Le Tour Auto 2019 vu par ses participants

Publié le par Benjamin

Le Tour Auto 2019 vu par ses participants

Ça fait maintenant plus d’une semaine que le Tour Auto Optic 2000 2019 s’est conclu à Deauville (la course est à revivre ici). Après vous avoir livré le debrief de la course par son vainqueur VHC, Raphaël Favaro, on ne pouvait s’arrêter là. Car le Tour Auto, ce sont des vainqueurs, mais aussi des centaines d’autres concurrents qui participent à la magie de l’épreuve.

Le Tour Auto 2019 par le numéro 1, François Allain

Engagé en régularité dans le plateau 1, François Allain et Nicolas Gueneteau étaient les premiers à s’élancer puisqu’affublés du numéro 1.

« L’engagement d’une Traction Avant Citroën au Tour Auto Optic 2000 édition 2019 était, bien entendu, un clin d’œil aux 85 ans de la Traction Avant mais surtout a André Citroën, dont ce sera la dernière oeuvre avant son décès et aux 100 ans de la marque qu’il a fondée en 1919…

Partir au Tour Auto avec une Traction Avant 11 BL, c’est à dire avec un modèle conçu dans la première moitié des années 1930, c’était clairement partir avec la plus ancienne voiture de conception du Tour Auto, mais qui était aussi la moins rapide, la moins puissante, la moins maniable… Un vrai challenge ! Mais c’est justement cela qui nous plaisait, comme l’année dernière avec la 2 CV. Le fait d’être dans un modèle iconique était aussi le plaisir d’avoir un vrai succès auprès de visiteurs et des fans du Tour Auto sur les routes, sur les circuits, dans les spéciales et aux étapes. Clin d’œil suprême : le départ du Grand Palais, là où en 1934 la Traction a vécue son premier salon de l’auto, le passage par le Puy de Dome et le circuit de Charade, fief de Michelin, propriétaire de Michelin pendant presque toute l’histoire de la Traction. Enfin l’arrivée à Deauville, station balnéaire adorée d’André Citroën, où il avait sa villa et où sa fille Jacqueline a présentée la Traction Avant dans les concours d’élégance dés l’été 1934… La boucle est bouclée ! »

Le Tour Auto 2019 vu par Jean-François Penillard, vainqueur à l’indice

Sur le Tour Auto il y a le classement scratch, général et dans chaque catégorie, et puis le classement à l’indice. Et Jean-François Penillard s’en ai fait une spécialité. Il courait avec sa fille, Chloé Penillard sur une Porsche 356 sur le plateau 3.

« 2019 , 16éme participation. Le 1er en 2003 avec ma fille Carole. Je n’avais jamais imaginé partager un jour ma Passion (avec un grand P) avec mes 2 filles. Nous concourons pour l’indice de performance en compétition. Plus votre voiture est ancienne et plus sa cylindrée petite, meilleur est le coefficient appliqué a votre chrono. Cela récompense l’EFFICIENCE, un mot à la mode ! Dans les années 50, c’était déjà un credo de Porsche avec la 356.

Après avoir gagné en 2016 avec notre gendre Mathieu, je retrouvais Carole pour la victoire en 2017 et Chloé égalait sa sœur en 2018. Pourquoi recommencer ? Parce que le Tour Auto est la plus belle épreuve au MONDE ! La SEULE où vous disputez des épreuves spéciales sur route et une course en circuit le même jour après avoir traversé et découvert les paysages de « notre » France ! Aussi je dis souvent que j’ai horreur des musées d’auto… immobiles !

2019 devait avoir une saveur spéciale pour l’amateur-mécanicien que je suis. En lisant bien le règlement, j’évaluais qu’un moteur 1300 avait encore de meilleures chances que le 1500 habituel… je l’entretenais, le révisait, le refaisait sous les conseils avisés de Gilles, mon Ami qui m’a appris la mécanique et d’Olivier, les 2 meilleurs spécialistes Français en 356.

Le Challenge 2019 consistait à participer avec du « tout fait maison » : la voiture que j’entretien et un moteur construit de A à Z de mes petites mains. Je souhaitais une semaine « honorable » et « confortable » sans trop de stress…Mais ce fût une semaine FOLLE, dixit Chloé !

1/ Sportivement avec 8 victoires et 6 deuxièmes places. J’ai adoré Charade sous une pluie (grésil) battante, doublant 10 concurrents grâce une expérience (anti…diluvienne) en karting il y a 4… décennies !

2/ Mécaniquement avec une pompe à essence changée sur le trottoir rue…François 1er, une dynamo grillée et changée sur le périph’ en 20mn, un filtre à essence à 2 balles colmaté qui m’a coûté Dijon et des démarrages hyper-capricieux 10 fois par jour !

À par ça « Spirit of Tour-Auto » « marchait comme un avion » avec un son d’échappement qui a ravi les mélomanes. Nous avons passé une semaine « adorable » avec les équipages des 10 voitures qui nous précédaient et les 10 suivantes. Super ambiance ! Nous roulions en liaison en respectant le code (oui, oui) sachant que si on fait les cons sur les routes c’est la mort de cette épreuve magique. Je les remercie pour leur bonne COMPAGNIE et leur fair-play sur la piste ! Ils se reconnaîtront.
Toute Passion ne vaut que si on la partage : semaine « PLEINE » avec le public, les passionnés, journalistes, photographes, Amis, Famille…

Evidemment merci à Chloé, toujours bienveillante et à Chantal mon épouse qui supporte ma passion.

2020 ? Si je ne le fais pas, je citerai le philosophe :  » Il ne faut pas pleurer parce que c’est fini , mais se réjouir de l’avoir vécu ». »

Le Tour Auto 2019 vu par Antoine Laureau, pilote de la D.B HBR5 de l’Equipe Los Amigos

Cette D.B on la connaît bien, et son équipage aussi. Après les avoir suivi au Mans Classic l’an dernier, c’est par ici, voici leur debrief du Tour Auto 2019.

« Le Mans, dimanche 8 juillet 2018 16h, sur la terrasse de notre camp de base, on décide de s’engager comme en 2017 sur le Tour Auto 2019 avec notre coach D.B HBR5 pour présenter cette automobile méconnue au grand public.

Le 954 cm³ n’ayant pas été assemblé pour Le Mans Classic 2018, nous nous y employons pour pouvoir le roder et tester avant la fin avril pour l’épreuve du Tour Auto. Les cylindres et le carter ont un peu fait le Tour de France et sont passés dans les mains de Jean Pierre à Clermont et Philippe dans le pays Basque. Entre temps, nous donnons à Bertrand les pièces pour reconstruire une boite adaptée à notre bicylindre et cette épreuve. On prépare également le véhicule d’assistance mis à disposition par Xavier qui épaulera Vincent pour l’assistance. Les caisses des servantes sont préparées et le moteur 850 cm³ et la boite du Tour Auto 2017 sont mis en caisse

Pendant le rodage, on tâtonne sur les réglages du mono carburateur du 954 et après avoir trouvé un réglage adhoc, on découvre que le carburateur fuit dans l’après-midi de l’entrée du Grand Palais à Paris (Dimanche 28 avril). Vincent va réussir à reconstruire un carburateur à partir de 3 autres. On rentre finalement dans l’enceinte à 22h45.

Le mardi matin, Antoine Moreau n’est pas là et est injoignable. Il arrive 5 minutes avant le départ : problème de bagage et portable en mode lune. On quitte le Grand Palais de nuit et sommes accueillis par beaucoup de passionnés qui nous prennent en photos.

Après la première spéciale, on doit reprendre nos marques : 50ème sur 61 (7m22s) et la Porsche 356 la plus proche nous colle déjà 40 secondes. Je prends le volant pour l’épreuve sur le circuit de Dijon-Prenois que je découvre, je me fais très plaisir et je joue au feu avec une mini verte que je passe une fois dans un virage et qui me reprend dans la ligne droite de stand, le second coup cela se termine par un tête à queue…

On termine 51eme sur 61. On sort du circuit et on entend un bruit régulier au niveau du moteur… on arrive au Parc Fermé de Dijon et on comprend que le vilebrequin du 954 cm³ commence à lâcher. Dans les parcs fermés de la ville d’arrivée, on n’a que 2 heures pour effectuer de la maintenance. On arrivera en 1h30 à remplacer le 954 par notre bon vieux 850.

Ensuite on souffre en spéciale à cause du manque de puissance par rapport aux Porsche. La carburation n’est pas au top et on passera 4 jours à essayer d’appauvrir le moteur sans succès. À Magny-Cours, la boite est validée et on tourne 30 secondes de moins qu’avec notre boite du Mans.
Sur le troisième journée, on se classe aux alentours de la 45e place sur chaque spéciale. À l’arrivée à Vichy, on découvre un petit souci sur le carburateur et on doit le changer.

On attaque la 4e journée par le circuit de Charade. Au parc d’assistance, je décide de régler les pneumatiques pour le sec, cela me perdra. Je pars pour les essais et la pluie commence à tomber, un nouvelle tête à queue, des descentes sur les épingles en ne sachant pas quand je vais perdre le train avant et une visibilité nulle faut de moyen efficace de retirer cette buée car je transpire beaucoup. C’est décidé, je vais faire faire un pare-brise chauffant, c’est trop dangereux et cela m’a retiré tout le plaisir de piloter sur le plus beau circuit de France. Je me classe 43ème sur 53 on me faisant prendre 2 tours… La spéciale suivante n’est pas à notre avantage, la dernière sur le plat est plus faite pour nous. On arrive à Tours et on fait le minimum sur la maintenance. On donne à boire à notre bon vieux 850 cm³: 1,5 litres tous les soirs. Nous sommes plus que 48 sur 61 participants.

Au Mans, Antoine prend le volant étant le local de l’étape. Il claque de bons temps et joue avec les voitures plus puissantes en les passant dans le lent à chaque tour. On se classe 44ème sur 51. Les deux dernières spéciales sont faites pour nous et la plus petite voiture du Tour Auto : 38e et 35e places.
On se classe finalement 33ème sur 51 à l’arrivée. 6ème à l’Indice de Performance. Cette année, il ne fallait pas espère de figurer plus haut au classement à l’Indice car cela ressemble plus à une coupe Porsche 356 en ayant des moteurs qui doivent délivrer 2,5 fois plus de puissance que notre bon vieux 850cm3, ainsi va le sport…
Nous sommes heureux d’avoir une nouvelle fois terminé cette épreuve compte tenu de « soucis » rencontrés dès le premier jour. »

Le Tour Auto 2019 vu par Maxime Lepissier, pilote de la Hotchkiss 864 Artois

Ce n’est pas la première fois que Maxime participe au Tour Auto avec cette auto. Cette année il devait partager l’étiquette de doyenne avec une Healey, toutes deux étant de 1949.

« Le Tour Auto est une chose que je ne peux me permettre qu’une fois dans l’année, mais c’est tellement génial. Je le fais avec cette auto parce que ça m’éclate, c’est à son volant que j’ai appris à tourner un volant à mes dix ans. Elle est préparée et suivie sur le course par l’Atelier 46, je suis plutôt serein du coup. La Hotchkiss est en décalage avec beaucoup d’autres autos du Tour Auto. On est loin de la course à l’armement qui voit la multiplication des Coupé Bertone et autres Porsche 911 avec leur armée de mécanos. On s’engage avec un côté plus « roots » plus amateur. C’est ça que j’aime.

Ma priorité à chaque fois, c’est de finir. Quatre fois par jour on entend un bruit différent qui apparaît. On a eu une seule alerte sur l’auto, notre alternateur a lâché. Et puis on a eu quelques petites fuites. Pour autant on a pas eu besoin de mettre une seule goutte d’eau ou d’huile dans l’auto.

On roulait en régularité, moyenne basse… mais c’est peut-être trop bas. Aller plus vite serait plus sympa. En plus le compteur est très aléatoire et c’est compliqué de bien viser. Du coup on s’est pris des pénalités. En spéciale elle est géniale, sur circuit, ce n’est pas son truc, définitivement. Les liaisons sont juste niveau timing, mais c’est de la course quand même, il faut garder ce côté « tendu », ce n’est pas une balade.

On a adoré ce Tour Auto. On partait avec le numéro 2 donc on a beaucoup rouler avec la Traction de François et Nicolas, l’ambiance était cool, c’était super. Les routes sont vraiment magnifiques, les paysages somptueux, le road-book est très bien fait. On pourrait même faire encore plus de route tellement c’est génial !

Normalement je serais avec la Hotchkiss au départ en 2020. Peut-être sur une moyenne plus élevée… en tout cas je garderais cette auto. Elle est atypique et je pense que c’est aussi ce que certains recherchent dans le Tour Auto. Un côté authentique, un plateau varié et des autos différentes.

Le Tour Auto 2019 par Stéphane Ruaud, pilote de la Jowett

Stéphane partageait avec Pierre l’habitacle de la Jowett #19 qui était la voiture de l’affiche du Tour Auto. Certainement l’auto la plus originale qu’on ait pu voir sur la semaine. On vous a d’ailleurs fait suivre la semaine sur leur page Facebook.

« Avant même d’arriver au Grand Palais, j’ai eu de grandes émotions. On avait fait gagner à une sympathique jeune la place de droite dans la voiture pour arriver au Grand Palais. Elle n’avait jamais visité Paris, elle était super contente, presque en larme sur les Champs Elysées.

Sur la course, ce qui m’a le plus marqué, c’est le côté humain et relationnel. C’est simple je n’ai pas côtoyé un seul con ! Peut-être que du côté des équipages en compétition c’est autre chose, mais moi j’ai adoré. Il y a un côté entraide qui est énorme. Ça s’est illustré au Grand Palais où j’ai dépanné la Traction de François et Nicolas à laquelle il manquait quelques équipements obligatoires.

De notre côté dans la Jowett on a atteint notre objectif : terminer tout en ménageant cette vénérable mamie. On a eu un gros soucis de culbuteurs le Jeudi soir, qui nous a fait manquer Charade, mais on a pu réparer et repartir. On a aussi été embêté par notre autonomie. La voiture a un tout petit réservoir et c’était difficile de boucler plus de 200 km avec un plein. On est même tombés en panne le premier jour. On était au milieu de nulle part, dans un petit hameau de l’Aube. Et là arrive une mamie qui nous a dépanné… avec les deux litres d’essence qui lui restaient pour sa tondeuse ! On a pu repartir et aller jusqu’à la prochaine station.

L’auto s’est révélé très coupleuse, mais surtout très agile, et c’est tant mieux. Les freins chauffent et on a plus rien après trois freinages. En plus la boîte ne permet pas d’avoir du frein moteur. Du coup sur circuit on laissait partir la meute… et on ne freinait plus. En spéciale on performait pas mal puisqu’on rattrapait presque toujours la voiture qui était devant nous ! J’ai dû mettre Pierre à contribution puisque la seconde sautait. A chaque fois que je devais la rentrer, c’est lui qui tenait le levier !

En tout cas on est très content d’avoir bouclé ce Tour Auto. Rendez-vous l’an prochain avec probablement une auto très sympathique. »

On suivra ça de très près !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Daniel

    Ces témoignages donnent envi de participer !

    Bon il manque juste le temps, la voiture et le budget !

    Répondre · · 15 mai 2019 à 20 h 28 min

  2. Pierre Laversanne

    Merci pour ce bel article de News d’Anciennes sur les voitures atypiques de ce Tour Auto 2019.
    Vivement 2020 avec encore de belles surprises !

    Répondre · · 17 mai 2019 à 2 h 32 min

  3. grizard Jean-Luc

    Un grand merci pour ce magnifique reportage vu par leurs participants
    Je voudrais tous particulièrement féliciter l’équipage de Antoine Laureau et Antoine Moreau avec leur DB pour leur
    performance pour leur 6 eme place a l’indice de performance malgré un moteur de petite cylindré de 850 cm3
    Un grand bravo également aux pilotes de la traction avant Citroen

    Répondre · · 20 mai 2019 à 17 h 35 min

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