Pour ou contre : restaurer son ancienne coûte que coûte

Publié le par Benjamin

Pour ou contre : restaurer son ancienne coûte que coûte

Ce mois-ci on pose le pour et le contre de la restauration de son auto. Est-ce toujours bien raisonnable, est-ce toujours une bonne idée, et n’y a-t-il pas d’autre moyen d’avoir la plus belle auto ?

Restaurer une ancienne : constat

Alors attention, ici on ne parle pas de faire quelques travaux ou même, et c’est déjà du boulot, une peinture. Non on parle ici d’une restauration en profondeur. Du genre de celles où on repart d’une caisse nue, quand le moteur a été intégralement démonté, les flexibles changés, la sellerie refaite, bref la grosse restauration.

Forcément, restaurer son auto peut vite devenir un gouffre financier, quitte à dépasser largement le prix d’achat de l’auto.

Pour restaurer son auto coûte que coûte

Une auto ancienne, mais neuve

Il est tentant d’avoir une ancienne neuve, c’est vrai. Au niveau cosmétique c’est vrai qu’on aime tous avoir une belle auto, au moins la plus belle du genre, on ne revient pas sur le design de l’auto. Du côté technique, c’est également tentant. Restaurer entièrement son auto rassure, on se dit que normalement on s’évitera des futures pannes, qu’elle marchera mieux, freinera mieux, sera un peu plus confortable. En théorie du moins.

En tout cas c’est à la fois gratifiant et rassurant.

Elle prendra de la valeur

C’est logique. On investit dans une auto. Si on ne le fait pas, sa valeur sera celle de l’achat et elle ne pourra prendre de la valeur qu’avec l’augmentation de la cote. La seule façon d’agir sur la valeur de son auto est donc de la restaurer complètement. Quelle que soit le prix d’achat, il est logique qu’une auto en parfait état soit plus valorisée que la même très fatiguée (hormis la superbe patine d’origine).

« C’est moi qu’a la plus belle »

Encore une fois, avoir une deuche, ou tout autre engin motorisé en fait, magnifique sera toujours plus gratifiant lorsqu’on sera sur un rassemblement. On aura la plus belle, elle attirera les regards. Et puis c’est aussi la meilleure façon de gagner un prix par ci et un prix par là dès qu’un jury se réunit !

La préservation de l’auto

On a pas encore parlé du côté émotionnel. Cela peut être une des raisons pour restaurer coûte que coûte. Quand on veut préserver l’auto de son père, grand-père, tonton ou ami, on est forcément enclin à vouloir la rendre superbe. Et là c’est certainement l’argument qui pourra mener vers les plus gros montant, sans aucune considération du montant de l’auto.

Contre restaurer son auto coûte que coûte

Le prix à la restauration…

Alors le prix va dépendre de la complexité de l’auto et de la valeur des pièces.

Refaire une peinture, à moins qu’on parle d’un bus ou d’un char, ne coûtera pas plus cher sur deux autos de même gabarit et à qualité demandée égale (chez le même artisan s’entend). Le coût d’une peinture sur une automobile dépendra quand même un peu de la couleur que vous demandez.

Les codes couleurs ne sont pas forcément faciles à trouver mais surtout il faudra parfois s’armer de patience pour trouver la bonne nuance et la bonne finition. Vous trouverez quelques infos complémentaires sur ce site de peinture voiture et moto. Trouver l’artisan peut aussi être compliqué si le tissu local n’est pas vraiment développé. On vous recommande vivement de vous tourner vers un restaurateur plutôt qu’un carrossier habitué à la peinture « assurance ».

Enfin n’oubliez pas que cela vous coûtera de l’argent même si vous refaites vous-même la peinture. Cela ne s’improvise pas, mais ça se tente. Il faudra ensuite payer la peinture… et l’aménagement d’un local dédié !

Pour ce qui est de la tôlerie, refaire un bout de carrosserie en tôle sur une une 4L ou une Maserati coûtera autant si on part d’une tôle de base pour arriver à une tôle parfaitement formée. Pour le coup ce n’est pas une étape obligatoire… mais elle peut se révéler être la plus onéreuse. Encore plus que sur la peinture, du bon travail de tôlerie demande du temps. Et du coup cela coûte de l’argent. Là encore, vous pouvez le faire vous-même. Mais entre la réalisation d’un plancher pour une Simca 1100 et le formage d’un capot de Jaguar Type E, ce n’est pas le même travail !

Par contre le prix des pièces peut effectivement être élevé en fonction de leur disponibilité. Et dans tout les cas c’est un budget conséquent qu’il va falloir pour une restauration.

Évidemment on doit évoquer la sellerie qui sera, elle aussi, largement dépendante du choix des matériaux mais aussi de la surface à couvrir. Après, plus cette surface sera grande, plus le prix de l’auto est potentiellement élevé et plus ce sera intéressant de le faire.

… qu’on ne retrouvera pas à la revente

C’est là que ça fait (très) mal. Investir 10.000 € dans une auto qui cote à 5.000 ne fera pas passer sa valeur à 15.000 €. Et comme le prix de la restauration a quelque chose d’incompressible, on aura beaucoup plus de chance de retrouver son investissement à la revente d’une auto « chère » qu’à la revente d’une populaire.

En tout cas il faut vraiment étudier la cote avant de se lancer, si vous gardez le projet « rationnel ».

Est-ce qu’elle n’existe pas déjà en meilleur état ?

Sauf dans le cas où vous souhaitez préserver une auto, il peut être plus facile de passer d’une auto populaire ou peu valorisée à une autre que de partir sur un projet complet de restauration.

On change d’auto mais des fois cela évitera des frais et permettra d’avoir une auto en meilleur état pour un budget à peine plus élevé. Il faut chercher mais à moins que toutes les autres autos n’aient été restaurées à grands frais (cela peut arriver, sur des DS ou des Porsche par exemple) la voiture idéale n’est peut-être tout simplement pas la notre !

Donc…

D’un point de vue totalement rationnel, il faut faire le calcul. Le prix de la restauration complète, de l’achat et d’une éventuelle revente est à prendre en compte avant de se lancer dans quelque travaux que ce soit.

Mais déjà, si on était totalement rationnel, aucun de nous n’aurait acheté une voiture ancienne ! Alors on laisse souvent son cœur parler sans avoir aucune certitude quand à la récupération ou non des sommes engagées dans la restauration de son auto.

Encore une fois, chacun doit peser le pour et le contre pour sa situation personnelle, et après, pour telle ou telle auto de son garage. Certaines en sortiront alors superbes, d’autres gagneront une belle patine… ou attendront d’être un peu plus collector sous une bâche et dans un endroit sec !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Choco

    Est-on seulement rationnel lorsque l’on possède une ancienne ? C’est une passion et une passion ça coûte forcément.
    Si tu veux gagner de l’argent avec une ancienne devient garagiste 🙂

    Répondre · · 16 février 2018 à 11 h 36 min

    1. Benjamin

      Il y a gagner de l’argent et ne pas (trop) en perdre…

      Répondre · · 16 février 2018 à 12 h 40 min

  2. lannoo

    et après avoir totalement restauré son ancienne, ne flippe t on pas un peu de rouler avec ? avec un combi nickel chrome, partons nous en bivouac en pleine nature ? avec une auto sportive nickelle chrome, allons nous gambader sur les petites routes de montagne ? rien n’est moins sure…. alors tout dépend du plaisir qu’on a avec notre ancienne : préférons nous la contempler tout en se baladant de temps en temps ou préférons nous la sortir coûte que coûte et se faire plaisir avec en roulant ? chacun trouve son bonheur dans ce qu’il veut et la restauration complète en dépendra je pense

    Répondre · · 16 février 2018 à 18 h 51 min

  3. Jean-Christophe

    Intéressant sujet amenant autant de réponses et de point de vues que de propriétaires.

    Je pense qu’il faut se faire plaisir. On restaure ou pas, en fonction de son budget. Si l’auto fonctionne bien, mais n’est pas « neuve », il faut rouler et profiter. Si l’auto est parfaitement restaurée, il faut rouler et profiter aussi !

    Trop de belles voitures en parfait état s’usent violemment à ne plus rouler.

    Et si l’on a une rayure ou un « poc » et bien c’est la fameuse patine tellement recherchée qui s’installe 🙂

    Répondre · · 16 février 2018 à 19 h 37 min

  4. j marc

    article sympa mais je dirais que chacun vois midi a sa porte ,mis a part les horribles spéculateurs qui bousille le marché des passionnés ,perso je me refait une capri mk1 et je ne sais pas trop ou je vais financièrement ni le temps que ca va me prendre mais je dirais peut importe dans le raisonnable bien sûr, l’important est que je me fasse plaisir a la refaire dans mon garage ,juste pour le plaisir de la refaire moi même ,et puis une fois terminée ,ben, je compte bien m’en servir très régulièrement même pour aller au travail ,pour moi le maitre mot est plaisir

    Répondre · · 16 février 2018 à 21 h 50 min

  5. Cordeau

    Je ne comprends pas qu’ont peuvent pensé argent quand on regarde une auto qu’ Ont pense refaire moi je vois le plaisir de la refaire le plaisir de cherché la petite pièce qui manque et de discute avec des gens qui aiment les auto et qui ne parle pas d’argent la voiture que tu refait que de soit une deux cv ou Mercedes l’import Ces le plaisir que tu vas trouvé mais il faut savoir que refaire une voiture ces beaucoup de boulot et beaucoup de recherche pour trouvé les pièces et encore plus aujourd’hui car maintenant les gens veulent de l’or pour une poignets d’un 203 par exemple

    Répondre · · 18 février 2018 à 21 h 03 min

  6. robert

    La restauration d’une automobile, c’est comme Saint Jacques de Compostelle, il y a plusieurs chemins pour y parvenir. Le plaisir étant différent selon la voie empruntée, et au moins aussi important que la destination.
    La première voie est celle du professionnel, qui estime le bilan, majore pour pallier aux mauvaises surprises, applique tarif et taxes. L’objectif est de faire vivre son entreprise, la passion reste réelle, mais en sommeil.
    La deuxième, un peu la même est celle du fortuné passionné, ou du spéculateur. il va s’offrir les services du premier.
    Arrêtons un peu de les fustiger! Grace à eux, de splendides exemplaires sont reconstruits, que l’on peut admirer sur circuit, ou même s’offrir lorsqu »une bulle retombe. Exemple des Ferrari dans les années deux-mille. Ou plus récemment les muscle_car en provenance des US. De nombreux amateurs avaient restauré à grand frais ces auto à la mode, puis la crise des subprimes les ont mis à la rue et se sont vus saisir de leur biens, offrant abondance aux enchères.

    Le sujet concerne de toute façon des personnes aisées, capable de faire un bilan financier. Les difficultés sont nombreuses et diverses. La pire étant la mauvaise surprise du châssis foutu une fois le bas de caisse retiré. Cette déconvenue peut arriver à tout un chacun si la corrosion s’est installée de l’intérieur, parfois sans perforer les parois et donc invisible de l’extérieur, même au marteau. La seconde, une grande classique, étant de surestimer ses capacités, tant en métier, qu’en motivation dans le temps.
    Comment supporter un chantier qui s »éternise?
    La solution reste de revendre le chantier en cours, laissant un gout amer, et parfois quelques blessures physiques. Attention :à l’interdiction de revendre sans le contrôle technique ! comment le passer avec le bloc moteur sur la table de la salle à manger ?

    Pour conclure, une restauration comme entendue dans le titre, restera l’exclusivité des professionnels, ou à quelques particuliers, soit anciens pro ou amateurs ayant l’outillage et les circuits du pro, plus l’espace garage, le temps et l’argent à accorder au restant des loisirs de famille pour ne pas les sacrifier.

    Mais pour une bonne réfection : remise à niveau progressive des trains roulants ( soufflets, silent-bloc .disques, plaquettes .) ; moteur (huile, eau,filtres, pompe, radiateur, durites …) , caisse ( corrosion / soudage, dé-cabossage, apprêt, peinture amateur ); intérieur ( mousse, tissus ) il y a moyen de ne pas trop immobiliser le véhicule en s’y prenant à plusieurs fois. De nombreux tutoriels providentiels vous guident sur internet. Le champs reste vaste.
    L’objectif est autant le plaisir de l’apprentissage que la finalité.
    Certaines réalisations d’amateurs sont bluffantes, la qualité obtenue par un grand temps passé et la minutie compensant largement le savoir faire d’un professionnel tenu au tarif horaire.

    Répondre · · 19 février 2018 à 10 h 03 min

  7. Hugo

    L’article est abordé de façon intelligente.
    On s’est tous, en tant que collectionneurs, posé la question de la restauration. Certains même se seront cassé les dents sur ce sujet épineux.

    Il est important de mesurer l’ampleur d’une restauration et son déroulement:
    Prendre une sortie de grange à l’état d’épave et la mener jusqu’a une gagnante de concours d’élégance demande un temps et des finances démesurées.
    Restaurer une voiture déjà roulante, en procédant par étapes peut être bien plus accessible.

    Répondre · · 6 septembre 2021 à 14 h 37 min

  8. Vincent

    On voit le passionné, et oui ça vaut le coup. Merci

    Répondre · · 29 mars 2022 à 17 h 14 min

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