Au Volant d’une Datsun 240 Z, à collectionner d’urgence !

Publié le par Benjamin

Au Volant d’une Datsun 240 Z, à collectionner d’urgence !

Depuis le temps que j’en entendais parler, il fallait sauter le pas. La Datsun 240 Z est une des autos qu’on voit relativement souvent mais qui reste plutôt méconue, comme le reste de sa lignée d’ailleurs. Pourtant cette sportive du soleil levant a bien des arguments pour être une auto archi-recherchée.

L’histoire des Datsun Z

Difficile de ne parler de l’histoire que de la Datsun 240 Z. En fait c’est la première d’une belle lignée qu’il convient de présenter. La Datsun 240 Z a été produite par Nissan à la fin des années 60. On parlera d’ailleurs de la famille Nissan S30, Nissan étant l’usine, Datsun étant la marque utilisée pour l’exportation, notamment pour éviter aux américains d’avoir en face d’eux la marque des camions qu’ils avaient affronté pendant la guerre.

Elle apparaît en 1969 comme Fairlady Z au Japon et 240 Z sur les autres marchés. Ces marchés extérieurs, le Japon commence à les attaquer sérieusement à cette époque là. La voiture a un dessin qui convient à tous. Que ce soient les américains ou les européens, personne ne sera trop désarçonné de ces lignes venues de l’est. Le moteur est un 6 cylindres de 2393 cm³ qui donne son nom à l’auto. Les performances sont là… et le prix aussi. La Datsun 240 Z est vendue, à l’époque, à peine plus cher qu’une MG B aux USA! La phase 1 est produite jusqu’au milieu de l’année 1971. Elle se distingue par deux grilles d’aération sur le custode. La phase 2 reçoit elle un simple Z dans un rond à cet endroit. En 1972 le tableau de bord évolue.

Les versions US se distinguent par des butoirs verticaux sur le pare-choc, les versions européennes avec une lame noire en caoutchouc à l’avant et un becquet en résine à l’arrière.

La Datsun 240 Z est engagée en compétition, en particulier en rallye avec comme résultat notoire une victoire du Safari en 1971. C’est d’ailleurs la dernière année de production de l’auto. 156.000 auront quitté le Japon, 116.000 pour les seuls USA et 750 pour la France.

La Datsun 260 Z

Fin 1973 apparaît la seconde auto de la lignée. La 260 voit un plus gros moteur arriver. Mais pour son marché principal, les USA, elle voit sa puissance baisser, du fait des normes antipollution, à 140 ch quand ce sont 165 équidés qui sont sous le moteur pour les autres marchés. L’habitacle est une évolution de celui des dernières 240 avec la console et les commandes de ventilation qui diffèrent.
Par contre, la 260 voit aussi l’arrivée d’une version 2+2. Sa ligne diffère forcément un peu, mais surtout son empattement est rallongé pour l’occasion. Elle sera disponible jusqu’en 1978 sur les marchés internationaux et à l’exception des USA où elle n’aura été commercialisée qu’en 1974. Elle connaîtra elle aussi un beau succès commercial.

La Datsun 280 Z

Pour palier à la baisse de puissance due aux normes américaines, Nissan produit à partir de 1975 la Datsun 280 Z. Le moteur de 2.8 litres de cylindrée passe alors à 170 chevaux et il a pour la première fois recours à l’injection (un système Bosch L Jetronic). Là encore au niveau stylistique on reste dans le connu, que ce soit sur la 2 place ou le 2+2. Seuls les pare-chocs seront vraiment différents, une fois encore pour répondre aux normes US. C’est la dernière des Nissan S30. En 1978 la Nissan 280 Z s’arrête et en 1979 apparaît la 280 ZX qui est une Nissan S130.

On notera que la S30 aura 50 ans l’an prochain et que de nombreux événements la fêteront.

Notre Datsun 240 Z du jour

Design : de belles proportions pour une belle auto

Contrairement aux autos des années 80 qui ont vraiment installé les constructeurs japonais en Europe, le design de ces Z est plus consensuel. Une ligne assez simple et plus européenne qu’américaine. La finesse est de mise, notamment quand on regarde le capot. Il est plongeant et ne présente pas une calandre imposante. Les feux sans carénages sont bien intégrés aux ailes. L’avant est long et l’habitacle est rejeté en arrière. Une ligne qui peut faire penser à une Jaguar Type E… mise au goût du jour. L’arrière est un fastback qui présente un porte à faux plus grand que l’avant. Cela renforce le dynamisme de l’ensemble.

La ceinture de caisse est assez haute et réduit la surface vitrée. Elle est d’ailleurs plus faible que bien des sportives des mêmes années. Le jaune lui va très bien et fait vraiment 70s. Seule modification de l’auto : le collecteur et la ligne d’échappement. On la remarque à l’arrière où les sorties sont superposées, comme sur la Fairlady Z japonaise, la mythique Z432.
Le rétroviseur unique est sur la portière, les jantes présentent un dessin très vintage et très US pour le coup. Bref la Datsun 240 Z est une belle auto, pas taillée à la serpe. On se prend au jeu de l’admiration. Si vous ne l’aviez pas encore trouvée superbe, prenez 5 minutes pour la contempler !

Intérieur : tout est là

L’intérieur de la Datsun 240 Z est d’époque mais reste en fait au goût du jour. Les deux compteurs principaux sont intégrés un par un au tableau de bord avec des casquettes et un enfoncement qui aide à leur parfaite lecture. Dans le même style, mais en plus petit, les compteurs additionnels permettent de tout savoir sur la santé de l’auto. C’est complet et pas surchargé. Le grand volant bois (une belle imitation en fait) s’intègre bien dans cet habitacle puisqu’il est lui même assez foncé. Le levier de vitesse est bien placé et pas trop haut.

L’habillage est en bon état, ce n’est pas du cuir étendu mais ça fait le job. Côté qualité de fabrication, ce n’est pas une Rolls, mais c’est largement suffisant. Un propriétaire de Ferrari de la même époque aurait même été envieux. En plus tout a bien été préservé, pas de trace d’usure sur les plastiques, pas de rayure ou de cassure. Même les sièges sont en bon état. Je note d’ailleurs un dessin là aussi moderne, plutôt fin mais dont le maintien latéral paraît mesuré…

Le moteur : le principal argument de la Datsun 240 Z

C’est de là que viennent les performances de notre japonaise du jour. Un 6 cylindres en ligne de 2.4 litres et 150 chevaux. Un peu plus que la 911 2.4 T qu’on avait essayée (lire : Essai d’une Porsche 911 2.4L T, ce n’est pas la référence pour rien) et un peu moins que la 2.4 E. Mais pour bien moins cher il faut le rappeler !

Le faisceau d’allumage jaune, comme la caisse et la boite à air rouge égayent ce berceau plutôt sympa à regarder. Ce sont deux SU fabriqués par Hitachi qui alimentent le moteur. Comparé au 6 en ligne d’une Jaguar, on remarque quand même qu’il est bien plus petit. Trève d’admiration, je ne suis pas venu pour le regarder mais l’entendre et le sentir pousser !

Au volant de la Datsun 240 Z

Installation et démarrage remarqué :

La voiture n’est pas tout à fait chaude quand Jean Luc me passe le volant. L’installation est plutôt facile avec cette grande portière. Le siège est bien réglé pour moi, heureusement, il n’y a pas beaucoup de possibilités d’adapter la position de conduite. Je boucle la ceinture avec sa cinématique particulière. Bon, bah y a plus qu’à…

On démarre avec le starter, notre jaune vient de se réveiller, et au quart de tour s’il vous plaît. Tout de suite, ça s’entend. La traversée du lotissement se fait sous l’œil des voisins alertés par ce bruit qui les change des SUV coréens. Et puis le jaune attire l’œil, c’est sûr. Premier démarrage, je monte dans les tours très vite. En fait il n’y en a pas besoin. Dès le second je m’aperçois que le 6 en ligne est bien assez coupleux pour démarrer sur un filet de gaz. Je me retrouve vite en seconde, puis en troisième. La commande de boîte tombe sous la main. Le débattement du levier est bon et je trouve très facilement ou et comment engager les rapports.

Le starter est toujours tiré et c’est Fabien qui nous suit au volant du déplaçoir de travelling qui en profite. A chaque fois que je lève le pied droit, ça pétarade. A défaut de pouvoir taper dans la mécanique pour s’amuser (bah oui j’attends que ça chauffe un peu) ce petit détail m’arrache déjà plusieurs sourires.
En ville, la Datsun 240 Z est facile. La troisième et le couple font le job sans soucis. La direction se montre légère et précise. Pas de flou au milieu. Seule petite ombre au tableau à basse vitesse, un petit blocage de l’accélérateur. Commande ou pédale, il n’est pas identifié. En tout cas cela génère un à coup à environ 30% de la course de la pédale. Et comme on est en ville, c’est pile la zone qui nous intéresse.

A peine le temps d’enlever le starter que nous voilà arrivé au spot photo.

La route, s’ouvre le pied droit s’active, le sourire grandit

On repart. Les maisons s’espacent, la route est légèrement plus large. Bizarre, j’ai l’impression d’aller plus vite que le 50 du compteur. Il est en miles… ok.
Allez, seconde et j’accélère plus franchement ! Bah ça pousse dis donc. En un rien de temps on est à 80 et je n’ai atteint que 5000 tours. Autant dire qu’il reste largement de quoi s’amuser. Je passe la 3e et on en reste là pour le moment. On peut tester le confort. Ce n’est pas une GT, mais la Datsun 240 Z n’est pas aussi raide que bien des sportives. Pour le moment on se balade, et l’auto s’en accommode parfaitement. Jean-Luc me dit alors « tu accélère pas à fond là ? ». Non, non, mais je retiens l’invitation !

Les Sables d’Olonne approchent, on prend à droite. Pas la peine de refaire de la ville, c’est le moment de tester l’auto un peu plus dynamiquement. Virage, la direction est toujours aussi bien calibrée. A cette vitesse, le comportement est plutôt neutre et la route n’est pas piégeuse. Voilà une ligne droite, seconde, pied dedans ! Ah bah oui, ça pousse ! Le 6 cylindre monte vite dans les tours et on passe la troisième… pour recommencer. C’est vraiment au-dessus de 3500 tours que le moteur pousse vraiment. Et ça continue jusqu’à 6000 pour repartir de plus belle. Si la première est bien courte, les seconde et troisième sont parfaites. Elles permettent de se mettre facilement en vitesse sans devoir changer de rapport trop souvent.

Un virage à angle droit approche. C’est le moment de sauter sur les freins. Jusque-là ils n’avaient pas été maltraités. Bon, ce n’est pas du très grand freinage, mais ça reste suffisant pour ne pas se faire piéger. En haussant le rythme, on sent que notre japonaise sous-vire. La Datsun 240 Z tourne quand même, elle ne nous envoie pas dans le fossé. Et puis elle reste plus facile à appréhender qu’une Porsche par exemple qui peut surprendre si on a pas bien compris le transfert de masse.
En tout cas, dès qu’il s’agit de remettre le pied dedans, la banane revient. L’auto est sportive, c’est sûr. On s’amuse bien à son volant, sans se prendre la tête.

Voie rapide, dernier test

Ville, fait, route, fait. Voyons ce qu’elle donne sur voie rapide. A la sortie du rond point en seconde, pied dedans, ça pousse, en troisième encore. Inépuisable cette auto ! Maintenant je rentre la 4 pour la première fois. Et bien ça change tout. La boîte est une 3 vitesses + 1. Surmultipliée, elle fait vraiment redescendre le régime moteur et le volume sonore. Je me cale aux 110 km/h, pas en miles. Allez je ralentis pour voir la reprise. Ce n’est pas très rapide pour réaccélérer, mais le 6 est coupleux, donc ça se fait bien.

Ce n’est certainement pas avec cette utilisation qu’on s’amuse le plus c’est sur. Mais la Datsun 240 Z se montre à son aise et on voyage plutôt tranquille.

Rouler en Datsun 240 Z

La Datsun 240 Z est une auto à considérer comme une alternative à beaucoup de sportives contemporaines. Son prix va vous mettre sur sa piste : une belle voiture se trouve aux alentours des 30.000 € en France. Mais sachez qu’on peut aussi en faire venir des USA où elles sont beaucoup plus répandues pour bien moins cher.

Trouver une auto peut être long et vous allez avoir besoin de conseils. Heureusement le Club Datsun-France est très actif et vous aiguillera dans la bonne direction. Sinon sachez que les ateliers spécialisés sont rares mais ils existent (les photos ci-dessous viennent de chez Valinho Auto Racing). Trouver des pièces sera en fait facile si vous parlez l’anglais, les américains se sont lancés dans de nombreuses refabrications au fil des ans.

Concernant les points à surveiller, le fait qu’elle soit Japonaise ne l’éloigne pas des maux habituels. La corrosion est à surveiller, même pour une auto californienne. Le 6 cylindres est plutôt robuste mais comme toutes les mécaniques du genre, il faudra bien l’entretenir pour garantir un bon fonctionnement.

Conclusion : fallait le dire avant !

Quand on sort de la Datsun 240 Z on se pose des questions. Il y a des références parmi les anciennes qui interpellent. Quand on voit le prix atteint par une Type E dont la Z partage l’architecture ou d’une Porsche 911 dont elle se rapproche en dynamisme…

La Datsun est facile, on s’amuse à son volant, elle est originale et bien moins chère ! C’est vraiment une excellente surprise. Alors si vous cherchez une ancienne à 6 cylindres pour rouler vite sans trop faire de sport, c’est vers elle qu’il faut se tourner !

Image
Note 2- Datsun 240 Z
Entretien
Note 2- Datsun 240 Z
Plaisir de Conduite
Note 4- Datsun 240 Z
Ergonomie
Note 4- Datsun 240 Z
Facilité de conduite
Note 4- Datsun 240 Z
Les  PlusLes Moins
Un 6 en ligne volontaireLe blason
Un beau dessinPas si courante en Europe
Un prix attractif 
Des perfs très correctes 
 Note Totale
Note 18 20- Datsun 240 Z
Fiche Technique de la Datsun 240 Z
MécaniquePerformances
Architecture6 Cylindres en ligneVmax205 km/h
Cylindrée2393 cm³0 à 100 km/h​9,4 s
Soupapes12400m da16,2 s
Puissance Max150ch à 6000 tr/min1000m da30,4 s
Couple Max205 Nm à 4400 trs/minPoids / Puissance8,9 kg/ch
Boîte de vitesse4 rapports manuelle  
TransmissionPropulsion
ChâssisConso Mixte12,1 L/100 km
Position MoteurLongitudinale avantConso Sportive17 L/100 km
FreinageDisques AV et tambours AR  
Dimensions Lxlxh414 x 163 x 129 cmCote 197229.600 Frs
Poids1045 kg les pleins faitsCote 201830.000 €

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Sean Dezart

    Très beau article – merci…juste dommage de ne pas avoir une vidéo de la sonorité que vous parlez.

    Répondre · · 9 novembre 2018 à 14 h 23 min

  2. Gilles DE CLERCQ

    Superbe article qui permet de découvrir une auto ancienne, sportive, magnifique et de plus en plus célèbre… Merci au Club Datsun France de véhiculer cette image.

    Répondre · · 10 novembre 2018 à 17 h 14 min

  3. Jluc

    Yes tu as raison Sean, c’est juste ce qu’il manquerait … mais il faut garder un peu de suspens sinon tout le monde va sauter dessus :p

    Répondre · · 15 novembre 2018 à 17 h 09 min

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