Essai d’une Porsche 928 GTS, comme un air de Muscle Car

Publié le par Benjamin

Essai d’une Porsche 928 GTS, comme un air de Muscle Car

Après la 356 ou la 944, articles à voir ici et ici, je me suis mis au volant d’une nouvelle Porsche. Toujours pas une 911, non, il s’agît là d’une Porsche 928 GTS, la plus aboutie et la plus puissante des PMA. Et une auto qu’on comprend à part pour les Porschistes.

Petite histoire de la Porsche 928

Dans les années 70, la Porsche 911 n’a plus la cote chez le constructeur. On veut la remplacer. Si on sait ce que va devenir cette idée, elle au moins le mérite d’être l’origine du lancement de nouveaux modèles. La Porsche 928 est voulue comme une GT, propulsion et à moteur avant. Porsche mettra tout son savoir-faire dedans pour aller chercher le marché le plus envié d’alors, les USA.

L’étude commence en 1971, l’auto n’est dévoilée qu’en 1977. Elle fait appel à un nouveau moteur, un V8 de 4.5L de 240ch, refroidi par eau. L’auto dépasse 1.5 tonne sur la balance, mais l’équilibre est préservé avec l’adoption d’une architecture transaxle. D’ailleurs une boite auto est au programme, toujours pour viser les USA. La Porsche 928 présente une ligne moderne. Pour parachever le tout, certains panneaux sont en alu. Les performances sont bonnes, avec notamment une pointe à près de 220 km/h.

La 928 connaîtra de belles évolutions. La S apparaît en 79 et en augmentant le taux de compression, elle passe à 300 ch. En 1984 la S2 adopte l’injection électronique. La S3 est la première à revoir en profondeur le moteur, le faisant passer à 5L. La S4 lui succède en 86 avec une évolution esthétique tout en reprenant le V8 qui sort 320ch.
En 1988 la Club-Sport limitée à 19 exemplaire a un pont plus court, est allégée et surtout, n’est proposée qu’en boîte manuelle. La GT sort en 1989, l’arbre à came est revu, le pont est celui de la Club-Sport et la puissance est de 330 ch.

Enfin la Porsche 928 GTS sort en 1992. La cylindrée passe à 5.4L et la puissance atteint 350 ch ! Au passage les ailes sont élargies et l’auto est reconnaissable. C’est la dernière évolution, elle sera produite jusqu’en 1996.

Notre Porsche 928 GTS du jour

Une ligne singulière

La Porsche 928 GTS de Michel est superbe et on lui trouve une beauté très singulière. Le long capot laisse sa place a un pare brise incliné encadré par de fins montants. Par contre derrière l’ouverture de la porte, le montant est bien plus large. Incliné vers l’avant il donne l’impression que l’auto est prête à bondir. L’arrière est rondouillard, bien aidé par les ailes élargies de la GTS. Au dessus, un gros aileron, bien dessiné. Les feux arrières rappellent la 911, mais cet arrière fais plus penser à une Panamera, quitte à rester chez Porsche… et chez les mal-aimées !

Les phares avant sont des pop-up mais sont eux aussi singuliers. Ils ne sortent pas du capot comme beaucoup d’autos de cette époque, ils ne basculent pas comme ceux d’une Opel GT. En fait, ils ressemblent plus à ce qu’on trouve sur une Miura. Des obus qui se redressent et tranchent un peu avec la modernité du reste de la ligne.

En tout cas, on comprend aisément que des inconditionnels de la 911 aient pu être troublé par cette ligne.

Un intérieur austère au possible

Ah les allemandes ! On est pas dans les années 2000 ni en Audi, donc la qualité d’assemblage est juste bonne. Certains boutons rond sont originaux, mais on est quand même dans un intérieur qui se la joue 50 nuances de gris… C’est triste mais bien pensé.

La grosse console centrale remonte haut et propose un autoradio siglé Porsche et son lecteur cassette. Au dessus on trouve la commande de clim, et en dessous, la commande de boîte. C’est une automatique qui nous est mise entre les mains. Avec ses 4 rapports, elle est d’origine Mercedes. On note aussi la présence de deux airbags.

Le coffre est plutôt grand. Les deux places arrières sont minuscules mais peuvent voir leur dossier se rabattre pour laisser de la place aux bagages. Par contre, détail amusant, les occupants ont des pare soleil pour éviter de se faire chauffer la tête par l’énorme lunette arrière.

Le plus intéressant, c’est sous le capot

C’est là que réside l’atout majeur de la Porsche 928 GTS, son gros V8 5.4 L de 350 chevaux. Avec ses 32 soupapes, il faut faire attention à sa distribution, comme les autres PMA d’ailleurs.
Le radiateur est en porte à faux avant tandis que le moteur est implanté de façon plus centrale. Au dessus, une barre anti-rapprochement n’aide pas les mécanos mais joue sur la rigidité.

Au volant de la Porsche 928 GTS

Démarrage feutré

Je prend le volant au cœur d’un petit village. Michel est un peu plus grand que moi, je règle donc le siège. Si je le rapproche avec une manette classique, l’inclinaison de l’assise et du dossier se gère électriquement via deux boutons. Le siège est à déconseiller aux personnes « ayant quelques kilos à perdre ». Le baquet maintient bien mais offre peu de largeur. La position de conduite est bonne et je démarre l’auto. Ensuite je met la boîte sur sa position 3 et me voilà parti. La boite auto gère bien ce démarrage et la voiture s’ébroue. On entend très peu le moteur à ces vitesses et l’auto est confortable. Les plaques d’égouts ne sont pas un problème.

La direction est lourde par contre. Le premier virage demande un peu plus d’effort que ce que je pensais. Le freinage n’est pas un problème, malgré le poids de la bête. A la sortie du village, j’accélère et l’auto se retrouve vite à un bon rythme de croisière.

Allons chercher la cavalerie

Jusqu’à présent on est dans une bonne auto. Mais on est ici dans une Porsche 928 GTS. Plus sportive que la GT donc. Première chose à vérifier, les 350 chevaux. Et bien ils sont là. Pas besoin de faire fumer les pneus au démarrage, une simple relance suffit. Le moteur pousse très très fort, l’aiguille monte et on se demande quand elle va s’arrêter. L’auto est donnée pour 276 km/h en pointe. Je ne vérifierais évidemment pas sur les petites routes de l’Aube, mais en tout cas elle peut aller très vite.

Ce moteur est sportif, mais pour le reste de l’auto, la sportivité n’est pas son fort. Les freins sont suffisants mais la direction est lourde à haute vitesse également. Rouler vite sera facile, mais cravacher sera plus dur. En plus la boîte fait un bon travail mais n’a rien de sportif. Pas la peine d’en rajouter, on se contentera de ce tempérament de GT. Qui peut en fait rappeler une Muscle Car américaine. Et si le but recherché était bien celui-là, la Porsche 928 GTS fait carton plein.

Conclusion

Comparé à une autre PMA, la 944, la 928 est clairement sur un autre registre. L’auto est plus lourde, plus pataude. Son confort est à louer, tout comme ses performances en ligne droite ou tout simplement en utilisation normale. Ne cherchez pas une supersportive dans cette auto, et appréciez la pour ses nombreux atouts.

Rouler en Porsche 928 GTS

Les Porsche 928 ont, comme toutes les Porsche, vu leur cote s’envoler. Moins de 10.000 € était monnaie courante il y a 3 ou 4 ans. Désormais le ticket d’entrée se situe plutôt aux alentours des 12.000 pour une « normale ». Une S va chercher entre 16.000 et 25.000 (pour la S4). Une GT arrive déjà autour des 35.000. Pour la GTS, les prix varient du simple au double.

Le simple sera aux alentours de 40.000 € pour une GTS avec des kilomètres et une boîte auto. Le double, 80.000 € donc sera pour une auto peu kilométrée et en boîte manuelle, difficile à trouver !

L’auto est devenue chère, et dans ce pack, n’oubliez pas l’entretien. Une distribution faite par un spécialiste vous reviendra à 2000 € environ. Et si vous voulez bien faire les choses, faites appel à de vrais spécialistes, ne négligez rien. Pas même l’électronique, capricieuse sur des autos de cette génération.
La consommation n’est pas non plus à négliger. Le gros V8 de la GTS vous permet de rouler sur une moyenne de 14l/100 km qui n’est pas à la portée de toutes les bourses.

Merci au club « PMA » pour les infos complémentaires.

Les PlusLes Moins
Un moteur débordant de chevauxBoîte auto peu sportive
Une auto « facile »Porsche mais pas sport
Confort louablePrix qui s’envole
  
image 10- Porsche 928

Encore merci à Michel pour le prêt de son auto.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Choco

    Merci pour cet essai et les superbes photos. J’adore cette Porsche. Pas très rationnel c’est vrai, mais je suis de la génération à avoir grandi avec les 924, 944 et cette 928. J’ai toujours envisagé cette 928 comme une grosse bourgeoise capable d’enfiler des centaines de km d’autoroute à des allures de TGV.

    Répondre · · 24 février 2017 à 15 h 28 min

    1. Benjamin

      Et bien elle sera parfaite pour ça !

      Répondre · · 24 février 2017 à 15 h 41 min

  2. Didier MEYER

    Mes félicitations pour cet article! Quel plaisir de voir une si formidable auto sur laquelle j’ai travaillé publiée ici.
    Je suis jaloux des photos, superbes!

    Répondre · · 25 février 2017 à 14 h 34 min

    1. Benjamin

      On a entendu parler de vous ! A l’occasion ça fera un reportage sympa !

      Répondre · · 25 février 2017 à 15 h 05 min

      1. Meyer Didier

        Avec grand plaisir !

        Répondre · · 25 février 2017 à 16 h 21 min

  3. Dechelette

    Joli reportage! J’ai été l’heureux détenteur d’une version S4 automatique! Mais que d’ennuis éléctriques et mécaniques! Je dû la revendre vite à perte !

    Répondre · · 2 mars 2017 à 8 h 34 min

    1. Benjamin

      Dommage, mais effectivement on arrive sur les autos où l’électricité commence à être envahissante…

      Répondre · · 2 mars 2017 à 8 h 38 min

  4. ahd289

    Très belle et bonne GT pour abattre du km. Un peu pataude la GTS boite auto, sans doute. Un autre caractère bien plus trempé pour une GT ou une S en boite méca tout en restant une avaleuse de km… Des voitures qui ont souvent été utilisées comme mètre étalon des magazines auto dans les années 80. J’oubliais : la seule GT élue voiture de l’année (en 77), royale en courbe rapide grâce à son essieu arrière révolutionnaire à l’époque…

    Répondre · · 3 juillet 2019 à 8 h 16 min

  5. Stéphane LAFAY

    J’ai eu l’occasion d’essayer la semaine dernière une magnifique GTS boite auto. J’avais possédé moi-même une rare 928 GT il y a une petite vingtaine d’année. Eh bien, ce sont deux voitures totalement différentes de caractère avec une GTS pas joueuse du tout du fait de cette boite automatique à 4 rapports castratrice. Trop dommage.

    Répondre · · 19 janvier 2020 à 19 h 01 min

  6. PONS Philippe

    Très beau reportage. J’ai la chance d’avaoir une GTS en boîte manuelle et c’est une toute autre voiture.

    Répondre · · 17 mai 2020 à 10 h 17 min

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