Rassemblement du Prieuré des Sables : l’été indien

Publié le par Thibaut

Rassemblement du Prieuré des Sables : l’été indien

Je vous y avais emmené faire un tour cet été et n’en avais eu que du bien à dire (la preuve ici). Evidemment, étant sur Les Sables ce week-end, je ne pouvais manquer d’y refaire un tour, de m’extasier à nouveau, d’y faire quelques sympathiques rencontres… et de les partager avec vous ! Détour donc par le rassemblement mensuel du Prieuré aux Sables d’Olonnes (85) !

Une fois encore, le Rassemblement du Prieuré des Sables fait le plein !

Ils ne sont pourtant que 3 comparses à l’origine de ce Rassemblement du Prieuré des Sables… 3 gars qui se décident à monter un rassemblement assez inédit, non seulement par son emplacement, mais aussi par la qualité de son plateau, un rasso comme on les aime dirait-on. Et le pire dans cette histoire, c’est qu’ils arrivent à faire le plein ! Ce dimanche, par quelques maigrelets 15°C, un brin de vent, une houle intéressante, ce ne sont pas moins de 75 passionnés qui se sont donné rendez-vous sur l’esplanade du Prieuré de La Chaume. Petit tour d’horizon au travers de mes coups de cœur de ce dimanche…

La puce survoltée : une Vespa 400 bodybuildée

Toute de verte vêtue, on ne peut pas la louper… et quel son lorsque son propriétaire met le contact ! Cette Vespa 400, déjà légère d’origine, a été coursifiée, donc allégée au maximum : plus d’intérieur, des baquets pour tout siège, un volant tulipe et en voiture ! Ajoutez-y, pour le plaisir de la cote, un toit 100% découvrable… recette gagnante pour ce proprio aux anges !

La mal-aimée : la Beta Spider

Elle fait partie de ces modèles que l’on trouve encore à des prix très raisonnables. Et pour cause ! La Beta Spider est de ces modèles qui étaient jusque là boudés du monde de la collection. Et pourtant, elle n’est pas exempte de qualités et d’anecdotes sympathiques. Si ce sont moins de 9000 exemplaires (toutes motorisations confondues) qui sont sortis des lignes lancéistes, il n’en reste pas moins une auto au parcours singulier, dont seulement 616 modèles seront distribuées en France. En fait, elle était principalement destinée au marché US et Pininfarina la voyait comme un véritable cabriolet.

Mais, il y a un mais. En effet, à cette époque, les Etats-Unis vivent une véritable révolution automobile : un rapport paraît, il assène que les cabriolets sont des cercueils roulants en cas de retournement. Réponse rapide (trop ?) des constructeurs : arrêt total de la production des cabriolets, apparition des targas… Zagato (qui récupère la mise en production du modèle) se lance donc sur un modèle hybride, à la fois découvrable et targa. Pour l’anecdote, on sait aujourd’hui que la crainte des constructeurs de voir sortir une loi interdisant les convertibles était infondée…

Le modèle que je vous présente aujourd’hui est un 1600 cm³ de 1975. Petite anecdote sympa proposée par le propriétaire : d’après vous, où retrouve-t-on également le cendrier de cette Beta ? Eh bien dans la plupart des Ferrari de ces années là (on notera d’ailleurs que le moteur de la Beta Spider est l’œuvre d’un ancien de la firme de Maranello) !

La rallying : une Alfa, dans les règles de l’art

Vous le savez maintenant si vous avez lu mes autres billets, je suis bercé et spécialisé dans le rallye. Alors forcément, quand je vois poindre une paire de longue-portées ou une mini plaque rallye, je saute sur l’occasion… ou sur le dos du proprio pour échanger quelques mots !

C’est ce qui s’est passé au Rassemblement du Prieuré des Sables avec cette Alfa Romeo GT 1600 Junior. Et je ne suis pas trop mal tombé, son propriétaire (en plus d’être sympa) est un puits d’informations. Je ne vous ferai cette fois pas l’historique du modèle, mais vais plutôt me pencher sur l’histoire de l’auto de Bruno. C’est une auto qu’on voit sur pas mal des rallyes de la région, et pour cause…

En fait, cette auto, il l’a achetée à un pilote qui roulait beaucoup en montagne : Tour de Corse, Cévennes… et qui l’avait donc adaptée à son usage. Freins plus endurants, pont aux rapport raccourci… en sont autant d’attributs qui dynamisent encore plus l’auto. Après près d’un an de rénovation, elle reprend enfin la route, pour notre plus grand plaisir !

La locale : la Martin Seven

Comment pouvais-je ne pas l’évoquer ? Déjà parce que le Light Is Right est pour moi l’archétype de la sportivité en matière automobile. Mais surtout parce qu’en plus d’être française, cette auto est en fait sablaise : l’atelier des Automobiles Martin est un pur produit vendéen. Martin, vous le connaissez pour ses cadres de moto (dont on a vu tourné un modèle à Limoges dernièrement d’ailleurs), mais saviez vous qu’il a aussi joué de ses mains pour produire de la Seven, de la Cobra ou encore de la GT40 ? C’est en 1986 qu’il homologue sa Martin Seven S1 TTM GM0. Suivront les Seven 2 et 3 qui jouiront de quelques ajustements cosmétiques et d’un nouveau moteur. A la disparition de la société en 1996, ce sont près de 600 Seven qui auront vu le jour en terres olonnaises.

THE shooting break du jour : la rarissime Humber Super Snipe

On entre ici dans le rarissime, dans l’exceptionnel. D’autant plus que Franck est un des 3 pères-fondateurs de ce Rassemblement du Prieuré des Sables. Et il nous présente aujourd’hui sa Super Snipe.

En fait, dans la famille nous avions déjà eu une Humber, elle m’a donc bercé… celle-ci, c’est du côté de Cannes que je l’ai trouvée, le camion-plateau ne pouvant pas accéder au garage où elle était stockée, il a donc fallu aller chercher un 4×4 pour la tracter

Faisons rapidement les présentations avec cette auto. Produite en 1965, nous avons là une Humber Super Snipe dans sa version break. C’est typiquement le shooting break dans sa plus pure expression : 6 cylindres pour une cylindrée de 3L, la transmission automatique qui va bien, mais surtout 6 places assises (3+3). N’avez-vous pas remarqué quelque chose qui semble non pas ana-chronique mais ana-géographique : c’est une anglaise, une vraie de vraie, mais en conduite à gauche !

Et la précision a son importance : seuls 12 exemplaires sont sortis des lignes de Rootes en LHD. Sur ces 12, il semblerait que le modèle ici présenté soit le seul roulant en France. Autre détail intéressant, le badge de la Royal Air Forces sur le pare-choc avant. Nulle coquetterie dans cette insigne, mais plutôt un véritable symbole : ce véhicule appartenait à l’importateur officiel de Rootes en France qui était un ancien de la RAF. Enfin, dernière anecdote sympa, c’est côté moteur que ça se passe. 48.000km d’origine et certifiés, ça laisse rêveur non ? Et puis, summum de la coquetterie, le petit porte-clef tout aussi d’origine que le reste, avec les coordonnées de l’importateur… topissime !

 

Mon coup de cœur, la plus ancienne des anciennes du jour : la MG TC

Là, on fait dans l’ancienne pure jus. Et c’est Martial qui nous la présente, lui aussi un des 3 Mousquetaires à l’origine du Rassemblement du Prieuré des Sables.

En fait, je ne suis arrivé dans les très anciennes que récemment… j’étais plutôt Triumph à l’époque puisque j’ai cofondé le Triumph Register Paris. Ce sont les équipes du Musée de l’Automobile de Talmont (NDLR : on en parlait ici) qui m’y ont initié. Ce sont donc maintenant une MG TC et une Riley que je promène sur les différents évènements de la région…

Et elle en a fait du chemin cette TC : produite en Grande Bretagne (ne me remerciez pas pour cette info), achetée en première main par un Suisse, revendu à un Hollandais, qui la revend à un Anglais, qui la revend à Martial. Produite en 1949, elle est propulsée par un superbe moteur de 1250 cm³ armé de ses deux carburateurs SU. Pas un foudre de guerre puisqu’elle est une auto civile, mais largement suffisante pour prendre du plaisir à son volant. Petite entorse à l’origine, Martial a remplacé les ailes d’origines par celles de motos qu’équipaient nos amis outre-Manche pour leur donner un look plus sport… Je ne sais pas vous, mais moi, j’adore !

En conclusion…

Encore une superbe édition du Rassemblement du Prieuré des Sables qui gagne vraiment à être connu. On y croise quelques autos assez rares, le Musée de Talmont en faisant même régulièrement sortir pour les exposer à leurs côtés. Un écrin rarissime pour un rassemblement automobile, bref, je vous le recommande…

Thibaut

Copilote, président de l'AutoMoto Classic de l'Ouest, Directeur de Course FFSA... et rédacteur/photographe pour News d'Anciennes (depuis 2017) lorsque les évènements s'y prêtent. C'est au guidon d'une Terrot TENOR de 1963 et au volant d'une Lancia FULVIA 1.3S de 1971 que j'arpente les routes de France... c'est fort de ces différentes casquettes que je tâcherai de vous faire vivre par procuration autant d'évènements que possible : pas toujours de manière professionnelle, mais avec une constante sincérité...Viendriez-vous avec moi découvrir ce que la passion de l'auto ancienne a de plus diversifié ?

Commentaires

  1. bruno roumilhac

    merci thibaut pour ce beau reportage , tu n’auras plus qu’a compléter ton reportage par un essai de l’alfa ….
    ce rassemblement est superbe surtout avec une si belle météo ….

    Répondre · · 6 novembre 2018 à 23 h 30 min

    1. Thibaut

      Pourquoi pas ! 😉

      Répondre · · 7 novembre 2018 à 14 h 36 min

  2. Lannoo

    Salut la rédac
    Çet article ne vous donne pas envie d essayer de nous concocter un article sur l Histoire de Martin ? Ce serait top

    Répondre · · 7 novembre 2018 à 9 h 34 min

    1. Thibaut

      A titre personnel, j’y réfléchis sincèrement. A voir… 😉

      Répondre · · 7 novembre 2018 à 14 h 35 min

      1. Lannoo

        Cool

        Répondre · · 7 novembre 2018 à 14 h 47 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.