La Ferrari 275 GTC, l’Ultra Rareté Méconnue

Publié le par Benjamin

La Ferrari 275 GTC, l’Ultra Rareté Méconnue

Après le mythe Ferrari 250 vint la 275. Une auto tout aussi désirable, mue par un V12 qui a évolué dans le bon sens. Les 275 GTB sont connues, leurs versions compétition, les 275 GTB/C également. La Ferrari 275 GTC est une ultra rareté. On a pu en voir une lors de la présentation des autos qui seront vendues par Artcurial à Rétromobile 2019 (lire : À la découverte de 11 lots de la vente Artcurial à Rétromobile 2019), on vous propose d’en savoir plus.

Rapide historique de la 275

La Ferrari 275 apparaît en 1964 pour prendre le flambeau de la série des 250… qui a dix ans quand même ! Son nom vient encore une fois de son moteur V12 dont la cylindrée unitaire atteint 275 cm³ ce qui donne 3.3 litres. C’est toujours le V12 Colombo, amélioré avec les différentes solutions testées en course. Au départ, il tourne toujours sur deux arbres à cames. Les suspensions de l’auto gagnent également leur indépendance. L’autre nouveauté vient de son architecture, la boîte 5 vitesse est désormais à l’arrière, c’est la première Ferrari de route transaxle.

La ligne des 275 GTB et GTS est signée Pininfarina mais c’est Scaglietti qui est chargé de l’habillage des autos. Si la GTS évolue peu entre 1964 et 1966, la GTB voit arriver des versions de compétition, les GTB Competizione Speciale avec carrosserie en alliage d’aluminium, avant retravaillé, tubes de châssis réduits. Le moteur reçoit six carburateurs et une lubrification par carter sec. Par contre elles seront refusées comme des GT à l’homologation et qui devront courir comme des prototypes. Naissent alors les 275 GTB/C, qui conservent la carrosserie alu mais qui sont moins préparées. Ces autos « compétition client » sont produites à dix exemplaires… mais elles restent bien moins performantes.

En 1966 enfin les 275 GTB/4 arrivent. Le 4 désigne le nombre d’arbres à cames. Elles reçoivent toutes 6 carburateurs et reçoivent le « long-nez » de la seconde série des GTB.

Les Ferrari 275 GTC

Les Ferrari 275 GTC sont souvent oubliées… ou simplement inconnues. Les 275 GTB/C ne sont pas homologuées mais certains clients souhaitent une GT plus performante pour courir. Ces autos sont très rares, en fait il n’y en a eu que deux de produites, #8457 et #8465… une troisième auto serait également frappée de la même manière au Japon (peut-être #8445). La première est la rouge, vendue par Artcurial en 2012, la seconde est la grise que l’on a pu voir récemment et qui sera elle aussi proposée à la vente par Artcurial.

Ces autos restent assez mystérieuses… Pourtant elles existent et sont frappées 275 GTC sur leur châssis, contrairement aux GTB/C qui gardent une inscription 275 GTB.

Les Ferrari 275 GTC sont en fait des hybrides, reconnues par Ferrari comme des « Cliente Corsa ». Ce sont des autos de 1966, elles ont donc droit au tube de torsion pour la transmission. Leur moteur est évolué par rapport à celui d’une GTB classique puisqu’elles reçoivent des arbres à cames spéciaux, trois carburateurs Weber 40-DCZ-6, et l’ensemble composé de bielles de compétition, paliers moteurs serrés par 4 boulons qu’on a déjà pu voir chez Ferrari sur les 250 Testarossa, 330P ou la 275 GTB/C. Elle reçoit également les renforts de châssis des versions de compétition.

Par contre, la carrosserie est bien en acier. Elle est d’ailleurs affublée du « long nez » des 275 GTB Serie II. Si la rouge a conservé ses pare-chocs ce n’est pas le cas de la grise.

Une petite histoire en course

Le châssis #8457 sera aligné par son propriétaire allemand, Helmut Felder, aux 1000 Km du Nürburgring 1966. Il y fait équipe avec Franck Kalkuhl, se qualifient 50e et remportent la classe des GT de plus de 2 litres ! Une seule autre sortie notable, au même endroit l’année suivante les verra 33e sur la grille mais elle se soldera par un abandon.

Par contre on ne trouve pas de traces des autres auto sur une course d’envergure.

Les Ferrari 275 GTC de nos jours

#8457

Cette Ferrari 275 GTC est restée en Californie entre 1968 et 2011. Elle fut restaurée en 1999 et participa à de nombreux événements au début des années 2000, incluant une présence lors de Le Mans Classic 2002 et de nombreuses participations à différentes séries historiques et concours réservés aux Ferrari. De gros travaux sont effectués sur l’auto entre 2005 et 2007.
En 2010 elle est primée au concours de Quail Lodge 2010 dans sa classe et reçoit la certification Ferrari Classiche en 2011… confirmant que c’est bien une 275 GTC, fort différente d’une 275 GTB classique.

En 2012 elle se retrouve donc à la vente Artcurial du Mans Classic. Elle y est vendue pour 1.540.146 €.

#8465

Ce sera donc une des stars de la vente Artcurial à Rétromobile 2019. Le prix des Ferrari a explosé, l’estimation est comprise entre 2.3 et 2.6 millions d’euros. Elle n’a jamais été engagée en course à l’époque. Commandée par un américain mais finalement livrée en Italie, elle est d’origine bleu azur. Elle a notamment été une des stars d’un musée automobile à Hossegor jusqu’en 1976 quand elle fut restaurée et qu’elle perdit sa couleur rouge et un intérieur noir pour un bleu plus profond et une sellerie rouge.

Au début des années 2000, une nouvelle restauration la fait devenir noire et elle est de nouveau restaurée en 2009. Elle est vendue à son propriétaire actuel en 2012. Elle reçoit au passage quelques éléments « racing » d’époque comme le trou dans la lunette arrière pour aérer l’habitacle ou une prise d’air sur le capot.

L’auto n’est pas inconnue des lecteurs de News d’Anciennes. Elle a en effet couru sur le dernier Tour Auto (voir nos articles ici) avec Desplaces et Desplaces. A noter qu’elle était alors engagée comme une « simple » 275 GTB. Elle y a signé quelques belles performances. Mais elle était également présente lors des précédentes éditions. On remarque que la décoration a changé depuis.

Rendez-vous donc à Rétromobile 2019 pour voir la bête de vos yeux. En attendant, quelques autres photos prises à Orly et au Tour Auto 2018.

Photos : Artcurial pour #8457, Gaultier Vilour, Jacques Alluchon, Joris Clerc et Benjamin Pette pour News d’Anciennes.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Pat

    Fake…. ne pas oublié que les 275 et les 330 étaient montés sur les meme chaînes….
    Quand à celle ci le nez est horrible et raté par Lecoq lors de la restauration ..

    Répondre · · 6 décembre 2018 à 21 h 36 min

    1. Benjamin

      Sauf que les numéro de châssis ont toujours été documentés comme des 275… et que l’usine reconnaît ces autos comme des GTC…

      Répondre · · 6 décembre 2018 à 21 h 50 min

  2. pat

    comment FERRARI a t’il pu certifer cette auto.. avec le capot non conforme, le nez qui ne ressemble a rien… etc….

    Répondre · · 10 décembre 2018 à 17 h 42 min

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