La Daimler SP 250, Belles Performances et Grandes Ambitions pour une dernière de lignée

Publié le par Benjamin

La Daimler SP 250, Belles Performances et Grandes Ambitions pour une dernière de lignée

En triant les photos de Fabien lors de la Route des Châteaux, à revoir ici : La Route des Châteaux 2018, un rallye éclectique, je suis tombé sur un design très torturé. Me revient alors un souvenir d’embouteillage fumant datant de la Traversée de Paris 2015. A nos côtés ce jour là, un jeune passionné au volant d’une voiture qu’on ne croise pas tous les jours : une Daimler SP 250.


La Daimler SP 250, dernière tentative avant le rachat

En 1956, Daimler n’est pas au mieux de sa forme. La marque officielle de la famille royale a perdu ce privilège, les dernières autos de la marque se sont mal vendues et les frais du précédent président ont vidé les caisses. Les Daimler d’alors sont des autos luxueuses mais accessibles.

Le conglomérat BSA qui est propriétaire de Daimler place un nouveau boss à la tête de la marque, Jack Sangster. Celui-ci demande à l’ingénieur Edward Turner de lui dessiner un nouveau moteur. Naît un inédit V8 2.5 litres qui doit trouver sa place dans une nouvelle voiture. Celle-ci est prête en 1958. Elle combine un nouveau châssis, « librement inspiré » de celui de la Triumph TR3 et une carrosserie qui lui est propre. La ligne ne ressemble en effet à rien de connu. Torturée, elle additionne les courbes sur une carrosserie de roadster. Au moins elle donne une vraie identité à la nouvelle auto. Cette carrosserie est faite en fibre de verre, beaucoup moins chère à produire et en plein boum à cette époque.

Daimler place de grandes ambitions dans sa nouvelle qui devrait s’appeler la Dart. 1500 modèles doivent se vendre la première année et le rythme de croisière devra se situer autour des 3000 exemplaires. Elle est révélée au salon de New York en 1959… devant l’état major de Chrysler, propriétaire de Dodge. Et c’est la marque au bélier qui possède le nom de Dart. Daimler est sommé de renommer sa voiture et c’est ainsi qu’elle se retrouve baptisée Daimler SP 250, le nom de code interne du projet.

Première version… pas au point

La Daimler SP 250 commence donc sa carrière. Avec 140 chevaux pour un poids situé sous la tonne. La boîte est la première boîte manuelle de la marque depuis des années. Elle était en effet adepte des boîtes pré-sectionnées. Là encore, c’est une copie de la boîte de la TR3. Côté design, on reconnaît cette première itération à son absence de pare-choc, qui peut être commandé en option, et qui est remplacé de base par deux plaques d’alu sur le côté de la calandre.

Elle est performante, atteint les 193 km/h et les 100 à l’heure en 9.3 secondes. En ligne droite, ça va. Par contre dans les virages, le châssis ne suit pas. Il n’est pas assez rigide et les portes s’ouvrent parfois ! La réputation de l’auto est faite rapidement… et elle n’est pas bonne.

BSA comptait gagner 700.000 £ avec cette auto… mais sent le vent tourner bien assez tôt. Daimler est revendue à Jaguar en 1960.

Deuxième et troisième version, à contre cœur

Jaguar est donc propriétaire d’une marque qui possède une concurrente. La Type E est de son côté en phase de lancement et n’est pas encore installée comme la star qu’elle deviendra. Malgré tout, une version B, rigidifiée voit le jour. Elle adopte comme autre différence une colonne de direction réglable. Celle-ci recevra un véritable pare-choc.
Une version C apparaîtra même en Avril 1963, ne se démarquant que grâce à un allume-cigare , un système anti-buée et une cosse externe pour charger la batterie…

La production de la Daimler SP 250 est arrêtée en 1964. Le marché américain qui devait en absorber une grande partie n’a pas adhéré à ses formes. En fait seules 2654 voitures ont été construites, un véritable fiasco pour la dernière Daimler conçue en tant que constructeur indépendant.

On notera également que l’auto a été utilisée par la Police anglaise comme véhicule d’interception. Encore plus rare, il n’y en a eu que 30 modèles !

Un héritage… sous forme d’une berline

La SP252 au style plus consensuel ne verra jamais le jour. Mais le V8 va perdurer. C’est un bon moteur qui va permettre à Daimler de continuer à exister avec la Daimler 2½-litre. La recette est simple : un châssis et une caisse de Jaguar MkII, mais le V8 sous le capot en lieu et place du moteur XK.

La Daimler SP 250 de nos jours

C’est une rareté. Une auto qui n’aura été que peu produite et dont on peut se satisfaire de voir quelques modèles sur nos routes. Sa cote est difficile à déterminer. Les modèles les moins chers tournent déjà autour des 50.000 €, et peuvent monter jusqu’aux alentours des 70.000 €. Il est cependant rare d’en voir passer souvent à la vente, et c’est souvent dans les salles des ventes.


Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Cimarelli

    Bonjour
    On parle tjs des formes tourmentées de cette voiture et on a tendance à en oublier son fabuleux et solide V8 (bas moteur Cadillac,tout le reste en alu) de conception moto grâce à son génial concepteur E. Turner . Resultat un moteur anglais qui prend 6000 tours/mn grâce à une course de piston (hémisphérique comme les Alfa) très réduite .A cela on peut ajouter 4 disques et un poids de 950 kg ………….

    Répondre · · 5 juin 2018 à 21 h 52 min

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