La Collection Guelon également dispersée par Artcurial à Retromobile

Publié le par bertrand

La Collection Guelon également dispersée par Artcurial à Retromobile

Parmi les ventes d’Artcurial à Retromobile on retrouve une vente « globale » qu’on vous présente ici, une vente plus orientée sur les françaises des années 20, c’est ici, et enfin la collection Guelon et ses motos.

La Collection Guelon

La vente de cette collection de plus de 100 motos aura lieu dans le hall 2.1 le vendredi 9 février à 14h00.

Un début de collection façon puzzle

Au début des années 70, Pierre Guelon, commença à constituer cette collection de manière assez inhabituel. Étant entrepreneur de mécanique générale, il eu l’occasion d’échanger des rebuts de métaux contre environ 500 kg de pièces, cadres et de moteurs de motos. De cet immense puzzle Pierre Guelon, commença à sortir quelques motos, datant principalement d’avant la première guerre mondiale. Dans les années 80, il put acquérir un autre stock de pièces venant compléter ou créer d’autres machines. La collection était sur les rails, lors des décennies suivantes, il put ainsi en près de quarante ans, une collection unique du patrimoine motocycliste français.

Les stars de la vente

LA grosse estimation :

Le morceau de choix de cette Collection Guelon sera sans aucun doute la Brough Superior SS680 de 1929, surnommée la Rolls des motos. Elle possède un moteur bicylindre en V de marque Jap et cube 674cm³ pour une vitesse de 130 km/h. C’est sur une moto de cette marque que le colonel Lawrence, celui d’Arabie, se tua en 1935. Il est aussi a noter que la marque est relancée depuis 2013 par une entreprise de Toulouse.

La machine est dans un superbe état et n’aura besoin que d’une remise en route. Cette SS680 possède un look génial, avec son réservoir à la forme caractéristique et le design de ses pots d’échappements. Ces machines n’étaient pas construites en grands nombres, seulement 550 sur les dix années de production, et comme la rareté a un prix, elle est estimée entre 80.000 et 120.000 euros.



Les insolites

Cette vente possède nombre de motos rares ou insolite.

La première est un splendide attelage Harley-Davidson 1200 cm³ ! Cet ensemble date de 1921, si la machine reste identique à la série, c’est bien dans le side que réside l’originalité. Celui-ci étant fabriqué en bois et représente une sorte de bateau avec une figure de proue, en forme de dragon, digne d’un navire viking ! Cet attelage aurait appartenu à un gradé de l’armée française. En tout cas, c’est là un magnifique exemple du savoir faire de nos artisans. Cet attelage est estimé entre 20.000 et 30.000 euros.

S’il y a bien une machine hors norme dans cette vente, c’est bien la Majestic 350, datant de 1931. Ses formes sont tellement avant gardiste, qu’on la croirait sortie tout droit d’un manga ! mais non, elle date bien des années folles, tellement que la conception de cette moto reprend des solutions venant de l’automobile comme le système de direction. La traditionnelle colonne étant remplacé par un moyeu et un système de biellettes, assurant ainsi une meilleure sécurité et un confort accru sur les routes pas toujours bien bitumé de ces années-là. Pour la structure, là aussi ce n’est plus un cadre mais un châssis poutre, comme une auto, reliant les roues avant et arrière. Niveau motorisation, c’est un monocylindre 350 cm³ de marque Chaise qui équipe cette beauté. Le prix de cette belle rouge est estimé entre 30.000 et 60.000 euros.



Les valeurs sures

Des motos assez chères mais sures de partir.

Dans le monde de la moto ancienne sportive, la marque Norton est juste mythique. Cette Norton ‘’Inter’’ 500 cm³ est l’occasion rêvé d’acquérir un morceau de légende. Cette machine était la reine des courses, dès le début des années 30, en effet n’importe quel amateur pouvait ce la payer et l’engager dans une course, avec un cadre contenant la fameux mono 350 ou 500 cm³, c’était l’arme fatale ! Cette machine servis de base de travail à une légende la Norton Manx, mais c’est une autre histoire… Cette 500 nous est proposé entre 25.000 et 35.000 euros, à ne pas rater !

Une autre marque de légende en plein renouveau est Indians, et cette vente nous en propose deux très intéressantes. La première est un « Model O » de 1917 et son rouge propre à cette marque, une petite moto très légère qui a pour caractéristique d’avoir un petit moteur bicylindre à plat de 257 cm³, ce qui en fit une moto pour femme selon la légende. Ce rare »Model O »  est estimé entre 20.000 et 40.000 euros.

Sa grande sœur est un morceau motocycliste de la légende américaine, en effet cette Indian Powerplus est le modèle que les troupes américaines, importèrent en masse lors de leur engament dans le premier conflit mondial. En revanche ce modèle serait un modèle ‘’civil’’ avec sa belle robe jaune, pour piloter ce fabuleux V-Twin, il vous faudra débourser entre 12.000 et 18.000 euros.


Les françaises

Le catalogue de vente de la colletion Guelon par Artcurial est composé aux trois quarts de marques françaises, avec des marques aussi obscures qu’oubliées comme Bolides, Rochet, Pécourt ou même Clément. Ces constructeurs étaient plus des artisans, des bricoleurs de génies, voir même des sorciers fabuleux, fabriquant à l’unité des motos dans les granges ou caves. Je vous propose d’en découvrir quelques-unes.

La Buchet trois cylindres, datant de 1905 est juste exceptionnelle, de part son architecture et sa conception, à noter l’extrême dépouillement de son cadre, pas de frein, pas d’amortisseurs. Son prix est estimé entre 20.000 et 30.000 euros.
Datant de 1905, la Tricar à moteur Buchet, est quasiment une voiturette, tant son fauteuil avant est d’une taille importante, à noter que son moteur est à refroidissement par eau, chose très rare à l’époque, son tarif se situe entre 20 000 et 30 000 euros.
La Terrot, type L 2HP, date de 1924 et cube 175cm³ mais en 2 temps, là aussi pas si courant dans cette époque, elle possède une boite de vitesse a deux rapports, elle nous est proposée entre 8 000 et 14 000 euros.


En 1914, Magnat Debon nous propose ce 500cm3 à moteur en V à culasses monobloc, cette grosse moto, ne pesait en réalité que 64kg à vide, elle est proposée entre 15 000 et 20 000 euros.

La vente nous proposera une ‘’moto de course’’ sans marque reconnue, juste la marque du moteur, ici un énorme 1000 cm³ en V de marque Ader à entrainement par courroie. Le réservoir et les deux magnétos sont de véritables œuvres d’arts. En revanche, quid des freins et des amortisseurs… Le prix est de 10 000 à 20 000 euros.

En 1920, la 1ere guerre est finie, beaucoup de constructeurs d’avions se retrouvent sans activité. C’est dans ce cadre que l’usine Blériot propose son modèle de moto, la D20 possédant un moteur bicylindre de 500 cm³ et boite trois vitesses. Cette machine se caractérise par des roues pleines qui lui donne un look génial. Ce modèle est attelé à un impressionnant et massif side en bois. Il semblerait que cela soit un modèle d’attelage unique. Le prix est de  20 000 à 40 000 euros.

Après les moulins à café, les vélos et les autos, Peugeot a aussi construit des motos, ici il semblerait que c’est juste le moteur qui serait de Sochaux. Mais ce petit bicylindre en V et sa magnéto actionnée par une cascade de pignons est juste superbe, tout comme le reste de cette machine. Elle est estimée entre 6 000 et 10 000 euros.

Une affaire ?

Une affaire à faire sera très certainement cette Douglas 600cm³ datant de 1914. Comme les Indians, ces motos ont fait leurs preuves sur les terrains chaotiques pendant la grande guerre. Son original petit moteur bicylindre à plat était placé longitudinalement dans le cadre et est entraîné par une courroie crantée. Un modèle emblématique à ne pas laisser passer. Elle nous est proposée entre 8 000 et 10 000 euros sans réserve.

Cette vente est assez exceptionnelle, je me permet de relayer l’avertissement d’ Artcurial:

Nous rappelons aux acheteurs que l’ensemble de la collection est constituée de motos qui sont restés statiques, pour la plupart, depuis des décennies. Elles sont vendues en l’état à restaurer intégralement.
Les années de construction des motos ne pouvant pas toujours être exactement certifiées ou documentées, nous rappelons aux acheteurs que les années de construction reportées dans le catalogue sont indicatives.


bertrand

rédacteur et photographe à news d'anciennes. Passionné d'histoire et de véhicules anciens, il rejoint la rédaction de news d'anciennes en 2015. Armé de son fidèle Nikon, il écume les rasso et salons pour vous les faire découvrir.

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