n’est pas non plus en reste ! D’une grande finesse, il s’intègre parfaitement, et son double bosselage latéral rappel subtilement la malle arrière ainsi que les ailes avant. Bien vu, mais attention il pèse 80 kilos, alors il sera bien sur l’auto aujourd’hui ! À cet exercice de style brillant il faut rajouter les quatre jantes tôle à enjoliveurs ton caisse. Y a pas à tortiller la Mercedes Pagode, est une auto résolument inspirée et je prends beaucoup de plaisir à l’observer, et la photographier. Surtout dans cette jolie robe gris souris !

Intérieur : Sans fautes

Avec une plastique pareille, impossible de se louper pour l’habitacle. Si on le pardonne aisément à une italienne, sur une allemande cela fait tache surtout lorsqu’une étoile orne la calandre. Là encore pari réussi pour Mercedes. Le coup de crayon est dans le ton de la carrosserie : classique, simple, et élégant ! C’est très germanique mais pas mélancolique. La planche de bord suspendue et ornée de quelques cadrans chromés offre beaucoup de légèreté en plus d’être du plus bel effet. Elle regroupe aussi toutes les commandes ce qui permet à la pagode de se priver de console centrale, cela participe beaucoup au sentiment d’espace à bord. Les matériaux choisis avec soin, puis assemblés avec amour (oui oui les allemands en sont capables) sont cohérents et donnent un ressenti de qualité réelle. Bois, cuir épais, laine et chrome se mêlent idéalement pour parfaire cet ensemble de haute volée!
 
Pour prendre place à bord, pas besoin d’avoir la souplesse d’un gymnaste ! La Mercedes Pagode ménage ses hôtes dès l’ouverture de la porte. C’est une véritable invitation à prendre la route. Une fois à bord l’habitabilité est excellente, et on se sent vraiment à l’aise affalé dans les larges sièges en cuir (ou simili pour les « pauvres »). D’ailleurs ceux-ci sont très confortables à défaut d’offrir un réel maintient. Coté ergonomie, n’importe quel humain, qu’importe sa physionomie, trouvera la position de conduite optimale. Faut dire que les allemands sont très forts dans ce domaine. De plus, toutes les commandes sont à bonne distance et accessibles aisément. La seule fourberie, car il en fallait bien une, c’est que la fonction des boutons n’est pas décrite via un pictogramme. Mais la planche de bord est tellement épurée et intuitive qu’il ne faut pas bien longtemps pour comprendre la fonction de chaque manette. Niveau équipement en revanche c’est un peu chiche mais personnellement je m’en fiche tant qu’il y a du chauffage pour l’hiver.

En place derrière le superbe volant à jante fine, je n’ai qu’une envie, c’est de démarrer la belle et partir en balade. Pour l’instant c’est un sans-faute de la part du constructeur de Stuttgart, mais avant de passer à l’essai, allons voir ce qui se cache sous ce long capot.

Mécanique : De bon aloi

Sous ce long capot, quoi de mieux que de placer un bon gros six cylindres en ligne ? Ah si, peut être un V8, mais là, vous rêvez. Par soucis d’économies, mais également de fiabilité, c’est le bloc de 2770 cm12 soupapes à injection (Bosch 6 plongeurs) issu de la berline 280SE W108 qui officie sur notre Pagode. Avec 170 chevaux à 5750trs/min pour un couple de 241nm à 4500trs/min ce n’est pas un mauvais bougre, loin de là ! Alors c’est clair que ces chiffres n’ont rien d’italiens ou japonais, mais ils ont le mérite de promettre une conduite souple, et des reprises vigoureuses lorsqu’il le faut. C’est en somme un véritable couteau Suisse. Accouplé à une boite automatique ou manuelle quatre rapports, cette mécanique abat le 0 à 100Km/h en 10 secondes, le kilomètre en à peine plus de 30, et la vitesse de pointe affiche fièrement 200 à l’heure. Pas mal du tout dans les années 60 !

Coté châssis, là encore il fallait limiter le frais. La W113 se base sur la berline 220 SEB W108, et elle en reprend les solutions techniques. La caisse est autoporteuse et proposes des zones de déformations en cas d’impacts, mine de rien il semblerait que c’était une première pour l’époque. Coté suspensions, à l’avant on retrouve le système indépendant à double triangulation superposée, le couple amortisseurs télescopiques et ressorts hélicoïdaux, ainsi qu’une barre stabilisatrice.
Pour l’arrière c’est un essieu brisé épaulé par un système compensateur hydraulique, ainsi que le duo classique ressorts-amortisseurs. Cela dit, malgré des éléments en aluminium, le SL est lourd, plus de 1400 kilos, et cette armada technique de haut niveau risque d’être bien inutile. Surtout que la direction reprend le système à recirculation de billes, aussi précis qu’une carabine de foire. Mais avant de tirer des conclusions hâtives, passons à l’essai !

La Mercedes Pagode sur la route

Prise en main : Modernité et facilité

Au moment de s’installer derrière le volant, tous les voyants sont au vert. L’ergonomie, la position de conduite, le gabarit, tout sonne juste. La pagode est résolument moderne dans son approche, et, à défaut de dépayser, cela rassure. Tout comme la sonorité rauque, très familière, du six en ligne qui se réveille. 1ère en route. J’ai à peine relâché l’embrayage que j’ai le sentiment qu’il risque d’y avoir de l’ennui à bord. En fait j’ai peur qu’à avoir cherché la perfection, les allemands aient conçu une auto banale. Le point de patinage se trouve aisément, et le 2,8 L aide notre cabriolet s’élancer sans à-coups. En parlant de douceur, la direction assistée se révèle crémeuse à souhait, sans tomber dans le feeling méduse échouée. La boite de vitesses semble quant à elle un peu plus rustique dans son maniement, et vient casser l’ambiance cosy, mais rien de rédhibitoire.

Vous l’aurez deviné, dès les premiers tours de roue, je trouve qu’elle manque de piment. Pourtant, elle est truffée de qualités. La conduite urbaine est d’une facilité déconcertante. Les freins répondent présent, sur les pavés l’amortissement offre un confort redoutable, quant au moteur, il se laisse conduire pratiquement au ralenti. Au chapitre des qualités je rajouterais aussi la visibilité périphérique excellente hard top en place, ainsi que le toucher de la boite. Très ferme, verrouillages précis, et commande bien guidée !

Il ne reste plus qu’à me laisser transporter dans les ruelles médiévales de Moret sur Loing, le bras sur la portière. Je dois avouer que derrière le volant, seul le regard des passants, et la sonorité grasse du six cylindres gavé d’essence, me rappellent que je suis dans une auto de 50 ans révolus. C’est bluffant à défaut d’être grisant !

Hors agglomération : Faite pour les balades

Sorti de ville, le six en ligne emmène la caisse avec vigueur jusqu’aux 80km/h règlementaires. Remarquez avec 170 chevaux le contraire aurait été dommage. Côté sonorité, c’est sympa, mais là encore, cela manque de personnalité. Tout comme le tempérament, coupleux mais pas trop, et un peu explosif passé les 4000trs/min. Je suis peut-être exigeant, mais ce 2.8L peine vraiment à me faire monter le sourire. Faut dire aussi que je ne le sollicite pas trop, histoire de me faire une idée de ce que vaut notre pagode en mode balade à la cool. Finalement, à ce traintrain, l’ennui grimpe aussi vite que les kilomètres filent. Et dans ma tête je me demande ce que je vais bien pouvoir écrire sur la Mercedes Pagode. Pour l’instant, rien ne se dégage de ce 280 SL, tant elle est facile, et proche de ce que l’on peut conduire tous les jours.

Facile à mener ne veut pas dire exempte de tous reproches. Loin de là ! D’abord la direction. Certes l’assistance est calibrée au poil, mais coté feeling, on se croirait dans un bunker. On ne ressent rien, et niveau précision ça ne casse pas des briques non plus. Quant à l’amortissement, il est très confortable, mais beaucoup trop souple pour envisager une conduite dynamique.

Cela dit, tout n’est pas noir, le ronron du 6 cylindres demeure très plaisant, l’auto se montre stable à ce rythme, et la rigidité me semble vraiment bonne pour un cabriolet de ces années-là. Puis même s’il elle n’est pas passionnante, faut admettre que cette auto est née pour se balader à train de sénateur, bras sur la portière, cigare à la bouche. Sous cet angle, ces défauts s’avèrent être autant de qualités. Et si son art était de savoir se faire oublier, laissant son conducteur profiter de la virée en toute décontraction ?

En conduite dynamique : Plaisir gâché

Bon, remuons un peu cette vieille dame. Deuxième, c’est parti ! Passé 4500 tours/min, le 2,8L décide enfin à me montrer ce qu’il a dans le ventre. La sonorité devient plus rageuse tout comme le tempérament du bestiau. En fait c’est même surprenant, car malgré un 0 à 100 abattu en 10 secondes, cette mécanique offre vraiment des sensations. Le temps de claquer la trois, la boite est bonne ! L’étagement n’est pas ouf, mais le maniement précis et très mécanique est carrément agréable. Ah bah voilà ! Là je commence à avoir de belles impressions. Dans cette ligne droite la Mercedes Pagode se découvre du tempérament, et commence à dépayser et distiller du plaisir de conduite ! Cela dit, la tenue de cap devient quelque peu aléatoire tandis que la vitesse augmente, et une série de virage pointe à l’horizon, alors pas la peine de s’emballer non plus.

Et j’ai bien fait de garder une réserve, car le comportement en courbe vient littéralement gâcher la fête. Dès qu’un virage s’amorce, le cabriolet s’affaisse sur ses suspensions trop souples, le SL devient délicat, et presque désagréable. À chaque freinage un peu appuyé, l’avant plonge, tirant tout droit et délestant le train arrière. Plus les enchaînements se rapprochent, plus le châssis surprend. Au point qu’elle finit par décrocher alors que je suis tout juste à 50 à l’heure. C’est une blague ? Sport Leicht, vous êtes sûrs de vous ? Car j’ai l’impression de rouler dans un matelas à ressort, rempli de plomb. La direction est au mètre près, ça souvire, ça survire, chaque changement de cap est brouillon. Heureusement les freins sont très mordants, et permettent de rapidement mettre un terme à cette série de suées.

Je vois déjà venir les commentaires sur l’usure des trains, mais non car l’auto a été restaurée. Je ne sais vraiment pas comment Mercedes, qui fait partie des tous meilleurs sur le plan de l’agrément et de la sécurité, a pu sortir un châssis pareil à une époque où l’on savait déjà faire des autos confortables et dynamiques, sans pour autant être sportives. C’est franchement dommage car il ne manque que ça à la Mercedes Pagode pour passer de la bagnole « ouais cool mais ça ne casse pas trois pattes à un canard » à « ça c’est une œuvre d’art ! ». Alors oui je sais qu’elle n’est pas faite pour ça, mais je ne m’attendais absolument pas à un tel niveau d’indolence. D’autant que jusque-là elle faisait preuve de sérénité et modernité. Et si son pire défaut était tout simplement d’avoir trop joué la carte du cabriolet pépère privant son conducteur des plaisirs d’une conduite légère ?

Conclusion

Au vu de l’essai, est ce que la Mercedes Pagode est une mauvaise voiture ?

– Non, car elle est belle, extrêmement bien construite, confortable, très raffinée et résolument moderne. Si vous recherchez une voiture pour des balades à la cool, elle se posera comme un excellent choix.
– Oui, car sur la route, elle ne distille que peu de sensations, et quand bien même elle essaye de le faire grâce à son couple moteur-boite de qualité, c’est son comportement lourd et daté qui vient tout gâcher.

Bref la pagode ne m’a pas transporté au pays du romantisme germanique, mais peut-être vous fera-t-elle plus d’effet. Et malgré tout elle reste une auto désirable, de par son physique et l’image qu’elle dégage.

Les plusLes moins
Ses lignes intemporellesTenue de route dépassée
Habitacle RafffinéManque de sensations
ConfortCote Élevée
FiabilitéPrix des pièces
Conduite moderneTrop « pépère »
Image Note 4- Mercedes Pagode
Entretien Note 2- Mercedes Pagode
Plaisir de Conduite Note 2- Mercedes Pagode
Ergonomie Note 4- Mercedes Pagode
Facilité de conduite Note 3- Mercedes Pagode
Note Totale Note 15 20 1- Mercedes Pagode

Rouler en Mercedes Pagode

Si la Mercedes Pagode vous a séduit il vous faudra prendre quelques précautions à l’achat. Comptez entre 60 et plus de 100000€ suivant le modèle convoité et son état. Oui, en 2019, la W113 est une auto qui coûte cher. Celle-ci est estimée entre 60 et 80.000 € (plus de détails sur le site d’Osenat ici).

Mais cela n’a pas toujours été le cas, et en bonne allemande il faudra se méfier de l’historique. Il faut avouer que du temps ou elle appartenait au marché de l’occasion, les Pagodes passaient de mains en mains avec plus ou moins de brio. Tout ça pour dire qu’il faut impérativement avoir un historique limpide ou du moins justifiable. Car même si les pièces détachées se trouvent dans leur globalité, il faudra souvent avoir recours à la maison mère, et la, ça fait mal au c** (un pare choc coûte plus de 2000€ par exemple). Pensez aussi à vérifier que les numéros de série correspondent entre eux si vous voulez être sûr que vous achetez la bonne auto avec le bon moteur. Une partie de l’information se trouve sur la pompe à injection, l’autre sur une plaque rivetée au niveau de l’aile avant gauche.

En dehors de ça les 280SL sont des voitures fiables si bien entretenues et conduites avec respect. Comme sur toute ancienne il faudra inspecter la corrosion. Longerons arrières, intérieurs d’ailes, entrées de bas de caisses, entourages de phares, c’est un peu comme d’habitude en fait. La mécanique est robuste mais « sensible » à la chauffe, attention donc à ne pas trop malmener cette vieille dame. Coté boite-pont, rien à signaler hormis les classiques fuites aux joins spi, bien évidement ils doivent fonctionner en silence. Poursuivons sur les trains roulants qui sont souvent la faiblesse des autos lourdes. La W113 n’échappe pas à la règle et il n’est pas rare de voir le train arrière s’affaisser, nécessitant une réfection onéreuse. Pensez aussi à vérifier les silentblocs ainsi que les axes de fusées qui souffrent du poids de l’auto et ne sont pas forcement la préoccupation du propriétaire lambda. L’entretien n’a lui rien de spécifique ni de complexe. Il pourra tout à fait être réalisé par vos soin, hormis la révision du système d’injection. Pensez à faire la vidange moteur tous les 5000km, et une fois sur deux le réglage des culbuteurs, mais ça vous vous en doutiez déjà.

Pour découvrir une sélection d’annonces de Mercedes Pagode à vendre, c’est ici.

Fiche Technique de la 280SL
MécaniquePerformances
Architecture6 Cylindres en ligneVmax200 km/h
Cylindrée2778 cm³0 à 100 km/h10,0 s
Soupapes12400m da16,3
Puissance Max170 ch à 5750 tr/min1000m da30,2 s
Couple Max241 Nm à 4500 trs/minPoids / Puissance8,41 kg/ch
Boîte de vitesse4 rapports manuelle
TransmissionPropulsion
ChâssisConso Mixte11,4 L/100 km
Position MoteurLongitudinale avantConso Sportive19 L/100km
FreinageDisques pleins AV et ARCote 1968 39.300 Frs
Dimensions Lxlxh428 x 176 x 131 cmCote 2019±90.000 €
Poids~1430 kg

Mark

Passionné de photo et de sa BMW E30, Mark a rejoint News d'Anciennes courant 2016. Essais, road-trip, reportages, tout l'intéresse du moment qu'il peut sortir son appareil photo.

Commentaires

  1. Thierry Pflimlin

    Ce n’est pas pour rien que les Allemands l’appellent « Opas Renwagen », voiture de course de grand père

    Répondre · · 7 juin 2019 à 10 h 52 min

  2. Jacques Lucarelli

    Bonjour,

    Il y a quelques mois, vous vous moquiez gentiment des amateurs des « matching numbers », et aujourd’hui, vous en faites l’apologie?
    « Pensez aussi à vérifier que les numéros de série correspondent entre eux pour être sure que vous achetez la bonne auto avec le bon moteur. Une partie de l’information se trouve sur la pompe à injection, l’autre sur une plaque rivetée au niveau de l’aile avant gauche. »

    Et puis, pourquoi diable voulez-vous secouer une vénérable mammie avec des bras et l’estimer avec les yeux du 21ième siècle?

    Je souris.

    Bien à vous,

    Répondre · · 7 juin 2019 à 16 h 50 min

    1. Benjamin

      J’avais signé l’article sur les matching numbers et pas celui-ci. Et comme c’était un « pour ou contre », heureusement que je posais la question, certains sont « pour » !
      Concernant le secouage, je n’ai pas essayé l’auto mais Mark répondra. Par contre, quand une auto s’appelle Sport Leicht, il est logique de voir si elle est sportive. Des autos de cette époque qui ne s’en revendiquent pas dans l’appelation sont sportives, et même au 21e siècle !

      Répondre · · 7 juin 2019 à 16 h 58 min

    2. markmclaren10

      Concernant la vérification des numéros, cela me semble normal. Venant du monde e30, c’est presque un impératif. Ce serait dommage d’acheter une 280 SL qui serait en fait une 250 swappée par un 280 suite à une casse moteur (par exemple) non? En aucun cas le matching number ce n’est du pro maching number faut arrêter de déformer. D’ailleurs c’est une notion que je ne porte pas dans mon cœur. en revanche je préfère être certain de ce que j’achète. Pourquoi je l’estime avec les yeux du XXIeme siècle? Parce que nous sommes au XXIème siècle tout simplement ;).

      Répondre · · 7 juin 2019 à 17 h 26 min

  3. Hervé JUSTE

    Bonjour, vous écrivez « Pour ce faire, la base devait impérativement être celle de la berline luxueuse type W108  » et « Coté châssis, là encore il fallait limiter le frais. La W113 se base sur la berline 220 SEB W108  » ….
    Il faut corriger car la 220 SeB est une série W111 et non 108 et la W113 s’appelle officiellement R113 ( R pour roadster ).
    Date de sortie des R113 : 1963 alors que la W108 est présentée en 1965…
    Pour ce qui est du Matching numbers, quand on va pour acheter une auto de ce type, la délicatesse veut que l’on s’assure du bien fondé de ses entrailles et pour cela rien de plus facile qu’un coup de fil à votre magasinier préféré de la concession de la marque. Il vous communiquera avec votre numéro de châssis ex type 113 044 10 014542 présent sur carte grise et sur le véhicule toutes les infos : n° de boite, n° de moteur, code options, code couleur intérieur, code peinture, etc !
    Avec cela, après vérification, vous pourrez concrétiser l’essai et la négociation de votre nouveau jouet ! Pour ce qui est de la fourniture des pièces, en concession, on trouve encore pas mal de pièces, certaines à un prix correct et d’autres valent plus++ cher ! A savoir si on en a besoin ou pas ! Sinon le Net apporte beaucoup de solution et des spécialistes sont présent pour répondre à nos demandes. L’avantage d’acheter une Mercedes de 50 ans c’est aussi cela !

    Amicalement. Hervé

    Répondre · · 8 juin 2019 à 7 h 48 min

  4. Robert

    Je possède une SLK 200 R 171 (165 ch) à boîte automatique, et j’ai eu récemment l’opportunité d’ essayer une Pagode 280 BVA. Je souhaitais comparer cette ancienne avec une moderne, à puissance déclarée égale.
    Quelle déception ! J’ai eu l’impression de conduire un tracteur… Moteur mou, boîte paresseuse… Cette voiture est tout sauf sportive.
    Je rejoins donc vos conclusions. C’est une belle voiture à acheter pour la balade tranquille… ou pour faire un placement financier. A cet égard, le plaisir de conduire n’est pas au niveau de la cote !

    Répondre · · 8 juin 2019 à 10 h 41 min

  5. Jacques Lucarelli

    Bonjour,

    Bien sûr, vous avez raison.
    Mais connaissez-vous « les essais de Starter », édition Dupuis? « 60 voitures des années 60 », texte de Jacques Wauters, page 78.
    On y parle de la 230 SL, et le titre en dit long; « les chevaux sont dans l’ouate ».
    Je vous cite quelques extraits?
    « Mercedes a réussi une suspension qui tient la route sportivement »
    « la direction est ce qu’elle a toujours été; douce, précise, … boîtier de circulation à billes ».

    C’est là que je coince un peu; Vous incriminez l’imprécision de la direction au seul boîtier à rattrapage automatique du jeu, fierté de Mercedes à l’époque. Avez-vous inspecté sérieusement la voiture avant de rendre un tel verdict sans appel? J’ai l’impression que la voiture qui vous fut confiée a souffert, comme 95% des anciennes, de l’absence d’entretien rigoureux.

    J’ai déjà conduit une 280SL bien entretenue (cad par son propriétaire), et je peux vous assurer que cette conduite est un régal.

    Bien à vous,
    Jacques

    Répondre · · 8 juin 2019 à 13 h 24 min

    1. Robert

      Oui, en fait ce n’est pas une sportive au sens où nous l’entendons aujourd’hui avec une moderne.
      En outre, vous avez raison d’insister sur l’entretien. Je pense qu’un mauvais réglage de la pompe d’injection, par exemple, peut sérieusement entamer les performances de l’ auto.
      Il reste le plaisir de conduire une voiture sortant de l’ordinaire…

      Répondre · · 8 juin 2019 à 19 h 19 min

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