Au Volant d’une Suédo-Hollandaise au Cœur Français : la Volvo 343

Publié le par Benjamin

Au Volant d’une Suédo-Hollandaise au Cœur Français : la Volvo 343

Définitivement toutes les autos anciennes ne sont pas destinées à rejoindre les musées et à défiler sur les concours d’élégance. On laissera ce rôle aux chefs-d’œuvres et autres icônes du genre Bugatti Type 57 et Porsche 911. Mais pour attraper le virus, il faut être piqué. Et pour se piquer de façon abordable et sans prise de tête, une Volvo 343 est peut-être une auto à recommander. Pourquoi ? Et bien on vous explique tout.

La Volvo 343, un badge suédois, c’est (presque) tout…

La Volvo 343 a toujours été une Volvo. Mais ce ne fut pas le cas de sa devancière. Car l’auto aurait dû naître comme une DAF. Le constructeur suédois rachète le hollandais en 1975 et les projets de la Volvo 343 font partie de la dot.

DAF produit déjà depuis 1967 et la DAF 55 des petites autos… à mécanique Renault. Habituée au bi-cylindres maison avant cela, les hollandaises adoptent à cette date le Cléon Fonte dans sa version 1108 cm³ et ses 40 chevaux. La particularité, c’est que l’auto est une propulsion, mais surtout qu’elle fait appel au système Variomatic. Un système de transmissions à courroies centrifuges qui permet de faire varier en continu le rapport de démultiplication en fonction de la vitesse de rotation de l’arbre.

La DAF 66 qui apparaît en 1975 reprend ces caractéristiques tout en modernisant l’auto. Le rachat par Volvo la rebadge. La Volvo 66 est toujours produite aux Pays-Bas, embarque toujours la Variomatic et des blocs cléon 1108 et 1300 mais adopte une nouvelle calandre et des pare chocs renforcés. Volvo est déjà un constructeur qui met la sécurité en avant.

La Volvo 343 : conçue par DAF

La Volvo 343 est déjà à l’étude en 1975. Volvo n’interrompt pas l’étude puisque ces DAF représentent un excellent moyen d’agrandir la gamme vers le bas. En plus l’accord avec Renault peut être préservé, Volvo n’a pas les moyens d’étudier des blocs plus petits. C’est cependant le 1400 Cléon qui débutera la gamme. Il est toujours associé à la transmission Variomatic. Le style de cette petite auto trois portes rompt avec la devancière. L’avant est très Volvo, l’arrière, un hatchback est inédit dans la gamme. Elle sort en 1976.

Les 70 ch du moteur Renault n’en font pas un foudre de guerre. Car la Volvo 343 n’est pas franchement une entrée de gamme. L’intérieur est plutôt bien équipé et les tôles sont épaisses. La voiture approche de la tonne. Niveau comportement, il faut aussi composer avec un train arrière plutôt rustique avec des ressorts à lames et un pont De Dion. Néanmoins la répartition des masses est bonne avec une boîte transaxle.

La première évolution apparaît en 1979 puisque l’auto peut recevoir une boîte 4 rapports plus traditionnelle que la Variomatic. L’année suivante, un léger lifting de la face avant intervient, il faut qu’elle s’accorde avec la 345, qui reste techniquement la même mais est une 5 portes.

Les évolutions : adieu 343

Pour l’année modèle 1980 les 343 et 345 reçoivent une nouvelle calandre, de nouveaux feux et pare-chocs. A l’intérieur c’est le tableau de bord qui change, et sous le capot, le 2 litres Volvo fait son apparition.

En 1983 voilà la Serie III. Les 343 deviennent des 340, les 345 des 360. Ces dernières sont équipées du 2 litres. 95 ch en version carbu et 118 en version injection. Le tout avec une boîte 5 de série. La 3 portes a également deux niveaux de puissance : 64 chevaux avec un seul carburateur et 70 chevaux avec deux.
En 1984, apparaît une version tricorps et en 1985 le moteur F des Renault 9 et 11, de 1.7 litres et 54 chevaux prend place sous le capot de 340.

En 1986 la Serie IV voit un nouveau design des pare-chocs avant (qui intègrent les répétiteurs de clignotants) et arrière. La 340 voit son 1.4 litres passer à 71 ch. A partir de 1987 la Volvo 440 arrive dans la gamme. La 360 disparaît en 1990 et la 340 en 1991. Ce sont 1 million d’autos qui auront produites, majoritairement dans l’ancienne usine DAF mais également à Göteborg chez Volvo.

Détaillons notre Volvo 343 du jour

Style : pas un canon de beauté

On a connu de plus belles autos dessinée par Michelotti, ça c’est sûr. L’avant est relativement long, il faut loger un 4 cylindres en position longitudinale, et très typé Volvo. Pas carré comme certains le pensent déjà, mais plutôt élancé. Par contre, dès qu’on passe la portière, cela se termine très vite ! Le Hatchback retombe assez vite. Il n’est pas en pente droite et offre un mini ressaut. La surface vitrée est grande. Les jantes de cette GL ne font pas cheap et montrent bien qu’on est pas en présence d’une DL, la finition de base. La Volvo 343 est mesurée à 4.19 m, alors qu’on la dirait plus courte. 1.66 de large et 1.39 de haut, elle n’est pas spécialement plate et offre un bon volume.

On notera quand même quelques éléments de style, des aérations de capot au spoiler avant ou les aérations derrière les vitres de custode. En plus des différentes baguettes chromées qui courent sur les flancs et qui entourent les optiques. En regardant l’auto de profil, la lame de ressort du train arrière est bien visible.

Sous le capot, une vieille connaissance

Avant même d’ouvrir le capot, et si on ne connaît pas l’auto… on peut se douter de ce qui se cache là dessous. En tant qu’ancien propriétaire de 4L quelques bruits familiers reviennent. Pour découvrir le Cléon, on ouvre le capot « à la BM ». Il se soulève légèrement puis se bascule vers l’avant. Rien de sorcier dans la salle des machines. L’auto que l’on a n’a jamais été restaurée et on retrouve un bloc propre et dans son jus. La roue de secours loge aussi ici, très haut et décalée du côté gauche.

A l’intérieur : une bonne surprise

L’intérieur de notre Volvo 343 du jour est premièrement en très bon état. Les tissus et moquettes sont nickelles, les plastiques aussi. L’ergonomie est bonne et des indications nous disent à quoi servent chaque bouton… en anglais par contre ! Volvo était un constructeur européen très tourné vers les USA et on ne s’adaptait pas au marché local. Le tableau de bord d’origine affiche en gros une montre et le compteur de vitesse. La montre est cachée par un compte tour qui a été rajouté, mais peut être facilement mis ailleurs.

Il y a de la place et l’accès aux places arrières est plutôt aisé. En fait les sièges ne basculent pas dans l’axe de la voiture mais se décalent vers l’intérieur. Un système ingénieux aurait sa place sur bien des modèles actuels ! L’arrière présente également des ceintures, un bon point pour emmener les copains en balade.

Au volant de la Volvo 343

Installation facile

Dès qu’on s’assoit on se rend compte que les siège sont confortables en plus d’être en bon état. Un bon point car on ne pourra pas régler la position de conduite de manière vraiment optimale. Le volant est fixe autant en hauteur qu’en profondeur et on se contentera d’avancer le siège et de l’incliner.
Contact, démarrage. Un coup d’accélérateur suffit à l’auto pour repartir. Elle est déjà chaude, je n’ai même pas eu besoin de mettre le starter. Un voyant clignote au tableau de bord, celui qui indique qu’il faut boucler la ceinture. Assez étonnant pour une auto de 1980 !

La main tombe bien sur la commande de boîte. Avec cette disposition transaxle, Volvo pouvait la mettre n’importe où dans l’habitacle. Et elle est au bon endroit. La première s’enclenche facilement et nous voilà parti.

En ville : facile, encore

La Volvo 343 n’était pas parmi les plus petites voitures de son époque mais elle reste d’un gabarit encore contenu. Surtout si on regarde l’obésité qui semble atteindre n’importe quelle citadine actuelle. Elle s’insère bien dans le trafic, mais avec poigne. La voiture n’est assurément pas légère et l’absence de direction assistée se fait sentir. Malgré la position de la boîte, il y a du poids sur l’avant et à basse vitesse ça vous fera les biceps !

La boîte est assez courte, on est à 2000 tours en troisième à 50 km/h… et il n’y a qu’un rapport au dessus. Les 70 chevaux permettent de rouler convenablement, et puis de toute façon à 18h ce n’est pas le moment pour faire un gymkhana. On va attendre les routes de campagne.

Sur une première départementale elle se cale rapidement aux 80 km/h demandés. Si vous avez le malheur de retomber vers 70, les reprises vont vous paraître longue en 4e. Je repasse la troisième et elle repart. Tous les boutons tombent sous la main, tout va bien. L’embrayage n’a rien de particulier. Pour le frein, rien ne se passe au début de la course de la pédale, mais on garde suffisamment de progressivité sur le reste pour éviter de se retrouver dans le pare-brise. Sorti du village, la Volvo 343 roule. En se permettant d’appuyer sur la pédale de droite, elle file à des allures très convenables. La mise en vitesse n’est pas rapide il faudra une préparation à l’auto avant de l’engager sur le rallye du coin.

C’est son poids qui l’handicape le plus. La Volvo 343 est plutôt lourde et pataude. Agilité et accélération, ce n’est pas son truc. Et le fait qu’elle soit une propulsion ne la rend pas plus joueuse. Le confort c’est déjà plus son truc. Le pont De Dion n’a rien d’évolué et pourtant il faudra vraiment rencontrer une route en mauvais état à une vitesse trop élevée pour le voir tressauter.

Conclusion : une auto pour débuter

La Volvo 343 est la parfaite young pour débuter. Il y a trop de R5 ? Et bien vous en gardez le moteur, et avec des prestations plus agréables et un blason plus prestigieux notre auto est un bon compromis.

Facile à vivre et à conduire, elle pourra vous emmener sur l’autoroute sans soucis et avaler du bitume entre deux entretiens. Et puis son gros avantage est d’être originale. Le million d’exemplaires vendus ne s’est pas retrouvé sur nos routes et ce sera rare de croiser un autre modèle. Avant de vous attaquer à une auto plus ancienne ou plus puissante, elle fera une bonne entrée en matière dans le monde de l’ancienne… voir de l’automobile tout court car elle a tout ce qu’il faut pour être un daily attachant… sauf la bonne vignette Cirt’Air…

Rouler en Volvo 343

Le plus dur sera peut-être d’en trouver une. Sur notre boncoin national vous trouverez moins de dix annonces, 343 et 340 réunies ! Zappez les 345 et 360, elles sont presque introuvables en France. Côté prix on démarre à peine au dessus des 1000 € et la plupart sont entre 1500 et 3000 €. Pour une auto dans l’état de la notre on sera en haut de l’échelle des valeurs. On trouvera toujours des pros surfant sur la vague pour en proposer au dessus… mais elle ne les vaut clairement pas.

Côté entretien, on connait le 1400 Renault dans la plupart des garages de l’hexagone. Pas de piège, il n’est pas fragile et toutes les pièces se retrouvent en refabrication. Oubliez juste le côté Volvo pour chercher du côté du losange. La carrosserie est faite dans de la tôle de qualité et d’une épaisseur correcte. Ça n’empêche pas de vérifier les ailes et les bas de caisse à l’achat. Car de ce côté la rareté de l’auto sera un frein aux recherches de pièces.

A l’usage, le poids pénalise un peu la consommation qui reste mesurée. C’est un petit moteur qui n’a rien de glouton et on s’en sortira autour des 6 à 7 litres aux 100 km.

Image Note 1- Volvo 343
Entretien Note 3- Volvo 343
Plaisir de Conduite Note 2- Volvo 343
Ergonomie Note 4- Volvo 343
Facilité de conduite Note 4- Volvo 343

 

Les  Plus Les Moins
Une rareté Inconnue ou presque
Fiabilité Ligne quelconque
Prix attractif Peu de sensations mécanique

 

 Note Totale Note 14 20- Volvo 343
Fiche Technique de la Volvo 343 GL
Mécanique Performances
Architecture 4 Cylindres en ligne Vmax 157 km/h
Cylindrée 1397 cm³ 0 à 100 km/h ​12,1 s
Soupapes 8 400m da 17,4 s
Puissance Max 70ch à 5500 tr/min 1000m da 32.5 s
Couple Max 110 Nm à 3000 trs/min Poids / Puissance 13.9 kg/ch
Boîte de vitesse 4 rapports manuelle
Transmission Propulsion
Châssis Conso Mixte xx L/100 km
Position Moteur Longitudinale avant Conso Sportive xx L/100 km
Freinage Disques pleins AV et tambours AR
Dimensions Lxlxh 419 x 166 x 139 cm
Poids 978 kg les pleins faits Cote 2018 2900 €

Photos additionnelles : Alfvanbeem et Volvo Cars

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.